Archives pour la catégorie Etape N°6 : Le Cap – Makoua

Le voyage est découpé en plusieurs étapes. Retrouvez ici tous les articles de la sixième étape : Le Cap -Makoua

Coup d’arrêt en remontant le Gabon

Km 36’136, Lambaréné, Gabon.

Depuis quelques jours, je remonte le Gabon. Un pays que je découvre tantôt pluvieux, puis ensoleillé. Mais toujours verdoyant. Un pays qui m’est très accueillant également, malgré de très fréquent contrôle de Police -souvent 3 par jour-. Mais soudain, coup d’arrêt: mon cadre a cédé.

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Face à l’inconnu

Je me dois d’être honnête, en venant au Gabon je ne savais à quoi m’attendre. Que savais-je du Gabon? Pas grand chose, si ce n’est à travers les récentes élections dont on parlais beaucoup lorsque je me trouvais au Congo-Brazzaville voisin. Elections bien vite éclipsée par le toujours si particulier « show » américain -d’un décalage certain avec le quotidien de mon périple africain- ou de manière plus tragique par celle du Congo-Kinshasa.

Ajoutez-y les élections zambiennes, mes derniers mois auront donc été entouré par la politique et, parfois mais toujours de manière indirecte, par les heurts qui les accompagnent trop souvent.

Seule la très prochaine Coupe d’Afrique de janvier 2017 -qui aura donc lieu au Gabon- semble un peu éclipser les événements récent et le négativisme qui en ressort. Avec Aubameyang en tête de file, le ballon d’or africain, le Gabon ne compte pas y faire de la figuration.

Pour le reste en entrant au Gabon j’entrais dans l’inconnu. Un inconnu qui en une semaine m’aura apporté de bien diverses émotions.

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C’est sur une piste boueuse et glissante que j’atteins, samedi dernier, mon 30’000ème km à vélo sur le continent africain.

30’000 km sur le continent africain

Après m’être fait enregistré au poste frontière de Ndindi, t Mayumba, la route longean la Lagune de Banio étant trop sableuse.

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c’est en bateau que j’ai rejoins le reste du pays

Dès lors c’est la pluie qui aura accompagné mes premiers kilomètres au Gabon. C’est sur une piste boueuse et glissante que j’atteins, samedi dernier, mon 30’000ème kilomètre à vélo sur le continent africain. Quelques kilomètres plus loin, je suis tout content de retrouver le goudron. Dès lors un adoucissement s’annonce. Les collines se raccourcissent, la pluie s’arrête un moment, ne recommence qu’au soir. S’arrête à nouveau.

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Je suis tout content de retrouver le goudron. Dès lors un adoucissement s’annonce.

Chaque soir je me retrouve accueilli chez l’habitant ou j’y passe de bien sympathique moment. Toujours au sec, toujours accompagné d’un bon repas, un petit-déjeuner pour bien repartir au matin. Je suis chanceux et seul les nombreux contrôles policiers viennent un tant sois peu « perturber » mon avancée.

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Chaque soir je me retrouve accueilli chez l’habitant ou j’y passe de bien sympathique moment.

Coup d’arrêt

C’est dans un calme retrouvé, adouci par la constante verdure de l’Afrique centrale en saison des pluies, qu’un beau matin, voici deux jours, l’ambiance bascule.

Un craquement sors de l’arrière du vélo. Tout de suite je pense à la roue. Pas de jeu, pas de voile, pas de rayons cassés… J’ai du rouler sur quelque chose…

Mais au moment de repartir, je sens comme un basculement de l’arrière, comme si le pneu était soudainement dégonflé. Misère, c’est le cadre (la partie tenant la roue arrière) qui est fissuré. Et même totalement cassé.

Dans l’impossibilité de rouler, j’arrive, non sans difficulté, à me faire transporter jusqu’à la prochaine ville, Lambaréné.

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c’est Osman, un soudeur-carrossier mauritanien, qui s’applique à ressouder tout ça.

Enfin c’est Osman, un soudeur-carrossier mauritanien, qui s’applique à ressouder tout ça. Puis il m’invite à dormir chez lui, dans une petite maison en bordure de la 7ème ville du Gabon. Dans sa petite maison, l’ordre et l’accueil chaleureux qui y règne me renvoie néanmoins quelque chose de bien plus grand.

Entouré de son épouse et de ses deux filles, nous regardons la télévision qui me rappelle au monde de chez moi. Celui que j’ai quitté il y a maintenant plus de 2 ans, à la fois si peu et tellement. Après le conflit palestinien et l’armée française au nord du Niger, France 24 nous envoie sans transition dans un grand zoo de France ou l’on parle, sans en dissimuler l’émotion, de la naissance prochaine de bébés pandas. Les images défilent, reprises d’un zoo chinois. On y voit la naissance du petit panda. Aussi rose que minuscule, sa mère le prend dans sa gueule, comme pour l’avaler. Il s’agit en fait de sa première toilette. Le petit finira finalement dans une couveuse, ce qui amuse beaucoup l’épouse d’Osman, dissimulée sous son imposant boubou colorés qui me rappelle à ses origines camerounaise.

Puis nous passons du tout au tout, Boko Haram prend le relais et une certaine banalité se mélange à l’horreur que nous vendent les images des réfugiés nigérian. Certains disent avoir traversé le Lac Tchad à la nage. Un homme nous apprend qu’il est le seul rescapé d’un massacre et maintenant c’est Trump qui choisit son nouveau gouvernement. On apprend que Marine Le Pen lui envoie ses félicitations. L’Amérique va mâle.

Suit la météo… Et ainsi nous en venons à dire que le monde va mal. En oubliant que nous allons bien.

C’est finalement sur le sol du salon que je me couche, à un bon mètres des filles d’Osman, couchée sur un double duvet qui leur sert de matelas.

Des pensées me traversent l’esprit. En plus de 2 ans de route solitaire, penser est devenu une activité à part entière, soulageante et réconfortante. Parfois, les rêves des longues nuits solitaires les accompagnent et au matin, j’ai du mal à savoir si ceci a été pensé ou rêver.

Entre les bonnes et les mauvaises journées, je continue de me frayer un chemin dans ce continent qui, au matin, m’apparaissait soudainement interminable. Parfois si généreux, parfois arnaqueur, rarement entre les deux. Un chemin qui ce soir, face au fait accompli, me rappelle qu’après 50’000 km et 30 pays avec Cargo, une page pourrait très bientôt se tourner.

Et quel que soit la prochaine page, la vie continue.

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quel que soit la prochaine page, la vie continue.

Olivier Rochat

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Enfin le Gabon

Km 35’769, Ndindi, Gabon.

Après avoir passé 2 mois au Congo, je suis entré au Gabon. Pour cela je n’ai pas emprunté la frontière la plus facile puisque je suis passé par la réserve de Conkouati pour rejoindre Ndindi, mon point d’entrée au Gabon. Entre corruption policière, pistes sableuses, paysages sauvages et chaleureux accueil, mon entrée sur le territoire gabonais ne s’est pas faite sans mal.

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Je suis passé par la réserve de Conkouati pour rejoindre Ndindi, mon point d’entrée au Gabon

Le long de l’océan Atlantique

Mes derniers jours au Congo-Brazzaville auront été beau et difficile. Royalement accueilli à Pointe-Noire, j’ai repris ma route en direction du Gabon le long de l’océan atlantique avec un agréable bivouac à la Pointe-Indienne. Enfin, après le bain matinal dans l’océan, les gorges de Diosso m’ont offerte une belle vue surplombant l’Atlantique avant de m’attaquer aux pistes de la réserve de Conkouati.

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le bain matinal dans l’océan

C’est ici que j’atteindrai mon 2000eme km pédalé au Congo-Brazzaville. C’est également là que ça va commencer à se corser.

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Les gorges de Diosso

Les collines prennent place le long de ma piste. Puis, après la traversée d’une rivière en pirogue, j’atteins la réserve de Conkouati à proprement parlé. Du sable. Sous un soleil retrouvé, j’aurai plus poussé que pédalé.

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Sous un soleil retrouvé, j’aurai plus poussé que pédalé.

Jusqu’au soir où j’atteins fatigué la fondation « HELP », sur les rives du lac de Conkouati qu’il me faudra traverser le lendemain, qui protège les primates de la région, sérieusement menacés. Ici on m’offre un lit et c’est bien reposé que je pars au matin sous une faible pluie qui à l’avantage de me tasser le sable. C’est mon dernier jour au Congo.

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sur les rivs du lac de Conkouati

Mais impossible d’obtenir mon tampon de sortie. L’officier de l’immigration me fouille puis prétend que je ne suis pas celui que je prétend être (!), prétextant que voyager à vélo sans
être rémunéré est impossible. Par conséquent mon visa n’est pas suffisant pour m’autoriser à voyager (!!!). Ensuite il prétend que je dois Payer pour les photos que j’ai prise dans la réserve.

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Le lac de Conkouati. Dernier km au Congo.

Lorsque je lui explique mon voyage, les pays que j’ai traversé et pourquoi, il demande à en voir la preuve. Je lui montre donc mon ancien passeport, qui m’a servi jusqu’au cap. Et, découvrant le tampon du Swaziland s’écrie : « tu m’as dit que tu as fait 2 ans en Afrique, mais le Swaziland n’est pas en Afrique. Tu mens! »

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il prétend que je dois payer pour les photos que j’ai prise dans la réserve.

Face a un tel niveau de bêtise (le Swaziland se trouve bien être un pays africain), il me faudra quelques heures pour pouvoir obtenir mon tampon de sortie.

En route pour le Gabon

C’est maintenant l’après-midi, il me reste 40 km pour rejoindre le premier village gabonais. 40 km qui vont devenir 80, à chercher le bon chemin, la bonne route qui multiplie les carrefours. Sans la moindre indication ni indice. Lorsque j’arrive au poste de frontière, 20 km après le dernier village congolais, je découvre une cabane abandonnée. Un drapeau gabonais en évidence. Personne.

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il me reste 40 km pour rejoindre le premier village gabonais

J’ai beau chercher. Personne.

Et la route se sépare en deux. Quelle route suivre? Je décide de suivre la route qui a le plus de traces. Quelques unes à peine.

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Certains arbres sont en travers de la route, n’ayant pas supporté le passage des éléphants.

C’est ainsi que je prends la fausse direction. En pleine forêt sur une route souvent sableuse. Je passerai la nuit dans la forêt, attendant la pluie pour pouvoir boire. Une pluie qui ne viendra jamais ce soir là. Atteignant un site pétrolier inactif, je comprend mon erreur et reviens sur mes pas, « luttant » à nouveau contre d’autres carrefours presque autant que contre la soif.

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Je découvre bon nombre de leur traces, certains de leur excréments. Mais eux je ne les apercevrai point.

Au matin, je pars très tôt après une nuit bruyante. Celle des arbres et des branches qui résonnent sous le saut des gros singes qui vivent dans la région et le passage des éléphants. Certains arbres sont en travers de la route, n’ayant pas supporté le passage des éléphants. Je découvre bon nombre de leur traces, certains de leur excréments. Mais eux je ne les apercevrai point.

Obligé de boire de l’eau sale, flaques du matin précédent, je n’arrive que vers 10 heures, sales et fatigué, près à tomber malade, au village de Ndindi. Me voici pour de bon au Gabon.

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Sales et fatigué, près à tomber malade, me voici pour de bon au Gabon.

Dès lors je pars m’enregistrer à la police, bien plus sympathique que de l’autre côté de la frontière. Et, obligé d’attendre 2 jours au moins, soit le prochain bateau pour Mayumba la prochaine ville, c’est Aloise, le responsable du site pétrolier que j’avais rejoint le soir d’avant, qui m’accueille.

Nous croisons devant le pioste de police o’u je viens de me faire enregistrer.

« Ou vas tu dormir ? » me demande t’il.

« Je ne sais pas encore. Je vais demander a planter ma tente à la mission catholique. »

« Il n’y a pas de mission catholique à Ndindi. Viens dormir à l’hôtel »

« L’hôtel ? Je n’ai pas d’argent pour l’hôtel ! »

« L’argent? Tu planteras ta tente, il y a de la place. »

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J’ai pu passer 2 jours de repos à Ndindi. Et au soir à donner un… cours de pâtisserie à Essofa, le cuisinier togolais.

Et c’est ainsi, après une entrée mouvementée, que j’ai pu passer 2 jours de repos à Ndindi. Et au soir à donner un… Cours de pâtisserie à Essofa, le cuisinier togolais. Pour terminer une journée bien différemment de comme elle avait commencé. Une fois n’est pas coutume.

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Terminer une journée bien différemment de comme elle avait commencé. Une fois n’est pas coutume.

Olivier Rochat

A la découverte du Mayombe

Km 35’508, Pointe-Noire, Congo-Brazzaville.

-La découverte du Congo-Brazzaville continue en direction de l’océan Atlantique et la traversée du Mayombe-

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La traversée du Mayombe, dans la forêt tropicale (biosphère de Dimonika)

C’est dans la chaleur et l’humidité que j’ai traversé le Mayombe, en direction de Pointe-Noire, deuxième ville du pays et capitale économique du Congo-Brazzaville, située sur les côtes de l’Atlantique.
Avant cela, déjà, chaque km avait son lot de sueur. Parfois de grosses perles de sueurs tombant le long du front, le dos ou un peu partout. Alors lorsque je me lance à l’assaut du Mayombe c’est une autre histoire. Me voici maintenant dans la forêt tropicale, sur un vaste terrain de collines -montagnes- de basses altitudes. Bien qu’asphalté, le terrain m’est pénible. L’humidité épuise. La chaleur étouffe. Je cherche l’ombre. Attend que le nuage s’arrête sur ma tête. Ou que le bord de la route soit dégagé, sous un arbre m’arrêter. De toute façon bien que moins ensoleillée, l’ombre est tout humide elle aussi…
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Heureusement la circulation est bien moindre qu’annoncée.

Heureusement la circulation est bien moindre qu’annoncée. Pas les moustiques. Suicidaires ils viennent sans cesse me taquiner. En fait c’est une guerre ouverte. J’en ai des envies génocidaire. La faim justifie les moyens…
Puis, comme prévu, je quitte la RN1 retournant sur les pistes.
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Puis, comme prévu, je quitte la RN1 retournant sur les pistes.

Me voici maintenant dans la biosphère de Dimonika. Les arbres géants, la verdure omniprésente, le bruit de la faune. 7 km de montée presque ininterrompue. 7 km de transpiration totalement ininterrompue.
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Me voici maintenant dans la biosphère de Dimonika.

Enfin j’arrive a Dimonika, le village cette fois. Me voici trempé. Trempé à en essorer mon t-shirt. Je demande alors où vit « le blanc ».
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Enfin j’arrive a Dimonika, le village cette fois.

-tu vois le grand arbre ? ( un arbre aussi haut que beau) c’est là bas qu’il habite. Tu n’as pas des medicaments? Je suis malade!!? (…)
En effet derrière le grand arbre que l’on ne peut manquer depuis le village, se trouve « la maison du blanc ».
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En effet derrière le grand arbre que l’on ne peut manquer depuis le village, se trouve « la maison du blanc ».

 Je suis attendu puisque le jour d’avant à Dolisie, 3ème ville du pays, j’ai rencontré Eric, un français qui travaille à Dolisie. Il m’indiquait ce bel endroit, sur ma route en direction de Pointe-Noire, et nous nous retrouvons le lendemain, accompagné d’autres amis.
Et c’est avec pain, jambon et fromage que l’on m’accueil. Made in France. Ajoutez-y une bière fraiche, l’instant est magique pour mon estomac d’Européen. Et moi je n’ai jamais autant aimé la France et sa gastronomie…
« Le blanc » quant à lui c’est Yann, un flamand qui vit depuis une dizaine d’année en Afrique. Il s’est installée ici voici près d’un an. Il est le seul blanc ici, et il m’explique quelques moments de sa vie, des anecdotes africaines.
Après être parti au Congo-Kinshasa, il a tout perdu. A tel point qu’il n’avait plus de quoi rentrer en Europe. Il me raconte la situation, rarement décrite car inhabituel, du blanc qui est pauvre en Afrique. Celui que tout le monde rejette. Les noirs car ils ne voient pas d’intérêt au blanc qui n’a d’argent à dépenser. Pas plus pour le taxi que pour le cireur de chaussures. Enfin les autres blancs qui s’éloignent par peur de se voir demander de l’argent.
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« La palette de peintre »comme dise certains. Une plante dont je ne connais le vrai nom.

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Yann se trouve ici, dans cette biosphère qui n’en est pas vraiment une

Après avoir remonté la pente, Yann se trouve ici, dans cette biosphère qui n’en est pas vraiment une. Ou l’argent envoyé par l’UNESCO a été distribué entre les ministres et autres « politiques » sans être jamais utilisé pour la préservation de la faune locale. Un véritable gâchis.Toujours le même en Afrique. Aucune infrastructures, rien. L’argent est pris et distribué. Rapidement dépensé. Jamais sur la durée.
De plus les forêts disparaissent de jour en jour mais Yann sait rester positif.
« Positif mais réaliste » ajoute-il simplement.
Aujourd’hui ce qu’il veut c’est l’autarcie. L’autosuffisance. Apprendre aux gens à retrouver leur « indépendance » en quelques sortes. Car ici dans ces villages isolés c’est un peu la débauche. On cherche l’or et lorsque qu’on le trouve on fait la fête. Alcool, prostitution, musique… Et puis on recommence à chercher de l’or une fois qu’on a dépensé tout notre argent. Au village de Dimonika il y a d’ailleurs un moyen bien simple de savoir si de l’or a été trouvé: c’est de se rendre au bar. Plus la musique y est forte, que les gens dansent et que des prostituées ont été amenées du village voisin (plus grand), plus on aura trouvé d’or.
Ce soir là pourtant, à la surprise de Yann, la musique était calme. Les gens ne dansaient pas. L’or ne pousse pas tous les jours à Dimonika. Mais presque.
C’est donc les plus jeunes qu’il prend avec lui pour leur apprendre à triller les déchets, tenir un jardin dans la durée, entretenir une source d’eau correctement. En fait à penser sur la durée, ce qui n’est pas vraiment le cas pour les gens vivant dans ces villages, plus habitués à vivre au jour le jour, dicté par « la gratitude instantanée » depuis des millénaires. C’est à dire la cueillette (les fruits), la chasse. Sans moyen de conservation, tout est consommé rapidement. On ne vit que pour aujourd’hui.
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C’est surtout avec les plus jeunes que Yann compte développer un esprit plus « écologiste », afin de préserver la faune et vivre en autonomie.

Dans cette région magnifique, au potentiel inexploité, Yann cherche donc des volontaires pour l’aider. Des jeunes ou plus âgés qui seraient intéressé à venir l’aider dans cet environnement beau et surprenant. Humide et pleins de vies. Et développer avec lui son projet de créer, petit à petit, une communauté vivant en autarcie, de l’autosuffisance au niveau local. Et quitter ainsi ce système de dépendance, sorte d’escalave des masses, qui semble bientôt contrôler le monde entier: Le Nouvel Ordre Mondial.
Quant à moi c’est sur Pointe-Noire que je continue. C’est un autre or qui semble vouloir m’attirer dans ses filets: l’or noir. A moins que ce soit l’Atlantique, que je retrouve 6 mois après l’avoir laissé, alors au Cap. Un autre monde…
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Pédaler dans la biosphère de Dimonika

Olivier Rochat

 

Un Cargo au Congo

Km 35’175, Brazzaville, Congo-Brazzaville.

Voici une semaine que je me trouve à Brazzavile, la capitale de la République du Congo. Ayant obtenu mes visas pour le Gabon et le Cameroun, je vais reprendre la route bientôt. Mais avant cela j’ai pris le temps de mettre mon blog à jour avec 5 articles retraçant mes 4 semaines de routes à travers ce pays d’Afrique centrale, marquant mon retour -retour bienvenu- dans la francophonie.

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Durant ces 4 semaines de routes j’ai pu découvrir différent aspects du Congo-Brazzaville, dont certains m’ont beaucoup plu.

Le rapport avec les gens, l’hospitalité rencontrée dans les villages, pédaler dans la forêt tropicale, avoir un nouveau compagnon de route pour quelques temps ou encore traverser le très surprenant « désert vert », tels ont été les principaux interêts routier de ces 4 semaines, traçant un itinéraire de 1’600 km, dont plus de 900 de pistes.

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le très surprenant « désert vert »

Les articles écrits:

Bonjour Papa

La Sardine d’Or

Pas de Gabon mais un nouveau compagnon

Une journée dans la Jungle

Le désert vert

Et pour terminer, voici quelques photos prises le long de la route:

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Les enfants dans la mission de Mbinda lors de notre attente -avec Pedro-, alors que la frontière du Gabon était fermée

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Beignet et bananes. Les aliments les plus fréquents sur les marchés, même isolés.

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Ananas

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Coucher de soleil sur les Plateaux

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Les routes du Congo.:goudron ou piste? Ou les deux non?

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Une rivière dans la forêt équatoriale

 

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Le désert ver. Spectaculaire et unique.

 

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Les fruits exotiques…

 

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Bonne nuit

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Macher dans la Jungle pour trouver son eau

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La Nature

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Le fameux « désert vert » encore une fois

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On charge (photo prise par Pedro)

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Avec le prêtre de la mission de Komono

Olivier Rochat

 

Le désert vert

Km 34’800, Djambala, Congo-Brazzaville.

Un désert au Congo? vous étonnerez-vous. Pas étonnant qu’il soit vert dans cette région.  Allez, ne vous imaginez pas non plus le Sahara, il s’agit d’un plateau rempli de collines sableuse. Un sable recouvert… d’herbe verdoyante, parfois de petits buissons, d’ou le titre de cet article. La traversée, ou plutôt l’arrivée, des plateaux par  ce « désert vert »  a donné une certaine ampleur à cette aventure au Congo-Brazzaville. En effet j’y ai roulé pendant près de 2 jours sur une route magnifique qui longe les crêtes des collines amenant des montées et descentes incessante. Et entouré d’un paysage unique dans mon voyage. Un moment très particulier, si proche de la forêt tropicale, mais si différent.

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Le « désert vert »

Je retrouve ma solitude

Après 10 jours passé avec Pedro, nous nous sommes séparé. En effet j’avais initalement prévu de retourner à Brazzaville pour y faire mon visa pour le Cameroun, avant de revenir sur le Gabon par la suite, alors que Pedro a finalement décidé de le faire directement à Libreville, la capitale gabonaise, puisque la frontière a enfin daigné se rouvrir. Mais ce n’est que provisoire puisqu’avec la bonne entente que nous avons partagée, nous prévoyons de nous retrouver plus tard, d’ici quelques semaines, au Cameroun probablement.  Si tout va bien.

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Je retrouve ma solitude

C’est en bordure de la forêt équatoriale que nous avons repris nos chemins solitare, à plus de 500 km de Brazzaville. Cependant, pour revenir dans la capitale congolaise j’ai du faire un grand détour puisque la région du Pool, régulièrement en proie a des combats, à vécu quelques jours de tension dernièrement, amenant la mort de 4 policiers. Si, par manque d’information, j’avais traversé cette partie du pays en quittant Brazzaville, y revenir équivaudrait à prendre certains risque inutiles, surtout à vélo.

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Le désert vert, un détour qui vaut la peine…

La seule solution qui s’offrait à moi était de contourner le Pool pour atteindre Brazzaville par le nord. Pour cela je dois me rendre dans la région des plateaux. Une région qui se trouve au centre du Congo-Brazzaville et isolée s’y je prends en compte le versant qui m’y amène. En effet il faut traverser une région que les habitants de la région appellent  « désert ». En réalité il s’agit de collines verdoyantes et sans forêt, sauf parfois au pied des collines. Une des particularité de ces collines est qu’elles sont faites de sables, le climatest y est plus sec que sur les forêts qui l’entoure, notamment au nord et à l’ouest. Heureusement la route est, quant à elle, faite de latérite, une roche rouge, permettant ainsi d’avoir une route roulable à vélo, et non pas sableuse.

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La route est, quant à elle, faite de latérite, une roche rouge, permettant ainsi d’avoir une route roulable à vélo, et non pas sableuse.

Mais qu’elle solitude

Durant plus de 100 km je me retrouve a grimper des collines incessantes dont parfois l’état de la route m’oblige à pousser mon Cargo. Pas un village, pas un point deau et pas une seule âme humaine pour plus d’un jour, sur une durée de 106 km. La forêt équatoriale me parait si loin, mais pourtant c’était hier.

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C’est en « attaquant » la première colline que je quitte, soudainement, la forêt équatoriale que je laisse derrière moi

La nuit, après un coucher de soleil magnifique, j’ai maintenant droit à tout cet espace pour moi. Pour moi seul… Comme ce fut souvent le cas en Egyote, au Botswana ou en Namibie. Mais le décor est cette fois différent.

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La nuit, après un coucher de soleil magnifique, j’ai maintenant droit à tout cet espace pour moi. Pour moi seul…

Pas de pluie le lendemain mais un épais brouillard le matin, amenant de l’humidité. Humidité difficile lorsque le soleil surgit, dès 9 heures, beaucoup plus tôt que dans la forêt. Un  » petit » 30°C m’apparaît comme un bon 40, en quelques km je m’épuise, transpirant incessamment. La route n’apparaissant pas sur les cartes je me fie au renseignement des locaux qui mindique des distances raccourcies par rapport a la réalité. Il me reste alors 1 litre d’eau pour les 35 derniers km. Impossible de trouver de l’ombre… sauf sous les nuages s’ils j’arrivent à m’y trouver dessous.

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Impossible de trouver l’ombre

Le reste ne sera que gestion, arrivant a Kebara, le premier villagea après ce  » désert « , épuisé, ne trouvant plus de force pour faire fonctionner mes muscles déshydratés. Les 6 derniers km de montée, terrible mais entouré d’une savane verte et magnifique, furent vécu comme entre deux eaux, entre enfer et paradis. Certaine partie de la montée sont trop sableuse pour être pédalée, d’autre suffisamment pour raide pour m’obliger à devoir pousser mon Cargo. Pourtant en arrivant au sommet de cette dernière colline, la plus longue et dure de tout ce désert -et de tout le Congo-Brazzaville pour ma part- je découvre un autre climat, en plus du panorama qui m’entoure.

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Certaine partie de la montée sont trop sableuse pour être pédalée, d’autre suffisamment pour raide pour m’obliger à devoir pousser mon Cargo.

Les nuages reprennent immédiatement leurs places,juste au-dessus de ma tête comme de coutume depuis mon arrivée au Congo-Brazzaville. La vie humaine refait son apparition et de nouveaux villages accompagnent mon chemin les uns après les autres. Et comme bien souvent depuis mon arrivé dans ce pays je les traverses à travers les   » « bonjour Papa « ,  » ça va ?  » et autre signe de bienveillance qui donnent à ces villages isolés, sans éléctricite ni richesse, presque oublié du monde « moderne », quelque chose de fort et touchant, une simplicité matérielle qui offre une richesse, tout autre, aux rapports humains si particulier de cette partie du monde où chaque soir, dormant chez l’habitant, je découvre l’hospitalité des locaux. L’hospitalité de ceux qui n’ont rien, ou presque, mais qui donne tout.

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en arrivant au sommet de cette dernière colline, la plus longue et dure de tout ce désert -et de tout le Congo-Brazzaville pour ma part- je découvre un autre climat, en plus du panorama qui m’entoure.

Alors que le pays semble tourner au ralenti, l’hospitalité me semble fonctionner en accéléré. Pas un soir sans lit, pas un soir sans eau pour me laver. Pas plus de 5 minutes pour trouver ou me loger.

Les quelques scènes surréaliste passée dans des commissariat de police corrompu n’y changeront rien. Le compliqué de la bureaucratie n’enlève rien à la facilité que m’offre les villageois.

Ni à la beauté naturelle de ces régions éloignées des grands centre et ports commerciaux.

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a beauté naturelle de ces régions éloignées des grands centre et ports commerciaux.

Direction Brazzaville

Le lendemain et avec plus 900 km de pistes au Congo-Brazzaville, je retrouve  le goudron. Avec un certain plaisir, bien que ces dernières semaines de pistes furent magnifique.

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mes derniers km de pistes furent pédalé dans une boue collante, fatiguante

En effet le violent orage d’hier soir avait laissé des traces et mes derniers km de pistes furent pédalé dans une boue collante, fatiguante, à laquelle sont venus s’installer les « fueros ». Des petits moustiques difficilement visible qui viennent littéralement te sucer, laissant parfois de bien pénibles démangeaison sur les jambes, les bras et tout ce qu’ils ont pu piquer. Avec l’humidité de ce matin, impossible d’y échapper. J’en ai gagné quelques trace de sang sur le bas des jambes. Au moins ils ne transmettent pas la malaria. C’est déjà ça.

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les « fueros ». Des petits moustiques difficilement visible qui viennent littéralement te sucer

La suite, jusqu’à Brazzaville, consistera en une route goudronnée et généralement plate, entrecoupée, tous les 100 km à peine, d’une longues descentes de plusieurs km offrant la encore de belles vues, puis, de l’autre côté de la rivière, une montée semblable. Avant de reprendre un chemin plus plat et ennuyant, heureusement accueillant que seul quelques orages et « nid de poulets » viennent pértuber de temps en temps.

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Un « nid de poulets » comme on dit ici. Heureusement il n’y en avait pas beaucoup des comme ça.

Mais encore

Cette route aussi spectaculaire qu’inatendue aura donc été une belle découverte, surprenante et inoubliable. Pour la situer géographiquement, elle se trouve entre Zanaga et Djambala, deux villes séparées de 180 km.

10 km au sud de Zanaga, en direction de Brazzaville se trouve un village nommé Ingoumina. Ici il faut prendre sur la gauche et Oubiti, situé  10-15  km après Ingoumina. C’est là qu’il faudra se ravitailler en eau puisqu’ensuite il n’y a rien jusqu’à Kébara, 105 km plus loin. Quelques km après Oubiti il faut prendre sur la gauche (ne pas suivre Kimba-Kindamba), ensuite il n’y a plus de carrefour jusqu’à Kébara.

Si vous voyager à vélo il faut prévoir suffisamment d’eau (une dizaine, un peu moins si pous pensez le faire en un jour) parce que la route n’est pas si facile, avec des collines incessantes. Quelques part ne sont pas roulable à vélo car trop sableux, bien qu’ils sont rares. Il faut aussi généralemen plus chaud que dans la forêt équatoriale et il est très difficile de trouver de l’ombre. Fait non négligeable à vélo.

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Cette route aussi spectaculaire qu’inatendue aura donc été une belle découverte, surprenante et inoubliable.

SI vous décidez de passer une (ou plusieur) nuit là-bas -je vous le conseille- vous aurez droit à l’appaisante solitude de la région. Le bruit des grillons, des oiseaux, pour principal compagnon.

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Le bruit des grillons, des oiseaux, pour principal compagnon.

Quelques photos en vrac

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Olivier Rochat