Archives pour la catégorie Etape N°7 : Makoua – Accra

Le voyage est découpé en plusieurs étapes. Retrouvez ici tous les articles de la septième étape : Makoua – Accra

Un Toit pour l’éducation!

Km 41’909, Tsévié, Togo.

Comme vous le savez peut-être, j’ai récemment passé plus d’un mois au Togo. Un mois de pause puisque j’aurai reçu notamment la visite de ma mère puis de Séverine, présidente de To go to children, et l’ une de ses amies. C’est chez Mensah, directeur général de PASYD, l’ONG togolaise partenaire de To go to children, que nous avons été accueillis et partagé ainsi de beaux moments, qu’ils soient culturels, amicaux, gustatifs ou à partager de nombreuses discussions.

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nous avons été accueillis et partagé ainsi de beaux moments, qu’ils soient culturels, amicaux, gustatifs ou à partager de nombreuses discussions.

Si ce fut un mois de retrouvaille, ce fut également un mois d’aboutissement puisque dans un premier temps j’ai pu recevoir mon nouveau vélo, généreusement « offert » par une cinquantaine de donateur, les PARTICIPANTS, que je remercie encore une fois. Ensuite ce fut l’occasion de visiter, tous ensemble, l’école de Gahpé-Hihlagbé, premier projet soutenu par Bike for Africa, ainsi que de participer à l’inauguration de l’école de Tonoukouti, notre deuxième projet en collaboration avec To go to children. Mais nous avons également visité un orphelinat et un village de poterie traditionnelle.

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j’ai pu recevoir mon nouveau vélo, généreusement « offert » par une cinquantaine de donateur

Je ne vais pas tomber dans trop d’explications par peur de me perdre mais les liens ci-dessous vous mèneront à plus de détails sur ces projets passés, futurs et présent:

-Inauguration de l’école de Tonoukouti

-Visite de l’école de Gahpé-Hihlagbé

-L’orphelinat de Tsevié (site internet de To go to children)

Voici néanmoins quelques images prises à l’orphelinat et au village de poterie durant ce séjour ensemble au Togo, souvent, il est vrai, dans la bonne humeur partagée avec les plus jeunes:

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Les enfants de l’orphelinat sont encore timide en notre présence

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Le matériel apporté aux enfants lors de notre visite

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A table!

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Les « plus grands », même très petit, aide les plus petits

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Concour de photos avec les plus jeunes

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Quelques explications aux élèves

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Ces mêmes élèves qui sont prêt et attentif

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Ah la bonne humeur des enfants togolais!

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Le nouveau vélo est prêt, ça tombe bien… moi aussi!

Olivier Rochat

Notre dernier Tango

Km 41’909, Lomé, Togo

-C’est un soldat sans peur
Mais un soldat sans arme
Qui aujourd’hui se meurt
Et pour lequel je verse(t) une larme-

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C’est un soldat sans peur Mais un soldat sans arme Qui aujourd’hui se meurt Et pour lequel je verse(t) une larme

Demain je vais laisser celui qui fut mon compagnon de route pour près de 50’000 km, dont 36’000 en Afrique. Celui qui fut presque un confident dans mes évasion alpine d’alors. Puis en Afrique peut-être plus un moyen de transport. Celui que j’appelais -et appellerai encore- Cargo.

Aujourd’hui c’est notre dernier jour ensemble et il est dans un sale état, cadre fracturé à nouveau. Indisponible pour tout déplacements. Je l’abandonne à Lomé, reprenant ma route pour le Ghana voisin.

Aussi en le laissant derrière moi je lui laisse ce mot, comme une dernière danse, un dernier Tango et, je pense, un dernier tableau. Comme une dernière aventure. Avec les mots. Comme pédaler une belle peinture.

Voici donc, juste avant de quitter Lomé, NOTRE DERNIER TANGO.

Après quoi il sera temps de reprendre la route et de baptiser mon nouveau compagnon…

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NOTRE DERNIER TANGO

Par un matin printemps
Une rencontre à deux communs
Un peu comme défier le temps
Faire de la route un beau dessin

Chevauchée fantastique
Evasion dans l’espace temps
C’est vivre le magique
C’est danser, oui danser avec le temps

Puis s’en aller défier la vie
Voir un peu ceux qui s’y cachent
De l’espoir qu’on nous dit
Apprendre aussi à être cash

Aimer le beau et écrire ce qu’on en fait
Vivre le présent et l’aujourd’hui
Et l’écrire à l’imparfait
Et écrire l’infini

Et jouer avec la vie
Tout en jouant avec les mots
Répondre à l’impossible par un oui
Et lui, ce sera Cargo…

Et moi je serai moi
Et lui et moi on sera nous
Ensemble on s’évadera
Sur la Lune, sous l’océan et puis partout

 

A lui qui fut temps go
Contre le temps qui va
A lui qui fut Cargo
Mais qui aussi passa

Qui fut col tout temps décolle
De lacets en lacets
Du pied jusqu’aux sommets
Tout ça pour une école…

Par notre amour qui fut de route
Par ses roues qui furent mon chant
Contre le cri de nos déroutes
Sur les chemins qui furent d’allant

A lui qui fut temps go
Ici partout jusqu’aujourd’hui
Mon cheval aussi mon mot
Même si hier il fut mon cri

Pour chanter contre nos peurs
Et écrire contre le temps
Pour lutter contre terreur
Par les mots qui sont vaillants

Par les mots qui sont des armes
Contre la haine et la mitraille
Pour ne pas céder malgré nos larmes
Oui la route, mon champ de bataille

A lui qui fut temps go
Ma maison c’est l’ailleurs
Toujours plein mais jamais trop
Pour le dire et le meilleur

C’est un soldat sans peur
Mais un soldat sans arme
Qui aujourd’hui se meurt
Et pour lequel je verse(t) une larme

De nos jours qui furent de vie
Plein de doutes mais pas d’ennui(s)
De nos nuits qui furent d’étoiles
Parfois noire mais jamais pâle

A lui qui fut temps go
Par les Alpes et par la pluie
Du Sahara jusqu’au Congo
Aux paysages qu’on envie

Par la boue enfin le beau
Et qui déjà affronte l’oubli
A Lomé par le Togo
Tu sais là-bas, lointain pays

Voici notre dernier cri, en quelques mots,
C’est comme peindre une aventure
Un poème un beau tableau
Comme pédaler une belle peinture

Ce soir notre dernier Tango
Notre dernière danse et sans entracte
C’est danser, je pense, avec les mots
Avec Cargo, un dernier acte

Dernier parfait dernier tableau
Dernier présent bien qu’imparfait
Pour un futur encore plus beau
Pour se dire un jour oui qu’on y était

Qu’il était machine et moi ben l’homme
Le cheval et le soldat
Une entente qui se forme
Pour aborder oui la vie qui va

A lui qui fut temps go
Qui fut mon cri puis mon écrit
Qui fut l’enfance et l’innocence
De l’Europe jusqu’en Afrique

Qui fut galope mais pas trop fric
A qui je dit adieu bonne nuit
A qui j’écrit ce simple mot contre l’oubli
Que j’espère, dames et sir, vous lirez pour lui

Que j’espère, des larmes au rires, vous vivrez pour vous

A Cargo
Olivier Rochat

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En de bonnes main au Togo. En l’occurrence celle de Raoul.

Olivier Rochat

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Ni média Nigeria

Km 40’860, Ilesha, Nigeria.

Intense autant que paradoxal, policé et accueillant, j’ai traversé le Nigeria à vélo. Une expérience particulière pour un pays particulier lui aussi. Durant 15 jours j’ai parcours le Nigeria d’est en ouest…

Voici un résumé écrit sur la route, alors au Yorubaland, à quelques kilomètres du terme de mon aventure nigériane:

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J’ai traversé le Nigeria à vélo. Une expérience particulière pour un pays particulier lui aussi.

Ecrit le 26 février 2017:

Blessé mais toujours vivant

C’est avec un Cargo usé, en bout de course après que la soudure de son cadre fracturé au Gabon a presque cédé à nouveau, me laissant apercevoir une fissure inquiétante, que je termine gentiment ma traversée du Nigeria, entamée voici deux semaines et plus de 1’100 kilomètres  déjà.

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Une fissure inquiétante

Alors à quelques kilomètres seulement du fleuve Niger, c’est un soudeur que je trouve dans un petit village qui en quelques minutes remet mon Cargo d’aplomb pour affronter son dernier challenge: me mener jusqu’au Togo ou je trouverai mon nouveau cadre. Et même plus: un nouveau vélo.

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En quelques minutes il remet mon Cargo d’aplomb

L’aventure nigériane, ce soir là, je la voyais se terminer en bus. Il n’en fut rien grâce, encore une fois, à la main d’oeuvre étonnamment bon marché par ici. Coût de l’opération: 2 euros…

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Coût de l’opération: 2 euros…

Et quelques instants plus tard de nouveau sur la route, en direction du fleuve Niger pour me rapprocher encore un peu plus du Bénin. Toujours surpris par l’une des différences les plus marquantes que j’observe entre les cultures africaines que je traverse, et celle d’ou je viens: le déroulement du temps. Ou plutôt la vitesse à laquelle évolue l’homme à travers celui-là.

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Le fleuve Niger

Parfois un petit acte peut prendre des heures. En voyageant au bus au Malawi, il m’arriva de rester assis 4 heures dans un bus avant même que ce dernier ne parte. La raison? Il n’était pas plein. Au contraire certaine chose peuvent aller bien plus vite, comme trouver un soudeur qui me répare mon cadre bien plus rapidement que ce dernier en a eu besoin pour se fissurer à nouveau.

Entre police et accueil, le Nigeria à vélo… une ambiance particulière.

5000 km après ma première fracture de cadre, me voici donc toujours avec Cargo pour quelques derniers kilomètres en sa compagnie, en direction du Togo donc. Le Nigeria touche à sa fin, me voici actuellement en pays Yoruba, à l’ouest du pays ou je m’octroie mon premier détour dans cet immense pays, le plus peuplé d’Afrique avec une population estimée entre 180 et 200 millions d’habitants.

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En pays Yoruba, à l’ouest du pays ou je m’octroie mon premier détour dans cet immense pays.

 

Un pays qui fut intense, difficile et ultra-contrôlé avec jusqu’à plus de 20 contrôles policiers, militaire et autres dans mes pires journées. Du simple contrôles d’identité aux contrôles des bagages, il m’a fallu rester diplomate, souriant et disponibles, bien conscient qu’il est mieux pour le voyageur d’être trop contrôlé mais en sécurité que pas assez et risquer sa vie.

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Jusqu’à plus de 20 contrôles policiers, militaire et autres dans mes pires journées.

Avec Boko Haram qui frappe le Nigeria depuis plusieurs années dans le nord du pays, majoritairement dans l’état de Borno, la méfiance des habitants est grande et souvent ce sont ces derniers qui font la police. Là encore il me faut user de beaucoup de diplomatie afin que tout rentre dans l’ordre et que je puisse continuer mon chemin dans de bonnes conditions. Avec, souvent, l’intervention de la police afin de certifier aux locaux que je suis bel et bien le simple touriste que je prétend être, et non un terroriste de Boko Haram. Pourtant, au milieu de ce Nigeria ou je ne fus rarement tranquille pour plus de 5 minutes, j’ai découvert de jour en jour une étonnante curiosité. Compréhensible au vu du nombre visiblement très faible d’étranger qui se trouve dans les régions que je traverse. En 2 semaines, je n’ai pas vu le moindre blancs.

« Can I snap with you? » me demande t’on plusieurs fois par jour. Suivent de longues séances photographique plutôt amusantes ou chacun, à tour de rôles ou en groupe, veut se faire prendre en photo avec moi ou alors que moi je les prenne en photo afin d’être vu en Europe.

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Chacun, à tour de rôles ou en groupe, veut se faire prendre en photo avec moi ou alors que moi je les prenne en photo afin d’être vu en Europe

 

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Chacun, à tour de rôles ou en groupe, veut se faire prendre en photo avec moi ou alors que moi je les prenne en photo afin d’être vu en Europe

Pas tout à fait terminée mais bien plus calme depuis 2 jours, ma traversée du Nigeria fut loin, très loin de l’enfer que certains m’avaient promis. A quelques années lumières des préjugés, cette traversée m’a offert néanmoins un challenge réel et constant, celui des relations humaines. Des rencontres qui commencent parfois agressivement lorsqu’on me prend pour un terrorsite et qui se termine pourtant autour d’une bière ou avec un sac de 10 oranges que l’on m’offre pour se faire pardonner… Il faut savoir se comporter, essayer, en quelques secondes, de lire les intentions et le potentiel de celui qui nous interpelle. Doit on rester gentil, coopératif ou au contraire être agressif nous aussi, faire valoir nos droits, menacer pour répondre au menace, au risque que cela dégénère?

Souvent je me suis senti marcher sur un fil au Nigeria. Et pour ne pas glisser, chuter de ce dernier, c’est tout l’apprentissage des relations humaines que j’ai du employer, plusieurs fois par jour. Avec patience en permanence, humour lorsque j’en peux, et colère, menace voir agressivité pour faire valoir me droits lorsqu’un inconnu essayait de me les enlever.

Beaucoup de ce que l’Afrique m’a enseigné et m’enseigne chaque jour depuis maintenant 817 jours (…) est ressorti au Nigeria.

Et dans le soleil du pays Yoruba, par 40°C à l’ombre, je retrouve un peu de quiétude, comme pour me dire: le Bénin c’est juste là.

Et voici que pour une fois, électricité oblige, je trouve mon or: une boisson fraîche. Tout le reste est superficiel.

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Dans le soleil du pays Yoruba, par 40°C à l’ombre, je retrouve un peu de quiétude

Et déjà je transpire, simplement d’être en vie par ces températures. Je regarde les femmes tenir les marchés, les hommes qui se baladent avec leurs grands habits colorés. Pas de short, ni de manches courtes. Pas de sueur non plus. Et j’en vois qui mettent des chaussettes… Mais combien de marabout ont ils payé pour ne pas transpirer? Mystère. Un de plus encore.

Petite goutte de sueur perdue au milieu de l’océan Nigeria, aux portes du Sahel. En pays Yoruba, je m’égare encore un peu. Et puis il sera temps de retrouver ma route, de mener Cargo ou il faut, au Togo. Visiter une école. Et plus encore…

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Sourire en pays Yoruba.

 

« Take this water », me dit le jeune homme qui tient la station service d’ou je vous écris.

Sans entendre « merci », le jeune a compris que je le lui dis. Mon visage, mes mains parlent pour moi: je transpire rien que d’écrire.

Mais je suis en vie. Cargo aussi. L’aventure continue. Le Bénin c’est juste là.

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Mais je suis en vie. Cargo aussi. L’aventure continue.

 

Olivier Rochat

Le long de la Ring Road

Km 39’671, Abong, Cameroun.

C’est dans la région du nord-ouest que j’ai passé mes derniers jours au Cameroun.

Une région particulière puisqu’avec sa voisine du sud-ouest ce sont les deux seules régions anglophones du Cameroun, les 8 autres  étant essentiellement francophones.

Mais plus que ça c’est aussi une région montagneuse que j’ai traversé en découvrant notamment la spectaculaire et relativement isolée Ring Road. Une route dont le nom vient de sa forme puisque cette dernière effectue une boucle à l’intérieur de la région du nord-ouest.

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c’est aussi une région montagneuse que j’ai traversé

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