Enfin le Gabon

Km 35’769, Ndindi, Gabon.

Après avoir passé 2 mois au Congo, je suis entré au Gabon. Pour cela je n’ai pas emprunté la frontière la plus facile puisque je suis passé par la réserve de Conkouati pour rejoindre Ndindi, mon point d’entrée au Gabon. Entre corruption policière, pistes sableuses, paysages sauvages et chaleureux accueil, mon entrée sur le territoire gabonais ne s’est pas faite sans mal.

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Je suis passé par la réserve de Conkouati pour rejoindre Ndindi, mon point d’entrée au Gabon

Le long de l’océan Atlantique

Mes derniers jours au Congo-Brazzaville auront été beau et difficile. Royalement accueilli à Pointe-Noire, j’ai repris ma route en direction du Gabon le long de l’océan atlantique avec un agréable bivouac à la Pointe-Indienne. Enfin, après le bain matinal dans l’océan, les gorges de Diosso m’ont offerte une belle vue surplombant l’Atlantique avant de m’attaquer aux pistes de la réserve de Conkouati.

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le bain matinal dans l’océan

C’est ici que j’atteindrai mon 2000eme km pédalé au Congo-Brazzaville. C’est également là que ça va commencer à se corser.

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Les gorges de Diosso

Les collines prennent place le long de ma piste. Puis, après la traversée d’une rivière en pirogue, j’atteins la réserve de Conkouati à proprement parlé. Du sable. Sous un soleil retrouvé, j’aurai plus poussé que pédalé.

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Sous un soleil retrouvé, j’aurai plus poussé que pédalé.

Jusqu’au soir où j’atteins fatigué la fondation « HELP », sur les rives du lac de Conkouati qu’il me faudra traverser le lendemain, qui protège les primates de la région, sérieusement menacés. Ici on m’offre un lit et c’est bien reposé que je pars au matin sous une faible pluie qui à l’avantage de me tasser le sable. C’est mon dernier jour au Congo.

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sur les rivs du lac de Conkouati

Mais impossible d’obtenir mon tampon de sortie. L’officier de l’immigration me fouille puis prétend que je ne suis pas celui que je prétend être (!), prétextant que voyager à vélo sans
être rémunéré est impossible. Par conséquent mon visa n’est pas suffisant pour m’autoriser à voyager (!!!). Ensuite il prétend que je dois Payer pour les photos que j’ai prise dans la réserve.

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Le lac de Conkouati. Dernier km au Congo.

Lorsque je lui explique mon voyage, les pays que j’ai traversé et pourquoi, il demande à en voir la preuve. Je lui montre donc mon ancien passeport, qui m’a servi jusqu’au cap. Et, découvrant le tampon du Swaziland s’écrie : « tu m’as dit que tu as fait 2 ans en Afrique, mais le Swaziland n’est pas en Afrique. Tu mens! »

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il prétend que je dois payer pour les photos que j’ai prise dans la réserve.

Face a un tel niveau de bêtise (le Swaziland se trouve bien être un pays africain), il me faudra quelques heures pour pouvoir obtenir mon tampon de sortie.

En route pour le Gabon

C’est maintenant l’après-midi, il me reste 40 km pour rejoindre le premier village gabonais. 40 km qui vont devenir 80, à chercher le bon chemin, la bonne route qui multiplie les carrefours. Sans la moindre indication ni indice. Lorsque j’arrive au poste de frontière, 20 km après le dernier village congolais, je découvre une cabane abandonnée. Un drapeau gabonais en évidence. Personne.

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il me reste 40 km pour rejoindre le premier village gabonais

J’ai beau chercher. Personne.

Et la route se sépare en deux. Quelle route suivre? Je décide de suivre la route qui a le plus de traces. Quelques unes à peine.

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Certains arbres sont en travers de la route, n’ayant pas supporté le passage des éléphants.

C’est ainsi que je prends la fausse direction. En pleine forêt sur une route souvent sableuse. Je passerai la nuit dans la forêt, attendant la pluie pour pouvoir boire. Une pluie qui ne viendra jamais ce soir là. Atteignant un site pétrolier inactif, je comprend mon erreur et reviens sur mes pas, « luttant » à nouveau contre d’autres carrefours presque autant que contre la soif.

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Je découvre bon nombre de leur traces, certains de leur excréments. Mais eux je ne les apercevrai point.

Au matin, je pars très tôt après une nuit bruyante. Celle des arbres et des branches qui résonnent sous le saut des gros singes qui vivent dans la région et le passage des éléphants. Certains arbres sont en travers de la route, n’ayant pas supporté le passage des éléphants. Je découvre bon nombre de leur traces, certains de leur excréments. Mais eux je ne les apercevrai point.

Obligé de boire de l’eau sale, flaques du matin précédent, je n’arrive que vers 10 heures, sales et fatigué, près à tomber malade, au village de Ndindi. Me voici pour de bon au Gabon.

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Sales et fatigué, près à tomber malade, me voici pour de bon au Gabon.

Dès lors je pars m’enregistrer à la police, bien plus sympathique que de l’autre côté de la frontière. Et, obligé d’attendre 2 jours au moins, soit le prochain bateau pour Mayumba la prochaine ville, c’est Aloise, le responsable du site pétrolier que j’avais rejoint le soir d’avant, qui m’accueille.

Nous croisons devant le pioste de police o’u je viens de me faire enregistrer.

« Ou vas tu dormir ? » me demande t’il.

« Je ne sais pas encore. Je vais demander a planter ma tente à la mission catholique. »

« Il n’y a pas de mission catholique à Ndindi. Viens dormir à l’hôtel »

« L’hôtel ? Je n’ai pas d’argent pour l’hôtel ! »

« L’argent? Tu planteras ta tente, il y a de la place. »

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J’ai pu passer 2 jours de repos à Ndindi. Et au soir à donner un… cours de pâtisserie à Essofa, le cuisinier togolais.

Et c’est ainsi, après une entrée mouvementée, que j’ai pu passer 2 jours de repos à Ndindi. Et au soir à donner un… Cours de pâtisserie à Essofa, le cuisinier togolais. Pour terminer une journée bien différemment de comme elle avait commencé. Une fois n’est pas coutume.

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Terminer une journée bien différemment de comme elle avait commencé. Une fois n’est pas coutume.

Olivier Rochat

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