Archives pour la catégorie Etape N°5 : Les Chutes Victoria – Le Cap

Le voyage est découpé en plusieurs étapes. Retrouvez ici tous les articles de la cinquième étape : Les Chutes Victoria – Le Cap

Kalahari: de jour mais d’ennui

 

 

Km 26’400, Sekoma, Botswana.

« Bientôt, déjà, le Kalahari sera derrière moi. Il fera partie d’un passé que je me crée à mesure que j’avance dans une Afrique où je n’ai ni passé ni futur. Je ne fais que passer »

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Un passé que je me crée à mesure que j’avance dans une Afrique où je n’ai ni passé ni futur. Je ne fais que passer

Le 27 janvier 2016, je rejoins WIndhoek après la longue traversée du Namib aux hauts plateaux depuis Walvis Bay. Mais alors que je venais à Windhoek avec une seule idée: réparer mon appareil photo et continuer ma route rapidement, je serai parti quelques 9 jours et 10 nuits plas tard et cela tandis que mon apparareil n’ai pas été réparé et, dans les faits, envoyé à Johannesbourg.

En fait j’ai rencontré du monde, ce qui change pas mal des derniers kilomètres désertiques. Le dernier cycliste que j’avais rencontré c’était au Malawi au mois… d’août. Mais alors que je venais d’apprendre que mon appareil photo n’était pas réparable c’est  Thomas, du Danemark, qui arrivais. Deux jours plus tard, après avoir partagé bon nombres d’histoires c’est Javier « Colorado » Soriano, lui aussi en plein tour du monde, qui arrivait. Me voilà maintenant avec un danois et un espagnol autour de moi,en bonne compagnie. Finalement c’est Martin, du Danemark lui aussi, qui venait passé ses vacances sur les routes de Namibie, qui rejoignit l’équipe et au bout de 9 jours je reprenais enfin la route après avoir attenteint le total inédit de 4 jours sur la route pour les 3 derniers mois!

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De belles rencontres a Windhoek

Tous les trois ayant découvert le monde de manières plus poussées que moi, je me sentais un peu comme un bébé entre eux. Mais pourtant l’un des seules endroits qu’ils n’avaient tous les trois encore jamais découverts était l’un des seuls que j’avais découverts moi-même et découvre toujours en ce jour: l’Afrique! Moi aussi j’avais donc quelques histoires a raconter.

Mais finalement le temps de reprendre la route est venu. Je repars.

Mais je n’ai pas pédalé 5 km que je croise un autre cycliste. Un ukrainien. 4 mois sur la route et l’Afrique déjà derrière lui. 150 km par jour. Impressionnant. J’ai moi-même débuté en Namibie le 29 septembre 2015 alors qu’il n’a quitté l’Ukraine que deux semaines plus tard… Le même transport mais pas le même chemin…

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Le temps de reprendre la route est venu

Adieu Namibie

« La Namibie se termine. Un gros, un beau morceau derrière moi. Le pays dans lequel j’ai le plus pédalé avec 3’242 km de routes. Me voici maintenant à la frontière avec le Botswana. Chaud. Ennuyant. Kalahari ça rime avec ennui.

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Adieu Namibie

Pourtant les alentours de Windhoek étaient plutôt plaisant . verdoyant et montagneux. C’est même sous la pluie que j’ai terminé mon premier jour de retour sur la route. Entre deux orages la savane était bien belle. La nuit tendrement boueuse et entouré… de vaches.

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Les alentours de Windhoek sont plaisant, verdoyant et montagneux

Mais hier s’est fait plus ennuyant. A peine quelques babouins, phacochère ou tortue écrasée pour changer d’une route longiligne et inchangeante contrairement au vent qui semble venir de là où je vais.

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Au pays des phacocheres

Aujourd’hui rien de mieux…si ce n’est une crevaison à la frontière. La première depuis le Zimbabwe, 4000 km derrière moi. Si j’ai fini de pousser dans le sable, et semble til pour un moment, j’ai pas fini de rouler droit. Un seul virage pour les 800 prochains km. 5 ou 6 points de ravitaillement.
En quittant la Namibie je quitte le deuxième pays le moins dense au monde (après la Mongolie). En entrant au Botswana j’entre dans le…3eme moins dense au monde . C’est bien les espaces sont là. Pour les étoiles, les girafes et les dunes ont repassera. En Namibie on reviendra.
Me voici au Botswana. Sur la « Trans-Kalahari ». Peut être la route la moins excitante de mon voyage. Rien à signaler. Des champs, des buissons, des vaches…Heureusement il doit faire « à peine » plus de 35ºC cet après midi. On va brancher les écouteurs et se laisser rouler, rouler, rouler…. ben oui c’est tout droit. « 

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Kang c’est le prochain village sur ma route en direction de l’Afrique du sud.

Très vite je rejoins Tsootsha, 90 km après la frontière. Et très vite l’ambiance est donnée: Kang 280 km. Kang c’est  le prochain village sur ma route en direction de l’Afrique du sud. C’est donc dans une ambiance solitaire que je pédale mon 20’000ème km sur sol africain.

Les kms ont passé, défilé. Voici que vient le 20’000 eme sur le continent africain. Peut être bien le plus ennuyant de tous, celui du Kalahari. Sans collines mais cent camions. En rejoignant Tsootsha j’ai eu droit à un après midi à l’ombre dans ce qui semble être le seul restaurant à la ronde. C’est le moins qu’on puisse dire car mon prochain ravitaillement est situé 285 km après Tsootsha…

Riz et boeuf au menu, bière fraîche pour la sieste… on fête comme on peut. Rien à signaler sur les routes du Botswana.

Pour la folie on repassera

De jour et d’ennui… le Kalahari

De jour mais d’ennui, je traverse le Botswana. Me voici à mi chemin de cette traversée du Kalahari, plate, chaude et comment dire… repetitive? Oui, repetitive c’est cela.

Les jours se ressemblent passablement et les distances aussi, bien qu’elles semblent diminuer à force que je m’approche de l’Afrique du Sud.

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De jour mais d’ennui, je traverse le Botswana.

Ainsi ce matin en m’arretant a Sekoma histoire de m’abreuver -et me desabler- je termine 155 kms en solitaire. Certes il y avait 3 petits villages isolés même pas cartographier, mais bon…

Pourtant bien loin des 285 km qui sépare Tsootsha de Kang, à l’ouest du Namib. 285 sans rien de rien d’autres que des buissons, quelques arbres ainsi que vaches, chèvres et papillons dont certains finissent sous -ou sur- un de ces nombreux camions qui traversent le Botswana en direction de la Namibie et parfois continue au nord jusqu’en Angola, voire même plus haut, le Congo.

Certains d’entre eux s’arrêtent en me voyant et j’ai droit à une bouteille d’eau fraîche, voir littéralement congelée (!), parfois un coca ou autre soda. Souvent c’est là pour ainsi dire mes seules discussions de la journée.

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Pafrois j’ai droit a une bouteille d’eau fraiche, voire litteralement congelee

Discussion de voyageur comme hier avec ce camionneur sud africain qui revenait de Brazzaville en direction de Johannesbourg. Ancien avocat devenu camionneur indépendant car « le bureau c’est ennuyant », j’ai eu droit moi aussi à de beaux récits. La traversée de l’Angola, « pays le plus chère du monde », « 14 jours sur des routes pourries » etc… au final les rencontres sont rares mais souriantes. Sur la selle ou sur un siège, la solitude est plus qu’une coutume une réalité au Botswana.

 

Bivouaquer dans ces conditions n’en est que plus facile, encore plus facile qu’en Namibie où parfois les interminables grillages ou barbelés qui longeaient les routes m’empêchaient de m’enfiler quelque part, derrière un buisson, un arbre, à l’abri des regards.

 

Cependant les bords de routes bien que verdoyant en cette saison n’en reste pas moins sableux. Impossible de s’égarer, du moins de pédaler, hors de cette route bien goudronnée qui me mène droit sur Pretoria. Les quelques sentiers qui s’en vont ici et là n’en reste même pas en rêve. Peut être cauchemar… le sable est bien trop profond.

Mais le Kalahari vit l’été. Et l’été amène la pluie par ici. Ainsi les après midi sont chargés d’électricité et dans cette énorme plaine qu’est le Kalahari les orages sont visible loin, très loin à la ronde. Pédalant sous un soleil de plomb j’ai parfois en vue 4 ou 5 orages de toutes tailles qui m’entourent. Spectacle impressionnant qui peut lui aussi devenir cauchemardesque si ma route s’enfile au dessous de l’un d’eux. Au centre de la bête, vent violent, tout deviens plus compliqué.

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Les orages sont visibles loin a la ronde

Bien que ce destin ne m’a été jusqu’ alors qu’une seule fois dédié. Par chance, j’en terminais avec cette interminable partie de 285 km sans village lorsque l’orage frappa. Après quelques minutes sous la pluie et dans le vent je rejoignais Kang et m’abritais dans une station service qui me servira de toit pour la nuit.

Souvent la chance est au rendez vous du voyageur dont l’audace, peut être, lui permet de la provoquer. De l’apprécier. Toutes ces petites choses insignifiantes qui forment l’entier du quotidien de routier.

Une rencontre, un cri d’oiseau ou de chat sauvage, une crevaison, un orage… des petits rien qu’au quotidien, pris dans notre engrenage égocentrique et de pouvoir -le pouvoir bon dieu le pouvoir!!!- nous ne regardons plus. Trop insignifiant. Sans gloire ni folie. Presque emmerdant. Des petits rien qui pourtant font ce que nous sommes, différemment de ces choses après lesquelles nous courons sans cesse car nous rêvons d’être, de voir et/ou de posséder.

Le bonheur ne se possède pas. Il se vit.

Et peut être qu’en voyageant je réapprend à regarder. Sentir. Profiter. Et certainement à aimer. Simplement.

Dans cette ambiance d’éloignement je continue ma route toujours plus près d’une Afrique du sud qui me servira de dernière grosse étape avant d’entamer ma remontée vers le nord. En avion pour un bout, peut être le tout à vélo? Peu importe je continue sur le sud est pour un dernier détour avant le prochain. Jwaneng n’est qu’à 83 km. Les distances se raccourcissent et bientôt, déjà, le Kalahari sera derrière moi. Il fera partie d’un passé que je me crée à mesure que j’avance dans une Afrique où je n’ai ni passé ni futur. Je ne fais que passer.

Et qu’il est trop facile de faire le sage quand tu n’as plus que toi à aimer…

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Bientot, deja, le Kalahari sera derriere moi

Olivier Rochat

 

#jesuissurlaroute… Du désert au hauts plateaux!

Km 25’503, Windhoek, Namibie.

Me voici de retour sur la route, enfin!!! En effet après plus de 11 semaines de pause  j’ai enfin repris la route, et pas n’importe où puisque c’est le Namib qui m’attendait en quittant Walvis Bay. Pour rejoindre Windhoek, la capitale namibienne, c’est pas moins de 350 km de pistes qui m’ont mené à travers le désert du Namib puis, retrouvant peu à peu la végétation, jusqu’au haut plateau à plus de 2’000 mètres d’altitude au sommet du dernier col, le Kupfergberg. Une route belle et changeante mais difficile puisque pas un seul village ne se trouvais sur ma route. C’est donc bien chargé que j’ai effectué cette difficile route, presque une expédition en somme.

Malheureusement depuis mon retour à Walvis Bay mon appareil photo ne fonctionne plus. Je me trouve actullement à Windhoek dans l’espoir de le réparer depuis plusieurs jours déjà. Les photos de cet article ont donc été prises avec mon téléphone portable.

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Me voici de retour sur la route, enfin!!!

 

On prend les mêmes et on recommence (24 janvier 2016)

Ce matin je reprends la route après plus de 11 semaines de pause. Le sentiment est bizarre, renforcé par la géographie de ce lieu, de cette route, la C26, qui me mène sur la capitale Windhoek.

En effet je commence fort avec la traversée du Namib puis dans un second temps 3 cols dont le dernier est le plus haut de Namibie (Kupferberg pass 2’050m). Le tout sur les pistes, bien sûr, et sans possibilité de ravitaillement à priori. Tout du moins pas plus de village que de magasins sur les 350 prochain kms. Quelques fermes se trouvent le long de la 2ème partie, ce qui devrait m’offrir quelques ravitaillement. Du moins je l’espère car la vingtaine de litres d’eau que j’emporte avec moi ne suffiront absolument pas pour effectuer l’entier de la route.

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Le sentiment est bizarre, renforcé par la géographie de ce lieu, de cette route, la C26, qui me mène sur la capitale Windhoek.

Au loin se dresse une rangée de dunes impressionnante qui me rappelle que l’atlantique est déjà loin, bien qu’il ne soit qu’une dizaine de kms derrière moi… Sans transitions, aucune, me voici sur la route. La température va grimper, le goudron s’arrête tout bientôt… l’aventure quant à elle continue. Ou reprend c’est selon…

A travers le Namib (26 janvier 2016)

 

Beaux, chaud et sec, les deux derniers journées jours ont été difficiles. Traverser le Namib n’est pas facile, mais km après km la végétationr refait peu à peu son apparition.

En deux jours (et une nuit) j’ai déjà utilisé 25 litres d’eau et malgré l’utilisation de crème solaire mes bras et jambes sont plus rouges que bruns. Au moins le vent souffle avec moi. Je croise bon nombre de 4X4 et certains d’entre eux s’arrêtent, me proposant de l’eau ou de la nourriture, parfois même une boisson fraîche oh combien bienvenue.

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Beaux, chaud et sec, les deux derniers journées jours ont été difficiles.

Hier après-midi j’en terminais avec le premier col, le Kuisebpass. Un col qui marque la fin du Namib, se faufilant entre des collines caillouteuses dans une chaleur étouffante. Mais c’est déjà le col du Gamsberg qui se présente en face de moi, probablement le plus dur de cette route.

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le Kuisebpass. Un col qui marque la fin du Namib, se faufilant entre des collines caillouteuses dans une chaleur étouffante.

Ce matin je suis entouré d’herbes et buissons et mêmes de petits arbre. Quelques fermes se trouvent sur ma route. C’est dans l’une d’elle que je m’arrête. L’occasion rêvée pour un peu de repos, profiter d’une boisson et d’un peu de nourriture vendue sur place et parler un peu.

La plupart des gens que je croisent sont très amicaux et chaque jour je croise des touristes. Hier c’est deux voitures de touristes brésiliens qui se sont arrêtées pour me prendre en photos, des finlandais m’ont offert un peu de nourriture alors qu’un gros camion de… Suisse m’a permis un petit mais bienvenue ravitaillement en eau et ce matin je croise un groupe d’allemand dans la ferme-guesthouse où je me ravitaille.

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km après km la végétationr refait peu à peu son apparition.

Sinon j’ai la chance d’appercevoir bon nombre de zèbres dans le coin. La nuit dernière, bivouaquant je pouvais les entendre marcher autour de ma tente durant une bonne partie de la nuit. La nature est belle, simple et sauvage, peu dérangée au final.Mais Windhoek est encore loin…

 

Sur les hauts plateaux (28 janvier 2016)

En Namibie, je n’ai pas beaucoup à dire. Mais j’ai beaucoup à voir.

En encore suffisamment d’énergie pour écrire.

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En Namibie, je n’ai pas beaucoup à dire. Mais j’ai beaucoup à voir.

Hier soir, après une journée sans fin de 9 heures à pédaler (sans les pauses) à travers les hauts plateaux verdoyants j’ai rejoins Windhoek. Enfin! Il est maintenant temps de se reposer car après plus de 350 km de pistes avec plus de 3’000 mètres de dénivellation positive, je peux sentir mes jambes lourdes. Très lourdes. Les bras bronzé à l’extrême et le menton… brûlé. Une grande première et résultat de pédaler avec le vent de face-

Le Gamsbergpass fut une ascension superbe, l’une des toutes belles de ce voyage mais aussi l’une des plus dure. Virage après virage je montais en altitude, lentement, sur cette route caillouteuse, parfois bosselée, avec un soleil aussi fort que prévu. Chaque virage m’offrait plus de vues, plus de plaisir mais aussi…. plus de difficultés.

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Virage après virage je montais en altitude, lentement, sur cette route caillouteuse, parfois bosselée

Lorsque j’ai enfin rejoins le col, un peu de 1’800 mètres au-dessus du niveau de la mer que j’avais quitté quelques jours auparavant à Walvis Bay, il était déjà 5 heures du soir et au moins il ne faisait plus trop chaud (mais suffisamment chaud). Le vent changeait et maintenant je l’avais en pleine face, réalisant que je l’aurais de face probablement jusqu’à Windhoek, quelques 130 km plus loin.

« Oh Yeah! », je pensais,pensant être un mélange de stupidité et de folies,a vant de me souvenir ce qui m’étais venu à l’esprit il y a déjà très longtemps: la destination n’a aucune raison d’être si tu n’as pas de chemin pour l’atteindre. C’était mon chemin pour ce jour. Demain sera un autre jour, une autre destination, un autre chemin. J’ai choisi de pédaler pour un moment parce que ça me rend heureux et plein de vie(s). Trop lent pour tricher mais suffisamment rapide pour atteindre, pour rêver et plus que ça: les sentir, mes rêves, avec toutes les imperfections que mes rêves ont.

D’un autre côté solitude n’est pas bonheur…

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la destination n’a aucune raison d’être si tu n’as pas de chemin pour l’atteindre. C’était mon chemin pour ce jour.

Je n’avais pas vu une seule voiture de  toute l’après-midi et des 8 litres d’eau que j’emportait avec moi à midi, il ne m’en restait plus qu’un seul. Insuffisant pour passer la nuit. Ma route descendait derrière le col sur quelques centaines de mètres puis grimpait une petite colline. Quand j’ai eu rejoins cette dernière je pouvais voir que ma route ne serait pas plate du tout sur les kms à venir. Colline après colline, j’appercevais ma route, fine bande de terre, se faufiler à travers ce vert panorama. Me rappelant un peu la Tanzanie…

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Colline après colline, j’appercevais ma route, fine bande de terre, se faufiler à travers ce vert panorama. Me rappelant un peu la Tanzanie…

Quelques fermes isolée, des vaches entourées de… babouins, tel était dorénavant mon univers en direction de Windhoek. Le désert du Namib que j’avais quitté… hier matin semblait déjà loin. Presque comme un autre continent.

Pourtant j’étais toujours en Afrique, toujours en Namibie. Une fois de plus découvrant de grosses différences dans ce continent que trop souvent les gens qui n’y sont jamais allé mettent dans une petite boîte et oublient que l’Afrique c’est 54 états indépendants, des milliers de langues, combien de religion (?) et beaucoup de choses je n’apperçois pas moi-même.

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j’étais toujours en Afrique, toujours en Namibie.

Le fermier m’avait dit à propos de la Namibie: « la perle cachée de l’Afrique ». Il me donna de l’eau. Assez pour rejoindre Windhoek et après une journée à grimper les collines les unes après les autres jâi trouvé un autre chemin pour ce soir: une bière fraîche. Et une autre destinations: un bon lit. 

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une journée à grimper les collines les unes après les autres

Avant de très bientôt rechercher de nouvelles destinations en empruntant de nouveaux chemins. Sur la route à nouveau…

Olivier Rochat

Il était une Foi au Malawi

Km 25’132, Walvis Bay, Namibie.

79 jours sans vélo… enfin bon dieu! Mais que s’est il passé!!!

C’est sûr, une si longue pause n’était absolument pas nécessaire. Mais dans l’absolu, nécessaire. Juste une question de point de vue, et « bien sûr », de poésie. Comme toujours. Mais cette fois, comme vous l’avez vous même constaté, c’est sans mots que j’ai agi, que je suis parti, mais c’est bien sans maux, ou presque, que je reviens. Le mal est parti. Le mâle aussi d’ailleurs. C’est même du Malawi qu’il s’agit, enfin au Malawi qu’il est parti, le mâle. Le mal aussi d’ailleurs. Mais passons les détails du mâle mais parlons sans mal, ah oui! 

Parlons donc du Malawi, en bus, en cent mots, mais sans mal et à vélo.

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C’est même du Malawi qu’il s’agit

Jante fissurée… 2 mois en bus

Me voici enfin de retour sur ce blog, un grand retour sans fioritures, à peine, mais, tout tout bientôt, sur la route également. Vous aurez probablement constaté que mon dernier article remonte au… 6 novembre 2015. Plus de deux mois, une eternité alors que jusqu’ici je tournais à quasiment 2 articles par semaine en moyenne. Mais pourquoi cela? Que s’est-il passé?

Souvenez-vous fin octobre de… l’année dernière, alors traversant le reculé et non asphalté Damaraland, je m’apercevais lors d’un contrôle de routine que mes deux jantes étaient fendues sur presque tout le pourtour. Roulable mais plus pour longtemps et surtout, irréparable.

Bénéficiant d’une adresse à Walvis Bay au bord de l’Atlantique, deuxième ville de Namibie et premiers port de la région , je décidais de m’y rendre avant de prendre une décision claire et définitive quant à la suite.

Dans les faits j’avais maintenant un sérieux problème. Mais aussi, c’est vrai, plein de solutions. Restait juste à choisir laquelle. Après avoir appelé plusieurs magasins en Afrique du Sud voisine et dans la capitale namibienne Windhoek je ne trouvais pas de jante suffisament solide disponible en magasin. Grâce à un contact reçu de Loic via facebook, un voyageur qui a terminé son tour de monde de plus de 3 ans l’année dernière, je commandais mes jantes directement chez le braquet de la liberté, le magasin d’un coéquipier de Loic lors du début de son tour du monde.

Ainsi je me procurais des jantes préparées spécialement par un voyageur qui travail pour les voyageurs: Merci à lui, chanceux que je suis. Après quelques recherches je découvrais que les Mavicks que j’utilisais jusqu’alors, bien que solide et de bonnes réputations, ne convenait pas trop pour le voyage. Je découvrais ainsi plusieur récits de voyageur ayant fissuré leur jantes. Tous possédaient les même mavicks que moi.

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mes deux jantes étaient fendues sur presque toute le pourtour.

La dernière queston c’était le prix d’envoi. Avec DHL cela me revenait à 110chf par kg environ, trop cher quand on sait que le collis en question pesait 5 kg tout de meme. C’est donc avec la poste normale que le collis à été acheminé. Moins cher mais beaucoup plus long également. Mon visa namibien arrivant à sa fin je devais le renouveller ou quitter le pays pour en refaire un autre. Je décidais donc de voyager en bus et pas n’importe où: retourner au Malawi.

 John Banana

Après environ 3’000 km en bus qui m’ont mené a travers le nord de la Namibie et la Zambie, je retournais donc au Malawi, un pays que je connais un peu puisque j’y avais passé 77 jours jours lors de mon premier passage. Venu pour 20 jours, je suis parti après plus de 60 jours passé au Malawi. Encore une fois je suis resté plus longtemps que prévu.

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Durant ces 2 mois je suis retourné notamment à Matandani, une mission adventiste du 7ème jour tenue par John et Lorie,

En effet mes roues auront mis plus de temps que prévu à arriver et ne seront arrivé à destinations que quelques jours avant Noël. Un Noël que finlement je passerai au Malawi également, avant de rentrer mi-janvier en Namibie. Durant ces 2 mois je suis retourné notamment à Matandani, une mission adventiste du 7ème jour tenue par John et Lorie, un couple venu de Roumanie voici bientôt 5 ans. J’y étais venu lors de mon premier passage dans la région fin Août.

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Cape McLear, au sud du lac Malawi.

Avec eux j’aurai profité de voir le Malawi sous un angle, sans voyager cette fois. La religion étant très présente au Malawi ce fut une bonne expérience de passer autant de temps dans une mission adventiste. Mais plus que ça j’aurai aussi partagé le qutoidien de John et Lorie ainsi que certains des habitants de Matandani et de la région, entourée de montagnes et un peu loin de tout.

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Avec John

Cependant avant cela j’aurai passé pas mal de temps avec les locaux à Lilongwe, la capitale du Malawi ainsi que deux passages à Cape McLear, au sud du lac Malawi. Durant mes quelques jours passé à Lilongwe j’ai été accueilli par John « Banana » Magombo. C’est chez lui que le 2 décembre 2015, j’ai terminé ma première année sur sol africain. Une année entamée à Alexandrie, tout au nord de l’Egypte.

Voici un  texte que j’ai écrit lors de mon passage de mon première anniversaire africain:

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John  » Banana » Magombo, le père de cette petite fille, Pupiska

« Voici un an et un jour, je découvrais l’Afrique. Je me trouvais alors à Alexandrie, au nord de l’Egypte. Le temps passe, le temps file, je dirais même qu’il court et voici plus d’un an que je me trouve en Afrique, difficile de réaliser.

Me voici de retour au Malawi pour un moment. J’ai pris cette photo la semaine dernière à Kaliyeka, un quartier pauvre de la capitale du Malawi, Lilongwe.

John  » Banana » Magombo, le père de cette petite fille, Pupiska, m’a accueilli chez lui durant une dizaine de jours. Il vit avec son épouse et sa fille de 2 ans dans une petite maison qui n’offre ni grand confort, ni grand place. Durant mon séjour chez Banana toute la famille dormait ensemble dans une petite chambre alors que je dormais par terre, enfin sur une natte improvisée, dans l’autre pièce, la pièce principale. A peine plus grande, cette pièce contenait notamment une vieille TV qui avait bien du mal à tourner, 3 petites chaises, 2 vieilles photos de famille, quelques CD de Reggae ainsi que pas mal d’insectes, moustiques et minuscules fourmis y compris.

L’entier de leurs habits ainsi que le vélo de Banana (tout le monde l’appelle « Banana » car son nom de famille, Magombo, signifie Banane en chiyao, sa langue maternelle), restait à côté de leur lit. Le lit n’était pas si mal mais se tenir debout dans la chambre n’était pas donné à tous. En fait le problème n’était pas le lit qui était trop grand bien sûr, mais simplement la chambre qui était trop petite…

L’éléctricité fonctionnais tous les jours mais des black-out survenait quotidiennement,  pouvant aller jusqu’à 3-4 coupures de courant (de plusieurs heures chacune) bien que normalement une seule était de rigueur.

Matin et soir, l’épouse de Banana faisait un petit feu à l’extérieur, devant la porte d’entrée qui donnait sur une fine ruelle à l’abri du vent. L’espace pour cuisiner n’en était que plus réduit. Heureusement le robinet d’eau qui servait pour la dizaine de maisons alentours donnaient juste à l’angle de la maison de Banana, permettant ainsi de s’éviter des aller-retours surchargé pour rapporter l’eau nécessaire. Mais les malawiens se levant très tôt dès le lever du soleil, vers les 5 heures du matin, je pouvais dès lors entendre les femmes du quartier venir et repartir et vaquer à leurs occupations.

Malgré des nuits pénibles et étouffantes, je dois bien dire que tout le monde à Kaliyeka m’était très amical. J’étais probablement le premier blanc à rester ici pour plus d’une semaine (un jour?) mais les habitants du quartier semblaient bien m’apprécier. Peut-être quelque chose, quelqu’un de nouveau, à voir, à parler.

Banana, qui est artiste, passait la plupart de ses journées aux marchés touristiques, au centre de la vieille ville (c’est d’ailleurs là que je l’ai rencontré). Les salaires étant très bas au Malawi, dans la tranche 40-70 dollars pour les métiers moyens, il vendait différentes pièces en bois, des animaux, des masques, des colliers qu’ils fabriquaient lui-même ou des peintures. En effet pour faire vivre sa petite famille 100 dollars est le strict minimum. Banana s’occupe aussi d’un marché de Ganja (Marijuana), très présente au Malawi où cetter dernière à l’une des meilleures réputations d’Afrique. Petit marché illégal mais très fréquent au Malawi, où la police n’est pas trop rigoureuse ou alors s’arrange facilement.

En cette saison, soit novembre, les touristes  n’étaient pas foule aussi ce n’est pas une période facile pour Banana. Cela signifie que pas loin du 100% de l’argent qu’il gagne est dépensé pour se nourrir, payer le loyer.

Les femmes passent leur journées à s’occuper des enfants, faire la lessive, cuisiner, aller au marché. Pas beaucoup d’amusements, bien queBanana avait acheté un téléphone portable à son épouse. C’était là le seul matérialisme que je lui apercevais.

Au soir la pluapart des activités se passaient au marché local où beaucoup de monde se retrouvait, jouant une partie de billard pour 15 centimes (le gagnant joue le suivant, le perdant sort), partageant l’une de ces bières locales « Chipuku » que je ne pouvais sentir. Pour moi c’était toujours une très bonne occasion pour rencontrer des gens, ressentir l’atmosphère local. Il y régnait une ambiance agréable, quelque chose d’unique dans mon voyage,  et malgré la forte pauvreté les rues non goudronnées demeurait plus ou moins propres, si ce nest le soir où pas mal de détritus trainait sur le sol avant d’être ramassé et regroupés au matin. Grâce à mes quelques mots de Chichewa, la langue nationale avec l’anglais, les gens m’appelaient souvent le « Malawien » et beaucoup de sourires  étaient partagés.

Il y avait aussi un type dont j’ai oublié le nom. Il avait fuit les fréquents conflits au Burundi il y a une vingtaine d’année. Ensemble nous parlions français, mais sinon l’anglais et le chichewa était la norme, naturellement.

Certains gars buvaient trop et trop vite et disparaissait rapidement, les autres, plus sérieux rentrait chez eux tôt, ce qui rendait ces soirées courtes, les malawites n’étant pas des gens qui se couchent très tard.

Pupiska, la petite fille de Banana, avait des problèmes de poids. Elle était trop maigres. Elle devait prendre de la nourriture spéciale pour remplacer ses carences et la renforcer, ce que sa mère n’arrivait à lui offrir que partiellement faute d’argent.

Très timide, il m’a fallu deux jour pour obtenir mon premier sourire. Après celui-ci, ça devenait plus facile et parfois je ne pouvais plus l’arrêter de rire. Beaucoup de jeunes enfants vivent dans ce quartier aussi elle étaient en bonne compagnie pour jouer, dès que la garderie qui la prenait la matinée, la laissait repartir.

Le dernier jour que j’étais là-bas, sa mère l’emmenait à l’hôpital à cause de son trop faible poids. Je partais en même temps, aussi la dernière fois que je l’ai vue, ce fut sur le dos de sa mère, sur le chemin de l’hôpital.

Quelques jours auparavant, alors que nous prenions notre petit déjeûner, Banana reçut un appel. Le mari de sa soeur venait de déceder. Il avait 32 ans.

Une grosse fièvre quelques jours auparavant… Malaria.

Quelques chose de presque habituels au Malawi. Banana avait aussi perdu son père alors qu’il n’avait que 10 ans des suites de la malaria.

Au même moment, survenait le terrible attentat de Paris du 13 novembre 2015 perpétré par les fous de Daesh. Les gens en parlaient un peu, certains restaurants avaient même habillés leur personnel en bleu-blanc-rouge, la télévision malawienne montrait l’évolution des événements. Mais depuis  Kaliyeka, pauvre quartier de la capitale de l’un des plus pauvres pays au monde, je ne pouvais réaliser. Je ne pouvais m’imaginer. Je me sentais tellement loin de tout ça, de mon Europe, à l’autre bout du monde. En fait ici je n’avais rien, mais j’étais plein à l’intérieur.

Cependant je restais surpris car en janvier de cette même année 2015 près de 500’000 malawiens ont perdu leur maison suite à d’importantes innondations et plusieurs centaines en sont morts. Mais personne, ou presque, n’en a jamais parlé. Même au Malawi les gens vivant au nord, loin des innondations,  ne savait rien ou pas grand-chose à ce propos.

Bien sûr ce n’était pas une attaque mais bon…

Parfois je sens l’Afrique comme un nombre dans ce Monde, notre Monde. Ils doivent souffrir. Depuis le premier jour où les blancs ont rencontrés les noirs, les noirs ont toujours été au-dessus des blancs. Finalement ils acceptent cette souffrance et n’essayent même plus de l’éviter.

Lorsqu’une voiture de touriste m’apperçoit avec mon vélo, souvent elle s’arrête, me demandant gentiment si je veux de l’eau, de la nourriture etc… Mais pourquoi personne ne s’arrête jamais pour la centaine de gars qui poussent difficilement leur vélo surchargé de 3 mètres de bois, dans la poussière autour de moi? Probablement nous sommes habitués de les voir, les noirs, souffrir. Mais pas moi. Je n’ai pas à souffrir ici en Afrique. Puisque je suis blanc… D’ailleurs si j’attrape la malaria, -enfin si cette dernière m’attrape- je vais à l’hôpital. Il peut y avoir 50 personnes avant moi, c’est de  moi qu’ils s’occuperont en premier. Puisque je suis blanc..  (et que j’ai de l’argent).

Je suis sur que 95-99% des gens de ce monde sont bons. Malheureusement je vois les 1-5% de mauvais contrôler le monde, ce grand village. Contrôler les 95 pourcents et quelques restants. Le monde est comme cela. L’humain est comme cela. L’humanité est comme cela.

Bien sûr, je ne peut  changer  cela. Je ne peux pas changer le monde. Je ne peux rien changer d’ailleurs. Et toi non plus. Nous non plus, nous ne pouvons rien changer. Nous ne pouvons changer le monde.

Mais je peux me changer moi-même. Tu le peux aussi. Nous le pouvons tous. Juste être bon. Une bonne personne, faire de son mieux. Rien de plus. Rien d’autre. Car au final nous sommes le monde…

Cela paraît si compliqué pour la plupart des gens. Nous voulons plus, nous avons besoin de plus. Nous vivons en permanence pour plus. Un peu plus. Toujours plus…

Tu verras combien heureux tu seras. Et laisse-toi une petite prière pour Pupiska. Si c’est trop demander, laisse-lui juste une pensée. Ce sera mon cadeau de Noël. »

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Olivier Rochat, Blantyre, le 3 décembre 2015

En quittant le Malawi

Puis Noël arriva, passa. Et le 13 janvier je quittais le Malawi, serein et confiant à l’idée de reprendre la route bientôt.

« Au moins 2’900 km de bus m’attendent maintenant.

J’y venais pour 20 jours et je repars après… 61 jours. Oui, le Malawi va me manquer. Honnêtement je me sens à la fois heureux et excité de reprendre la route bientôt mais voyager au Malawi me rend heureux. Pourquoi? Au fond je ne sais pas vraiment. Peut-être à cause de la simplicité des gens, tout au long de leur quotidien. Les malawiens sont des gens simples, mais je peux dire que la simplcité rend parfois la vie compliquée. Un peu d’organisations peu bien aider et je n’oublierai jamais ce voyage en bateau sur le lac Malawi en juillet dernier où le bateau était tellement bondé de matériel et vivres mal rangé qu’ila  fallu 15 minutes rien que pour ouvrir la porte.

 

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Un peu d’organisations peu bien aider

Mais finalement je me dis qu’au moins, eux, ils ne créent pas de problèmes comme nous le faisons. Parfois je sens notre société malade, très malade. Il y a quelque chose de faux en occident, comme si nous avions besoin d’avoir beaucoup de problèmes pour occuper nos journées. Alors nous nous créons des problèmes… ainsi passe nos journées..

C’est l’humain. C’est l’humanité.

Puis nous parlons d’éducations, aussi de celles qu’ils n’ont pas, les africains. Mais l’éducation doit-elle amener la peur? Je n’aime pas cette idée pourtant je peux le ressentir souvent lorsque je marche dans la rue chez moi, en parlant avec les gens. Ou pire, lorsque je vois les propos qu’utilise certains parti politique pour obtenir toujours plus de vote: amener la peur dans l’esprit des gens. Négativisme. Ils montrent ce que les autres partis font de mals, mais jamais ce que eux font de bien. Utilisant pour cela beaucoup d’information douteuses circulant sur le net. Super!!! L’éducation c’est bien. Mais l’humain n’a pas besoin d’être éduqué pour aimer. En tout cas pas de cette forme d’éducation là.

Mon téléphone es tombé de ma poche alors que je voyageais dans un de ces minibus suroccupé de Lilongwe. Pourquoi le type assis derrière moi m’a rattrapé pour me le rendre? Il pouvait le vendre pour un salaire mensuel. La même chose pour cette jeune femme nettoyane ma chambre en quittant Blantyre. 1 heure après avoir quitté ma chambre, elle me retrouvait dans la rue pour me le rendre.

C’est aussi ça l’humanité et il serait bon de ne pas oublier parce que souvent nous le faisons. Et la peur que nous créons entraîne la haine.

Finalement, l’Afrique est pleine de paradoxes. Mais maintenant je commence à me demander si nous n’avons pas plus de paradoxes en Europe?

Peu importe, me voici dans le bus. En fait il n’y a pas de bus reliant directement le Malawi à la Namibie aussi j’ai pleins de choix pour retourner en Namibie. J’ai choisi le chemin le plus court, traversant le Mozambique via le corridor de Tete pour rejoindre Harare depuis Blantyre, au sud du Malawi

Cette partie du Mozambique est très chaude en cette saison . Ne désirant pas changer de monnaie mozambicaine (le mteical), je me renseigne auprès du conducteur afin de savoir approximativement combien de temps le voyage va durer. Il est 7 heures du matin:

-20 à 21 heures, il me répond.

vous êtes sûr? Cela me semble beaucoup pour cette distance (650km), je continue.

Oui oui, 20 à 21 heures, nous atteindrons Harare à 20 heures.

-Mais ça ne fait pas 20 heures Mchimwene (frère), vous voulez dire 12 heures de trajet ou alors nous arriverons aux alentours des 4 heures du matin?

– le voyage dure 20 heures, donc nous arriverons à 8 heures ce soir! conclut-il

Je souris simplement, achète 2 litres d’eau, et arrête de trop penser. Le bus part… Good Bye Malawi!

Retour en Namibie

Plus de lac Malawi mais un océan, l’Atlantique. Après un voyage de 3’500 kms en bus, je suis arrivé à destinations voici quelques heures. De retour en Namibie, à Walvis Bay. Il sera bientôt temps d’embrasser la route après une nuit reposante.

Penser à reprendre la route n’est plus une question de semaines ou de jours, mais juste une question d’heures et ce sentiment est fortement agréable. Etre de retour en Namibie est aussi intéressant dans le sens où la Namibie est très différente du Malawi. La culture, les infrastructures… cje me trouve toujours sur le même continent mais parfois j’ai l’impression d’être en Europe avec du wifi dans les cafés et restaurants,  de gros supermarchés dans les stations services, des rues tranquilles et beaucoup de voitures avec seulement un seul voir deux occupants.

D’un autre point de vue la Namibie est très différente de l’Europe et je la rejoignais voici 3 jours de cela après un après-midi chaud et orageux dans le Kalahari. Les distances sont souvent énormes, excédant les 100 kms  entre deux villes souvent sans le moindre villages entre deux. Je débutais ma journée à Windhoek, la capitale namibienne. En bus je traversais les hauts plateaux verdoyants et finalement le désert du Namib pour quelques diyaines de kms avant de rejoindre l’Atlantique à Swakopmund.

Ici je pouvais voir des dunes de sables tomber dans la mer en buvant un café et profiter du wifi dans un Tea-Room vendant des pâtisseries allemandes alors que quelques dizaines de mètres plus loin deux chameaux attendaient sagement que des touristes se proposent pour aller faire un tour dans le désert… Le soleil était toujorus aussi présent, mais une dizaine de degré de moins que 1’700 mètres plus haut sur dans les montagnes.

Ce soir je suis accueilli par Bryan qui a gardé mon vélo pendant tout ce temps, soit 69 jours. Juste en train d’attendre qu’il rentre du travail, regardant le soleil tomber dans l’océan. Gentiment, sûrement.

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regardant le soleil tomber dans l’océan. Gentiment, sûrement.

Et finalement très loind de la réalité des pays que je traverse tour à tour. Le rand sud-africain a perdu environ 25% de sa valeur durant mon absece au Malawi. Pour moi c’est une excellente nouvelle, je pait tout 25% moins cher que 3 mois auparavant. Mais pour les locaux…

Et la situation était même pire en Ouganda, Tanzanie, Malawi, Mozambique, alors que je découvre sur internet que le Burundi a déjà un pied et demi en enfer. Dans les différents bus me ramenant en Namibie j’ai pu sentir à plusieurs repsirs l’Afrique du Sud, plus riche, comme un sorte de gravité pour les africains des pays voisins.

Presque chaque frontière était un grand moment de corruption, alors que les personnes voyageant illégalement donnaient un peu de Cash aux douaniers, espérant ainsi rejoindre l’Afrique du Sud et y trouver du travail. En entrant au Botswana de nuit ( en provenance du Zimbabwe), il y a vait un contrôl de police quelques kms après la frontière. Pour ne pas être attrapé, les personnes sans passports avaient quitté le bus quelques centaines de mètres avant et contournait le contrôle de police en courant dans la forêt. Le bus contrôlé reprenait sa route et retrouvait ces personnes 1-2 km après le contrôle. Tracy, une femme qui était assise à côté de moi durant le trajet d’une vingtaine d’heures entre Harare et Gaborone, m’expliquait la dangerosité de la chose à cause des voleurs qui, connaissant très bien la situation, se cachait souvent dans la forêt en question.

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Tracy, une femme qui était assise à côté de moi durant le trajet d’une vingtaine d’heures entre Harare et Gaborone,

Elle allait à Gab’s (Gaborone, capitale du Botswana) afin de trouver un ami qui travaillait dans une ambassade. Après avoir perdu recémment son travail pour une radio zimbabwéenne elle espérait obtenir un poste à l’ambassade en question.

Som mari était mort 13 ans auparavant et depuis elle passait le plus clair de son temps à s’occuper de sa fille, seule, me montrant quelques photos de cetter dernière, une lumière dans les yeux.
Elle ne se plaignait pas, m’expliquant comment David, le fils de sa meilleure amie, avait perdu l’usage de ses jambes après une erreurs des docteurs peu après sa naissance. Elle remerciait Dieu d’être capable de quitter le Zimbabwe, et d’avoir trouvé des donneurs qui avaient acheter dernièrement une chaise roulante à David, lui offrant un confort au combien précieux.

Tracy avait quelque chose de magnifique mais tragique. Elle m’aidait beaucoup durant tout le trajet, notamment à la frontière zimbabwéenne, afin de ne pas me faire arnaquer par les douaniers, ou lors du changement de monnaie au Botswana, afin d’obtenir le meilleur taux possible. A 2 heures du matin, elle disparu dans la nuit, 18 km avant ma destination, me réveillant timidement pour me dire au revoir.

Les différences de vie de chacun se mélangent mais ce soir la seule chose que je puisse dire est « Merci! ». Bryan est maintenant rentré du travail. Il est grand temps d’embrasser mon vélo.

Et bientôt, de reprendre la route.

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Olivier Rochat, le 19 janvier 2016, Walvis Bay, Namibie.

Durant mon absence sur ce blog j’ai reçu plusieurs  messages de France, de Roumanie, de Turquie et d’ailleurs encore. Je tiens à remercier toutes ces personnes pour leur soutient et/ou inquiètude et m’excuser de mon manque de nouvelles durant cette période.

Olivier Rochat

 

 

 

 

 

 

 

 

Atlantide!!!

Km 25’135, Walvis Bay, Namibie.

-Sur les bords de l’Atlantide-

« Atlantique!

Voici que j’ai rejoins l’océan Atlantique.
D’une humeur Atlantide.

Ouais.

Océan bleu, ciel gris, foggy, ce matin était brouillardeux.

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j’ai rejoins l’océan Atlantique.

 

Me jeter dans l’océan, partir au loin,en eau profonde, regarder ce qui vient. Arrêter d’essayer de nager. Se laisser couler, comme un caillou. Deux poissons pour la route, regarder ce qui vient. Se laisser couler comme un caillou. Jusqu’au fond. Au fond de l’océan. Mourir ici. Mourir ainsi.

Dans 2-3 jours on retrouve un petit homme, gonflé par l’eau. Salé, de la tête au pied.

Océan bleu, ciel gris, foggy, ce matin était brouillardeux…

Dis, toi, t’as jamais eu envie de mourir? Et pis tu te l’es jamais posée cette question,  » mais merde, y a quoi après la mort? »

Y a quelque chose? Ou y a rien? Et pis c’est quoi ce rien? Est-ce qu’on souffre après la mort? Est-ce qu’on souffre autant, est-ce qu’on souffle au temps, après la mort?

Est-ce qu’on est toujours dans la matrice, y a t’il des routes en lacets et des cols au sommet, après la mort? Hein?
Tu te l’es jamais posée cette seule question? Dis moi?

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mais merde, y a quoi après la mort?

Ouais, au fond tu sais c’est comme l’Univers. L’Univers il est en nous mais on n’y connais rien. Moi pourtant ça m’intrigue l’univers. Parfois quand j’ai du wifi qui fonctionne, ça m’arrive, je youtube un peu. Quand c’est pas des exploits sportif ou François l’Embrouille, moi j’regarde une vidéo qui parle de l’Univers. Une de celle qui t’explique l’Univers, comment ça fonctionne, d’où on vient, où on va, qui on est et toutes ces choses subtiles que la science, malgré tous ses efforts, n’explique pas.
C’est très intéressant. T’as rien appris d’autre que des théories mais tu te sens tout petit, parce que l’écran y a que ça de vrai.

Ouais ça s’appelait « caméra embarquée jusqu’au fin fond de l’univers », un truc dans c’genre là.

Alors au début ça commence t’es dans la mer avec les bactéries d’où on vient, et puis tu remontes l’eau, comme un poisson, tu sort de mer et comme un oiseau tu t’envoles dans l’air. Très vite tu sors de l’atmosphère.

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au début ça commence t’es dans la mer avec les bactéries d’où on vient

Te voici dans l’espace et le premier sur ta route et ça tombe bien c’est une femme: la Lune.
Un gros cailloux. A 384’000 kilomètres de la Terre, soit 3 jours de route en fusée. Notre satellite à nous, les hommes.

Là on t’explique que les américains eh ben ils ont marché sur la Lune et planté un drapeau qui flottaient au vent parce qu’il était accroché au porte drapeau.
Y t’expliquent tout comment et ensuite tu t’envoles encore un peu plus haut. Enfin plus loin quoi.
Ensuite on te parle de l’astre, enfin de la chose, du truc quoi, le plus étudié de tout l’univers après la Terre: Mars!
On te dit comme la plus haute montagne sur Mars fait 3 fois la taille de l’Everest et qu’un grand canyon, le pus grand sur Mars, fait la taille des USA, de San Fransisco à New York. Mais Mars est une petite planète pas si lointaine alors on t’explique comment les américains ont dépensé 500 milliards de dollars américains pour envoyer un p’tit module sur mars. Le machin est atteri nickel.
Après de vastes recherches, le p’tit module à découvert de l’eau glacée. En sous sol.
Un truc de dingue.
Et toi t’es là avec ton sandwich et y a ce clodos, on dirait un ramoneur mais c’est juste qu’il est noir et que ca fait un mois qu’il s’est pas lavé. Il te demande 40 centimes.

Seulement toi t’es pas dupes, tu le vois très bien qu’il est pas éduqué et qu’avec ta thune il va se payer un peu d’une bière. Et que si tu lui donnes plus il va se payer un bout d’une deuxième bière. Quoique tu lui donnes il va pas s’acheter un peu d’éducation ce con là!

Morale: ça vaut pas le coup d’lui filer de la thune!

Ouais 500 milliard. Mais bon ça valait le coup puisqu’ils ont trouvé de l’eau glacée. Oui de l’eau glacée en sous sol de la planète Mars.

Après cette nouvelle dingue tu continues ton voyage intergalactique. Là on t’explique tout le système solaire, Mercure, Pluton et puis t’en sors.

Alors tu changes de galaxie. On te dit qu’il y a des milliards de galaxies, des grandes et des très grandes. On te parle des planètes que l’on découvre, les exospanète et des trucs que j’ai pas retenu.

Au final les américains ont en trouvé une semblable à la Terre. Ils disent même qu’il pourrait y avoir de la vie. Un truc de dingue. Après avoir longuement étudié le machin ils te disent que l’homme pourrait éventuellement la coloniser, lorsqu’il aura fini de détruire la sienne. Ouais la coloniser.

Le hic et y en a un il est de taille, c’est la distance, soit 2 milliards d’années lumières. Donc en gros en se déplaçant à 300’000 km/seconde, soit la vitesse de la lumière, il nous faudrait 2 milliards d’années pour la rejoindre. Ou 20 millions de vie humaines si on vivait les uns après les autre jusqu’à cent ans.
Ouais. Un truc de dingue. Surtout si on prend en compte que la lumière provoquée par cette planète à mis 2 milliards d’année à nous rejoindre, eh ben qu’est ce qui a bien pu se passer pendant tout ce temps?

Bon j’exagère sur les chiffres, je crois on comptait en millions d’années lumières seulement.

Pardon.
Ah oui et pi après de nouvelles recherches à 500 milliards de dollars américains, soit pas loin de 600 milliards d’euros, ils ont trouvé une strucure extraterrestre, un truc de dingue qui soi-disant servirait a capter l’énérgie d’une étoile. C’est totalement fou.
Et pi là, après cette nouvelle nouvelle de dingue te voici au fin fond de l’univers avec cette vaste question: après, on fait quoi? On attend le fils d’E.T. ou bien?

Un peu la même question qu’au début quoi…

Juste la formule qui a changé.

Heureusement la caméra embarquée à réponse à tout, elle t’explique que l’Univers est en expansion, et qu’un jour toutes les étoiles mourront. Donc nous avec. Enfin le contraire du Big Bang quoi, quand l’univers aura utilisé toute l’énérgie possible, y aura plus rien à voir. Mais attention y sont pas sûr. Y en a qui disent que ça se passera pas comme ça. Ouais. Pi y en a qui disent que l’univers est fini mais qu’il englobe tout, et d’autre te disent qu’il est infini. Même si la définition de l’infini elle est pas vraiment définie. Enfin si… Mais bon, c’est vague.

Disons que l’infini défini quelque chose non seulement de pas fini, mais aussi qui ne finira jamais. Donc pas mesurable, sans limite. Par conséquent, si l’Univers est fini mais qu’il englobe tout, quelque part il est infini. Mais défini, puisque l’infini est défini, mais non-mesurable et engloberait tout. Par contre s’il est infini, il englobe tout aussi.

Moi je comprends pas.

pour la définition de l’Infini clique ici

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Et là, grande nouvelle rebelle, on te dit que Dieu n’existe pas. Ouais les mecs te disent que l’Univers est fini mais qu’il englobe tout, mais attention, que Dieu n’existe pas! Mouais. ça paraît logique.

 

Alors on demande 500 milliards de plus pour faire de nouvelle recherches. Ouais, de nouvelles recherches. Déjà pour trouver Dieu et ensuite, si y a encore des fonds, un deuxième univers. Parce que le nôtre il est pas assez grand.
Mouais….

Pi y a ce clodo. Il est toujours là ce con. Au final tu lui payes une pizza et deux bières. Et tu t’endors à la Vodka. La tête dans les étoiles, posé sur un clodos qui pue l’alcool que tu viens de lui payer.

Ouais, t’as jamais eu envie de mourir?
Hein? Ca t’as jamais tenté l’infini? tout claquer pi t’en aller?

Moi si. Maintenant.

C’était écrit sur l’écran des vilaines choses.
Elle veut faire coiffeuse. Visiblement, ce sera sans moi.

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Elle veut faire coiffeuse. Visiblement, ce sera sans moi.

Océan bleu, ciel gris, foggy, ce matin était brouillardeux.

Me jeter dans l’océan, partir au loin, en eau profonde, regarder ce qui vient. Arrêter d’essayer de nager. Se laisser couler, comme un caillou. Deux poissons pour la route, regarder ce qui vient. Se laisser couler comme un caillou. Jusqu’au fond. Au fond de l’océan. Mourir ici. Mourir ainsi.

Dans 2-3 jours on retrouve un petit homme gonflé par l’eau. Salé, de la tête au pied.

 

Dis, toi, t’as jamais eu envie de mourir? Et pis tu t’es jamais posé cette sale question,  » mais y a quoi après la mort? »

Là j’entends déjà mon père tout content terminer sa phrase par un « dix de retrouvé! » et ma mère par « t’en retrouveras une meilleure…« .

Ou quand tes vieux te font marrer…

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dix de retrouvé

Au final, le clodo est mort. Il a chopé le SIDA avec une prostituée qu’il s’est payé après qu’un joueur de foot lui ai filé 50 dollars. Peu de temps après il a cané. Mais bon, ça les livres d’histoires n’en parlent pas.

Ok là j’invente sa mort. C’est pour la chute, tu verras.

Moi j’ai regardé l’Atlantique. J’avais soif mais l’eau était trop salée. Il y avait du vent mais j’avais pas de voile. Que deux jantes fissurées sur le point de pété.

Bon, j’ai repris la route quand même.
Parce que pédaler y a que ça de vrai!

Et j’ai pissé ce texte parce qu’imaginer c’est bien plus riche que l’Univers…

Quant à la chute? Y en a pas.

Ouais.
D’une humeur Atlantide.

Océan bleu, ciel gris, foggy, ce matin était brouillardeux….

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ce matin était brouillardeux….

 

Bref… en attendant  de trouver des  solutions pour mes roues et mon coeur, voici déjà quelques photos:

 

En quittant Uis, dernier village avant l’Atlantique, mais encore à 110 kilomètres de celui-ci

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Bivouac en arrivant sur la Skeleton Coast, dans le désert du Namibe

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Les derniers kilomètres de routes avant de rejoindre l’Atlantique. Desert…

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En rejoignant l’Atlantique à Henties Bay

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Bivouac le soir au bord de ce même Atlantique, peu au nord de Swakopmund

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Brouillard donc, tous les matins

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Une piste cyclable à swakopmund. Un truc de dingue!

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Et même une confiserie!!! Swakopmund, c’est un peu l’Europe dans les faits

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Entre Swakopmund et Walvis BAy, 45 kilomètres derrière les dunes! Superbe paysage!

 

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Olivier Rochat

 

 

Au Damaraland

Km 24’634, Kamanjab, Namibie.

-Au Damaraland-

De collines à cols, de paysages à vies sauvages, de difficile à très difficile,  chaud à très chaud, longues distances, entre les touristes et solitude, accueil chaleureux, poussièreux,  de satisfaction puis déception et toujours sur les pistes, au Damaraland… l’aventure continue.

Une jante et puis les deux, ici je détruit mes jantes plus que je n’ai de crevaisons.

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Isolé mais touristique

Après ce superbe détour à travers le Kaokoweld me voici  de nouveau en direction du sud et bientôt, enfin, de l’ Océan Atlantique.

En quittant Sesfontein je suis revenu sur la route principale. Les dstances sont toujours aussi impressionnantes ainsi après 300 kilomètres de route  je n’aurai traversé que 3 petits villages avec de tout petit shops/bars. Certes j’y ai aperçu quelques lodges, très cher, parfois très stricte et séléctive parfois plus ouverte mais c’est bien souvent le seul endroit pour se ravitailler en eau, boire une boisson froide et manger quelque chose. Les températures très élevées du début de semaine, autour des 40°C l’après-midi, n’ont pas aidé.

Mais je découvre beaucoup de tourisme, se déplaçant le plus souvent en 4X4 ou plus rarement en camping car. Il arrive, au moins une fois par jour, que l’un d’entre eux s’arrêtent, m’offrant parfois une agréable boissoin fraîche ou plus simplement pour partagé la discussion. C’est vrai qu’il fait chaud et pédaler sur ces routes non goudronnées n’est pas toujours facile, sans parler de la poussière, de la dénivellation et du reste. C’est donc une Afrique belle mais bien différente que celle découverte jusqu’alors que je découvre maintenant.

Ainsi j’ai rencontré tour à tour:

dimanche dernier: une famille de Frankfurt (la région), Allemagne.

lundi: un couple de… Frankfurt (la ville).

mardi: des genevois.

mercredi: un couple qui avait anciennement vécu en Afrique du Sud et qui habite actuellement à … Frankfurt (la ville).

jeudi: des zurichois

vendredi: des lucernois ainsi qu’un couple venant de… Frankfurt (la région).

samedi: des italiens de Bormio. Au passage Bormio est la ville la plus proche de mon plus beau, le Passo dello Stelvio. Ainsi rendez-vous est pris, je suis invité au pied du Stelvio à mon retour! ça tombe bien. Bref… la Namibie un pays touristique, disais-je.

dimanche: un couple de londoniens…

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un couple qui avait anciennement vécu en Afrique du Sud et qui habite actuellement à … Frankfurt (la ville).

 

Chaud, beau et sympathique, cher également

Et parfois les rencontres se prolongent un peu, comme avec Mickael et son épouse alors que je terminais une journée éprouvante à l’entame du Kaokoweld.

« Dans un décor enivrant reprendre mon chemin vers le sud, pour la première fois depuis 3000 km, découvrant ainsi ce chaud mais beau damaraland. Isolé lui aussi.

15 dollars pour camper!

La Namibie est le terrain parfait du petit campeur, espace, solitude, paysage…

Mais lorsqu’il s’agit de tourisme, on arrive vite à des prix européens, voire plus. Les vacances en Namibie sont réservés à une certaine élite tout de même.

Pour ma part arrivant fatigué et affamé à Palmwag, j’ai trouvé un camping/lodge de luxe en bord de route. Mais après y avoir demandé le prix du camping, je n’ai bien sûr pas priX la peine de demander le prix des chambres.

Ce soir ce sera à nouveau camping sauvage et en Namibie le plus beau lit qui soit! Du moins je le croyais.

Mais pour l’instant il était temps de profiter d’un bon menu, et ainsi reprendre des forces avant la suite et les cols qui s’annoncent et qui font juste suite aux précédents. Ainsi pour la première fois depuis 10 jours j’ai pu profiter d’un vrai repas, y compris les légumes, dès vrai, de ceux qui ne poussent pas en boîte. Car oui c’est beau la Namibie mais bon dieu c’est isolé, sec et peu cultivé.

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les routes caillouteuses de Namibie

Donc je termine gentiment ma pinte qui succède à cette goûteuse bolognese accompagné d’une belle salade mêlée. Je revis. Tout en rêvant de plonger dans cette piscine qui n’attend que moi mais que mon statut de non résident me refuse. La pauvre attendra. Quant à moi je m’en remettrai.

C’est que c’était chaud aujourd’hui, presque autant qu’hier ou j’aurai passé mon après midi dans un bar local qui servait de résidence à une bonne partie du petit village de Warmquelle.

Impossible de pédaler.

Il faisait trop chaud. Et boire n’a pas aidé.

Donc aujourd’hui je suis parti tôt, vent de face, à plat, sur une piste proche de la perfection qui n’avait pas grand chose à envier à une route goudronnée. Ce qui changeait, je dois le dire, des 400 difficile mais splendide dernier km.

Passant un premier col ma journée changea. Le vent aussi. J’étais content. Ma route aussi changea. Malheureusement.

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Passant un premier col

A mesure que les paysages senivraient, elle empirait. Et moi au milieu de cette empire sauvage tant bien que mal je me livrais à elle, tantôt glissant sur un cailloux. Tantôt galerant sur une montée.

 

La vue fut belle au sommet du premier col. C’était temps de commencer…les collines. 50 km durant, monter, descendre, incessamment. Sans apercevoir de vie humaine si ce n’est 2 Himbas vendant leur bibelots touristiques en bord de route et ces 4×4 qui semblent former à eux seuls la circulation namibienne dirait – on. A chaque fois, c’est a dire en moyenne 2 fois par heure, c’est un vaste bruit, jet de poussière, au milieu de rien, cassant la tranquille quiétude de cette région isolée.

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Au final l’un de mes empire préféré.

 

Au final l’un de mes empire préféré.

Mais c’est aussi d’innombrables springbokes que japercu tout au long de cette belle journée. En file indienne traversant la route en bond impressionnant, léger comme le vent, ou presque, libre comme du gibier, c’est sûr, mais libre quand même.

Soudain, galérant sur une colline surchauffée, un 4×4 me dépasse. Il a la décence de freiner. Non! mieux, de s’arrêter.

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galérant sur une colline surchauffée

La porte s’ouvre et son conducteur très sympa sort et m’offre a boire. De l’eau bien glaciale qui me réchauffe le coeur! Quel bonheur! Merci donc aux touristes allemands. Me voici rafraîchi.

 

Un orage et deux collines plus tard, dans un décor surchauffé je trouve ce camping de luxe. Je me pose. Une pause. Un repas .un écris que voici.

Et soudain qui voilà? Le couple allemand qui m’avait offert à boire sur la route . Quel bol! Bien sûr ils m’invitent à venir camper sur leur emplacement, cher et beaucoup trop grand. Ici on paie l’emplacement plus la personne. Je ne payerai que ma personne, ainsi pour un prix modeste j’aurais eu droit à un camping arrogant. La piscine est a moi…

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Le couple allemand qui m’avait offert à boire sur la route .

Et une sympathique soirée pour une fois partagée, sympathique compagnie, sympathique nourriture… Oui ce fut sympathique.

 

Au col  du Grootberg

En reprenant la route ce fut cependant moins sympathique.

Ce matin c’était grimpette, sec et raide, plus de 10 km durant pour atteindre le sommet du Grootbergpass.

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Plusieurs jolies vue sur la montée

Plusieurs jolies vue durant la montée.

Mais aussi beaucoup de passages raide et  difficiles, voire impossible, à pédaler. En effet lorsque la pente dépasse les 10% il m’est difficile de pédaler sur ces chemins caillouteux Ces derniers s’en vont sous mes roues, et transportant plus de 10 litres d’eau cela n’aide pas.

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Profitant des vues offertes par la route, j’atteints tout de même le sommet.

Et il se trouve qu’au sommet du Grootberg se trouve un hôtel très chic. Une montée d’un km très raide plus tard et on arrive sur un petit plateau au bout duquel on trouve cet hôtel. J’y passerai finalement une bonne partie de mon après-midi, profitant du wifi, une boisson fraîche, un repas.

La vue depuis la terrasse sur la vallée érodée qui fait face est juste splendide.

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La vue depuis la terrasse sur la vallée érodée qui fait face est juste splendide.Toujours sur les pistes j’ai repris mon chemin.  Une nuit dans la brousse. Au loin ces cris, sortes

Le porc-épic et la roue épique… (shit)

Toujours sur les pistes j’ai repris mon chemin. Une nuit dans la brousse. Inquiétantes avec ces cris lointain, sorte de pleurs de chat. De gros chats. Un moment j’ai pensé, ignorant, aux hyènes. Le lendemain on me dira que c’est des « white cat », que je ne saurai traduire en français mais apparemment pas dangereux pour l’homme. Tant mieux. Mais bon je me suis quand même bien reclus dans ma tente cette nuit là.

Puis admirer ces lézards bleu et rouge que l’on voit souvent.

Et enfin, attention, les porc-épic! ça pour une surprise.

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admirer ces lézards bleu et rouge

 

En effet, 8 kilomètres avant de rejoindre Kamanjab, mon premier village important (par la taille) depuis 2 semaines,  je vois ce panneau: Campsite-Lodge Porcupine. Le camping du Porc-épic.

Là un campement sympathique où finalement je passerai la nuit, découvrant en compagnie de touriste zurichois et allemands (de Frankfurt évidemment), le show du porc-épic!

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Le show du porc-épic.

Ou comment regarder ce charmant animal se goinffrer devant toi tout en profitant d’un bon repas… Bref elle est loin, très loin, l’Afrique que j’ai découvert jusque là, ici j’ai les paysages mais le Malawi me manque un peu parfois.

Mis à part ça le porc-épic est un animal intéressant. Déjà il se reproduit toute l’année! Ensuite il ne vit que la nuit et ses pics qui ressortent sont très beau, c’est vrai. Ensuite il… heeu. Ouais j’étais fatigué j’ai pas retenu grand chose ce soir -là.

Malheureusement ce que j’ai aussi découvert c’est que mes jantes ne tiennent pas le choc, mais alors pas du tout. Et c’est à n’y rien comprendre. Sans voile, sans même casser un seul rayon, alors que je remettais Cargo à neuf, je m’aperçois que la jante avant est fissurée! Mais non c’est pas possible pas encore!!! Alors je me penche sur la roue arrière. Pour le même résultat.

Putain, et je peux le dire, au final je fissure mes jantes plus souvent que je ne crève mes chambres à air! Ridicule. Et autant j’ai pu rouler comme un cochon au début de mon voyage avec celles-là je me suis appliqué à faire attention.

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au final je fissure mes jantes plus souvent que je ne crève mes chambres à air!

Et quant tu croises des types qui ont plus de 25’000 km et une dizaine de kilos, au moins, de plus que moi en chargement, il faut se remettre en question…

Par chance en m’arrêtant à Kamanjab prendre un petit déjeûner, je suis tombé sur Oppi-koppi rest camp. Un hôtel-camping qui offre le camping gratuit à tous les voyageurs pour tout le temps qu’ils souhaitent.  Certains voyageurs sont restés plusieur mois quand même!

Waw!!!

Ce fut l’endroit parfait pour penser à autre chose et faire de belles rencontre.

Un grand merci à eux,donc voilà si vous traversez l’Afrique ou la région à pied, vélo, moto, voiture, camping-car ou moto neige, n’hésitez-pas à vous arrêtez à Kamanjab. Au Oppi-koppi rest camp vous camperez gratuitement, et vous pourrez aussi vous déshaltérer au bar, profiter du très bon restaurant, du wifi si besoin et surtout de la bonne ambiance du lieu.

Mais ce matin, lundi 2 novembre 2015, je reprends la route. Sans vaiment savoir jusquu’à quand.

Olivier Rochat