Km 35’508, Pointe-Noire, Congo-Brazzaville.
-La découverte du Congo-Brazzaville continue en direction de l’océan Atlantique et la traversée du Mayombe-
La traversée du Mayombe, dans la forêt tropicale (biosphère de Dimonika)
C’est dans la chaleur et l’humidité que j’ai traversé le Mayombe, en direction de Pointe-Noire, deuxième ville du pays et capitale économique du Congo-Brazzaville, située sur les côtes de l’Atlantique.
Avant cela, déjà, chaque km avait son lot de sueur. Parfois de grosses perles de sueurs tombant le long du front, le dos ou un peu partout. Alors lorsque je me lance à l’assaut du Mayombe c’est une autre histoire. Me voici maintenant dans la forêt tropicale, sur un vaste terrain de collines -montagnes- de basses altitudes. Bien qu’asphalté, le terrain m’est pénible. L’humidité épuise. La chaleur étouffe. Je cherche l’ombre. Attend que le nuage s’arrête sur ma tête. Ou que le bord de la route soit dégagé, sous un arbre m’arrêter. De toute façon bien que moins ensoleillée, l’ombre est tout humide elle aussi…
Heureusement la circulation est bien moindre qu’annoncée.
Heureusement la circulation est bien moindre qu’annoncée. Pas les moustiques. Suicidaires ils viennent sans cesse me taquiner. En fait c’est une guerre ouverte. J’en ai des envies génocidaire. La faim justifie les moyens…
Puis, comme prévu, je quitte la RN1 retournant sur les pistes.
Puis, comme prévu, je quitte la RN1 retournant sur les pistes.
Me voici maintenant dans la biosphère de Dimonika. Les arbres géants, la verdure omniprésente, le bruit de la faune. 7 km de montée presque ininterrompue. 7 km de transpiration totalement ininterrompue.
Me voici maintenant dans la biosphère de Dimonika.
Enfin j’arrive a Dimonika, le village cette fois. Me voici trempé. Trempé à en essorer mon t-shirt. Je demande alors où vit « le blanc ».
Enfin j’arrive a Dimonika, le village cette fois.
-tu vois le grand arbre ? ( un arbre aussi haut que beau) c’est là bas qu’il habite. Tu n’as pas des medicaments? Je suis malade!!? (…)
En effet derrière le grand arbre que l’on ne peut manquer depuis le village, se trouve « la maison du blanc ».
En effet derrière le grand arbre que l’on ne peut manquer depuis le village, se trouve « la maison du blanc ».
Je suis attendu puisque le jour d’avant à Dolisie, 3ème ville du pays, j’ai rencontré Eric, un français qui travaille à Dolisie. Il m’indiquait ce bel endroit, sur ma route en direction de Pointe-Noire, et nous nous retrouvons le lendemain, accompagné d’autres amis.
Et c’est avec pain, jambon et fromage que l’on m’accueil. Made in France. Ajoutez-y une bière fraiche, l’instant est magique pour mon estomac d’Européen. Et moi je n’ai jamais autant aimé la France et sa gastronomie…
« Le blanc » quant à lui c’est Yann, un flamand qui vit depuis une dizaine d’année en Afrique. Il s’est installée ici voici près d’un an. Il est le seul blanc ici, et il m’explique quelques moments de sa vie, des anecdotes africaines.
Après être parti au Congo-Kinshasa, il a tout perdu. A tel point qu’il n’avait plus de quoi rentrer en Europe. Il me raconte la situation, rarement décrite car inhabituel, du blanc qui est pauvre en Afrique. Celui que tout le monde rejette. Les noirs car ils ne voient pas d’intérêt au blanc qui n’a d’argent à dépenser. Pas plus pour le taxi que pour le cireur de chaussures. Enfin les autres blancs qui s’éloignent par peur de se voir demander de l’argent.
« La palette de peintre »comme dise certains. Une plante dont je ne connais le vrai nom.
Yann se trouve ici, dans cette biosphère qui n’en est pas vraiment une
Après avoir remonté la pente, Yann se trouve ici, dans cette biosphère qui n’en est pas vraiment une. Ou l’argent envoyé par l’UNESCO a été distribué entre les ministres et autres « politiques » sans être jamais utilisé pour la préservation de la faune locale. Un véritable gâchis.Toujours le même en Afrique. Aucune infrastructures, rien. L’argent est pris et distribué. Rapidement dépensé. Jamais sur la durée.
De plus les forêts disparaissent de jour en jour mais Yann sait rester positif.
« Positif mais réaliste » ajoute-il simplement.
Aujourd’hui ce qu’il veut c’est l’autarcie. L’autosuffisance. Apprendre aux gens à retrouver leur « indépendance » en quelques sortes. Car ici dans ces villages isolés c’est un peu la débauche. On cherche l’or et lorsque qu’on le trouve on fait la fête. Alcool, prostitution, musique… Et puis on recommence à chercher de l’or une fois qu’on a dépensé tout notre argent. Au village de Dimonika il y a d’ailleurs un moyen bien simple de savoir si de l’or a été trouvé: c’est de se rendre au bar. Plus la musique y est forte, que les gens dansent et que des prostituées ont été amenées du village voisin (plus grand), plus on aura trouvé d’or.
Ce soir là pourtant, à la surprise de Yann, la musique était calme. Les gens ne dansaient pas. L’or ne pousse pas tous les jours à Dimonika. Mais presque.
C’est donc les plus jeunes qu’il prend avec lui pour leur apprendre à triller les déchets, tenir un jardin dans la durée, entretenir une source d’eau correctement. En fait à penser sur la durée, ce qui n’est pas vraiment le cas pour les gens vivant dans ces villages, plus habitués à vivre au jour le jour, dicté par « la gratitude instantanée » depuis des millénaires. C’est à dire la cueillette (les fruits), la chasse. Sans moyen de conservation, tout est consommé rapidement. On ne vit que pour aujourd’hui.
C’est surtout avec les plus jeunes que Yann compte développer un esprit plus « écologiste », afin de préserver la faune et vivre en autonomie.
Dans cette région magnifique, au potentiel inexploité, Yann cherche donc des volontaires pour l’aider. Des jeunes ou plus âgés qui seraient intéressé à venir l’aider dans cet environnement beau et surprenant. Humide et pleins de vies. Et développer avec lui son projet de créer, petit à petit, une communauté vivant en autarcie, de l’autosuffisance au niveau local. Et quitter ainsi ce système de dépendance, sorte d’escalave des masses, qui semble bientôt contrôler le monde entier: Le Nouvel Ordre Mondial.
Quant à moi c’est sur Pointe-Noire que je continue. C’est un autre or qui semble vouloir m’attirer dans ses filets: l’or noir. A moins que ce soit l’Atlantique, que je retrouve 6 mois après l’avoir laissé, alors au
Cap. Un autre monde…
Pédaler dans la biosphère de Dimonika