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Au plus-que-parfait

Km 33’578, Lusaka, Zambie.

-Poésie subjective-

Poésie routière                                                                                                                           Poésie routinière                                                                                                                               La routine du solitaire…

Voici un mélange de lettres.

Une derrière l’autre, la lettre forme un mot. Le mot en forme un autre et ensemble ils forment une phrase. Suite à d’autre lettres qui forment d’autres mots, apparaissent d’autres phrases. Ensemble elles forment un texte. Ce texte le voici, écrit hier en Namibie.

Publié aujourd’hui en Zambie.

Quelques lettres mis en mots, résultat d’une rencontre dans un pays surprenant, la Namibie. A l’orée du Namib une rencontre qui appartient au passé mais à qui je rêve au futur. A présent éloigné, quelques lettres que je conjugue. Au passé certes, mais pas n’importe lequel et ce malgré l’imparfait de nos existences: quelques lettres qui se laissent conjuguer au plus-que-parfait.
Voici donc un poème.

Poème pour t’écrire
T’écrire que l’amour sème

Un poème pour semer
Semer des « on s’aime »!
S’aimer en poème                                                                                                                             Poème pour semer

Semer un je t’aime…

 

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A l’orée du Namib

Au plus-que -parfait

On se rencontre on se salue
On s’imagine

On se rend compte qu’on s’est perdu
On s’illumine

Puis calmement on se regarde
On ne s’ignore

On parle d’hier et de demain
On remémore

Et on se parle on s’écoute
On sous-entend

On perd nos doutes mais sur nos gardes
On s’tient distant

On se sourit comme si de rien
De rien n’était

On s’en va puis on revient
Mais sans excès

On se revoit elle l’idéal
Elle l’eternel

Lui il la suit jusqu’au travail
Il pense à elle

On se rapproche encore encore
On se suit et on se plaît
On s’étreint on se sent fort
On est content on crée l’attrait

Le temps passe et nous on reste
On s’enlasse et on s’en presse
On se confiance on se confie
Sans importance on se selfie

Il est conquis elle est contente
Elle est conquise ils s’en contentent
Elle l’intimide mais il l’a suis
Et au final lui il s’enfuit…
S’est-elle trompée? Il est parti…
L’a t’il trompée? Tout est fini !
A la fois proche, à la fois loin
Tout est si moche tout est si loin

Elle le haït mais elle n’arrive
Il l’a trahit donc il s’en prive
Et on s’ignore et on s’ignore
On ne se parle on à moitié mort

Elle est triste elle est déçue
Et lui il croit l’avoir perdue
Passe quelques jours on se déplait
Et pour toujours on tire un trait

Elle se méfiance elle se méfie
Ce n’est pour lui qu’elle se maquille
Il se distance il se fait p’tit
Mais c’est pour elle qu’il se sent Vie

On ne se parle mais on s’récrit
Et p’tit à p’tit
On s’dit bonjour on s’dit bonne nuit

On se croise mais on n’y croit
Mais p’tit à p’tit
On se reparle on se revoit

On se veut fête et on s’amuse
Elle ne veut que fête il l’a veut muse
Et on s’endort il fait des proses
Et pas si mort on est tout chose

Enfin elle lui sourit il en revit
Elle se rapproche il réjouit
Et on s’entend et on s’écoute
Il l’a surprend elle a des doutes

Jour après jour
On se revoit on en revit
De jour en jour
On se défie on se selfie

Elle lui sourit il en rigole
On se replait on ne s’en lasse
On est en vie on en rigole
On se surplait puis on s’embrasse

On se parfait à chaque instant
On se conjugue nos aventures
A l‘imparfait de nos présents
Au passé pi au futur

Puis calmement on se regarde
On cherche un port
D’un tremblement on perd nos gardes
Corps contre corps…

Nos existences rencontrées
Nos exigences partagées
Puis nos corps entremêlés
Comme le port, que le marin a retrouvé

Enfin on touche le ciel
C’est au présent qu’il pense à elle
Mais les temps ne se conjuguent plus
Il n’y a qu’un temps qui ne soit perdu

C’est le plus-que-parfait

Olivier Rochat

En route pour la Zambie

Km 32’852, Katima Mulilo, Namibia.

-De retour sur la route après une improbable mais agréable pause de 54 jours-

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En route pour la Zambie

De retour à Katima Mulilo

Le 29 septembre dernier c’est par cette ville, Katima Mulilo, que j’entrais en Namibie pour un séjour qui ne devait durer que 2 mois au maximum… Aujourd’hui plus de 10 mois ont passé et c’est par cette même ville, tout au nord-est de la Namibie dans la fine bande de Caprivi, que je quitte ce magnifique pays qu’est la Namibie.

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Oryx de Liberté

Km 32’435, Namib Desert Route C27, Namibie.

En traversant le désert du Namib une chose m’a marqué, c’est les grillages et clôtures qui côtient la route en permanence, même dans les endroits les plus isolés. Bon nombre de fois j’ai aperçu des animaux coincé par cela, un petit séparé de sa mère où, même, un Oryx qui s’était coincé la patte dans une clôture…

Ambiance du Namib, entre paysages de solitude et la liberté qu’ils provoquent et clôtures de chez moi et l’emprisonnement qui en ressort…

 

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J’ai rendez-vous avec moi

Km 31’845, Rosh Pinah, Namibie.

-Roche et poussière, de sable et de terre-

De retour en Namibie, c’est d’abord le long du Fish River Canyon, deuxième plus grand canyon au monde, que j’ai repris ma route avant de continuer le long de la rivière Oranje dans une région désertique. La particularité principale du fleuve Oranje est qu’il le plus long fleuve d’Afrique du Sud et prend forme au Lesotho, dans les montagnes du Drakensberg. Il y a deux mois je traversais justement le fleuve Oranje qui délimitait alors la frontière entre l’Afrique du Sud et le Lesotho à travers les belles montagnes du Drakensberg. Deux mois plus tard je le retrouve ici en Namibie. Les montagnes ont laissé place au désert, un désert traversé par ce fleuve qui agit, ici, un peu comme un Oasis. En le suivant en direction de la mer je me retrouve contre le vent, soufflé par le sable et la poussière. Mais plus que ça c’est l’espace qui prédomine ici, la solitude, les nuits étoilées.

J’ai rendez-vous avec moi…

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la solitude, les nuits étoilées. J’ai rendez-vous avec moi…

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De retour en Namibie

Km 31’616, Fish River Canyon, Namibie.

-La Namibie dans tous ces états ce matin…-

Un peu plus de 3 mois avoir quitté la Namibie, me voici de retour dans ce beau et vaste pays d’Afrique australe, le 2ème pays le moins dense au monde après la Mongolie.

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Un peu plus de 3 mois avoir quitté la Namibie, me voici de retour dans ce beau et vaste pays d’Afrique australe, le 2ème pays le moins dense au monde après la Mongolie.

De retour dans le désert

Cette entrée en Namibie, la troisième, fut vécue comme une grosse bouffée d’oxygène.

En sortant du bus parti du Cap voici 3 jours déjà, peu avant minuit, je pouvais penser que trouver un lieu où dormir aurait pu être compliqué. Il n’en fut rien, plantant simplement ma tente derrière cette grosse station service où le bus m’avait laissé. C’est même accompagné d’un backpackers israélien, partageant nos histoires personnelles, que la nuit débuta.

Impensable en Afrique du Sud voisine où tant de fois on m’aura dit que je risquais ma vie sur la route, alors de là à planter sa tente derrière une station service ouverte toute la nuit. La petite dizaine de bivouac que j’y aurai fait auront tous été planqué quelque part entre deux grillages. A une exception près, certes magnifique. Ici en Namibie c’est plus calme.

J’en ai presque l’impression de sortir de prison.

Dès le premier jour, sans transition, les distances refont leur apparition, les pistes également.

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Dès le premier jour, sans transition, les distances refont leur apparition, les pistes également.

C’est bientôt un petit groupe d’Oryx qui côtoie mes roues, puis enfin des Springbok ce matin qui me coupent la route, une cinquantaine de mètres en face de moi.

La nature est bien là, tout autour de moi mais elle est contrôlée par le tourisme. Ainsi presque tous mes points d’eau sont des lodges ou ce qui les entourent. La majorité des gens que je croisent sont des touristes ou ceux qui s’en occupe.

Ça coupe la solitude, c’est vrai, mais en « m’aventurant » pour aller voir le fish river canyon, 2eme plus grand canyon du monde, on me demande 80 rands (5 $). Certes j’ai vu pire… mais c’est juste une vue bordel.

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e fish river canyon, 2eme plus grand canyon du monde

Vue magnifique certes.

Alors j’en viens a plaisanter avec la dame qui me donne le billet en m’expliquant qu’il est valable 24h: « super je dormirai dans le canyon! »

« Tu peux mais l’amende te coûtera 3000 rands » (200 $) continue t’elle, plus vraiment souriante. « Et ce sera pareil autour. »

200 $ dollars pour dormir dans le désert…
Au bonhomme qui m’explique qu’il y a des lodges et que le désert est trop dangereux je sors ma carte et lui montre mes bivouac lors de mon premier passage, au nord de la Namibie.

Avant de terminer: « le plus grand danger sur Terre c’est l’homme. Autant s’isoler », un brin provocateur sachant que piqué par un Scorpion je ne survivrai pas longtemps

Visiblement il n’a pas aimé. Business is business. Le temps c’est de l’argent.

Je le rassurerai en lui expliquant que je dormirai au prochain campsite, 65 km plus loin.

Impossible, il fera nuit dans 1h30… j’avance a moins de 20 km/h.

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Je dormirai dans le désert mais je suis le seul à le savoir

Je dormirai dans le désert mais je suis le seul à le savoir. L’argent c’est du temps. Et jai plus de temps que d’argent en ce moment.

Sans importance ma route sors de la réserve et je retrouve mes droits, quelques part ma liberté.

Les paysages sont toujours là. J’avance maintenant de colline en colline sur cette route tantôt bonne tantôt templi de ces petites bosses horribles.

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Les paysages sont toujours là. J’avance maintenant de colline en colline

A la manière ou l’on franchit des vagues je fonce dedans, lentement. Petits choc interminable.

Mais lorsque la route s’améliore j’avance vite, et lorsque le vent m’accompagne, je vole à moitié.

Je survol maintenant cette plaine magnifique, je s… « Braaam »…

Quel merde putain ces ondulations. Me voici par terre. Le nez dans la poussière. Vite vite mon vélo, mon appareil photo!

Ouf tout fonctionne, plus de poussière que de mal. Je messuie le front avec la main droite.
Une main qui a du rouge..rouge comme le SANG!!!

C’est le genou qui a pris. Heureusement pas grand chose. je m’arrête, pense à moi, panse le genou.

De toute façon je n’ai rien d’autre à faire. Un bisou au genou. Le pauvre en a vu d’autre.

Déjà ça ne coule plus. Ici ca sèche a une vitesse. J’ai fait ma lessive hier soir en pleine nuit (!), ce matin tout était sec.

Je plaisante. Ensuite je désinfecte.

Une voiture s’arrête. Tout va bien. Bravo pour votre voyage. All the best.

Et gentiment je reprend mon chemin

Je suis le monde, je suis le roi.

Je suis en Namibie.

Ça tombe bien puisque j’aime ça…

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Je suis en Namibie.

 

Olivier Rochat