Km 21’987, Bulawayo, Zimbabwe.
Juste un écrit
Pas grand chose à dire. Juste écrire. Une photo. Pourquoi? Pourquoi pas! Garder mes pieds pour m’exprimer: pédaler.
Ou traverser le Zimbabwe. Juste un écrit: le voici:
Pas grand chose à dire. Juste écrire. Une photo. Pourquoi? Pourquoi pas! Garder mes pieds pour m’exprimer: pédaler.
Ou traverser le Zimbabwe. Juste un écrit: le voici:
Zimbabwe? Zimbabwe… Je ne sais pas si je dois dire beau, si je dois dire chaud, bizarre, long ou far-west. Ou chercher d’autre mots?
Un peu bizarre quand même la découverte du Zimbabwe. 300 km durant, vent changeant, paysage marquant, parfois montant, parfois descendant, une rivière, un col, un gros babouin puis des chèvres au réveil, un estomac qui coince pour galvaniser tout ça. La diarrhée est de retour, je vais espacer les détails, même les passer, en Afrique il y a tous les jours que l’on lutte. Oui bizarre disais-je à découvrir 300 km durant un beau pays sans interêt, si ce n’est que profiter de pédaler.
Parfois un gros cactus.
une dizaine de shop posé là les uns à côté des autres sans autres reluisement que de vendre la même chose…
De temps en temps un village. Mais quel village, c’est pas compliqué c’est le même à chaque fois! Une dizaine de shops, parfois plus parfois moins, une dizaine de shop posé là les uns à côté des autres sans autres reluisement que de vendre la même chose… Va savoir. Pas un endroit pour s’asseoir boire un thé, une mandasi ou autre que je trouvais dans les pays voisins. Pas d’ambiance. Enfin ambiance de western amenée par la forme des bâtiments, si j’ai de la chance un billard. Toujours ce gros cactus puis cet énorme pont. Est-ce le pont sur le Mississippi? Non je sais pas. Sec, ça coule presque plus. J’aperçois trois vaches isolées sur une île. Le niveau d’eau est donc si bas…
Pas un légume, on mange mal. Pas un fruit, on mange très mal. Niveau protèine j’ai mal. Carence…
Flocons d’avoine et poudre de lait, pain toast et confiture, tomate, banane… Voici mon menu. Soudain un ananas. Allez je me lance mais le petit ne m’a pas l’ai mur.
Succulent, j’ai pleuré de n’en avoir acheté qu’un car 150 km plus loin, j’en cherche toujours un autre. Et l’avocat quand a lui, avait un sacré de goût de regret.
De toute façon tout ressort liquide en 3-4 fois au moment du réveil après que le ventre m’eu chanter son mal être une partie de la nuit.
Bref… Sinon je peux toujours me nourrir de soda.
Voilà que j’arrive encore à faire pleurer un gosse qui passe à ma hauteur alors que je viens de m’asseoir. Ca m’apprendra a être blanc. Soudain le Zimbabwe me rappelle la Tanzanie où, timide, les gamins parfois s’enfuyaient en courant criant » Mama mama » dès qu’ils me voyaient. Cela m’étaient arrivé quelques fois même si le reste du temps ils avaient tendance à m’appeler « Teacher » et s’enfuir en courant en face de mon appareil photo.
Finalement ce sera tout ,une exception. La route est d’un calme profond a peine gêné par un camion ou un bus de temps en temps. Quant aux gamins, allant à l’école, souvent ils portent l’uniforme lorsque j’en croise en bord de route. Chaussures propres, bien coiffé… Fini le Malawi, pas plus de Mozambique.
Mais plus que pour cette acte là c’est aussi le plaisir de pédaler, celui vécu en Tanzanie, que me rappelle le Zimbabwe. De long espace, de beaux paysages, des troupeaux de vaches qui se déplacent au milieu d’énorme baobabs, un coucher de soleil surprenant puis en 2 minutes trouver un coin sympa pour passer une nuit tranquille à contempler le ciel étoilé, la grande ours et jeter un oeil sur la voie lactée…
trouver un coin sympa pour passer une nuit tranquille à contempler le ciel étoilé, la grande ours et jeter un oeil sur la voie lactée…
Oui, positivement, le Zimbabwe est appréciable à rouler. Mais jusqu’ici je ne me sens pas le coeur d’y rester une éternité.
La route en direction des chutes Victoria est toujours belle et plaisante, aujourd’hui chaude, hier plus fraîche mais à nouveau sous un soleil bleu pétant.
Ah oui au coin d’une rue un empli « récite » une musique répétitive et beaucoup trop forte pour être appréciée qui à mon sens, n’amène rien. Peu importe…
On m’avait prédit une grosse circulation remplie de camion, il n’en est rien. A première vue ne pas aller à Harare pour choisir cet itinéraire était plutôt une bonne idée.
Soudain j’arrive, enfin, à Masvingo. après 300 km de savane montagneuse. Là aussi on m’avait dit une petite ville. Moi j’y vois de grand supermarché plus grand qu’à la maison, des prix toujours aussi élévé, des gens toujours aussi souriant, tranquille également. Je prend une photo au carrefour. Le bus, bondé, s’arrête. Il m’a vu!
3-4 personnes sortent la tête du hublot et me demande en photo, même le conducteur. En plein carrefour, comme si de rien n’était. Le mec bouche toute la route pour que je le prenne en photo… Je m’attends au klaxon!
Non rien, le conducteur en face sourit, attend, je prend ma photo, le bus reprend sa route. Ciao, comme si de rien n’était.
Pour le reste et dans un bon anglais, calme et souriant, je continue ma route belle et bizarre (point de vue personnel) au Zimbabwe.
Tranquillement mais pour ainsi dire, sûrement.
Olivier Rochat
Hier soir 14 septembre 2015 s’est ainsi terminée ma première année sur la route, à Mutare, 4ème ville du Zimbabwe.
Sur la route des chutes Victoria je termine ainsi une année différente et fête aujourd’hui mon premier anniversaire sur la route.
Pourtant hier a été repos, histoire de me remettre de quelques maux d’estomacs, petite fièvre et grosse fatigue suite à l’étonnement retournement de chaleur qu’à connu la région, passant d’environ 35°C durant plus d’une semaine à 20°C au meilleur de la journée le lendemain. Certes j’ai quitté les plaines basse altitude du Mozambique mais quand même, de retour dans les montagnes je ne m’attendais à de tel changement, pas plus que les habitants d’ailleurs.
Mais je ne m’inquiète pas, le chaud reviendra bien assez vite pour profiter de porter ma veste encore quelques temps en matinée au moins.
Cette année se termine, ou débute c’est selon, en même temps que j’entame ma traversée du Zimbabwe. Je découvre avec curiosité ce pays qui n’était pas sur ma route mais que finalement je m’apprête à traverser en entier, changeant encore d’itinéraire. A défaut de Zambie, je continue donc par le sud du Zimbabwe.
Découvrant avec sourires quelques vestiges de l’inflammation de 2009, soit des billets allant de 10 millions à 100’000 milliards (cent mille milliards) de dollars zimbabwéen, ce ne fut pas compliqué de débuter une rigolote discussion avec Theodore Rodoropoulos, installé au Zimbabwe depuis 2007 après y avoir vécu quelque temps plus jeune. Rencontrer un grec au Zimbabwe après un couple roumain travaillant au Malawi! Les surprises sont toujours bonne à prendre surtout lorsqu’elles sont si agréables et variées.
J’ai pu fêter cette première année en découvrant également un peu Mutare, une ville quand même bien plus développée que celle du Mozambique ou du Malawi. Supermarché à standard européen, fast-food, grandes surfaces etc… Comme me le disait mon hôte, « pour voir la vraie Afrique, il te faut aller au Mozambique ».
C’est con j’en viens! Est-ce à dire que l’Afrique se termine et que la plus développée Afrique du sud se fait belle pour moi?
Certainement pas, un détour en amenant toujours plein d’autre, le Zimbabwe n’est qu’un passage pour l’éviter et mieux y revenir après. Bien qu’à quelques centaines de kilomètres de la frontière sud-africaine, en remontant sur les chutes victoria je suis bien conscient qu’il me faudra plusieurs semaines, voir mois, pour la rejoindre. Le Cap est donc encore très loin, place déjà au Zimbabwe et ce qui est sûr c’est qu’après 1 an de route je peux affirmer qu’un ans de plus ne sera pas de trop pour rentrer à la maison.
En attendant de rentrer à la maison voici déjà les liens des étapes et pays traversés, et si vous souhaitez me parrainer, c’est par là: Je souhaite parrainer Olivier Rochat
Etape 1: Lausanne-Alexandrie. 5909 km
Du 15 septembre au 2 décembre 2014. 9 pays
Suisse: 463 km, du 15 au 19 septembre 2014
Italie: 442 km, du 19 au 24 septembre 2014
Slovénie: 376 km, du 24 au 27 septembre 2014
Croatie: 49 km, du 27 au 28 septembre 2014
Hongrie: 503 km, du 28 septembre au 6 octobre 2014
Roumanie: 1440 km, du 6 au 23 octobre 2014
Moldavie: 69 km, du 19 au 20 octobre 2014
Bulgarie: 325 km, du 23 au 29 octobre 2014
Turquie: 2’242 km, du 20 octobre au 2 décembre 2014
Istanbul pour quitter l’Europe et le reste de la Turquie
Etape 2: Alexandrie- Addis Abeba, 5359 km.
Du 3 décembre 2014 au 10 mars 2015. 3 pays.
Egypte: 2’043 km, du 3 décembre 2014 au 21 janvier 2015
Soudan: 1’981 km, du 21 janvier au 19 février 2015
Ethiopie1: 1’327 km, du 19 février au 10 mars 2015
A travers l’incroyable désert blanc
Etape 3: Addis Abeba- Dar es Salaam 5497 km.
Du 11 mars au 1er juin 2015. 5 pays.
Ethiopie 2: 916 km, du 11 au 25 mars 2015
Kenya: 715 km, du 25 mars au 6 avril 2015
Ouganda: 1’201 km, du 6 au 23 avril 2015
Rwanda: 756 km, du 23 avril au 6 mai 2015
Tanzanie 1: 1’909 km, du 6 mai au 1er juin 2015
Sadani, entre l’enfer et le paradis
Queen Elizabeth et la forêt impénétrable de Bwindi
Etape 4: Dar es Salaam-Livingstone, en cours
Tanzanie 2: 1’115 km, du 2 au 22 juin 2015
Malawi: 2’896 km, du 22 juin au 7 septembre 2015
Mozambique: 603 km, du 7 au 13 septembre 2015
Les montagnes de Kipengere ainsi que tout le temps passé au Malawi.
Suisse 463 km
Italie 442 km
Slovénie 376 km
Croatie 49 km
Hongrie 503 km
Roumanie 1’440 km
Moldavie 69 km
Bulgarie 325 km
Turquie 2’242 km
Egypte 2’043 km
Soudan 1’989 km
Ethiopie 2’243 km
Kenya 715 km
Ouganda 1’201 km
Rwanda 756 km
Tanzanie 3’024 km
Mozambique 603 km
Zimbabwe 10 km (en cours)
Olivier Rochat
Juste un cri, juste écrit. Comme ça, au bord de la route. Au Mozambique. Mais pas si loin du Zimbabwe. Posé dans un resto halal où je cherche en vain à trouver des solutions introuvée pour recharger mon téléphone portable à l’humeur changeante. Mais pas chargeante. Juste écrit c’est simple et simplement juste écrit. Du bord de la route.
Le voici:
En quelques heures à peine le Mozambique à quelques peu perdu de sa splendeur.
Le Zimbabwe n’est plus très loin mais le soleil, lui, a disparu.
Ainsi c’est surpris que ce matin je m’éveille au milieu d’un climat froid, ma tente chahutée par un vent tempétueux et ces nuages, sombres et épais, qui semble vouloir s’installer pour le restant de la journée.
Je me surprend à reprendre ma route en veste. C’est peu dire que je commençais à m’acclimater au 35°C quotidien dont l’humidité du Zambèze m’offrait de longue et interminable journée transpirante. Certes, elle avait bien diminué depuis 3 jours et la traversée d’une longue forêt aussi sauvage qu’agréable à pédaler…
Mais en grimpant sur le Zimbabwe je suis surpris de découvrir des champs verts, des arbres aux feuilles bien vivante et un climat pour le moins différent de celui vécu depuis le centre du Malawi en tout cas. Ici la pluviométrie annuelle semble être bien plus élevée, suffisamment pour rendre les prés vert, ou presque, en saison sèche.
La pluie d’ailleurs n’est pas si loin, comme me le rappellent ces nuages rempli d’humidité, cet air soufflé, ce vent que l’on pourrait confondre avec l’annonce de l’arrivée d’un orage. Mais non, la pluie ne tombe pas. Elle semble mais ne vient pas. Voici 3 mois, 104 jours en ressortant mon journal de bord, 104 jours que je ne l’ai vu tomber. Je l’attend pour novembre, quelques part entre Windhoek et Pretoria, peut-être au Botswana (il pleut au Botswana?). Mais si elle vient là, aujourd’hui, je ne m’en plaindrai pas. Mais bon les nuages sont là, je devrais dire: il va neiger!.
Non moi c’est plutôt les espaces, ou leur disparition, qui me poussent à geindre. Merde… fini cette belle et sauvage, certes chaude, traversée du centre du Mozambique. Fini les bivouacs trouvé en l’instant, à s’endormir aux bruits des oiseaux, la tête au ciel étoilé d’Afrique, l’un des plus beaux qui soit. Lire un roman, enfin quelques chapitres, le poser, puis s’en aller rejoindre Morphée à peine inquiété par les bêtes, Nyala, Impala ou je ne sais quel autres « daims africains », qui viennent traîner à côté de ma tente. Attirer par la bouffe.
Fini la longue attente « pédalière » d’entre deux villes. 115 km pour trouver de quoi bouffer, juste demander de l’eau au locaux, trouver, éloigné, un marché. Se remplir les sacoches de bananes et continuer, jamais dérangé, à peine amuser (par un gamin sur son vélo qui me fait la course), jusqu’à la prochaine ville.
Fini la belle arrivée tant attendue. Trouver un endroit, enfin, pour se restaurer. Essayer de trouver à qui parler car ce sera la seule fois de la journée. Se laisser regarder les différents mets, riz au safran, riz à ci ou a ça, poulet comme ci ou comme ça, sans compter le reste, faire le marché, une goyave, un ananas, une pastèque pour rêver. Une banane au kg et quelques tomates pour continuer… Un morceau de pain bien mieux cuit que ce qui se fait de bien chez moi, le tour est joué.
Se divaguer au marché coloré, à l’accent latin, se doucher les yeux aux femmes du Mozambique, les plus belles en tout point. Ni eau chaude ni savon, juste regarder. La poussière à disparu… Face à elles il n’y en a jamais eu.
Prendre les hommes en photos. A voir ils aiment ça. Continuer mon chemin une centaine de kilomètres jusqu’à la prochaine ville, au prochain marché coloré.
Combler solitude en pédalant car oui je pédale quand je suis seul et non pas l’inverse. Car depuis toujours il n’y a qu’entouré que je me sens isolé…
Mais fini tout ça, car maintenant les espaces ont disparu, ou ont changé. Place aux vents, aux nuages… On se croirait presque sur les hauts plateaux pluvieux du Kenya…
50 US Dollars!!! J’ai cru rêver quand c’est ce qu’on ma demandé, hier soir, pour une simple chambre d’hôtel… Au Malawi pour 5 dollars j’avais presque la même mais je payais toujours moins car c’est suffisant. Au pire pour 2-3 dollars j’avais un coin tranquille pour y planter ma chambre, une douche pour me laver et même, lorsqu’elle fonctionnait, de l’électricité. Une fois, une seule, j’aurai payé plus de 4 dollars pour dormir. Sans pour autant dépasser les 5.
Non sérieux 50 US à ce prix là je reste une semaine de plus!
Finalement j’ai trouvé ou ouvrier sur un chantier dont le chef parlait Chichewa.
-Ndikufuna kugona pano!
Et c’est parti pour un long, très long, trop long protocoles qu’un petit billet aura écourté. J’avais pas l’humeur hier soir.
Mais ce matin non plus. Encore moins.
Le chef de chantier est toujours là. La route monte, le Zimbabwe n’est plus si loin. Demain matin probablement. Les femmes elles aussi sont toujours là mais sans espaces, sous les nuages, elles ne chantent plus. Je passe tout droit, bien que pas douché. Je ne les vois pas. Il fait trop froid.
Le Mozambique, fière et élégant, plein de bonne manières et très vivant, déjà, se consume.. Moi je consomme, je pédale, je continue. Je photo. J’écriture.
Mais aujourd’hui les espaces ont disparu. Je suis toujours entouré donc isolé…
Et qui plus est, je me suis levé du mauvais pieds…
Mais demain il fera beau, peut-être même chaud. Car un jour de gris en Afrique, c’est un jour isolé. Plus que moi dans cet Afrique qui facilement m’ouvre les bras. Mais surtout lorsque je me suis levé du bon pied.
Pressé, énervé. Tu payeras un billet.
Souriant de tout en temps, les oranges aux marché on t’offrira…
Ici ma seule attente c’est d’en avoir le moins possible…ça tombe bien car il fait gris. Je n’attends rien. Et bien que le soleil reviendra, en Afrique il n’y a rien que j’aime moins qu’un africain qui porte un bonnet…
Olivier Rochat
Après 11 semaines au Malawi, mon périple ici se termine. Cela fait 4 semaines que je dis me diriger vers le Mozambique, mais au final je suis toujours au Malawi. Près de 2900 kilomètres de route pour presque 1200 kilomètres de pistes. Un record, jamais je n’avais passé autant de temps sur les pistes dans un seul pays. Oui j’ai pédaler au Malawi. Mais plus que ça, j’ai découvert un pays d’une manière que je ne l’avais faite auparavant. Dans un premier temps pas toujours, presque jamais d’ailleurs, sur les itinéraires principaux qu’utilisent les cyclos qui traversent ce petit pays d’Afrique australe. Et surtout, c’est le premier pays de ce voyage où je passe autant de temps sans vélo, sois 39 jours en tout (sur 77 jours en tout).