Km 18’330, Rumphi, Malawi.
Voici une semaine que je suis arrivé au Malawi, déjà. Une semaine qu’enfin je peux découvrir ce petit pas d’Afrique australe. A vrai dire en y entrant j’avais peur. Peur d’être déçu après tant d’attente.
Cependant j’avais pu mettre mes attentes, certitudes et autre inquiètudes de côté et par conséquent c’est l’esprit ouvert que je suis entré au Malawi… et je n’ai pas été déçu. De beaux paysages sur des routes difficiless, de l’accueil touchant, beaucoup de pauvreté mais une richesse intérieur agréable avant de découvrir les Nyika plateaux pour l’un des moments les plus incroyables de tout mon voyage.
Le parc national de Nyika en quelques mots
D’une superficie de 3’134 km le parc national de Nyika est le plus grand parc national du Malawi. Le coeur du parc, situé à plus de 2’000 mètres d’altitude avec le pic de N’ganda à 2’606 mètres comme plus haut point, est le premier intérêt touristique avec ses incroyables paysages montagneux, totalement unique au Malawi. Durant la saison des pluies les collines regorgent de fleurs sauvages dont plusieurs espèces sont uniques mais son accès devient très compliqué, à moins de posséder un très bon 4X4. Pendant la saison sèche, les températures peuvent descendre en-dessous de zéro degré durant la nuit, notamment durant les mois de juin et de juillet, les plus froids en cette région.
Le parc est accessible par deux portes: Thazima (sud) et Kaperekezi (nord) et son entrée est de 10 US Dollars par jour, ce qui reste raisonnable pour un parc de cette envergure qui permet beaucoup de liberté. En effet au centre du parc, à environ 2’300 mètres d’altitude, on trouve le camp de Chelinda où l’on peut se loger et restaurer dans des chalets de luxe et lodge et également un endroit pour camper. Si les chalets restent très cher pour un voyageur au budget limité le campement reste accessible bien que plus cher qu’habituel pour les éternels campeur (15 US Dollars) mais vaut le détour. En effet c’est un point de vue idéal pour observer nombreux animaux sauvages dont les zèbres, qui viennent restent aux alentours du parc. Le campement offre également eau chaude et douche ainsi que la possibilité de cuisiner sur place (à condition d’amener sa propre nourriture) mais pas d’électricité. Le restaurant, situé à côté des lodges, offrent également quelques nourritures abordables (4-8 US Dollars) à condition de réserver une bonne heure à l’avance.
Il est possible de réserver des VTT au centre (20 US Dollars une demi-journée, 40 US Dollars une journée complète) ce qui permet d’explorer le parc, sa faune ainsi que sa flore d’une manière totalement unique, les ballades solitaire étant interdites à cause des gros animaux sauvages.
Quelques mots de moi
Pour ma part j’ai vraiment apprécié cet incroyable endroit bien que la montée finale fût difficile mais totalement inoubliable avec de nombreuses vues impressionnantes sur les plaines en contrebas. En haut j’ai également pu profiter des différentes routes. D’un revêtement acceptable, ces routes permettent différentes vues sur le parc, les impressionnantes forêts et collines verdoyante ainsi qu’une vue imprenable sur les différentes espèces animales.
Si je n’ai pu apercevoir ni zèbres ni éléphants j’y ai vu d’impressionnants et nombreux élands , des antilopes, phacochères et d’autre animaux dont je ne connais le nom ainsi que de nombreux oiseaux. Les léopards présents sont difficilement apercevable contrairement aux zèbres que l’ont trouve en masses et les éléphants un peu moins nombreux, mais qu’il est probable d’apercevoir dans les régions forestières du sud parc, bien que je n’en ai pas croisé.
Toutes les personne que j’ai croisé dans le parc ont été adorables avec moi, que ce soit Patson, l’homme qui s’occupe du campement, les gardiens à l’entrée et sortie ou les responsables du centre. J’ai ainsi eu droit à un véritable cours gratuit dispensé à l’entrée du parc ainsi qu’une sympathique soirée autour du feu avec le pauvre Patson qui passe le plus clair de son temps seul à s’occuper d’un campement qui reste trop souvent vide. Quant aux responsables ils ont été très sympathique, m’ont offert le campement aux rabais, beaucoup d’explications sur le parc qu’ils m’ont laissé visiter comme je le voulais sur mon vélo.
Quant aux paysages, du début à la fin, ils furent inoubliables, variés et souvent magiques ! La traversée des Nyika plateaux reste pour moi un tout grand moment de ce voyage.
Quelques mots d’émois
Au soir du 17 juin 2015 je me trouve au campement de Chelinda après la superbe et difficile arrivée sur les hauts plateaux depuis la porte de Kaperekezi, au nord du parc. Après 3 jours sur les pistes je découvre enfin le parc national de Nyika. Je plante ma tente au campement, puis profite d’un hamburger-oignons maison, me permettant ainsi de mordre dans un morceau de viande pour la première fois de l’année. L’instant est magique pour mon estomac d’européen rôdé depuis plus de 6 mois aux riz et omelettes-frites locales quotidiennes, avec des bananes comme desserts. Mon cerveau est en extase, mon estomac rempli, le temps de crier mon écrit est venu. J’écrit, je crie de joie, de joie je pousse mon cri! J’écrit. Voici cet écrit:
Si hier et avant hier le Malawi fut accueillant et sympathique, aujourd’hui il fut magnifique. Tout simplement. Alors que penser de demain et après demain? C’est certain il y aura à faire. Affaire à suivre donc.
Oui magnifique journées sur les Nyika plateaux! Mais quelle montée! Vertigineuse, indécise, difficile parfois caillouteuse parfois franchement mieux mais tout le temps belle. Plus de 10 km qui plus d’une fois m’ont mis à terre, à pousser Cargo vraiment lourd pour le coup. A peine 1 kilomètre de route que déjà j’apercevais le camp, tout petit, d’où j’avais passé la nuit.
Alors 10 km plus loin c’est toute la plaine que j’apercevais. Fabuleux! De savane, forêt et collines. Quand soudain la route, après un dernier passage improbable probablement proche des 20%, s’aplati gentiment c’est maintenant les hauts plateaux, vert, que j’apercevais. Alors en haut quelques instants plus tard, c’est au jaune qu’ils tournèrent. Une herbe jaunie par la saison, l’hiver en cet instant. Un hiver qui par ici se fait souvent gèle au matin. Et oui la neige n’est pas loin.
Mais a défaut de neige j’ai vu des bêtes. Et des belles dont je ne sais le nom (les élands). Avec leurs corps de cerf, leurs corne d’antilope et leur poil d’Okapi. Puis une autre sautant comme un lapin mais de la taille d’un chien…(pas trouvé le nom)
Oui j’étais bien dans le parc national de nyika. Le plus gros du Malawi, les yeux, les miens, gros comme ça.
J’ai toujours dit: dans les parcs nationaux ont trouve presque obligatoirement deux sortes de bêtes a pattes: les mammifères et le blanc!
Les mammifères était là mais le bête c’était moi. En effet pas un blanc à l’horizon. Que des bêtes et donc moi. Tranquille. Pas un bruit si ce n’est le cri d’un oiseau, un gros corbeau.
Puis c’est un serpent qui me coupe la priorité. J’ai failli l’écraser… et donc ce soir je dors là, proche des 2500 mètres d’altitude dans cette Afrique qui a tout pour moi. Une Afrique aux paysages parfois d’Ecosse, parfois de Mongolie et qui soudain tombe en falaise presque tropicale. Une Afrique fabuleuse pour le coup. Un peu seul mais bien tranquille, loin de tout mais riche de tout. ça…
Olivier Rochat
Cher Olivier,
Quel plaisir de te suivre ta grande aventure au fil des mois. Je lis chaque semaine tes articles et les lis même parfois à haute voix à Tomas, mon garçon de 10 ans, pour le faire rêver un peu et quitter ce monde de la surconsommation. Merci à toi et sache que l’heureux parrain que je suis est souvent très fier de ce que tu réalises! Gros becs.
Cher jean,
Merci pour ton message qui me fait très plaisir. Je suis content que tu partages cela avec Tomas et éspère qu’il en retire quelque chose de positif. Comme tu dis il est parfois bon de quitter ce monde, notre monde, de la surconsommation. L’Afrique n’est pas toujours facile, tellement différente. Mais au final cela reste pour moi une expérience aussi inoubliable que précieuse qui m’aidera, j’en suis sûr, pour la suite.
Et si les cols alpins me manquant autant que l’Irlande, je suis sûr que le Malawi me manquera lorsque je prendrai la décision de le quitter… Un vrai coup de coeur pour ce petit pays aussi pauvre que beau et généreux, agréable et attachant.
Salutations à tous depuis la belle île de Likoma, toujours au Malawi. Enfin sur le lac où je me repose quelques jours et plus.
A bientôt cher parrain!
Olivier