Archives pour la catégorie Etape N°5 : Les Chutes Victoria – Le Cap

Le voyage est découpé en plusieurs étapes. Retrouvez ici tous les articles de la cinquième étape : Les Chutes Victoria – Le Cap

Tout au Sud

Km 31’081, Cap Agulhas, Afrique du Sud.

-Jour 604-

Il y a 20 mois, alors au col du Stelvio, le toit routier d’Italie, je m’écriais: La botte est à mes pieds! Quelques semaines plus tard, rejoignant Istanbul, c’est l’Europe que je laissais derrière moi. Aujourd’hui, me voici au pied de l’Afrique…

Olivier Rochat, le 10 mai 2016

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me voici au pied de l’Afrique

De retour sur l’océan Indien

C’est le long de l’océan indien que j’ai terminé cette descente de l’Afrique (et de l’Afrique du Sud) et notamment le long de la Garden Road, une route réputée pour ces paysages. Malheureusement le mauvais temps m’aura un peu empêché d’en profiter pleinement. De plus, mon visa sud-africain touchant gentiment à sa fin, je n’aurai fait que passer dans cette belle région.

 

Après avoir remis mon vélo à neuf à East London, puis passé une journée de repos à Port Elizabeth, je termine enfin cette traversée, le long de cette fameuse Garden route, un peu fatigué et, malgré l’accueil, avec l’envie de changer d’ambiance…

le 4 mai 2016

« Sourire à peine forcé lorsque cet après midi j’ai passé mon premier panneau m’indiquant mon arrivée prochaine au Cap, tout au sud du continent africain.

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cet après midi j’ai passé mon premier panneau m’indiquant mon arrivée prochaine au Cap

Voici une bonne semaine que j’avance à très petit pas le long de l’océan indien, rejoint alors à East London.

Freiné tantôt par le vent de face constant, dépassant parfois les 50 km/h, tantôt par la pluie fraîche, les ennuis mécaniques, et cet accueil toujours si particulier.

Pourtant, malgré les innombrables invitations, l’Afrique du Sud me monte gentiment à la tête.

Le racisme est constant et la seule idée d’y échapper reste soit de voyager comme un touriste, soit de ne pas y prêter attention.

De blanc à nègre, de noir a blanc, et surtout, de noir à nègre, l’Afrique du Sud a un réel problème avec elle même. Tout ce qui n’est pas touristique est barricadé.

Les quartier de blancs sont probablement autant protégés qu’un quartier militaire, dans les villages de noirs on me regarde un peu comme un demi extraterrestre lorsque j’ai le culot de me présenter dans un bar.

On me demandera de payer une bière. Je dis non. Ensuite on me dira « welcome ». Tout se passera bien si ce n’est que j’en perdrai ma partie de billard, lamentablement. 7 boules a 2.

Au bar justement on trouve souvent… des barreaux. Histoire d’éviter les vols. pareil dans les magasins où on ne prend pas les produits à la main en les amenant a la caisse. On les commandes depuis l’entrée… tout les produits se trouvant derrière des barreaux, comme en cage derrière laquelle déambule le petit pakistanais, lorsqu’il n’est pas indien, qui t’amenera ta boîte de sardine et ton paquet de chips, lorsque ce n’est pas un paquet de biscuit.

Pour faire face aux petits commerçants barricadés, on trouve ces grands « mall », centres commerciaux aussi médiocre qu’inutile où déambule la couche moyenne, soit 90% d’obésité, a peine exagéré, qui font que le pauvre d’aujourd’hui est plus pauvre que celui d’hier. Aujourd’hui il a un pouvoir d’achat, un sac à main en peau de serpent et des envies irréalisable. Hier il avait une âme, des idées et le sourire qui va avec.

A la sortie du parking tu trouveras des « surveillants », illégaux eux aussi, parfois de mèche avec les voleurs de voitures nigerians.

« Le Nigeria est un pays d’enculé! ». Cette phrase combien de fois l’ai-je entendu?

J’attends toujours de rencontrer mon premier sud-africain qui y a foutu les pieds plutôt que les préjugé, moi, au Nigeria…

Avec plus de 18’000 meurtres par an, soit 50 par jour, ceci explique cela. Ma moyenne étant, jour de repos compris, de 51 km par jour il m’est difficile de me représenter qu’à chaque km que je pédale une personne se fait tuer en Afrique du Sud, à l’arme blanche, d’une arme à feu, de manière violente.

Avec plus de 20’000 morts par an sur la route également, il y a un réel problème ici.

Lorsqu’invite généreusement pour un petit déjeuner par un couple de retraité on me répond « are you kidding? » lorsque je leur explique avoir passé quelques nuits chez… des noirs, on me prend pour le dernier des fous. Hé oui j’ai déjà dormi avec des noirs…  Parfois on me prend pour un dégénéré.

« That’s a miracle!!! » ajoutera la très gentille petite dame lorsqu’elle comprend que J’ai traversé 16 pays africain sans me faire flinguer, ni même voler, et que la seule fois que j’ai du me défendre avec les mains c’était… en Europe.

A croire que les negros sont pas intéressé par les cyclos. Ou alors que se sont les barreaux qui attirent les voleurs.

Ou alors les noirs africains sont eux aussi des êtres humains? Mmm…ont me traitra d’arrogance.

Ou alors je suis vraiment un miraculé. Mais après 599 jours de route (!!!), dont 520 en Afrique, j’ai du mal à y croire moi au miracles. Une fois je veux bien mais 520 fois… 

Pourtant l’accueil m’a souvent été royal, plus particulièrement de la part des blancs. Hier j’ai passé ma journée a port Elizabeth invité au petit et normal déjeuner, une superbe balade l’après midi et au dîner le soir également. Enfin apprenant la mésaventure de mon ordi qui a rendu l’âme, une dame me donnera le sien pour presque rien…

Simplement ici j’ai l’impression que vivent plein de gens extraordinaires qui ensemble forment quelques choses d’un peu brutal, vraiment très loin de l’extra- ordinaire.

On ne vit pas ensemble ici. Et tout n’est pas la faute du noir qui a mal géré l’après apartheid.

Le problème, c’est évident, est plus profond.

J’en remercie bien sûr toutes les personnes, nombreuses, qui m’ont donné de leur temps, leur nourriture, leur maison, parfois leur argent, toujours leur conseil. Mais simplement on peut aimer ou ne pas aimer l’Afrique du Sud, pays magnifique au demeurant.

Seulement il m’est clair que le temps passé alors dans d’autres pays africain, de la campagne du Malawi aux montagnes du Rwanda, des moments inoubliables au Soudan au cailloux d’Éthiopie sans oublier le superbe Ouganda et les pistes sableuse du Kenya ou celles de Namibie, et que dire des cols du Lesotho, oui ce tout ça qui est derrière moi, c’est bien ça qui restera lorsque j’atteindrai, tout bientôt, le Cap.

Et c’est ça que j’attendrai, si je dois n’avoir qu’une attente, lorsque je remontrai sur le nord et surtout sur l’Afrique de l’ouest.

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le temps passé alors dans d’autres pays africain restera lorsque j’atteindrai, tout bientôt, le Cap.

Sourire a peine force lorsque cet après midi j’ai passé mon tout premier panneau m’indiquant mon arrivée prochaine au Cap, tout au sud du continent africain.

Sourire quand même…

En entrant dans la province de Western Cape

le 6 mai 2016

« Vent de dos, c’est sous la pluie, le brouillard, que hier je suis rentré dans la province de Western Cape.

Me voici gentiment mais sûrement tout au bout de cette traversée nord-sud en zig-zag du continent africain. Le Cap Agulhas, point le plus au sud du continent marquant la frontière entre les océans indien et atlantique, n’est plus qu’à 360 km de routes.

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c’est sous la pluie, le brouillard, que hier je suis rentré dans la province de Western Cape.

Un détail si l’on considère qu’Alexandrie est maintenant quasiment 25’000 km derrière moi.

L’idée de rejoindre enfin le Cap est plutôt excitante et après plus de 17 mois en Afrique j’en ai le besoin de changer de direction, remonter vers le nord, l’Afrique de l’Ouest.

Hier c’est les petits cols de bord de mers de Grootrivier et Bloukrans qui ont consitué probablement là mes derniers cols avant le Cap alors qu’une nouvelle fois j’aurai été invité, dans une ferme, pour passer la nuit.

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la beauté du lieu et cette route que l’on m’a décrit comme l’une des plus belle d’Afrique

la beauté du lieu et cette route que l’on m’a décrit comme l’une des plus belle d’Afrique

Malgré la beauté du lieu et cette route que l’on m’a décrit comme l’une des plus belle d’Afrique, la Garden Road, je ne m’attarde guère. Le vent cette fois me pousse…

L’accueil est toujours agréabée mais je n’en retire que l’envie de passer mon chemin de ces derniers kilomètres, un peu attiré par la date de fin de mon visa. Il me reste 11 jours alors que la frontière la plus proche est à 1’400 km.

L’idée de revenir en Namibie, une troisième fois, ne me gène guerre, au contraire, aussi je profite comme il se doit de ces derniers kilomètres. Bien aidé par le vent, mes écouteurs et cette Afrique que je laisse derrière moi mais qu’ici n’est que souvenir.

Dans ce pays si particulier qu’est l’Afrique du Sud, à la fois proche du mien, de la culture qu’y ma vu grandir, et pourtant si loin, se termine gentiment un voyage que j’ai entamé il ya une dizaine d’année. Mélange de rêve, de peur et d’évasion. Un voyage que sans savoir pourquoi, je me devais d’accomplir.

Aujourd’hui je suis presque triste que tout cela se termine bientôt.

Mais heureusement heureux de bientôt en entamer un autre de voyage, la remontée vers le Nord.

Et d’ici quelques km seulement changer de destination: on rentre à la maison…

Enfin presque… »

Le dernier jour

On m’avait beaucoup parlé de la Garden Route mais pourtant c’est à la sortie de cette dernière que j’aurai, d’une certaine manière, retrouvé mon chemin.

c'est sur les pistes que je m'élance

c’est sur les pistes que je m’élance

 

En quittant cette route bondée de traffic, la N2, c’est sur les pistes que je m’élance, à travers champs. Une bonne manière de se retrouver, empruntant notamment le dernier bac à traille d’Afrique qui permet de traverser la rivière Breede et d’entrer dans le village de Malgas.

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le dernier bac à traille d’Afrique qui permet de traverser la rivière Breede et d’entrer dans le village de Malgas.

Sur les pistes de la région, très vallonée, je découvre toujours une belle nature mais si souvent entourée de fils barbelé comme dans presque l’entier de mes kms en Afrique du Sud. Heureusement depuis mon entrée dans la province de western cape je découvre des maisons « moins barricadées » et profite un peu d’une région qui m’a l’air moins paranoïaque que le reste de l’Afrique du Sud.

 

Finalement, le 10 mai 2016, je rejoins enfin le Cap Agulhas, au sud, tout au sud, du continent africain:

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tout au sud, du continent africain:

C’est avec 8 mois de « retard » et 14’000 de plus que mes prévisions initiales que j’ai rejoint le Cap Agulhas, le point le plus au sud du continet africain, frontière de deux océans, l’Atlantique et l’Indien.

C’est un bon sentiment, à la fois fort et magnifique,  que d’avoir traversé, une première fois, l’Afrique à vélo. C’était un rêve et il m’est important de remercier tout ceux qui d’une manière ou d’une autre  on contribué à celà, plus particulièrement ceux qui ont été sur ma route et l’ont rendu plus belle ou plus facile. Que ce soit autour d’un repas, avec un lit qui m’a été offert tant de fois ou simplement partager un thé, je ne peux que leur dire merci pour cela, pour avoir rendu mon parcours de Lausanne à l’Afrique du Sud encore plus beau dans les beaux moments, plus doux dans les moments difficiles.

Durant cette traversée africaine, j’ai traversé 25 pays dont 16 en Afrique, pédalé plus de 31’000 km dont plus de 25’000 en Afrique et passé plus de 1’800 heures sur mon vélo mais ce que je garde, aujourd’hui, c’est les gens rencontrés le long de la route.

Et de la motivation, plus que jamais, pour remonter à la maison… par l’autre côté de l’Afrique!

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je rejoins enfin le Cap Agulhas

 

Olivier Rochat 

La Baleine Aigre

Km 30’260, Mgwalana River, Afrique du Sud.

Alors que je me trouvais le long de la côte de l’Océan Indien, entre East London et Port Elizabeth, j’ai écrit ce texte que j’ai appelé « La Baleine Aigre ».

La Baleine Aigre c’est un jeu de maux que j’ai écrit sur un coup de tête, qui est aussi un coup de gueule. Peut-être pour m’évader, à travers l’imagination, la poésie. Certainement pour exister, à travers les mots.

Il est peut-être un peu long mais il résume l’ambiance du moment, alors que je m’approchais petit à petit du Cap de Bonne Espérance.

Il comporte certainement des erreurs, historiques (?), mais retransmet mon émotion. Une émotion qiu ne ment pas car s’il y a bien une chose que j’ai aimée chez les blancs d’Afrique du Sud, encore plus que leur accueil, c’est leur honnêté.

Malheureusement cet honnêteté m’a souvent fait découvrir un racisme ultra-présent en Afrique du Sud, dans toutes les couches de la société.

Ce texte ne vise personne, ni les blancs ni les noirs. Le racisme en Afrique du Sud n’est pas uniquemet l’image naîve souvent transportée en Europe du méchant Blanc contre ce pauvre noir victimisé. Il est aussi celui des noirs contre les blancs et surtout… des noirs contre les noirs.

En Afrique du Sud on compte près de 20’000 meurtres par an, c’est énorme et ça correspond en gros aux nombres de km que je pédale, ainsi j’en viens à cette triste pensée: après chacun de mes km, une personne est tuée de manière violente en Afrique du Sud. Mais la plupart de ces crimes sont ceux des noirs contre d’autres noirs.

Bien sûr l’on peut penser, à juste titre (?), que celà est le résultat de plusieurs siècles d’esclavages et de conditionnement humains, de « classements raciales » et j’en passe. Mais ce n’est pas le but de mon écrit de dire pourquoi ceci ou cela c’est passé comme cela, de faire la morale à des sud-africains qui n’en ont pas besoin, et surtout pas venant d’une Europe en perdition vu d’Afrique. Mon expérience ne me le permettrait pas, je ne suis ni né ni ai grandit en Afrique du Sud.

Trop souvent j’ai entendu dire, de la part des blancs, que les noirs sont des sauvages, pas éduqués etc… je leur souhaite de voyager un peu, histoire de constater que les pays voisins sont bien mieux éduqué que le leur, et puis de remarquer que dans notre belle Europe blanche il y a aussi de gros problèmes et que tous ne sont pas dû aux négros ainsi surnommé.

Des noirs non-eduqués il y en a. Les « Farenji » Ethiopiens et « Mzungu » d’Afrique australe, mots raciste en soi, destiné à dénoter le blanc et qui signifie « homme perdu » en langues locales, en sont la première démonstration.

Certes.

Je vois ça comme un manque d’éducation plus que du racisme, le temps que j’ai passé par la suite avec ces mêmes personnes qui me nommaient ainsi, en sont la raison qui me pousse à le penser.

Simplement pour moi, à ce stade de mon voyage, le pays le moins éduqué, le plus sauvages que j’aie vu, c’est bien l’Afrique du Sud.

Peut-être me trompais-je…

Ce soir là j’étais invité par des blancs après une journée difficile et venteuse, terminée par une pluie glaciale.

« ma maison est la tienne », c’est comme ça qu’on m’accueillait. Un bain était déjà prêt. Puis des disours racistes vinrent et revirent comme je n’en ai que trop entendu durant ces 10 semaines ici.

Simplement ce soir, au lieu de dire « oui-oui » ou « ah bon » puis de me contenter d’une photos tous ensemble et le sourire bien pensant, j’ai écrit ce texte et finalement, après ne savoir trop qu’en faire, j’ai décidé de le publier, tel quel ou presque. A peine arrondis en fin de phrase et accusations.

Il n’attaque personne et n’enlève rien à l’accueil chaleureux que j’ai reçu, à la beauté du pays ni aux bons souvenirs du pays.

Il s’appelle donc « la Baleine Aigre » mais il n’a pas de titre. Tu peux lire par ça

Là-bas, les nègres…

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La Baleine Aigre

-La-bas, les nègres-

C’est sur le dos d’une baleine, baleine à bosse, que hier j’en ai rejoint l’Antarctique. Longue traversée de l’océan, Indien de son nom, au bout de laquelle j’ai croisé des pingouins, avant surprise de partager une morse* avec des phoques.

Morceau de Terre isolé, l’Antarctique.

Une journée en Antarctique. J’y aurai vu notamment de la glace et de la neige couleur crème, puis enfin les américains venu amener la Démocratie. Il faisait frais. On parlait de pétrole… Moi je voyais des pingouins. Une guerre au milieu de rien. Une guerre pour la Démocratie.

God Bless America. Mon cul aussi.

Puis j’y ai vu Dieu amour. Humble et malheureux, malheureux de par l’arrogance de ses fils, il m’a voué s’être trompé. L’Humain est laid. « Il ne me ressemble pas! » continua-t’il humblement. Et c’est d’un rire lent qu’il a terminé. D’une humeur drôle, humour au pôle.

Enfin j’ai passé ma nuit sur le point du Pôle sud mais ce matin pas de baleine à l’horizon, le retour fut plus rapide. Il me suffit alors, les pieds sur terre, de rouvrir les yeux.

Non, non, je ne ment pas. Jamais.                                                         Seulement ceux qui ne me croiront pas seront prié, devrais-je dire obligé, de se contenter de la réalité. Toujours.

J’ai rouvert les yeux, disais-je, les pieds dans le sable et le regard à l’horizon. Horizon Océan, Indien de son nom.

Ah si j’en avais des yeux perçants j’y verrai l’Antarctique! Malheureusement trop Humain, il ne me reste que tête pour un instant l’évasion, fuir l’hOMME.

Imagination…

Enfin je me suis décidé, me contenter de la réalité. Du moins de la mienne. Celle que je vis que je vois en Afrique du Sud qui me semble n’être qu’un vaste recommencement. Recommencent de mers, de montagnes et de beaux paysages. Recomment de content puis de déception. Au final se contenter. Son chemin passer. Laisser filer.

Recommencement d’accueil chaleureux, « ma maison est la tienne », et de déceptions criantes, celles d’un racisme moyen-ageu -à faire passer l’UDC pour un parti gauchiste- comme je n’en avais jusqu’alors jamais rencontré où le noir est un nègre et ce dernier un animal. A mi-chemin entre le gibier que l’on chasse, le charognard que l’on élimine et le bétail que l’on exploite.

Mmmmh… j’exagère un peu. Mais je n’invente rien. Ce ne sont pas mes mots.

De l’autre côté, le regard du monde. Le regard du monde sur cette Afrique particulière qui a probablement perdu son identité il y a quelques siècles déjà. Parfois dans le plus reculé des villages on te parle de Jésus…

C’est beau mais l’Afrique dans tout ça?

Et donc le regard du monde…Ce regard dicté par les réseaux… enfin la dictature de nos résesaux sociaux, le Dieu argent, le besoin de tout avoir, la prétention de tout savoir. Seulement la peur comme principal avoir.

La liberté de l’individu, réussite d’une société, la mienne, dont l’une des causes de mortalité d’avant vieillesse les plus élevées… c’est le suicide.

Probablement que de cette misère en ressort le besoin de sauver le tier monde, aider celui qui n’en a pas besoin car il est noir afin de se cacher de sa propre misère.

Moi pourtant  j’aperçois souvent ce noir victimisé et me dit qu’il cessera d’être une victime le jour où il cessera de se comporter comme tel. Et ce malgré le fait qu’il vaudra, aux yeux de la société de masse, toujours moins que le blanc.

En Afrique c’est vrai on souffre, comme partout, mais différemment. C’est plus profond, encré dans les gênes et écrits dans les livres. Mais ridiculisé par les films. God Bless America, encore une fois. Et visiblement cette souffrance n’est pas que la faute du soleil qui y est brûlant. Une souffrance respirée par chaque africain.

A la fin c’est toujours le blanc qui gagne. Et le noir que l’on victime. Et ce quel qu’en soit l’histoire, le vrai tueur ou la vraie victime.

Mais parfois pourtant j’en ai l’impression que tuer un blanc, l’être supérieur par définition, est un crime, mais tuer son cousin nègre est à peine gênant. Défense ultime. Le premier aura un nom. Le deuxième sera un chiffre. Ainsi parleront les médias, prophètes au capitalisme. Parfois, maintenant en fait, j’ai l’impression d’avoir raison.

Et j’aimerai tellement, oh oui, que ceci ne soit qu’arrogance et mauvais jugement.

Le Blanc qu’il soit bon ou méchant, par définition, n’aime pas trop que l’on ne pense et n’agisse pas comme lui. Mais il à l’air, aujourd’hui, de s’étonner des représailles. Il voyage à sa guise dans un monde qu’il barricade. Puis il s’étonne et s’indigne que le nègre qu’il exploite, qu’il bombarde ou auquel il vend ses restes, veuille venir chez lui. Enfin il crie au scandale lorsque ce même nègre le fait illégalement, étonnament surpris qu’on essaie de franchir les barricades qu’il a créé au fil des siècles et des génocides. Puis le pauvre passant, à la fois victime du capitalisme qui le tue lui et acteur de ce même capitalisme qui les tues eux, se contente de fermer les yeux, au mieux d’un  » ce n’est pas moi », rassuré au milieu de cette masse qui l’englouti. Pourtant responsable de par son inaction.

Il n’y a pas d’illégalité sans lois. Il n’y a pas de pauvre sans richesse. Il n’y a pas de futur sans présent, ni de lendemain sans passé. Mais il y a de l’amour sans haine, seulement pour se donner une chance déjà faut-il en faire le choix.

Il me serait bien plus facile aujourd’hui de me contenter d’un de ces nombreux selfies souriant où, bien qu’en « Afrique », vous ne verriez que des blancs, de beaux sourire et presque des photos de famille. Mais beaucoup trop d’hypocrisie. Si mes habits son blancs, sans tâche? La femme de ménage est nègre. Le jardinier aussi. Le criminel aussi. Le noir travaille pour le blanc ou pour le noir. Mais un blanc ne travaillera jamais pour un noir.

Oui il me serait bien plus facile de me contenter d’un selfie qui ne m’apporterai que plus de like sans même prendre le risque de me tromper. Rassuré par mon propre aveuglement. Contenté par si peu, presque de la médiocrité. Mais quel que soit ma neutralité c’est toujours les artistes que l’on tait en premier dans un régime totalitaire et qu’à défaut de dictature, le racisme totalise en haine l’esprit de celui qui en souffre au point que l’amour, qu’il soit religion ou bien réelle, n’est qu’illusion. Et qu’écrire est déjà une forme d’art et je dirais même qu’il prend parfois la forme d' »art ultime » face à la dictature de nos réseaux sociaux.

Réseaux pensant mais pas librement.

Encore faut il être lu… Je prétend que tu sais lire. Encore faut-il que tu comprennes…

-Ce sont les moutons qui donnent le pouvoir au berger-

« Mais le mouton a une excuse, il est né comme ça. Pas toi, toi tu en as fait le choix. »

Oui j’écris quand même, j’écris mon km pour l’artiriser car j’emmerde la robotique de nos esprits et de nos vies, qu’elle soit technologique ou mentale.

La faiblesse de nos évasions aussi je l’emmerde et Je m’exprime car s’en devient un devoir face au totalisme haineux du rascime, quel que soit sa couleur de peau, ses (dé)raisons. Ses motivations. Ainsi je m’évite de tomber dans le renfermement, un jugement inapproprié au vu de mon vécu de petits Suisse bien nourri et parce qu’après 19 mois de solitude et d’apprentissage de moi même j’ai trop de sourire aux lèvres pour que les simples mots d’un racisme entendu trop souvent ces derniers temps transforme les miens en autres chose qu’un échappatoire.

Simplement voilà aujourd’hui j’en ai perdu mon énergie positive au point de la garder uniquement pour mon prochain km, d’en devenir égoïste au point de ne faire des efforts que par intérêt dans cet Afrique du Sud qui à l’art du mal à l’aise et pleure sans cesse son époque dorée: l’apartheid.

« Mais putain les gars! » devrais-je dire…

Époque dorée, paraît-il, ou même boycottée par le monde elle en restait un pays puissant, autonomes et sûr. A 1000 lieues de la criminalité d’aujourd’hui. Un pays propre aux routes sans trous ni bosses où l’on pouvait se rendre au magasin avec la permission d’y entrer sans avoir besoin de commander sa bouffe depuis l’extérieur car tout est barricadé et qu’aujourd’hui même les bars ont des barreaux au dessus du comptoir dès qu’ils ne sont pas touristiques.

Ce qui est contrôlé par les noirs n’est pas touristique, il faut que tu comprennes.

Époque où les « animaux » ne votaient pas, où le Dieu Amour tant aimé avait une couleur de peau, « couleur neige », et qu’il autorisait ses fils a traités ses frères, « couleur négre », comme des animaux. Époque qu’Oh bonheur je n’ai pas connue mais qu’on me raconte sans cesse.

L’histoire de ce grand et beau pays que fut l’Afrique du Sud. Un pays si riches et puissant que la monnaie était 2X plus forte que le dollars US et qu’aujourd’hui, après 20 ans d’un gouvernement noir, elle en vaut à peine le quinzième OH scandale!

Pays au demeurant construit sur le sang des peuples, la haine à travers la violence et le racisme et auquel il aura fallu 340 ans pour que l’animal nègre aie des droits humains, un parti politique et que 20 ans plus tard ce même blanc,de toute son éternel splendeur, semble surpris qu’aujourd’hui il s’en prenne plein la gueule et que l’animal qu’il a créé se comporte comme tel.

Une histoire dont je ne veux je ne peux plus entendre parler tellement qu’elle est laide.

Oui Dieu amour se repose en Antarctique. C’est le seul continent ou aucun homme y es né. Le seul aussi qui peuple l’entier de mon imagination. Là bas j’y suis le roi, Dieu amour est mon ami. Comprends par là ce que tu pourras…

L’Afrique du Sud quant à elle me semble n’être qu’un éternel recommencement. Recommencement de mers, de montagnes et de beaux paysages. Recomment de content puis de déception. Au final se contenter. Son chemin passer. Laisser filer.

Continuer sur le Cap de Bonne Espérance, histoire d’y croire. Filer comme sur la route à la manière dont les baleines traversent les océans. Fermer les yeux sur ce rascime présent, humanité, qui ravive en moi la haine d’autrefois.

Un regard à gauche. C’est l’Antarctique que j’apperçois à travers mon imagination. Cette dernière fait de moi le plus beau des rois.

Assumer mes mots. Me contenter encore quelques jours d’ici. Des centres commerciaux, capitalisme oblige, où la société moyenne-pauvre tombe de jour en jour un peu plus dans l’obesité, l’égoïsme, l’obéissance médiatique et toutes ces « richesses » offertes qui font que le pauvre d’aujourd’hui est plus pauvre qu’hier. Hier esclave par la force, qujourd’hui esclave par le choix. Il en a même perdu son identité.

Me contenter des cartes postales et faire semblant d’ignorer le rascisme qui les entoure. Garder lâchement mes larmes pour maman ou demoiselle lorsqu’un township se dresse en face moi. Ne pas y prêter attention. Laisser ces nègres s’entretuer car je n’ai pour eux de solutions.

Demander pardon à ces mêmes nègres de les nommer ainsi. J’espère qu’ils comprendront. Mais il n’y a qu’honnête que l’on aime vraiment. Et qu’à force je les préfères aux blancs.

L’amour est juste à accepter. Pas à comprendre.

Finalement me contenter de tout ce que l’on m’a offert ici. Car ce tout n’est pas le fruit de mon imagination et si ce soir je dors dans un lit, hier et avant-hier aussi. Oui il n’y a qu’en Afrique du Sud que j’ai eu si souvent le plaisir d’un lit, un petit-dejeuner goûteux, un souper nourrissant, une bière gratuite et parfois plus encore. Quant au racisme il n’est pas pardonnable mais ce n’est pas à moi de dire s’il est compréhensible. Aussi ici j’en oublierai volontier certains. D’autre resteront des amis.

Ainsi va la vie…

Un dernier mot pour ma belle, celle qui peuplera ma nuit de la même manière qu’hier encore elle peuplait mon lit. « Je t’aime! »

Demain,on verra bien.

Le soleil s’incline en silence                                                                 Il me dit que tu manqueras                                                             Moi je sais qu’à l’autre bout du monde                                               Il doit s’incliner devant toi

Le soleil s’incline en silence                                                                 Il me dit que tu manque à moi                                                        Moi je sais qu’à l’autre bout du monde                                           Oui qu’il s’incline devant toi

Allez je saute j’en peux plus                                                               Et que les goélands m’emmènent                                                      Où les poètes sont les dieux                                                            Où les adieux sont les je t’aime

Voir un peu les villes d’en haut                                                 Comment ça brille un peu la Terre                                                   Me dire que toi là où tu es                                                                 Tu es une de ces lumières…

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Km 30’000

Km 30’010, Tsomo, Afrique du Sud.

C’est dans la province du Cap-Oriental, un bon millier de km au nord du cap Agulhas, point le plus au sud du continent africain, que j’ai atteint, ce matin 25 avril 2016 mon 30’000 ème km de route.

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ce matin, mon 30’000 ème km de route.

Depuis hier et un réveil givré l’ambiance à bien changé puisque cette apres-midi il fait un bon 30 degré auquel, visiblement, je ne suis plus habitué.

Habitué a la chaleur il faudra pourtant que je le redevienne pour le chemin du retour…

Mais avant cela, il me reste quelques centaines de kilomètres jusqu-au Cap et quelques découvertes encore.

D’ici la il me reste a remercier chacun de mes parrains, grâce a qui ces 30’000 km ont rapporte plus de 18’000 francs suisse, centime apres centime, km apres km.

Cet argent est entièrement reverse a notre association partenaire Togotochildren (http://www.togotochildren.ch/) dont les fonds sont utilise pour faciliter l’acces a l’education des enfants venant de milieux défavorisés du Togo.

Un grand merci a chacun de mes parrains pour la confiance en ce projet. Il m’est totalement impossible de prouver que ceci ou cela a ete pedale, un GPS ne changerait rien.

Je tiens a garder le maximum de simplicite dans mon voyage et ne compte pas m’entourer de plus de technologies inutiles qui n’ameneraient rien de plus.

Un compteur, un appareil photo, un téléphone portable et un ordinateur, c’est largement suffisant.

Et de loin.

Pour cela je vous remercie tous pour votre confiance.

De bonnes nouvelles me sont recemment parvenue du Togo et de Suisse. Les fonds necessaire au projet que nous parrainons, un centre
de construction d-un centre de la petite enfance dans le village de Tonoukouti ont été atteint, ainsi la construction débutera sous peu.

L’aventure de Bike for Africa ne s’arrête pas pour autant, le parrainage continue, d’autres projet sont en vues et vous en serez plus des que les choses se seront éclaircies.

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le parrainage continue, d’autres projet sont en vues et vous en serez plus des que les choses se seront éclaircies.

Merci aux 57 parrains de Bike for Africa qui permettent actuellement de récolter près de 65 centimes à chacun de mes kms.

Ainsi mes 68 km pedalés aujourd’hui ont rapporté plus de 40 francs suisse alors que chaque 1000 kilomètre 645 CHF sont recolté, centime après centime, km après km.

Merci a tous

Si vous souhaitez vous aussi me parrainer, sur l’ensemble du voyage, sur étape ou sur le chemin du retour, veuillez cliquer ici.

 

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Ville de Tsomo, province du Cap orientale, Afrique du Sud.

Olivier Rochat

Givré!

Km 29’890, Elliot, Afrique du Sud.

Après la belle et difficile traversée du Lesotho, c’est dans la province du Cap-Oriental que j’ai fait mon retour en Afrique du Sud.

En entrant au Lesotho je me souvient avoir été un peu fatigué, malgré l’accueil, de l’Afrique du Sud. La forte criminalité du pays ainsi que sa lourde histoire font que les rapports blancs-noirs sont très particulier. Le rascisme, disons le, est très visible dans toutes les couches de  la société. Cependant après mes derniers pas au Lesotho j’ai découvert une Afrique du Sud plus paisible en me dirigeant vers l’océan Indien.

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Les derniers pas au Lesotho

Je pédalais pénibelement, à la fois contemplant les paysages du Lesotho et fatigué par la mendicité constante. Ma selle cassée et raffistolée, mes chaussures trouées et avec une humeur de…  mmmh, Je ne vais pas dire le mot. 

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Ma selle cassee

 

La route était très mauvaise et la pluie sur le point d’arriver, la frontière n’était plus qu’à 5 km, sans option d’aller nulle part ailleurs depuis cette route.

C’est alors qu’un homme, travaillant sur le bord de la route, me demanda, cassant ma solitude et mauvaise humeur: « où allez-vous? »

Vu que cette route ne menait nulle part d’autre qu’en Afrique du Sud, il m’était clair que c’est vers l’Afrique du Sud que je me dirigeais. Je lui réponds enervé: « A Londres, je vais à Londres! ». Sans la moindre envie de rire.

C’est alors qu’à ma surprise, ne comprenant pas ma moquerie, l’homme répondit: « Oh sérieusement? »

Je terminais sérieusement: « Non je plaisantais! » et l’homme se mit à rire et rire encore avant de me souhaiter bonne chance

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Et grâce à cet homme, j’ai pu quitter le Lesotho avec un grand sourire au visage, profitant des paysages dans le même temps.

Aussi, après 943 kms comprenant 28 cols et des dizaines de collines, il est temps de dire au revoir au Lesotho.

L’un des plus beaux pays que j’aie pu traverser, le plus lent également puisqu’il m’a fallu plus de 71 heures de route pour traverser ces montagnes, mais le plus rapide d’une certaine manière car c’est là que j’y ai atteint ma vitesse maximale de ce voyage, soit 74.2 km/h.

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ma vitesse maximale de ce voyage, soit 74.2 km/h.

 

Le gel côté sud-africain

Le 24 avril 2016

Il a fait froid la nuit dernière, très froid même puisque j’aurai eu droit à un réveil glacial. Pourtant impossible hier soir de m’imaginer que je me réveillerai avec une bonne couche de gel sur ma tente comme tout autour de moi.

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Il a fait froid la nuit dernière

C’est donc avec un thé, bien chaud, que j’aurai commencé mon réveil avant de me recoucher, m’englober dans ce sac de couchage salvateur en attendant que le soleil veuille bien surgir des montagnes qui ont créé toute cette froidure, peu avant 8 heures du matin.

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En attendant que le soleil veuille bien sortir des montagnes

Mais malgré ce réveil pénible, un peu paresseux, une fois n’est pas coutume, le reste, hier, ce matin, ne le fut pas.
Depuis 4 jours que je suis rentré en Afrique du Sud pour la troisième fois, c’est un pays plaisant que je (re)découvre.

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Distances entre les quelques petites villes mais pas trop,

Distances entre les quelques petites villes mais pas trop, cols pour offrir des vues mais pas trop raide non plus, montagnes changeantes, ambiance calme, traffique faible, vent de dos… tout semble être réunis pour une arrivée sereine sur les bords de l’océan indien, le seul hic restant ces interminables grillages qui longent l’entier des routes sur lesquelles je pédale et grâce auxquels ils est très difficle, malgré la solitude du lieu, de trouver un endroit sûr et invible de la route pour planter sa tente.

Hier soir c’est donc en m’enfilant dans un champ pentu et reservé aux moutons que j’ai pu planter ma tente à l’abri des regards, tout en dormant, il est vrai, sur la propriété de quelqu’un.

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cols pour offrir des vues mais pas trop raide non plus,

 

On repart avec du neuf

Le jour d’avant c’est à Lady Grey que j’aurai pu passer un jour de repos. Lady Gray?C’est une petite ville paisible au sud du Lesotho, située dans la province sud-africaine du cap oriental. Ville peu connue, tranquille et charmante et c’est là que vis Grant, cyclo dans l’âme lui aussi, qui m’a hébergé deux nuits, ô bonheur.

Bonheur total car Grant propose également chez lui le seul magasin reservé aux cyclotouriste de toute l’Afrique.

Le site internet de Grant: CycleTouring

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Grant propose également chez lui le seul magasin reservé aux cyclotouriste de toute l’Afrique.

 

Après avoir pédalé 23’000 km avec mes Schwalbe marathon Mondial, c’est  donc avec de nouveaux pneus que je repars. Les touts meilleurs à mon avis, ainsi je suis tranquille pour les 20’000 prochains kms à ce niveau là.

Un « Peut-être bien qu’ils verront l’Europe. » me traverse l’esprit.  L’idée me fait sourire mais ce qui est (presque) sûr, c’est qu’ils verront le Cap…

Après cette pause renouvellement à Lady Grey vint Barkly East 70 km plus loin, une autre petite ville paisible, et maintenant Elliot à 65 km plus au sud. Entre deux? Rien, pas un village d’où ces espaces agréable amenant tranquillité sans pour autant obliger à d’important transport d’eau et de nourritures.

Malgré le mauvais temps qui s’en vient, repart et revient. L’hiver approche…

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Malgré le mauvais temps qui s’en vient, repart et reviens

Ce matin, le col de Barkly, mon dernier passage à plus de 2’000 mètres, m’a lui aussi offert de belles vues sur toute la plaine que je m’apprête à

traverser avant de grimper le prochain col, le col de Satan (« Satansnek en Afrikaan et dieu seul sait ce qui m’y attend) et, enfin, descendre sur l’océan indien.

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De belles vues en m’approchant de l’océan Indien

 

Dans un calme certain je continue donc, à la fois ravi par cette nouvelle Afrique du Sud que je découvre là où, pour une fois, tout ne ressemble pas à des prisons. Les maisons habitées par les blancs n’ont plus ces importantes dispositifs de sécurité, les magasins aussi, les maisons des noirs ressemblent enfin à des maisons et il est plus facile de passer du temps avec les gens sans t’entendre dire que pédaler ici c’est risquer sa viela dernière histoire en date, celle des 5 policiers qui se sont fait abattre sans raison et j’en passe. Non on te souhaite juste « bonne route » ou « profite bien! », sans en rajouter.

Certainement parce qu’il y a rien à rajouter, juste bien rouler… et profiter.

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il y a rien à rajouter, juste bien rouler… et profiter.

Olivier Rochat

 

J’ai Bon Espoir

Km 31’441, Cap de Bonne Espérance, Afrique du Sud.

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Km 31’441, Cap de Bonne Espérance

C’est en accompagné de Gautier et de Peter, originaire respectivement de France et du Danemark, que j’ai atteint dimanche 15 mai 2016 le Cap de Bonne Espérance.

Quelques jours auparavant c’est au cap d’Agulhas, point le plus au sud du continent africain, que je posais mes roues. Après 20 mois de route il est grand temps de reprendre mon chemin vers le nord, l’Afrique centrale et l’Afrique de l’ouest.

Malheureusement mon visa sud-africain arrivant à écheance aujourd’hui même et c’est donc en bus que je m’apprête à quitter l’Afrique du Sud, 25ème pays de ce voyage, 16ème sur le continent africain.

Cela fait bientôt un mois que je n’ai plus remis ce blog à jour et, coincé par le temps, cela va durer un peu. Il me faut maintenant rejoindre la frontière namibienne en bus, et dès là-bas, reprendre ma route sur la selle en direction de Windhoek, capitale namibienne, où j’ai l’espoir d’obtenir un ou plusieurs visa pour l’Afrique de l’ouest. Visa qui sera déterminant pour la suite de mon voyage.

En effet j’ai donc décidé de remonter toute l’Afrique à vélo, et non pas voler directement de l’Afrique australe jusqu’au Togo comme initialement prévu. Ce voyage sera donc prolongé de plusieurs mois et milliers de km. Bien que l’idée principale reste celle de me donner le temps, ainsi c’est quelques milliers de km pour une dizaine de mois que j’espère m’ajouter.

Les visas de l’Angola ainsi que de la République du Congo sont actuellement très difficile à obtenir aussi je me réserve plusieurs possibilités pour l’après Namibie, soit trois itinéraires principalement:

1. L’Angola à vélo.

Après m’être renseigné plus précisemment sur ce que serai une traversée de ce pays, j’y ai reçu plusieurs réponses positives de la part des cyclos qui y sont allés. La région est actuellement stable à l’exception du petit Cabinda, enclave pétrolière dans le territoire angolais.

Le problème: l’obtention du visa.

2. La république Démocratique du Congo.

Remonter la Zambie à vélo puis de Lusaka continuer sur Lumbumbashi et Kinshasa pour rejoindre Brazzaville et la République du Congo.

La République Démocratique du Congo n’est certainement pas le pays le plus sûr à traverser. Loin de là. La guerre ravage cet énorme pays d’Afrique centrale, le 2ème d’Afrique par sa superficie, depuis des années et la richesse minière de ses sols en est la principale cause.

Cependant le sud et l’ouest du pays est plus épargné, ainsi la voie Lubumbashi-Kinshasa est régulièrement empruntée par des voyageurs. L’état des routes est très mauvais et le Congo n’est de loin pas épargné par les maladies tropicales mais la saison à laquelle je pourrai le traverser (juin-août), me laisserai une chance de l’apprécier puisque s’en sera la saison sèche.

Le problème: l’obtention du visa reste là aussi le grand problème. A ma connaissance il m’est presque impossible d’obtenir le visa hors de mon pays d’origine.

3.L’avion

Dans le cas où les deux itinéraires précédent ne fonctionnerai pas, c’est l’avion que j’emprunterai pour relier Windhoek à Brazzaville, dans le Congo voisin.

C’est l’hypothèse la plus probable à ce jour, mais celle qui me motive le moins.

le problème: les deux autres possibilités. C’est une solution de secours.

 

Avant donc de me fixer sur le retour au pays, je me dirige gentiment sur la gare routière de la ville du Cap et donc bientôt de la Namibie, puis après une nouvelle traversée du Namib, par le sud cette fois-ci, de Windhoek où je profiterai d’une pause de plusieurs jours, voir semaine de repos et préparation administrative.

Photos et articles seront mis à jour, du gel dans les montagnes du Drakensberg à l’arrivée spectaculaire du Cap, du rascisme haineux si visible en Afrique du Sud aux belles rencontres qui suivirent, la Péninsule du Cap comme bouquet final ou encore le passage du 30’000ème km ainsi qu’un peu de statistiques… il y aura de quoi faire.

En photos, récits et poésie.

D’ici là je te souhaite un bon de mai, fais ce qu’il te plaît et bizoux du Cap!

Tchô!

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Bisous du Cap

Olivier Rochat