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Adieu Congo

Km 38’167, Ngato, Congo-Brazzaville.

Le 20 décembre 2016 au matin, j’ai quitté le Congo-Brazzaville par une frontière isolée, afin d’entrer au sud-est du Cameroun.

L’aventure congolaise aura duré 80 jours pour 3’513 kilomètres de vélo. S’il est temps de changer d’air, le Congo restera comme une belle partie de ce voyage, le retour en francophonie et la découverte de l’Afrique centrale, humide et pas toujours facile.

La corruption de la police n’aura pas toujours été facile à gérer mais tout ce sera finalement plutôt bien passé.

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Voici quelques photos résumées de mes derniers jours au Congo, afin d’illustrer une dernière fois mon aventure dans ce pays d’Afriquer centrale:

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En atteignant Bétou, tout au nord du pays, j’ai du revenir en arrière car il ne m’était pas possible, visa oblige, de traverser la République Centrafricaine pour entrer au Cameroun. Afin de ne pas pédaler un tronçon de 450 kilomètres que j’avais déjà fait, j’ai fait du stop en camion.

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Avec Massimo et Simone qui m’ont invité à Bétou.

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Ensuite c’est le retour dans sur la route à vélo. Dans la forêt tropicale bien sûr.

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Avec parfois quelque surprises.

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Pas de quoi s’affoler, je gère. Nuit bruyante en perspective -elle le fût-.

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La forêt.

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Toujours la forêt…

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Quelques trous…

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Un peu de boue…

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La Sangha. Première vue sur le Cameroun.

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Dernier contact administratif. Quatre enregistrements m’auront été nécessaire.

Une fois à l’immigration. Une deuxième fois à l’immigration -dans le bureau d’à côté-, cette fois on me tamponne le passeport. « Ici on ne demande pas d’argent. Mais si vous voulez donnez quelque chose, c’est toujours le bienvenu », ajoutera le responsable de l’immigration.

Une fois à la police, où l’on m’enregistre encore une fois.

Enfin une dernière fois au contrôle de santé. En réalité ce n’est pas ma santé que l’on contrôle mais mon carnet de vaccination. Mais je suis en règle.

Dernière question: traverser la rivière. Heureusement on me laisse monter gratuitement sur le bac qui transporte les camions. Une chance puisque chaque camion paye 267500 CFA, soit plus de 400 euros. Une somme aussi astronomique que surprenante, mais qui ne m’étonne plus dans ce pays où l’argent est partout et nulle part à la fois.

Par chance j’ai passé ma dernière nuit au Congo chez le responsable du bac qui me laisse monter gratuitement. Ce qui s’annonçait comme une frontière compliquée se sera très bien déroulée. Bien mieux que lors de ma première sortie du pays.

Me laissant un dernier regard positif et bienveillant sur ce pays particulier, mais qui du début à la fin m’aura beaucoup plus et fasciné…

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En route pour le Cameroun.

Olivier Rochat

 

 

Dust in the wind

Km 38’114, Pokola, Congo-Brazzaville.

Après avoir rejoint Bétou, tout au nord du Congo-Brazzaville, ou j’ai pu passer 5 jours de repos avec Massimo et Simone, deux italiens qui travaillent pour la compagnie Likouala Timber, je suis revenu sur mes pas. En effet la situation en centrafrique, bien que plutôt stable, m’a poussé à rebrousser chemin et essayer une fois de plus à apercevoir des gorilles.

Si j’aurai eu la chance d’en apercevoir deux de plus, sans compter quelques uns que j’ai entendu s’enfuir le long de la route, c’est un autre élément qui est est venu m’imposer sa présence. Une présence plutôt désagréable, celle de la poussière.

 

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Une présence plutôt désagréable, celle de la poussière.

Le retour de la saison sèche

Malgré les distances entre chaque point de ravitaillement (entre 80 et 200 km la plupart du temps), les animaux sauvages rencontrés (gorilles, chimpanzé, serpents vénimeux et léopard entre autre)  le plus pénible aura finalement été… la poussière.

En effet quelques jours après la dernière pluie, une épaisse couche de poussière recouvrait la route. Si le traffic n’est pas énorme dans ces régions, de nombreux grumier parcourent ces routes. Il s’agit de gros camions transportant le bois de cette énome forêt tropicale en direction des gros centres urbains ou le bois sera traité.

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Chaque camion qui passe dégage alors une fine poussière qui vient recouvrir la route jusqu’à plusieurs mètres de hauteur.

Chaque camion qui passe dégage alors une fine poussière qui vient recouvrir la route jusqu’à plusieurs mètres de hauteur. Parfois, lorsque la poussière est grande, il devient impossible de voir quoi que ce soit. Mes lunettes de soleil, utilisée ici comme protection, se recouvrent de poussière et il me faut les laver tous les 2-3 camions. Après chaque camion la poussière reste suspendue quelques instants en l’air et parfois ce dernier est difficilement respirable durant plusieurs minutes.

Camion après camion, mon corps se recouvre lui aussi de poussière. Une fine poussière sèche qui se fixe sur tout mon corps, en particulier mes cheveux qui changent de couleurs. En début de saison sèche les températures sont également très élevées, et bien que l’humidité baisse au courant de la journée (40-50%), elle reste suffisante pour donner des températures ressentie supérieur à 40°C. En pédalant dans ces conditions je me mets vite à transpirer.

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L’eau qui sort à la surface de mon corps recouvert de poussière se mélange avec cette poussière, formant une sorte de pâte boueuse sur le visage ou les bras.

L’eau qui sort à la surface de mon corps recouvert de poussière se mélange avec cette poussière, formant une sorte de pâte boueuse sur le visage ou les bras.

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A la fin de la journée, la bouche terreuse, les yeux piquants, je me rend à l’évidence: me voici redevenu poussière.

A la fin de la journée, la bouche terreuse, les yeux piquants, je me rend à l’évidence: me voici redevenu poussière.

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Olivier Rochat

 

Ici Congo

Km 37’072, Owando, Congo-Brazzaville.

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« Frère d’amour plus que de peau
Frère d’un jour chez toi ici
Frère toujours faisons le beau
C’est un mot que je t’écris

C’est un mot pour mon pays
Mon pays c’est le tien
Mon pays c’est ici
Et mon pays moi j’y tient

Tu le connais toi mon pays ?
Mon pays c’est notre monde
Le plus beau parmi tous pays
Un pays, notre monde

Notre pays serait-il Art
Ou plutôt artificiel?
Pays plaisant, musée vivant à tout hasard,
Un Art universel?

Mon pays, notre monde
Frère d’un jour partout chez toi
Ici chez moi, dessine le monde
Ici chez nous, ensemble je nous vois

Ici Congo, domine l’immonde
Ici, dominé par le monde
Ici Congo, la pègre à fric
Fait du Congo, le nègre de l’Afrique

L’estomac du monde
Celui qui a tout mais qui n’a rien
Attire l’immonde
Qui fait que ce rien devient mon tout

Que ce tout est quotidien
Un quotidien rempli de presque rien
Un presque rien où tu as tout
Car ici j’existe par un « nous »

Ici Congo domine le beau
Ici Congo sauvage les animaux
Ici Congo est le sourire
Ici Congo est le désir

Ici Congo
Ici Congo… »

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Enfin le Gabon

Km 35’769, Ndindi, Gabon.

Après avoir passé 2 mois au Congo, je suis entré au Gabon. Pour cela je n’ai pas emprunté la frontière la plus facile puisque je suis passé par la réserve de Conkouati pour rejoindre Ndindi, mon point d’entrée au Gabon. Entre corruption policière, pistes sableuses, paysages sauvages et chaleureux accueil, mon entrée sur le territoire gabonais ne s’est pas faite sans mal.

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Je suis passé par la réserve de Conkouati pour rejoindre Ndindi, mon point d’entrée au Gabon

Le long de l’océan Atlantique

Mes derniers jours au Congo-Brazzaville auront été beau et difficile. Royalement accueilli à Pointe-Noire, j’ai repris ma route en direction du Gabon le long de l’océan atlantique avec un agréable bivouac à la Pointe-Indienne. Enfin, après le bain matinal dans l’océan, les gorges de Diosso m’ont offerte une belle vue surplombant l’Atlantique avant de m’attaquer aux pistes de la réserve de Conkouati.

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le bain matinal dans l’océan

C’est ici que j’atteindrai mon 2000eme km pédalé au Congo-Brazzaville. C’est également là que ça va commencer à se corser.

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Les gorges de Diosso

Les collines prennent place le long de ma piste. Puis, après la traversée d’une rivière en pirogue, j’atteins la réserve de Conkouati à proprement parlé. Du sable. Sous un soleil retrouvé, j’aurai plus poussé que pédalé.

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Sous un soleil retrouvé, j’aurai plus poussé que pédalé.

Jusqu’au soir où j’atteins fatigué la fondation « HELP », sur les rives du lac de Conkouati qu’il me faudra traverser le lendemain, qui protège les primates de la région, sérieusement menacés. Ici on m’offre un lit et c’est bien reposé que je pars au matin sous une faible pluie qui à l’avantage de me tasser le sable. C’est mon dernier jour au Congo.

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sur les rivs du lac de Conkouati

Mais impossible d’obtenir mon tampon de sortie. L’officier de l’immigration me fouille puis prétend que je ne suis pas celui que je prétend être (!), prétextant que voyager à vélo sans
être rémunéré est impossible. Par conséquent mon visa n’est pas suffisant pour m’autoriser à voyager (!!!). Ensuite il prétend que je dois Payer pour les photos que j’ai prise dans la réserve.

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Le lac de Conkouati. Dernier km au Congo.

Lorsque je lui explique mon voyage, les pays que j’ai traversé et pourquoi, il demande à en voir la preuve. Je lui montre donc mon ancien passeport, qui m’a servi jusqu’au cap. Et, découvrant le tampon du Swaziland s’écrie : « tu m’as dit que tu as fait 2 ans en Afrique, mais le Swaziland n’est pas en Afrique. Tu mens! »

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il prétend que je dois payer pour les photos que j’ai prise dans la réserve.

Face a un tel niveau de bêtise (le Swaziland se trouve bien être un pays africain), il me faudra quelques heures pour pouvoir obtenir mon tampon de sortie.

En route pour le Gabon

C’est maintenant l’après-midi, il me reste 40 km pour rejoindre le premier village gabonais. 40 km qui vont devenir 80, à chercher le bon chemin, la bonne route qui multiplie les carrefours. Sans la moindre indication ni indice. Lorsque j’arrive au poste de frontière, 20 km après le dernier village congolais, je découvre une cabane abandonnée. Un drapeau gabonais en évidence. Personne.

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il me reste 40 km pour rejoindre le premier village gabonais

J’ai beau chercher. Personne.

Et la route se sépare en deux. Quelle route suivre? Je décide de suivre la route qui a le plus de traces. Quelques unes à peine.

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Certains arbres sont en travers de la route, n’ayant pas supporté le passage des éléphants.

C’est ainsi que je prends la fausse direction. En pleine forêt sur une route souvent sableuse. Je passerai la nuit dans la forêt, attendant la pluie pour pouvoir boire. Une pluie qui ne viendra jamais ce soir là. Atteignant un site pétrolier inactif, je comprend mon erreur et reviens sur mes pas, « luttant » à nouveau contre d’autres carrefours presque autant que contre la soif.

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Je découvre bon nombre de leur traces, certains de leur excréments. Mais eux je ne les apercevrai point.

Au matin, je pars très tôt après une nuit bruyante. Celle des arbres et des branches qui résonnent sous le saut des gros singes qui vivent dans la région et le passage des éléphants. Certains arbres sont en travers de la route, n’ayant pas supporté le passage des éléphants. Je découvre bon nombre de leur traces, certains de leur excréments. Mais eux je ne les apercevrai point.

Obligé de boire de l’eau sale, flaques du matin précédent, je n’arrive que vers 10 heures, sales et fatigué, près à tomber malade, au village de Ndindi. Me voici pour de bon au Gabon.

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Sales et fatigué, près à tomber malade, me voici pour de bon au Gabon.

Dès lors je pars m’enregistrer à la police, bien plus sympathique que de l’autre côté de la frontière. Et, obligé d’attendre 2 jours au moins, soit le prochain bateau pour Mayumba la prochaine ville, c’est Aloise, le responsable du site pétrolier que j’avais rejoint le soir d’avant, qui m’accueille.

Nous croisons devant le pioste de police o’u je viens de me faire enregistrer.

« Ou vas tu dormir ? » me demande t’il.

« Je ne sais pas encore. Je vais demander a planter ma tente à la mission catholique. »

« Il n’y a pas de mission catholique à Ndindi. Viens dormir à l’hôtel »

« L’hôtel ? Je n’ai pas d’argent pour l’hôtel ! »

« L’argent? Tu planteras ta tente, il y a de la place. »

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J’ai pu passer 2 jours de repos à Ndindi. Et au soir à donner un… cours de pâtisserie à Essofa, le cuisinier togolais.

Et c’est ainsi, après une entrée mouvementée, que j’ai pu passer 2 jours de repos à Ndindi. Et au soir à donner un… Cours de pâtisserie à Essofa, le cuisinier togolais. Pour terminer une journée bien différemment de comme elle avait commencé. Une fois n’est pas coutume.

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Terminer une journée bien différemment de comme elle avait commencé. Une fois n’est pas coutume.

Olivier Rochat

A la découverte du Mayombe

Km 35’508, Pointe-Noire, Congo-Brazzaville.

-La découverte du Congo-Brazzaville continue en direction de l’océan Atlantique et la traversée du Mayombe-

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La traversée du Mayombe, dans la forêt tropicale (biosphère de Dimonika)

C’est dans la chaleur et l’humidité que j’ai traversé le Mayombe, en direction de Pointe-Noire, deuxième ville du pays et capitale économique du Congo-Brazzaville, située sur les côtes de l’Atlantique.
Avant cela, déjà, chaque km avait son lot de sueur. Parfois de grosses perles de sueurs tombant le long du front, le dos ou un peu partout. Alors lorsque je me lance à l’assaut du Mayombe c’est une autre histoire. Me voici maintenant dans la forêt tropicale, sur un vaste terrain de collines -montagnes- de basses altitudes. Bien qu’asphalté, le terrain m’est pénible. L’humidité épuise. La chaleur étouffe. Je cherche l’ombre. Attend que le nuage s’arrête sur ma tête. Ou que le bord de la route soit dégagé, sous un arbre m’arrêter. De toute façon bien que moins ensoleillée, l’ombre est tout humide elle aussi…
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Heureusement la circulation est bien moindre qu’annoncée.

Heureusement la circulation est bien moindre qu’annoncée. Pas les moustiques. Suicidaires ils viennent sans cesse me taquiner. En fait c’est une guerre ouverte. J’en ai des envies génocidaire. La faim justifie les moyens…
Puis, comme prévu, je quitte la RN1 retournant sur les pistes.
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Puis, comme prévu, je quitte la RN1 retournant sur les pistes.

Me voici maintenant dans la biosphère de Dimonika. Les arbres géants, la verdure omniprésente, le bruit de la faune. 7 km de montée presque ininterrompue. 7 km de transpiration totalement ininterrompue.
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Me voici maintenant dans la biosphère de Dimonika.

Enfin j’arrive a Dimonika, le village cette fois. Me voici trempé. Trempé à en essorer mon t-shirt. Je demande alors où vit « le blanc ».
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Enfin j’arrive a Dimonika, le village cette fois.

-tu vois le grand arbre ? ( un arbre aussi haut que beau) c’est là bas qu’il habite. Tu n’as pas des medicaments? Je suis malade!!? (…)
En effet derrière le grand arbre que l’on ne peut manquer depuis le village, se trouve « la maison du blanc ».
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En effet derrière le grand arbre que l’on ne peut manquer depuis le village, se trouve « la maison du blanc ».

 Je suis attendu puisque le jour d’avant à Dolisie, 3ème ville du pays, j’ai rencontré Eric, un français qui travaille à Dolisie. Il m’indiquait ce bel endroit, sur ma route en direction de Pointe-Noire, et nous nous retrouvons le lendemain, accompagné d’autres amis.
Et c’est avec pain, jambon et fromage que l’on m’accueil. Made in France. Ajoutez-y une bière fraiche, l’instant est magique pour mon estomac d’Européen. Et moi je n’ai jamais autant aimé la France et sa gastronomie…
« Le blanc » quant à lui c’est Yann, un flamand qui vit depuis une dizaine d’année en Afrique. Il s’est installée ici voici près d’un an. Il est le seul blanc ici, et il m’explique quelques moments de sa vie, des anecdotes africaines.
Après être parti au Congo-Kinshasa, il a tout perdu. A tel point qu’il n’avait plus de quoi rentrer en Europe. Il me raconte la situation, rarement décrite car inhabituel, du blanc qui est pauvre en Afrique. Celui que tout le monde rejette. Les noirs car ils ne voient pas d’intérêt au blanc qui n’a d’argent à dépenser. Pas plus pour le taxi que pour le cireur de chaussures. Enfin les autres blancs qui s’éloignent par peur de se voir demander de l’argent.
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« La palette de peintre »comme dise certains. Une plante dont je ne connais le vrai nom.

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Yann se trouve ici, dans cette biosphère qui n’en est pas vraiment une

Après avoir remonté la pente, Yann se trouve ici, dans cette biosphère qui n’en est pas vraiment une. Ou l’argent envoyé par l’UNESCO a été distribué entre les ministres et autres « politiques » sans être jamais utilisé pour la préservation de la faune locale. Un véritable gâchis.Toujours le même en Afrique. Aucune infrastructures, rien. L’argent est pris et distribué. Rapidement dépensé. Jamais sur la durée.
De plus les forêts disparaissent de jour en jour mais Yann sait rester positif.
« Positif mais réaliste » ajoute-il simplement.
Aujourd’hui ce qu’il veut c’est l’autarcie. L’autosuffisance. Apprendre aux gens à retrouver leur « indépendance » en quelques sortes. Car ici dans ces villages isolés c’est un peu la débauche. On cherche l’or et lorsque qu’on le trouve on fait la fête. Alcool, prostitution, musique… Et puis on recommence à chercher de l’or une fois qu’on a dépensé tout notre argent. Au village de Dimonika il y a d’ailleurs un moyen bien simple de savoir si de l’or a été trouvé: c’est de se rendre au bar. Plus la musique y est forte, que les gens dansent et que des prostituées ont été amenées du village voisin (plus grand), plus on aura trouvé d’or.
Ce soir là pourtant, à la surprise de Yann, la musique était calme. Les gens ne dansaient pas. L’or ne pousse pas tous les jours à Dimonika. Mais presque.
C’est donc les plus jeunes qu’il prend avec lui pour leur apprendre à triller les déchets, tenir un jardin dans la durée, entretenir une source d’eau correctement. En fait à penser sur la durée, ce qui n’est pas vraiment le cas pour les gens vivant dans ces villages, plus habitués à vivre au jour le jour, dicté par « la gratitude instantanée » depuis des millénaires. C’est à dire la cueillette (les fruits), la chasse. Sans moyen de conservation, tout est consommé rapidement. On ne vit que pour aujourd’hui.
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C’est surtout avec les plus jeunes que Yann compte développer un esprit plus « écologiste », afin de préserver la faune et vivre en autonomie.

Dans cette région magnifique, au potentiel inexploité, Yann cherche donc des volontaires pour l’aider. Des jeunes ou plus âgés qui seraient intéressé à venir l’aider dans cet environnement beau et surprenant. Humide et pleins de vies. Et développer avec lui son projet de créer, petit à petit, une communauté vivant en autarcie, de l’autosuffisance au niveau local. Et quitter ainsi ce système de dépendance, sorte d’escalave des masses, qui semble bientôt contrôler le monde entier: Le Nouvel Ordre Mondial.
Quant à moi c’est sur Pointe-Noire que je continue. C’est un autre or qui semble vouloir m’attirer dans ses filets: l’or noir. A moins que ce soit l’Atlantique, que je retrouve 6 mois après l’avoir laissé, alors au Cap. Un autre monde…
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Pédaler dans la biosphère de Dimonika

Olivier Rochat