Mon Imprévu

Km 42,061, Dabala, Ghana.

Je suis finalement resté 1 mois complet à Lomé, capitale du Togo, où j’ai notamment pu participer à l’inauguration de l’école de Tonoukouti, notre second projet. Puis j’ai repris la route en direction d’Accra, capitale du Ghana.

DSCF5088

Voici un petit texte juste après avoir repris la route, le lendemain de mon arrivée au Ghana, en longeant l’océan Atlantique:

« Hier j’ai repris la route, quitté Lomé et traverser la frontière ghanéenne, entamant ainsi mon 23ème pays africains et terminant ainsi près de 6 semaines de pauses partagée entre Cotonou (Bénin) et Lomé (Togo).

Depuis plus d’un an les pauses de ce genre, longue et loin des routes, se sont multipliées. Que ce soit pour des raisons administratives, matérielles, de coeur, de retrouvailles, de simples curiosité ou de maladies. Après de tels pause le départ est particulier puisqu’on passe d’un cercle de confort à l’inconfort des routes, de l’imprévu. Du confort d’une douche certaine à une certaine poussière.

DSCF5075

On passe d’un cercle de confort à l’inconfort des routes

Mais repartir c’est également retrouver ses sensations, ses sentiments sur la route, ses impressions sur ce qui l’entoure. Mais ce tout qui fait le bonheur des routiers est soudain comme neuf, comme propre, plus authentique et à nouveau prêt à affronter de nouvelles découvertes et difficultés.

DSCF5070

Prêt à affronter de nouvelles difficultés

Depuis de longs mois je n’ai cesse de prolonger la durée de mes plans initiaux.

Au fond s’arrêter, ralentir, c’est peut être le meilleur moyen de mieux repartir. Tel qu’arriver plus tard que prévu est certainement le meilleur moyen de s’ouvrir aux imprévus. Eux-mêmes qui sont le goût et l’odeur de nos journées. Les imprévus, d’une certaine manière, redonnent une âme, une flamme, à nos journées qui tournent finalement beaucoup plus autour de ce qui est écrit sur notre agenda que sur ce que la vie à de beaux à nous écrire. L’amour, que nous cherchons presque tous, n’est-il pas un imprévu ? Tels que l’est l’amitié, Le vrai.

S’ouvrir aux imprévus c’est enlever l’oillère que forment nos objectifs tout en les gardant, mais en leur laissant plus de temps pour éclore.

C’est faire d’un km un détour, d’un pays un « multi-entry ». D’une crevaison une nuit chez l’habitant. D’une inconnue mille nuit d’amour. Et puis d’une année un triplé.

S’ouvrir aux imprévus c’est faire d’une lettre un mot. D’un caillou une fleur. D’une virgule un renouveau, une fleur d’amour, un verset, une prose. Pour de vrai une rose. « 

C’est faire d’un vélo une hirondelle, d’un km un poème. D’un poisson vogue au ciel, de chaque jour un millier de je t’aime. C’est faire d’un imprévu une rencontre et de cette dernière une longue histoire.

D’une soirée timide une nuit d’amour torride et d’un voyage un éternel départ. Et de chaque jour un éternel détour.

S’ouvrir aux imprévus c’est faire d’une vie 1000 voyages et de chaque voyage 1000 vies…

Et puis du milieu de ce texte un poème.

Aujourd’hui mon imprévu, ou plutôt mon plus tard que prévu, s’appelle Ghana. Et puis Atlantique. Il est goudron et longe les plages de l’océan. Il me salue en passant et m’adresse en anglais.

IMG_20170429_113337_995

Aujourd’hui mon imprévu, il est bord de mer…

Il est chaud et humide, bois bière fraîche au repos, puis repart de plus belle. Il regarde l’océan comme on regarde une princesse. Comme on regarde le temps. Dans ces vagues il s’y perd. Il s’y perd simplement. Comme un besoin de tendresse.

Il est chaud et humide,  bois bière fraîche au repos...

Il est chaud et humide, bois bière fraîche au repos…

Mon imprévu d’aujourd’hui s’appelle Ghana, multiplie les allers, les retours. Libertés du détour.

 

Il écrit Par la gauche mais sen va pas la droite, change les temps, les sujets et ne sait terminer.

DSCF5078

Il est gamin bord de mer puis bateau dans la mer. Il regarde l’océan, le salue, improvise puis s’en va par la terre.

Il est gamin bord de mer

Il est gamin bord de mer

Il prend le temps. Plus de temps que prévu. Se déplace dans le temps est parfois déjà vu.

...puis bateau dans la mer

…puis bateau dans la mer

Oui il est ainsi, Mon Imprévu… Il prend le temps.  Plus de temps que prévu.

Il prend le temps, plus de temps que prévu.

Il prend le temps, plus de temps que prévu.

Olivier Rochat

Une réflexion au sujet de « Mon Imprévu »

Laisser un commentaire