Archives pour la catégorie Etape N°6 : Le Cap – Makoua

Le voyage est découpé en plusieurs étapes. Retrouvez ici tous les articles de la sixième étape : Le Cap -Makoua

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Km 41’909, Gapé-Hihlagbé, Togo.

Deux jours avant de participer a l’inauguration de l’ecole de Tonoukouti, j’ai enfin pu visiter le centre de la petite enfance de Gapé-Hihlagbé, notre premier projet construit en 2013 et dont les fonds reverses par Bike for Africa a To go to children ont servi a la construction des latrines ainsi que de la citerne qui accompagne la salle de classe notamment.

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les enfants etait present en classe, ce qui nous a permis nous rendre compte de l’utilite des classes.

En remontant le temps, des alpages suisses a la brousse togolaise

Ces fonds ont été récoltés lors de ma première  année de pédalage, du 10 juin 2012 au 9 juin 2013. On remonte un peu dans le temps a une époque où  je préparais  encore le voyage que j’effectue actuellement. En effet je vivais encore dans les Alpes et, profitant de mon emploi de temps de pâtissier qui m’offrait de nombreuses heures de temps libre l’apres-midi, passait beaucoup de temps sur la selle après le travail où lors de mes jours de repos.

Durant cette première année  de vélo les 14’734 km, parrainés à hauteur de 51 centimes au km, ont permis de récolter plus de 7’500 francs suisses entièrement reversé à  To go to children pour l’aider dans son premier projet.

En decembre 2013 l’ecole etait construite et les élèves en bénéficiaient directement. Ce n’est qu’en août  2014 que plusieurs membres de To go to children trouvaient la possibilité  de se déplacer au Togo pour son inauguration.

C’est accompagné de Séverine, présidente de To go to children, d’une amie, de Mensah, directeur de PASYD, l’ONG local qui a pris en charge le projet, ainsi que de ma mère qui m’a rendu visite au Togo, que nous avons rendu visite aux villageois de Gahpe-Hihlgabe.

À l’origine l’idée était de s’y rendre discrètement simplemen t pour voir l’état des lieux.

Mais en Afrique la discrétion n’est pas toujour de mise aussi nous avons été accueilli avec des danses et de la musique respirant la joie de vivre des habitants de ce village d’un peu plus de 600 habitants où l’on ne trouve n’y électricité n’y eau courante.

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Après cet accueil surprenant mais touchant, le traditionnel discours du chef de village nous a souhaité la bienvenue.

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Puis la visite de l’école en question nous a beaucoup rassuré, et pour ma part se fut beaucoup d’émotion encore une fois tant j’attendais ce moment depuis longtemps.

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De plus les enfants étaient présents  en classe, ce qui nous a permis nous rendre compte de l’utilité des classes.

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Du materiel neuf et offert par de généreux donateurs a été apporté  pour améliorer les conditions d’apprentissages des enfants.

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Enfin nous ne sommes pas partis en reste, loin de la, puisque des cadeaux nous ont été offerts: des oranges et noix de cocos locales, dont certaines ont été dégustées sur place sous la chaleur torride de cet après-midi. Puis un très beau pagne, qui fut l’occasion pour moi de porter mon premier habit local, le pagne étant un habit souvent porté  en Afrique de l’ouest par petits et grands, hommes et femmes, jeunes et vieux.

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Et avant de reprendre la route, bien sur, nous avons été invité à  nous mêler  un peu à la bonne humeur locale… et ainsi de nous rendre compte de la difficulté   de danser ainsi sous un soleil de plomb.

 

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« A ta santé, Pékin,
A ta santé, Les droits de l’Homme,
A ta santé, Alger
A ta santé, Sarajevo
A ta santé Bon Dieu,
Toi, qui n’entends rien
Qui n’entends rien,
On a tous rêvé, de toucher l’horizon
On a tous chanté, sur les mêmes chansons
On a tous salué, ce drapeau de faux-culs
On est tous des frères,
On est tous, des putains de frères.

A la gloire des nations, des drapeaux des frontières
De la mère Patrie, à la gloire du sang
Et à la gloire de ce gamin,
Qui a le sourire aux lèvres,
Mais c’est ça l’avenir. »

-extrait de la chanson de Damien Saez-« sauver cette étoile  »

 

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Olivier Rochat

 

 

 

Inauguration de l’école de Tonoukouti

Km 41’909, Lome, Togo.

Le 14 avril 2017, j’ai eu la chance de participer a l’inauguration du second projet que nous avons soutenu, un centre de promotion pour la petite enfance, dans le village de Tonoukouti au Togo.

Après plus de 30 mois sur la route dont une bonne partie en soutenant ce projet, ce fut un réel aboutissement pour moi-même, les membres de Bike for Africa mais aussi ceux de notre association partenaire To go to children et notamment Séverine Coste, la présidente de To go to children qui était également présente pour cette attendue inauguration.

Sylvie, une amie de Séverine, nous accompagnait  également en compagnie de Mensah, Directeur de General de PASYD, l’association togolaise qui a pris en charge le bon déroulement du projet. Et pour couronner le tout ma mère était également présente, m’ayant rendu  visite au Togo.

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Un aboutissement et des souvenirs inoubliables

Tout au long de la cérémonie excitation et émotion furent au rendez-vous.

En effet à peine arrivé sur les lieux nous sommes accueillis par des danses et chants des villageois.

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Tout en profitant de cette magnifique ambiance, nous nous installons calmement, attendant que tous les invités soient arrivés.

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Peu a peu, les sièges se remplissent et nous sentons l’importance de ce jour pour la communauté locale. En effet de nombreux chefs et responsables sont présent et même le préfet du canton de Zion, canton dont fait partie le village de Tonoukouti, est présent.

 

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Enfin les discours débutent. A tour de rôle nous sommes présenté aux habitants.

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J’ai même droit a une présentation personnel, ainsi que de mon vélo. L’émotion est à son comble.

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Les discours continuent encore un peu, parfois interrompu par de nouvelles danses. Les enfants quant a eux nous observent toujours calmement.Nous, nous n’attendons qu’une seule chose: la visite de l’école, que nous apercevons juste derrière nous depuis le début de la cérémonie.

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Puis j’ai droit a un premier cadeau.

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Enfin, nous nous  dirigeons vers l’école…

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Mais juste avant de couper le ruban officiel, on me dit de venir et une pancarte qui recouvrait une partie du mur de l’école est enlevée. je découvre alors, a ma surprise générale, une impressionnante fresque me représentant.

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L’instant est très spécial et me touche infiniment, bien que je n’en demandait pas temps. C’est Mensah qui a eu cette idée et je reconnais bien mon regrette Cargo d’aprés une photo prise dans le fascinant désert du Namib, en mai 2016. L’artiste est également présent pour immortaliser ce moment avec moi.

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Enfin, rempli d’émotion, on m’invite a couper le ruban officiel en compagnie du préfet en personne. L’école est inaugurée mais avant toute chose, il nous faut la visiter et pour la première fois, la voir de nos propre yeux, afin de nous rendre du travail réellement fourni. Jusqu’ici nous n’avions eu que des photos envoyées par Mensah pour nous rassurer.

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L’école est composée de deux classes qui prennent en charge une cinquantaine d’enfants en bas age, libérant ainsi leur mères pour plusieurs heures 5 jours par semaine, leur permettant ainsi d’avoir plus de temps pour s’occuper de leur emploi du temps souvent très charge.

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Les classes sont déjà utilisée depuis plusieurs mois. Mais nous sommes en pleine vacance de Pâques, les enfants ne sont pas présent durant deux semaines.

Nous apportons quelques matériel offert et récupéré depuis l’Europe et c’est avec plaisir que nous les partageons a la maitresse.

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Et puis nous continuons la visite…

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Les latrines.

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Et enfin une salle de jeux pour permettre aux enfants de profiter d’un environnement plus propice aux jeux et au simple plaisir.

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Enfin, satisfait par cette visite qui a rempli nos attentes, nous nous réunissons dans une salle de classe et partageons un repas local préparé par les villageois. Un moment très sympathique pour terminer cette inauguration dans la bonne humeur.

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Enfin nous sommes invite a notre tour a danser. Mais aussi a nous rendre compte de la joie de vivre des locaux.

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Quelques photos en souvenir

 

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De gauche a droite: Severine, Mensah et moi-meme

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Puis avant de repartir nous profitons encore un peu de la joie de vivre des enfants

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Alors que la musique semble ne jamais vouloir s’arreter…

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Non sans oublier de prendre quelques photos de l’école qui, laissant les enfants emporte par la musique, semble avoir retrouve un peu calme… pour quelques jours seulement.

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Sur ces derniers images ils me reste a remercier toutes celles et ceux qui ont participé, à travers des dons ou en me parrainant, à la récolte de fonds nécessaire au bon déroulement du projet. Environs 70% des fonds nécessaires ont été récoltés grâce aux parrainages de Bike for Africa et je remercie infiniment chacun des parrains de mes kms pour votre confiance et générosité.

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L’aventure quant a elle continue…

 Olivier Rochat

Mon Imprévu

Km 42,061, Dabala, Ghana.

Je suis finalement resté 1 mois complet à Lomé, capitale du Togo, où j’ai notamment pu participer à l’inauguration de l’école de Tonoukouti, notre second projet. Puis j’ai repris la route en direction d’Accra, capitale du Ghana.

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Voici un petit texte juste après avoir repris la route, le lendemain de mon arrivée au Ghana, en longeant l’océan Atlantique:

« Hier j’ai repris la route, quitté Lomé et traverser la frontière ghanéenne, entamant ainsi mon 23ème pays africains et terminant ainsi près de 6 semaines de pauses partagée entre Cotonou (Bénin) et Lomé (Togo).

Depuis plus d’un an les pauses de ce genre, longue et loin des routes, se sont multipliées. Que ce soit pour des raisons administratives, matérielles, de coeur, de retrouvailles, de simples curiosité ou de maladies. Après de tels pause le départ est particulier puisqu’on passe d’un cercle de confort à l’inconfort des routes, de l’imprévu. Du confort d’une douche certaine à une certaine poussière.

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On passe d’un cercle de confort à l’inconfort des routes

Mais repartir c’est également retrouver ses sensations, ses sentiments sur la route, ses impressions sur ce qui l’entoure. Mais ce tout qui fait le bonheur des routiers est soudain comme neuf, comme propre, plus authentique et à nouveau prêt à affronter de nouvelles découvertes et difficultés.

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Prêt à affronter de nouvelles difficultés

Depuis de longs mois je n’ai cesse de prolonger la durée de mes plans initiaux.

Au fond s’arrêter, ralentir, c’est peut être le meilleur moyen de mieux repartir. Tel qu’arriver plus tard que prévu est certainement le meilleur moyen de s’ouvrir aux imprévus. Eux-mêmes qui sont le goût et l’odeur de nos journées. Les imprévus, d’une certaine manière, redonnent une âme, une flamme, à nos journées qui tournent finalement beaucoup plus autour de ce qui est écrit sur notre agenda que sur ce que la vie à de beaux à nous écrire. L’amour, que nous cherchons presque tous, n’est-il pas un imprévu ? Tels que l’est l’amitié, Le vrai.

S’ouvrir aux imprévus c’est enlever l’oillère que forment nos objectifs tout en les gardant, mais en leur laissant plus de temps pour éclore.

C’est faire d’un km un détour, d’un pays un « multi-entry ». D’une crevaison une nuit chez l’habitant. D’une inconnue mille nuit d’amour. Et puis d’une année un triplé.

S’ouvrir aux imprévus c’est faire d’une lettre un mot. D’un caillou une fleur. D’une virgule un renouveau, une fleur d’amour, un verset, une prose. Pour de vrai une rose. « 

C’est faire d’un vélo une hirondelle, d’un km un poème. D’un poisson vogue au ciel, de chaque jour un millier de je t’aime. C’est faire d’un imprévu une rencontre et de cette dernière une longue histoire.

D’une soirée timide une nuit d’amour torride et d’un voyage un éternel départ. Et de chaque jour un éternel détour.

S’ouvrir aux imprévus c’est faire d’une vie 1000 voyages et de chaque voyage 1000 vies…

Et puis du milieu de ce texte un poème.

Aujourd’hui mon imprévu, ou plutôt mon plus tard que prévu, s’appelle Ghana. Et puis Atlantique. Il est goudron et longe les plages de l’océan. Il me salue en passant et m’adresse en anglais.

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Aujourd’hui mon imprévu, il est bord de mer…

Il est chaud et humide, bois bière fraîche au repos, puis repart de plus belle. Il regarde l’océan comme on regarde une princesse. Comme on regarde le temps. Dans ces vagues il s’y perd. Il s’y perd simplement. Comme un besoin de tendresse.

Il est chaud et humide,  bois bière fraîche au repos...

Il est chaud et humide, bois bière fraîche au repos…

Mon imprévu d’aujourd’hui s’appelle Ghana, multiplie les allers, les retours. Libertés du détour.

 

Il écrit Par la gauche mais sen va pas la droite, change les temps, les sujets et ne sait terminer.

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Il est gamin bord de mer puis bateau dans la mer. Il regarde l’océan, le salue, improvise puis s’en va par la terre.

Il est gamin bord de mer

Il est gamin bord de mer

Il prend le temps. Plus de temps que prévu. Se déplace dans le temps est parfois déjà vu.

...puis bateau dans la mer

…puis bateau dans la mer

Oui il est ainsi, Mon Imprévu… Il prend le temps.  Plus de temps que prévu.

Il prend le temps, plus de temps que prévu.

Il prend le temps, plus de temps que prévu.

Olivier Rochat

Ici Congo

Km 37’072, Owando, Congo-Brazzaville.

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« Frère d’amour plus que de peau
Frère d’un jour chez toi ici
Frère toujours faisons le beau
C’est un mot que je t’écris

C’est un mot pour mon pays
Mon pays c’est le tien
Mon pays c’est ici
Et mon pays moi j’y tient

Tu le connais toi mon pays ?
Mon pays c’est notre monde
Le plus beau parmi tous pays
Un pays, notre monde

Notre pays serait-il Art
Ou plutôt artificiel?
Pays plaisant, musée vivant à tout hasard,
Un Art universel?

Mon pays, notre monde
Frère d’un jour partout chez toi
Ici chez moi, dessine le monde
Ici chez nous, ensemble je nous vois

Ici Congo, domine l’immonde
Ici, dominé par le monde
Ici Congo, la pègre à fric
Fait du Congo, le nègre de l’Afrique

L’estomac du monde
Celui qui a tout mais qui n’a rien
Attire l’immonde
Qui fait que ce rien devient mon tout

Que ce tout est quotidien
Un quotidien rempli de presque rien
Un presque rien où tu as tout
Car ici j’existe par un « nous »

Ici Congo domine le beau
Ici Congo sauvage les animaux
Ici Congo est le sourire
Ici Congo est le désir

Ici Congo
Ici Congo… »

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Petit mot du Gabon

Km 36’747, Leconi , Gabon.

-Photo l’instant d’avant, poème l’instant d’après-

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« De paysages inattendus, je quitte le Gabon
D’orages et de belles vues qui sentent bon

En face de moi collines dans la plaine
Que je grimpe en sourire mais de peine

Le ciel se grise, les nuages foncent
Ciel qui me grise, et puis se fonce

L’odeur du souffre est cet éclair
Le ciel qui de sombre soudain m’éclaire

La pluie qui guette, les nuages noirs
Puis soudain qui fouettent, O désespoir

De sec à trempé, me voici attrapé
Le bruit des pluies, celui qui fait la vie

Qui fait de l’arbre qui était ombre
Restant de marbre, un abri sombre

Le silence du ciel qui jadis chantait tranquillement,
Soudain se fait bruyant, se fait violent

De voyageur chassant il y a un instant
Me voici bête, chassée par le ciel enragé

C’est mon destin qui bascule
M’échappe, comme la sauterelle surprise qui gesticule

Au coeur de la bête, en pleine tempête
Battu par la pluie qui s’acharne
Par le vent « rentre dedans »
Comme un soldat qui perd son arme

Ainsi mon destin, ainsi mon chemin
Pour un long instant, demi déprimant

Face à moi les belles collines qui, sous l’orage
Sont plutôt… O rage, enfin imagine

Puis le village, Leconi.
Fin de l’orage, trempe mais bien vite accueilli.

Ce soir c’est Diarra, qui vient du Mali,
Étranger comme moi
Étranger par ici
Qui m’offre gîte et le repas.

Un peu le migrant accueillant
Parti lui aussi de chez lui
Laissant derrière femme et les enfants
Loin, bien loin, là-bas dans son chaud Mali

Ainsi Gabon termine
Ainsi Congo profile
Dans la chaleur et loin du vil
Par l’accueil qui, l’étranger, illumine

Entre la douleur et la saveur
Celle de la route
Entre la chaleur et le bonheur
Qui ôtent tous mes doutes

Ce tout qui fait mon Afrique
Ce vaste continent
Parfois touristique
Mais dont bonheur est par les gens »