Une journée dans la Jungle

Km 34’473, Komono, Congo-Brazzaville.

La jungle. La forêt équatoriale, celle du bassin du Congo, deuxième massif forestier du monde après la forêt amazonienne.

La vie, partout. Le parfait opposé du désert, du Sahara d’avant-hier. Ou du Namib d’hier. Si dans les déserts l’horizon est lointain, parfois infini, plongeant, effrayant si la solitude vous effraie, dans une forêt tropicale c’est différent. L’horizon s’arrête à quelques mètres d’ou part la vue. Les arbres s’entrelacent, impossible, ou presque, de les traverser. En s’enfonçant dans la forêt, même le ciel est difficile à appercevoir. 

Les bruits sont parfois fréquents, généralement de par les oiseaux. Un singe, une antilope. Pourtant il est très difficile d’apercevoir les animaux. Seul les bruits, finalement, sont perceptibles (depuis la route). La forêt est partout mais difficilement pénétrable, elle garde ses mystères et sa magie avec elle, à l’intérieur. Dans son intimité comme une jolie femme, élégante et pleine de vie, qui va voir un homme se retourner sur son passage. D’un sifflement, vulgaire, ce dernier verra ce rêve ephémère passer son chemin. Gardant son intimité, son mystère et ses réelles beauté avec lui. Avec elle. Mais le peu qu’elle me laisse aperecevoir, la forêt me laisse l’apprécier pleinement. Comme le sait si bien le faire la nature. La nature, désert ou forêt, sait se comporter.

Ce qui n’est que très rarement réciproque.

Mais n’exagérons rien. Restons simple. Voici quelques photos,  dont certaines sont prises par Pedro, mon nouveau compagnon de route.

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Une journée dans la Jungle (photo prise par Pedro)

Une journée dans la Jungle, sur les pistes, la poussière, les ponts de rivières.

La journée débute. Nous quittons Mossendjo et surtout, la route principale. En effet cette dernière traverse une rivière, mais il n’y a pas de pont. Il faut donc emprunter un bateau. Mais l’histoire est bien connue. Au milieu de la rivière le bateau s’arrête et on vous demande de payer.

Pour éviter de se prendre la tête avec des cons (pas d’autres mots), nous contournons cette section sur une route de 20 km plus longue mais qui va traverser cette rivière plus au nord et sur un pont. En quittant l’itinéraire rapide nous nous enfençons (un peu) dans la forêt, sur une route plus isolée, plus tranquille. Et plus difficile.

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8 km de route et ça pousse déjà pour Pedro.

Si la route s’améliore un peu, les collines s’enchaînent incessament. Il ne pleut pas se matin mais il règne une certaine humidité. Les collines nous valent de bon moments de transpiration. De jolies vues également.

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Les collines nous valent de bon moments de transpiration. De jolies vues également. (photo prise par Pedro)

Et ainsi de suite.

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Et ainsi de suite.

 

C’est donc sur un pont que nous traversons la rivière.

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C’est donc sur un pont que nous traversons la rivière.

La rivière est très belle. Sauvage. Nous n’appercevrons d’animaux ici, mais nul doute qu’en s’enfonçant sur plusieurs kilomètres dans la forêt sur une pirogue, nous en apercevrions.

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La rivière est très belle. Sauvage.

On essaie?

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On essaie?

L’après-midi le soleil revient. La piste est bosselée mais roulable. Le traffic est très faible. De temps à autre, un camion, généralement chargé de bois, passe. Jet de poussière garanti.

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de temps à autre, un camion, généralement chargé de bois, passe. Jet de poussière garanti.

 

Les collines continuent. Nous sommes maintenant en pleine forêt, parfois les arbres recouvrent brièvement la route. La route est toujours aussi poussièreuse, colorant littéralement les arbres et buissons en bord de route. Sur plusieurs mètres de hauteur.

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La route est toujours aussi poussièreuse, colorant littéralement les arbres et buissons en bord de route.

A part des oiseaux et insectes, pas d’animaux à observer. A si, un serpent. Mort. Peut-être heureusement. Quelques habitants de la région me diront que c’est un mamba, l’un des serpents les plus venimeux ET agressifs d’Afrique. A ma connaissance il aurait fallu ouvrir sa gueule pour le savoir assurément. L’intérieur de sa bouche est noir, ce qui donne son nom au fameux « black mamba », dont la couleur des écailles n’est pas noir, variant du jaune vert au gris métallique. C’est vrai qu’il lui ressemble un peu non?

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Quelques habitants de la région me diront que c’est un mamba, l’un des serpents les plus venimeux ET agressifs d’Afrique.

 

Après une belle et fatiguante journée de route, nous trouvons un petit village pour planter nos tentes. 

 

 

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Après une belle et fatiguante journée de route, nous trouvons un petit village pour planter nos tentes.

Ce soir là on y répare le toit des cases avant que la saison des pluies débute.

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Ce soir là on y répare le toit des cases avant que la saison des pluies débute.

Rats et antilopes au menu. Ca vous tente?

En fait ici on vit surtout par la chasse. Les rats sont piegés avec des trappes pleinent de nourritures qui se referment sur eux. Parfois ils en attrapent une vingtaine en une seule nuit. Les antilopes et autres gibier c’est avec le fusil qu’on les attrapes. Et c’est bien plus difficile. Ensuite on les revends en ville. Mais sans moyen de conservation par congélation, on les fumes dans une grosse hute.

Finalement on trouvera des crevettes attrapées dans la rivière à quelques centaines de mètres de la route. Ce soir, ce sera Paela au menu. Merci qui? Merci Pedro.

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Rats et antilopes au menu. Ca vous tente?

Bon c’est pas tout ça mais il faut encore se doucher. Direction la rivière. Une petit sentier dans la jungle.

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Direction la rivière. Une petit sentier dans la jungle.

Et une bonne douche avec de l’eau de source au milieu du chant des oiseaux. En plus on a même tout plein d’eau fraîche et naturel pour la route de demain. Elle est pas belle la vie dans la Jungle?

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Elle est pas belle la vie dans la Jungle?

 

 

 

 

 

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