Km 21’987, Bulawayo, Zimbabwe.
Juste un écrit
Pas grand chose à dire. Juste écrire. Une photo. Pourquoi? Pourquoi pas! Garder mes pieds pour m’exprimer: pédaler.
Ou traverser le Zimbabwe. Juste un écrit: le voici:
Pas grand chose à dire. Juste écrire. Une photo. Pourquoi? Pourquoi pas! Garder mes pieds pour m’exprimer: pédaler.
Ou traverser le Zimbabwe. Juste un écrit: le voici:
Hier soir 14 septembre 2015 s’est ainsi terminée ma première année sur la route, à Mutare, 4ème ville du Zimbabwe.
Sur la route des chutes Victoria je termine ainsi une année différente et fête aujourd’hui mon premier anniversaire sur la route.
Pourtant hier a été repos, histoire de me remettre de quelques maux d’estomacs, petite fièvre et grosse fatigue suite à l’étonnement retournement de chaleur qu’à connu la région, passant d’environ 35°C durant plus d’une semaine à 20°C au meilleur de la journée le lendemain. Certes j’ai quitté les plaines basse altitude du Mozambique mais quand même, de retour dans les montagnes je ne m’attendais à de tel changement, pas plus que les habitants d’ailleurs.
Mais je ne m’inquiète pas, le chaud reviendra bien assez vite pour profiter de porter ma veste encore quelques temps en matinée au moins.
Cette année se termine, ou débute c’est selon, en même temps que j’entame ma traversée du Zimbabwe. Je découvre avec curiosité ce pays qui n’était pas sur ma route mais que finalement je m’apprête à traverser en entier, changeant encore d’itinéraire. A défaut de Zambie, je continue donc par le sud du Zimbabwe.
Découvrant avec sourires quelques vestiges de l’inflammation de 2009, soit des billets allant de 10 millions à 100’000 milliards (cent mille milliards) de dollars zimbabwéen, ce ne fut pas compliqué de débuter une rigolote discussion avec Theodore Rodoropoulos, installé au Zimbabwe depuis 2007 après y avoir vécu quelque temps plus jeune. Rencontrer un grec au Zimbabwe après un couple roumain travaillant au Malawi! Les surprises sont toujours bonne à prendre surtout lorsqu’elles sont si agréables et variées.
J’ai pu fêter cette première année en découvrant également un peu Mutare, une ville quand même bien plus développée que celle du Mozambique ou du Malawi. Supermarché à standard européen, fast-food, grandes surfaces etc… Comme me le disait mon hôte, « pour voir la vraie Afrique, il te faut aller au Mozambique ».
C’est con j’en viens! Est-ce à dire que l’Afrique se termine et que la plus développée Afrique du sud se fait belle pour moi?
Certainement pas, un détour en amenant toujours plein d’autre, le Zimbabwe n’est qu’un passage pour l’éviter et mieux y revenir après. Bien qu’à quelques centaines de kilomètres de la frontière sud-africaine, en remontant sur les chutes victoria je suis bien conscient qu’il me faudra plusieurs semaines, voir mois, pour la rejoindre. Le Cap est donc encore très loin, place déjà au Zimbabwe et ce qui est sûr c’est qu’après 1 an de route je peux affirmer qu’un ans de plus ne sera pas de trop pour rentrer à la maison.
En attendant de rentrer à la maison voici déjà les liens des étapes et pays traversés, et si vous souhaitez me parrainer, c’est par là: Je souhaite parrainer Olivier Rochat
Etape 1: Lausanne-Alexandrie. 5909 km
Du 15 septembre au 2 décembre 2014. 9 pays
Suisse: 463 km, du 15 au 19 septembre 2014
Italie: 442 km, du 19 au 24 septembre 2014
Slovénie: 376 km, du 24 au 27 septembre 2014
Croatie: 49 km, du 27 au 28 septembre 2014
Hongrie: 503 km, du 28 septembre au 6 octobre 2014
Roumanie: 1440 km, du 6 au 23 octobre 2014
Moldavie: 69 km, du 19 au 20 octobre 2014
Bulgarie: 325 km, du 23 au 29 octobre 2014
Turquie: 2’242 km, du 20 octobre au 2 décembre 2014
Istanbul pour quitter l’Europe et le reste de la Turquie
Etape 2: Alexandrie- Addis Abeba, 5359 km.
Du 3 décembre 2014 au 10 mars 2015. 3 pays.
Egypte: 2’043 km, du 3 décembre 2014 au 21 janvier 2015
Soudan: 1’981 km, du 21 janvier au 19 février 2015
Ethiopie1: 1’327 km, du 19 février au 10 mars 2015
A travers l’incroyable désert blanc
Etape 3: Addis Abeba- Dar es Salaam 5497 km.
Du 11 mars au 1er juin 2015. 5 pays.
Ethiopie 2: 916 km, du 11 au 25 mars 2015
Kenya: 715 km, du 25 mars au 6 avril 2015
Ouganda: 1’201 km, du 6 au 23 avril 2015
Rwanda: 756 km, du 23 avril au 6 mai 2015
Tanzanie 1: 1’909 km, du 6 mai au 1er juin 2015
Sadani, entre l’enfer et le paradis
Queen Elizabeth et la forêt impénétrable de Bwindi
Etape 4: Dar es Salaam-Livingstone, en cours
Tanzanie 2: 1’115 km, du 2 au 22 juin 2015
Malawi: 2’896 km, du 22 juin au 7 septembre 2015
Mozambique: 603 km, du 7 au 13 septembre 2015
Les montagnes de Kipengere ainsi que tout le temps passé au Malawi.
Suisse 463 km
Italie 442 km
Slovénie 376 km
Croatie 49 km
Hongrie 503 km
Roumanie 1’440 km
Moldavie 69 km
Bulgarie 325 km
Turquie 2’242 km
Egypte 2’043 km
Soudan 1’989 km
Ethiopie 2’243 km
Kenya 715 km
Ouganda 1’201 km
Rwanda 756 km
Tanzanie 3’024 km
Mozambique 603 km
Zimbabwe 10 km (en cours)
Olivier Rochat
Juste un cri, juste écrit. Comme ça, au bord de la route. Au Mozambique. Mais pas si loin du Zimbabwe. Posé dans un resto halal où je cherche en vain à trouver des solutions introuvée pour recharger mon téléphone portable à l’humeur changeante. Mais pas chargeante. Juste écrit c’est simple et simplement juste écrit. Du bord de la route.
Le voici:
En quelques heures à peine le Mozambique à quelques peu perdu de sa splendeur.
Le Zimbabwe n’est plus très loin mais le soleil, lui, a disparu.
Ainsi c’est surpris que ce matin je m’éveille au milieu d’un climat froid, ma tente chahutée par un vent tempétueux et ces nuages, sombres et épais, qui semble vouloir s’installer pour le restant de la journée.
Je me surprend à reprendre ma route en veste. C’est peu dire que je commençais à m’acclimater au 35°C quotidien dont l’humidité du Zambèze m’offrait de longue et interminable journée transpirante. Certes, elle avait bien diminué depuis 3 jours et la traversée d’une longue forêt aussi sauvage qu’agréable à pédaler…
Mais en grimpant sur le Zimbabwe je suis surpris de découvrir des champs verts, des arbres aux feuilles bien vivante et un climat pour le moins différent de celui vécu depuis le centre du Malawi en tout cas. Ici la pluviométrie annuelle semble être bien plus élevée, suffisamment pour rendre les prés vert, ou presque, en saison sèche.
La pluie d’ailleurs n’est pas si loin, comme me le rappellent ces nuages rempli d’humidité, cet air soufflé, ce vent que l’on pourrait confondre avec l’annonce de l’arrivée d’un orage. Mais non, la pluie ne tombe pas. Elle semble mais ne vient pas. Voici 3 mois, 104 jours en ressortant mon journal de bord, 104 jours que je ne l’ai vu tomber. Je l’attend pour novembre, quelques part entre Windhoek et Pretoria, peut-être au Botswana (il pleut au Botswana?). Mais si elle vient là, aujourd’hui, je ne m’en plaindrai pas. Mais bon les nuages sont là, je devrais dire: il va neiger!.
Non moi c’est plutôt les espaces, ou leur disparition, qui me poussent à geindre. Merde… fini cette belle et sauvage, certes chaude, traversée du centre du Mozambique. Fini les bivouacs trouvé en l’instant, à s’endormir aux bruits des oiseaux, la tête au ciel étoilé d’Afrique, l’un des plus beaux qui soit. Lire un roman, enfin quelques chapitres, le poser, puis s’en aller rejoindre Morphée à peine inquiété par les bêtes, Nyala, Impala ou je ne sais quel autres « daims africains », qui viennent traîner à côté de ma tente. Attirer par la bouffe.
Fini la longue attente « pédalière » d’entre deux villes. 115 km pour trouver de quoi bouffer, juste demander de l’eau au locaux, trouver, éloigné, un marché. Se remplir les sacoches de bananes et continuer, jamais dérangé, à peine amuser (par un gamin sur son vélo qui me fait la course), jusqu’à la prochaine ville.
Fini la belle arrivée tant attendue. Trouver un endroit, enfin, pour se restaurer. Essayer de trouver à qui parler car ce sera la seule fois de la journée. Se laisser regarder les différents mets, riz au safran, riz à ci ou a ça, poulet comme ci ou comme ça, sans compter le reste, faire le marché, une goyave, un ananas, une pastèque pour rêver. Une banane au kg et quelques tomates pour continuer… Un morceau de pain bien mieux cuit que ce qui se fait de bien chez moi, le tour est joué.
Se divaguer au marché coloré, à l’accent latin, se doucher les yeux aux femmes du Mozambique, les plus belles en tout point. Ni eau chaude ni savon, juste regarder. La poussière à disparu… Face à elles il n’y en a jamais eu.
Prendre les hommes en photos. A voir ils aiment ça. Continuer mon chemin une centaine de kilomètres jusqu’à la prochaine ville, au prochain marché coloré.
Combler solitude en pédalant car oui je pédale quand je suis seul et non pas l’inverse. Car depuis toujours il n’y a qu’entouré que je me sens isolé…
Mais fini tout ça, car maintenant les espaces ont disparu, ou ont changé. Place aux vents, aux nuages… On se croirait presque sur les hauts plateaux pluvieux du Kenya…
50 US Dollars!!! J’ai cru rêver quand c’est ce qu’on ma demandé, hier soir, pour une simple chambre d’hôtel… Au Malawi pour 5 dollars j’avais presque la même mais je payais toujours moins car c’est suffisant. Au pire pour 2-3 dollars j’avais un coin tranquille pour y planter ma chambre, une douche pour me laver et même, lorsqu’elle fonctionnait, de l’électricité. Une fois, une seule, j’aurai payé plus de 4 dollars pour dormir. Sans pour autant dépasser les 5.
Non sérieux 50 US à ce prix là je reste une semaine de plus!
Finalement j’ai trouvé ou ouvrier sur un chantier dont le chef parlait Chichewa.
-Ndikufuna kugona pano!
Et c’est parti pour un long, très long, trop long protocoles qu’un petit billet aura écourté. J’avais pas l’humeur hier soir.
Mais ce matin non plus. Encore moins.
Le chef de chantier est toujours là. La route monte, le Zimbabwe n’est plus si loin. Demain matin probablement. Les femmes elles aussi sont toujours là mais sans espaces, sous les nuages, elles ne chantent plus. Je passe tout droit, bien que pas douché. Je ne les vois pas. Il fait trop froid.
Le Mozambique, fière et élégant, plein de bonne manières et très vivant, déjà, se consume.. Moi je consomme, je pédale, je continue. Je photo. J’écriture.
Mais aujourd’hui les espaces ont disparu. Je suis toujours entouré donc isolé…
Et qui plus est, je me suis levé du mauvais pieds…
Mais demain il fera beau, peut-être même chaud. Car un jour de gris en Afrique, c’est un jour isolé. Plus que moi dans cet Afrique qui facilement m’ouvre les bras. Mais surtout lorsque je me suis levé du bon pied.
Pressé, énervé. Tu payeras un billet.
Souriant de tout en temps, les oranges aux marché on t’offrira…
Ici ma seule attente c’est d’en avoir le moins possible…ça tombe bien car il fait gris. Je n’attends rien. Et bien que le soleil reviendra, en Afrique il n’y a rien que j’aime moins qu’un africain qui porte un bonnet…
Olivier Rochat
Me voici maintenant à Chikwawa dans le district du même nom. Mais depuis que j’ai quitté la mission de Matandani voici deux jours les pistes sont de retour, la pauvreté aussi, bien qu’elle a toujours été là. La chaleur prend de l’aise ainsi aujourd’hui il a fait bien plus de 30°C. A vue de nez je dirais 35. Hier? C’était pareil… Me voici également au pied de la réserve de Majete qui soudain attire mon attention. Le Malawi gentiment mais sûrement se termine. C’est sûr! Alors pourquoi pas, au fond, essayer de voir un Lion? ça serait sympa de se quitter comme ça. Avec le Roi Lion en face de moi, je quitterai cet endroit, le Malawi, après avoir eu, et c’est mon droit, droit a un dernier traitement de roi. Et le seul endroit correcte pour ça au Malawi, je veux dire pour voir le Roi, c’est là, Majete. Pourtant après 170 km de pistes mon humeur en rejoignant la petite et peu intéressante Chikwawa n’était pas à la fête. Il me restait l’humeur d’en rire... Rire du sable et des cailloux, de la poussière et de tout le reste… Entre deux mensonges et mille détours.
De retour sur les pistes je peux réaffirmer que c’est bien là, loin des touristes mais proche de la nature, parfois un peu trop d’ailleurs, que s’engrange l’expérience, les souvenirs et l’envie, poussive, d’en rire.
Par 36ºC qui plus est.
Mais ce matin j’avais l’humeur un peu compliquée et il m’a fallu beaucoup d’humour pour rester calme et ne pas perdre d’énergie stupidement face aux mensonges de toutes une population qui semblait bien enclin a m’envoyer sur le mauvais chemin. Lorsque celui ci me mena a l’entrée du parc national de Majete (du mauvais côté, sur une route interdite que la Police m’a dit qu’elle ne l’était pas et a même effectué… un téléphone pour m’en assurer), il s’arrêta. Coincé là, obligé de revenir en arrière malgré les promesses policière de ce matin. Ces derniers ont eu un malin plaisir à m’envoyer sur un faux chemin… et cette désagréable impression qu’en Afrique tout ce qui est autorité n’est que corruption, tout ce qui est loi détruit le peuple car la seule loi semble t’il c’est l’argent. Et comme le peuple n’en a pas…
Mais bon j’ai retrouvé mon chemin, mon humeur et mon humour aussi. Ca tombe bien car c’est cumulant les collines entre pistes sableuses et caillouteuse que je me suis débattu a mesure que la température grimpait. Et oui l’hiver c’est sûr touche a sa fin .
Mon chemin quant à lui est toujours entouré de beaux paysages qui ne cache pas, encore une fois, la grande pauvreté de ces campagnes où j’ai besoin de 84 km pour trouver un seul restaurant et un village avec de l’électricité qui fonctionne. Pourtant des villages il y en eu, mais pas autant que ces vélos que je croise souvent, me rappelant qu’ici un vélo c’est bien plus qu’un cadeau: c’est comme posséder un 4×4 de luxe pour un européen.
Mais dans ces pistes sans 4X4 c’est parfois en poussant que l’on avance au milieu de plusieurs centimètres de sables. Lorsque soudain une rivière se dresse devant moi… Le pont est tombé. Il y a longtemps dirait on. Bien heureux que je suis d’arriver en saison sèche le tout se fera a pied, sans grande difficulté.
« Ndalama Ndalama! « Crient certains les gosses derrière moi. Ils veulent de l’argent mais leur manque flagrant d’éducation ne leur a pas appris a le dire en anglais. Heureusement leurs mères sont là, vendant quelques miserable bananes en bord de route, pour m’offrir un sourire face à mon Chichewa.
« Maswera bwanji! » je leur dit
D’un « taswera bwino » elles me souhaitent un bel après midi à moi aussi…
D’humeur d’Afrique, je continue mon chemin. Bien loin, très loin, du fric, de la « surconsommence » et du traffic…
Au sud du Malawi…
Un peu d’histoire, de Rock et d’art ainsi que de paysages. De beaux paysages... La découverte du Malawi, toujours plus au sud, continue. Des hauts plateaux au lac Malawi, entre deux une splendide descente, des peintures rupestres mais au final une pauvreté… toujours aussi marquée. Bien qu’en route pour le Mozambique, les détours continue.
Me voici de retour dans les montagnes à travers les plateaux de Dedza où se trouvent les peintures rupestres de Chongoni dite « Chongoni Rock Art ». L’un des trésors les plus négligés du Malawi. Dans les faits 127 façades rocheuses dénombrées à ce jour sur lesquelles on trouvent des peintures datant d’au moins 2’000 ans. Parfois beaucoup plus. Bien qu’inscrites au Patrimoine Mondial de l’UNESCO (le seul du Malawi après le Lake Malawi National Park) le lieu est encore méconnu du grand public.
Il existe trois site principaux ouverts aux touristes: Mphunzi, Chentchere et Namzeze. Ce dernier, bien que le plus beau, est très difficile, voire impossible, à trouver seul et le prix pour un guide sans posséder son propre véhicule pour l’y emmener demeure trop élevé pour moi. Je me lance donc à la recherche de Chentchere, plus proche et facile à trouver.
Entouré des belles montagnes de Dedza ainsi que de la forêt de Chongoni, le lieu n’en demeure que plus pittoresque. Après une quinzaine de kilomètres de pistes je trouve enfin les peintures, bien cachées sur la façade rocheuse d’une sorte de grotte. Là on y trouve des peintures blanches. Malheureusement pas du tout protégées elles demeurent aujourd’hui dans un état déplorable.
c’est dans cette belle région, sorte de plateau me rappelant le Jura, que je m’apprête à passer mon après-midi
Cependant la forêt et la route pour y parvenir fut belle et c’est dans cette belle région, sorte de plateau me rappelant le Jura, que je m’apprête à passer mon après-midi, à la recherche des Chongoni Rock White Paintings.
Aux portes du Mozambique, que parfois j’aperçus, mais toujours dans les montagnes de Dedza au Malawi, j’ai eu droit à une petite visite de l’un des principaux site de Chongoni: Mphunzi.
C’est donc à un peu d’histoire, celle du Malawi, que j’ai eu droit.
Une histoire écrite sur la pierre, sur le Rock d’où le nom de Rock Art. Les plus vieilles peintures datent d’environs 10’000 ans. Une époque où vivaient les pygmées. De petits hommes notamment réputés pour leur agressivité face aux autres peuples. Leurs peintures, représentant parfois les danses locales, un outil de cuisine, une girafe sous la pluie ou comme décoration un papillon, sont faites à partir d’un mélange où le sang d’animal est dominant, d’où cette couleur rouge (red paintings) qui en ressort.
Plus récent: les peintures blanches (white paintings)!
Datant d’environs 2’000 ans pour les plus anciennes ces peintures sont faites à partir de végétaux (bois notamment). Elles représentent là aussi des danses et autre événements de la vie mais on y trouve des éléphants, crocodiles, lézards également.
Situées dans des sortes de petites grottes isolées au pied de collines rocailleuses, les lieux des peintures étaient également un lieu très important dans la culture Chewa. Un endroit secret où se qui s’y passait y restait.
Dans cette même culture Chewa on trouve beaucoup d’utilisations de masque lors de jeu ou danse. Le masque est un moyen de communication important et notamment, la société Chewa étant une société matriarcale, l’homme devait mettre un masque pour parler à la mère de famille lorsqu’il avait une requête à faire. En effet la femme était plus importante que l’homme (voir ci-dessous). A côté du masque on trouve donc ces peintures dont les plus récentes ont été réalisées au courant du XXème siècle. On trouve alors les invasions N’goni dans le territoire Chewa ou plus récemment l’arrivée de l’homme blanc, là aussi représenté par des jeux de masques. On trouvera ainsi le masque de Charlie Chaplin, Dona (la femme blanche) et pleins d’autres encore.
la société Chewa étant une société matriarcale, l’homme devait mettre un masque pour parler à la mère de famille lorsqu’il avait une requête à faire.
Durant plusieurs milliers d’années les Chewa ont ainsi représentés leur vie quotidienne et encore aujourd’hui des cérémonies ainsi que des rituels ont lieu dans ces différents site.
Le site de Chongoni demeure à ce jour la plus riche concentration d’art rupestre d’Afrique centrale grâce à 127 différents sites répartis sur une supeficie de 126,4 km² .
Savez-vous que dans la société Chewa, soit la principale ethnie du Malawi et de la région (d’où la langue nationale du Malawi le Chichewa), la femme est plus importante que l’homme?
On dit que la société Chewa est une société construite sur le matriarcat ce qui signifie: que l’époux va habiter dans le village de l’épouse, alors que la transmission du statut social avec nom et fortune passe par la lignée maternelle.
En fait, les sociétés africaines noires sont matriarcales et les sociétés occidentales sont patriarcales (pour la plupart).
Le patriarcat désigne bien, comme l’indique son étymologie, un système social dominé exclusivement par les hommes.
Initialement « matriarcat » fut très tôt compris comme le pendant symétrique du « patriarcat », pour désigner un type de société où les femmes détiennent les mêmes rôles institutionnels que les hommes dans les sociétés patriarcales.Dans les faits il n’existe pas de société humaine connue où le matriarcat, entendu dans ce sens, ait existé (faut pas pousser hein!).
Surprenant Malawi encore une fois…
Parfois Ethiopie, parfois Ouganda, parfois Jura, souvent changeant. Je croyais laisser le beau derrière moi, il n’en fut rien. Le beau reste avec moi.
N’en déplaise à moi.
Me voici donc de retour sur les bords du lac Malawi, tout au sud de ce dernier! Dans une baie que je m’imaginais sans interêt, la baie isolée d’Ungunda. Une baie qui s’avère être bien belle, juste à côté du village de la petite ville de Monkey Bay. Une baie qui sera parfaite pour y passer une bonne journée de repos après cette longue étape de 120 km. Pourtant ce matin je démarrais ma journée sur les plateaux brouillardeux de Dedza. Et là encore ma route fut belle du début à la fin…
D’abord ces plateaux, ces montagnes qui me rappelent un peu le Jura de chez moi. Le vent s’est levé à me freiner, quasiment m’arrêter sur les pentes d’un petit col. Au sommet de ce dernier, culminant à environ 1’600 mètre d’altitude, la route s’abat soudain . En face de moi se trouve maintenant des montagnes plus arides, parfois rocailleuse, parfois cultivée, mais bien différente des plateaux. Plus pointues également.
Là je crois me réveiller en Ethiopie avec ce souvenir de mon entrée dans la vallée de l’Omo. Magnifique. Mais pas toujours facile. Un souvenir qui me fait frémir tout entier avec cette pensée redoutée: les gamins d’Ethiopie! Sont-ils là?
A gauche, à droite? Ils n’y sont pas. Je suis bien au Malawi. Pas un caillou résonne à l’horizon. Ce dernier m’offre une belle vue plongeante sur la vallée inconnue que je découvre virage après virage lors de cette belle descente plongeante. Je m’arrête. Ca mérite une photo.
Soudain,alors que je n’ai pas fini ma photo, trois gamins me courent après. Ils s’écrient des petits mots incompréhensible. Ils veulent du blé! Cherche à me toucher, agrippe les deux bouteilles de plastiques qui plânent sur mon porte bagage. Oh merde… Suis-je donc de retour en Ethiopie? Mon corps se met à trembler. A transpirer. Poétiquement parlant ça me fait chier.
Déjà repasse en boucle ce moment de solitude ou une vingtaine de gamins me coururent après sur une vieille piste d’Ethiopie. 10 km durant ils me harcelèrent, un ou deux cailloux jaillirent du tas que formaient ces pauvres gamins incapable de former une autre phrase, répetée en boucle, que: Give money give money give money! Le souvenir s’estompe.
Là d’un éclair de génie je me rappelle que je suis toujours au Malawi! D’un long sourire je m’écrie sûr de moi, en regardant le plus grand dans les yeux: Umalankhula Chichewa? (parles-tu Chichewa?).
Alors il baisse la main qu’il me tend depuis quelques instants puis me répond oui d’un « e » prolongé (eee signifie oui).
Zina lako ndani? je lui demande.
Zina langa ndine Gamson! (je m’appelle Gamson!), me répond t-il, le visage orné d’un sourire soudain photographiable.
En un instant une barrière s’est brisée: la langue! Reste la couleur de peau, faudra faire avec. Mais en parlant la même langue qu’eux je suis de leur bord. Je ne suis plus qu’un billet de banque embulant.
Et d’un « Ukufuna djambuleni? » je lui demande s’il veut(-lent) une photo. J’espère que ca les calmera. Ils me répondent tous oui avec ce « e » prolongé. Après quoi les 5 gamins commencent à poser.
Ils sont pauvre et ça se voit. Sales, les habits troués, pieds nus. Je prends mes photos, leur montre, persuadé que ça les calmera. Persuadé que je suis sauvé. Les gamins d’Ethiopie ne m’ont pas suivi.
Voilà, j’ai pris mes photos, je leur montre. C’est bien ils sont content. Maintenant qu’ils on vu leur tronche, probablement pour la première fois, ils peuvent recommencer. Comme en Ethiopie.
Super! J’ai beau resté patient, rester poli, sobre mais courtois tout en parlant leur Chichewa. Je suis blanc. Et parfois ça fait chier dans l’absolu…
Au final la journée fut très tranquille et surtout bien belle. Cette parenthèse poétique mais sans caillou ne fut là que pour me rappeler que le Malawi tombe en crise en quelques endroits, Même si comme ça on dirait pas.
Aujourd’hui 3 millions de personne ont besoin de nourritures urgemment, une crise alimentaire couve.. les mauvaises récolte, une mauvaise gestion de la part du gouvernement qui a axé tout sur la production du maïs pour pouvoir l’exporter alors que le climat empire d’année en année pour sa production et notamment cette année qui fut la plus laborieuse depuis très longtemps. Après 51 ans et 1 mois d’indépendance (6 juillet 1964), le Malawi est plus dépendant que jamais.
Pour ma part le Malawi reste toujours aussi beau pour mes yeux, aucun caillou ne résonne à l’horizon. Et après avoir enchaîné histoire et montagne, J’ai rejoins Monkey Bay à travers la longue et finalement belle plaine de Baobabs.
Me voici de nouveau sur les bords du lac Malawi, probablement pour un adieu. Durant mes 120 kilomètres de routes J’y ai croisé artistes et vent de face. Et si c’est vrai que le Malawi s’étire un peu, il me plaît toujours car il reste changeant. Après 2 mois à travers ses terre, bien que formant qu’un, j’y suis de plus en plus indépendant.
En plus, j’ai résisté au vent. Mais pas aux artistes. Me voici avec un nouveau compagnon de route.
Olivier Rochat