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Kalahari: de jour mais d’ennui

 

 

Km 26’400, Sekoma, Botswana.

« Bientôt, déjà, le Kalahari sera derrière moi. Il fera partie d’un passé que je me crée à mesure que j’avance dans une Afrique où je n’ai ni passé ni futur. Je ne fais que passer »

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Un passé que je me crée à mesure que j’avance dans une Afrique où je n’ai ni passé ni futur. Je ne fais que passer

Le 27 janvier 2016, je rejoins WIndhoek après la longue traversée du Namib aux hauts plateaux depuis Walvis Bay. Mais alors que je venais à Windhoek avec une seule idée: réparer mon appareil photo et continuer ma route rapidement, je serai parti quelques 9 jours et 10 nuits plas tard et cela tandis que mon apparareil n’ai pas été réparé et, dans les faits, envoyé à Johannesbourg.

En fait j’ai rencontré du monde, ce qui change pas mal des derniers kilomètres désertiques. Le dernier cycliste que j’avais rencontré c’était au Malawi au mois… d’août. Mais alors que je venais d’apprendre que mon appareil photo n’était pas réparable c’est  Thomas, du Danemark, qui arrivais. Deux jours plus tard, après avoir partagé bon nombres d’histoires c’est Javier « Colorado » Soriano, lui aussi en plein tour du monde, qui arrivait. Me voilà maintenant avec un danois et un espagnol autour de moi,en bonne compagnie. Finalement c’est Martin, du Danemark lui aussi, qui venait passé ses vacances sur les routes de Namibie, qui rejoignit l’équipe et au bout de 9 jours je reprenais enfin la route après avoir attenteint le total inédit de 4 jours sur la route pour les 3 derniers mois!

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De belles rencontres a Windhoek

Tous les trois ayant découvert le monde de manières plus poussées que moi, je me sentais un peu comme un bébé entre eux. Mais pourtant l’un des seules endroits qu’ils n’avaient tous les trois encore jamais découverts était l’un des seuls que j’avais découverts moi-même et découvre toujours en ce jour: l’Afrique! Moi aussi j’avais donc quelques histoires a raconter.

Mais finalement le temps de reprendre la route est venu. Je repars.

Mais je n’ai pas pédalé 5 km que je croise un autre cycliste. Un ukrainien. 4 mois sur la route et l’Afrique déjà derrière lui. 150 km par jour. Impressionnant. J’ai moi-même débuté en Namibie le 29 septembre 2015 alors qu’il n’a quitté l’Ukraine que deux semaines plus tard… Le même transport mais pas le même chemin…

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Le temps de reprendre la route est venu

Adieu Namibie

« La Namibie se termine. Un gros, un beau morceau derrière moi. Le pays dans lequel j’ai le plus pédalé avec 3’242 km de routes. Me voici maintenant à la frontière avec le Botswana. Chaud. Ennuyant. Kalahari ça rime avec ennui.

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Adieu Namibie

Pourtant les alentours de Windhoek étaient plutôt plaisant . verdoyant et montagneux. C’est même sous la pluie que j’ai terminé mon premier jour de retour sur la route. Entre deux orages la savane était bien belle. La nuit tendrement boueuse et entouré… de vaches.

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Les alentours de Windhoek sont plaisant, verdoyant et montagneux

Mais hier s’est fait plus ennuyant. A peine quelques babouins, phacochère ou tortue écrasée pour changer d’une route longiligne et inchangeante contrairement au vent qui semble venir de là où je vais.

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Au pays des phacocheres

Aujourd’hui rien de mieux…si ce n’est une crevaison à la frontière. La première depuis le Zimbabwe, 4000 km derrière moi. Si j’ai fini de pousser dans le sable, et semble til pour un moment, j’ai pas fini de rouler droit. Un seul virage pour les 800 prochains km. 5 ou 6 points de ravitaillement.
En quittant la Namibie je quitte le deuxième pays le moins dense au monde (après la Mongolie). En entrant au Botswana j’entre dans le…3eme moins dense au monde . C’est bien les espaces sont là. Pour les étoiles, les girafes et les dunes ont repassera. En Namibie on reviendra.
Me voici au Botswana. Sur la « Trans-Kalahari ». Peut être la route la moins excitante de mon voyage. Rien à signaler. Des champs, des buissons, des vaches…Heureusement il doit faire « à peine » plus de 35ºC cet après midi. On va brancher les écouteurs et se laisser rouler, rouler, rouler…. ben oui c’est tout droit. « 

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Kang c’est le prochain village sur ma route en direction de l’Afrique du sud.

Très vite je rejoins Tsootsha, 90 km après la frontière. Et très vite l’ambiance est donnée: Kang 280 km. Kang c’est  le prochain village sur ma route en direction de l’Afrique du sud. C’est donc dans une ambiance solitaire que je pédale mon 20’000ème km sur sol africain.

Les kms ont passé, défilé. Voici que vient le 20’000 eme sur le continent africain. Peut être bien le plus ennuyant de tous, celui du Kalahari. Sans collines mais cent camions. En rejoignant Tsootsha j’ai eu droit à un après midi à l’ombre dans ce qui semble être le seul restaurant à la ronde. C’est le moins qu’on puisse dire car mon prochain ravitaillement est situé 285 km après Tsootsha…

Riz et boeuf au menu, bière fraîche pour la sieste… on fête comme on peut. Rien à signaler sur les routes du Botswana.

Pour la folie on repassera

De jour et d’ennui… le Kalahari

De jour mais d’ennui, je traverse le Botswana. Me voici à mi chemin de cette traversée du Kalahari, plate, chaude et comment dire… repetitive? Oui, repetitive c’est cela.

Les jours se ressemblent passablement et les distances aussi, bien qu’elles semblent diminuer à force que je m’approche de l’Afrique du Sud.

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De jour mais d’ennui, je traverse le Botswana.

Ainsi ce matin en m’arretant a Sekoma histoire de m’abreuver -et me desabler- je termine 155 kms en solitaire. Certes il y avait 3 petits villages isolés même pas cartographier, mais bon…

Pourtant bien loin des 285 km qui sépare Tsootsha de Kang, à l’ouest du Namib. 285 sans rien de rien d’autres que des buissons, quelques arbres ainsi que vaches, chèvres et papillons dont certains finissent sous -ou sur- un de ces nombreux camions qui traversent le Botswana en direction de la Namibie et parfois continue au nord jusqu’en Angola, voire même plus haut, le Congo.

Certains d’entre eux s’arrêtent en me voyant et j’ai droit à une bouteille d’eau fraîche, voir littéralement congelée (!), parfois un coca ou autre soda. Souvent c’est là pour ainsi dire mes seules discussions de la journée.

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Pafrois j’ai droit a une bouteille d’eau fraiche, voire litteralement congelee

Discussion de voyageur comme hier avec ce camionneur sud africain qui revenait de Brazzaville en direction de Johannesbourg. Ancien avocat devenu camionneur indépendant car « le bureau c’est ennuyant », j’ai eu droit moi aussi à de beaux récits. La traversée de l’Angola, « pays le plus chère du monde », « 14 jours sur des routes pourries » etc… au final les rencontres sont rares mais souriantes. Sur la selle ou sur un siège, la solitude est plus qu’une coutume une réalité au Botswana.

 

Bivouaquer dans ces conditions n’en est que plus facile, encore plus facile qu’en Namibie où parfois les interminables grillages ou barbelés qui longeaient les routes m’empêchaient de m’enfiler quelque part, derrière un buisson, un arbre, à l’abri des regards.

 

Cependant les bords de routes bien que verdoyant en cette saison n’en reste pas moins sableux. Impossible de s’égarer, du moins de pédaler, hors de cette route bien goudronnée qui me mène droit sur Pretoria. Les quelques sentiers qui s’en vont ici et là n’en reste même pas en rêve. Peut être cauchemar… le sable est bien trop profond.

Mais le Kalahari vit l’été. Et l’été amène la pluie par ici. Ainsi les après midi sont chargés d’électricité et dans cette énorme plaine qu’est le Kalahari les orages sont visible loin, très loin à la ronde. Pédalant sous un soleil de plomb j’ai parfois en vue 4 ou 5 orages de toutes tailles qui m’entourent. Spectacle impressionnant qui peut lui aussi devenir cauchemardesque si ma route s’enfile au dessous de l’un d’eux. Au centre de la bête, vent violent, tout deviens plus compliqué.

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Les orages sont visibles loin a la ronde

Bien que ce destin ne m’a été jusqu’ alors qu’une seule fois dédié. Par chance, j’en terminais avec cette interminable partie de 285 km sans village lorsque l’orage frappa. Après quelques minutes sous la pluie et dans le vent je rejoignais Kang et m’abritais dans une station service qui me servira de toit pour la nuit.

Souvent la chance est au rendez vous du voyageur dont l’audace, peut être, lui permet de la provoquer. De l’apprécier. Toutes ces petites choses insignifiantes qui forment l’entier du quotidien de routier.

Une rencontre, un cri d’oiseau ou de chat sauvage, une crevaison, un orage… des petits rien qu’au quotidien, pris dans notre engrenage égocentrique et de pouvoir -le pouvoir bon dieu le pouvoir!!!- nous ne regardons plus. Trop insignifiant. Sans gloire ni folie. Presque emmerdant. Des petits rien qui pourtant font ce que nous sommes, différemment de ces choses après lesquelles nous courons sans cesse car nous rêvons d’être, de voir et/ou de posséder.

Le bonheur ne se possède pas. Il se vit.

Et peut être qu’en voyageant je réapprend à regarder. Sentir. Profiter. Et certainement à aimer. Simplement.

Dans cette ambiance d’éloignement je continue ma route toujours plus près d’une Afrique du sud qui me servira de dernière grosse étape avant d’entamer ma remontée vers le nord. En avion pour un bout, peut être le tout à vélo? Peu importe je continue sur le sud est pour un dernier détour avant le prochain. Jwaneng n’est qu’à 83 km. Les distances se raccourcissent et bientôt, déjà, le Kalahari sera derrière moi. Il fera partie d’un passé que je me crée à mesure que j’avance dans une Afrique où je n’ai ni passé ni futur. Je ne fais que passer.

Et qu’il est trop facile de faire le sage quand tu n’as plus que toi à aimer…

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Bientot, deja, le Kalahari sera derriere moi

Olivier Rochat

 

#jesuissurlaroute… Du désert au hauts plateaux!

Km 25’503, Windhoek, Namibie.

Me voici de retour sur la route, enfin!!! En effet après plus de 11 semaines de pause  j’ai enfin repris la route, et pas n’importe où puisque c’est le Namib qui m’attendait en quittant Walvis Bay. Pour rejoindre Windhoek, la capitale namibienne, c’est pas moins de 350 km de pistes qui m’ont mené à travers le désert du Namib puis, retrouvant peu à peu la végétation, jusqu’au haut plateau à plus de 2’000 mètres d’altitude au sommet du dernier col, le Kupfergberg. Une route belle et changeante mais difficile puisque pas un seul village ne se trouvais sur ma route. C’est donc bien chargé que j’ai effectué cette difficile route, presque une expédition en somme.

Malheureusement depuis mon retour à Walvis Bay mon appareil photo ne fonctionne plus. Je me trouve actullement à Windhoek dans l’espoir de le réparer depuis plusieurs jours déjà. Les photos de cet article ont donc été prises avec mon téléphone portable.

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Me voici de retour sur la route, enfin!!!

 

On prend les mêmes et on recommence (24 janvier 2016)

Ce matin je reprends la route après plus de 11 semaines de pause. Le sentiment est bizarre, renforcé par la géographie de ce lieu, de cette route, la C26, qui me mène sur la capitale Windhoek.

En effet je commence fort avec la traversée du Namib puis dans un second temps 3 cols dont le dernier est le plus haut de Namibie (Kupferberg pass 2’050m). Le tout sur les pistes, bien sûr, et sans possibilité de ravitaillement à priori. Tout du moins pas plus de village que de magasins sur les 350 prochain kms. Quelques fermes se trouvent le long de la 2ème partie, ce qui devrait m’offrir quelques ravitaillement. Du moins je l’espère car la vingtaine de litres d’eau que j’emporte avec moi ne suffiront absolument pas pour effectuer l’entier de la route.

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Le sentiment est bizarre, renforcé par la géographie de ce lieu, de cette route, la C26, qui me mène sur la capitale Windhoek.

Au loin se dresse une rangée de dunes impressionnante qui me rappelle que l’atlantique est déjà loin, bien qu’il ne soit qu’une dizaine de kms derrière moi… Sans transitions, aucune, me voici sur la route. La température va grimper, le goudron s’arrête tout bientôt… l’aventure quant à elle continue. Ou reprend c’est selon…

A travers le Namib (26 janvier 2016)

 

Beaux, chaud et sec, les deux derniers journées jours ont été difficiles. Traverser le Namib n’est pas facile, mais km après km la végétationr refait peu à peu son apparition.

En deux jours (et une nuit) j’ai déjà utilisé 25 litres d’eau et malgré l’utilisation de crème solaire mes bras et jambes sont plus rouges que bruns. Au moins le vent souffle avec moi. Je croise bon nombre de 4X4 et certains d’entre eux s’arrêtent, me proposant de l’eau ou de la nourriture, parfois même une boisson fraîche oh combien bienvenue.

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Beaux, chaud et sec, les deux derniers journées jours ont été difficiles.

Hier après-midi j’en terminais avec le premier col, le Kuisebpass. Un col qui marque la fin du Namib, se faufilant entre des collines caillouteuses dans une chaleur étouffante. Mais c’est déjà le col du Gamsberg qui se présente en face de moi, probablement le plus dur de cette route.

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le Kuisebpass. Un col qui marque la fin du Namib, se faufilant entre des collines caillouteuses dans une chaleur étouffante.

Ce matin je suis entouré d’herbes et buissons et mêmes de petits arbre. Quelques fermes se trouvent sur ma route. C’est dans l’une d’elle que je m’arrête. L’occasion rêvée pour un peu de repos, profiter d’une boisson et d’un peu de nourriture vendue sur place et parler un peu.

La plupart des gens que je croisent sont très amicaux et chaque jour je croise des touristes. Hier c’est deux voitures de touristes brésiliens qui se sont arrêtées pour me prendre en photos, des finlandais m’ont offert un peu de nourriture alors qu’un gros camion de… Suisse m’a permis un petit mais bienvenue ravitaillement en eau et ce matin je croise un groupe d’allemand dans la ferme-guesthouse où je me ravitaille.

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km après km la végétationr refait peu à peu son apparition.

Sinon j’ai la chance d’appercevoir bon nombre de zèbres dans le coin. La nuit dernière, bivouaquant je pouvais les entendre marcher autour de ma tente durant une bonne partie de la nuit. La nature est belle, simple et sauvage, peu dérangée au final.Mais Windhoek est encore loin…

 

Sur les hauts plateaux (28 janvier 2016)

En Namibie, je n’ai pas beaucoup à dire. Mais j’ai beaucoup à voir.

En encore suffisamment d’énergie pour écrire.

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En Namibie, je n’ai pas beaucoup à dire. Mais j’ai beaucoup à voir.

Hier soir, après une journée sans fin de 9 heures à pédaler (sans les pauses) à travers les hauts plateaux verdoyants j’ai rejoins Windhoek. Enfin! Il est maintenant temps de se reposer car après plus de 350 km de pistes avec plus de 3’000 mètres de dénivellation positive, je peux sentir mes jambes lourdes. Très lourdes. Les bras bronzé à l’extrême et le menton… brûlé. Une grande première et résultat de pédaler avec le vent de face-

Le Gamsbergpass fut une ascension superbe, l’une des toutes belles de ce voyage mais aussi l’une des plus dure. Virage après virage je montais en altitude, lentement, sur cette route caillouteuse, parfois bosselée, avec un soleil aussi fort que prévu. Chaque virage m’offrait plus de vues, plus de plaisir mais aussi…. plus de difficultés.

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Virage après virage je montais en altitude, lentement, sur cette route caillouteuse, parfois bosselée

Lorsque j’ai enfin rejoins le col, un peu de 1’800 mètres au-dessus du niveau de la mer que j’avais quitté quelques jours auparavant à Walvis Bay, il était déjà 5 heures du soir et au moins il ne faisait plus trop chaud (mais suffisamment chaud). Le vent changeait et maintenant je l’avais en pleine face, réalisant que je l’aurais de face probablement jusqu’à Windhoek, quelques 130 km plus loin.

« Oh Yeah! », je pensais,pensant être un mélange de stupidité et de folies,a vant de me souvenir ce qui m’étais venu à l’esprit il y a déjà très longtemps: la destination n’a aucune raison d’être si tu n’as pas de chemin pour l’atteindre. C’était mon chemin pour ce jour. Demain sera un autre jour, une autre destination, un autre chemin. J’ai choisi de pédaler pour un moment parce que ça me rend heureux et plein de vie(s). Trop lent pour tricher mais suffisamment rapide pour atteindre, pour rêver et plus que ça: les sentir, mes rêves, avec toutes les imperfections que mes rêves ont.

D’un autre côté solitude n’est pas bonheur…

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la destination n’a aucune raison d’être si tu n’as pas de chemin pour l’atteindre. C’était mon chemin pour ce jour.

Je n’avais pas vu une seule voiture de  toute l’après-midi et des 8 litres d’eau que j’emportait avec moi à midi, il ne m’en restait plus qu’un seul. Insuffisant pour passer la nuit. Ma route descendait derrière le col sur quelques centaines de mètres puis grimpait une petite colline. Quand j’ai eu rejoins cette dernière je pouvais voir que ma route ne serait pas plate du tout sur les kms à venir. Colline après colline, j’appercevais ma route, fine bande de terre, se faufiler à travers ce vert panorama. Me rappelant un peu la Tanzanie…

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Colline après colline, j’appercevais ma route, fine bande de terre, se faufiler à travers ce vert panorama. Me rappelant un peu la Tanzanie…

Quelques fermes isolée, des vaches entourées de… babouins, tel était dorénavant mon univers en direction de Windhoek. Le désert du Namib que j’avais quitté… hier matin semblait déjà loin. Presque comme un autre continent.

Pourtant j’étais toujours en Afrique, toujours en Namibie. Une fois de plus découvrant de grosses différences dans ce continent que trop souvent les gens qui n’y sont jamais allé mettent dans une petite boîte et oublient que l’Afrique c’est 54 états indépendants, des milliers de langues, combien de religion (?) et beaucoup de choses je n’apperçois pas moi-même.

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j’étais toujours en Afrique, toujours en Namibie.

Le fermier m’avait dit à propos de la Namibie: « la perle cachée de l’Afrique ». Il me donna de l’eau. Assez pour rejoindre Windhoek et après une journée à grimper les collines les unes après les autres jâi trouvé un autre chemin pour ce soir: une bière fraîche. Et une autre destinations: un bon lit. 

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une journée à grimper les collines les unes après les autres

Avant de très bientôt rechercher de nouvelles destinations en empruntant de nouveaux chemins. Sur la route à nouveau…

Olivier Rochat

Atlantide!!!

Km 25’135, Walvis Bay, Namibie.

-Sur les bords de l’Atlantide-

« Atlantique!

Voici que j’ai rejoins l’océan Atlantique.
D’une humeur Atlantide.

Ouais.

Océan bleu, ciel gris, foggy, ce matin était brouillardeux.

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j’ai rejoins l’océan Atlantique.

 

Me jeter dans l’océan, partir au loin,en eau profonde, regarder ce qui vient. Arrêter d’essayer de nager. Se laisser couler, comme un caillou. Deux poissons pour la route, regarder ce qui vient. Se laisser couler comme un caillou. Jusqu’au fond. Au fond de l’océan. Mourir ici. Mourir ainsi.

Dans 2-3 jours on retrouve un petit homme, gonflé par l’eau. Salé, de la tête au pied.

Océan bleu, ciel gris, foggy, ce matin était brouillardeux…

Dis, toi, t’as jamais eu envie de mourir? Et pis tu te l’es jamais posée cette question,  » mais merde, y a quoi après la mort? »

Y a quelque chose? Ou y a rien? Et pis c’est quoi ce rien? Est-ce qu’on souffre après la mort? Est-ce qu’on souffre autant, est-ce qu’on souffle au temps, après la mort?

Est-ce qu’on est toujours dans la matrice, y a t’il des routes en lacets et des cols au sommet, après la mort? Hein?
Tu te l’es jamais posée cette seule question? Dis moi?

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mais merde, y a quoi après la mort?

Ouais, au fond tu sais c’est comme l’Univers. L’Univers il est en nous mais on n’y connais rien. Moi pourtant ça m’intrigue l’univers. Parfois quand j’ai du wifi qui fonctionne, ça m’arrive, je youtube un peu. Quand c’est pas des exploits sportif ou François l’Embrouille, moi j’regarde une vidéo qui parle de l’Univers. Une de celle qui t’explique l’Univers, comment ça fonctionne, d’où on vient, où on va, qui on est et toutes ces choses subtiles que la science, malgré tous ses efforts, n’explique pas.
C’est très intéressant. T’as rien appris d’autre que des théories mais tu te sens tout petit, parce que l’écran y a que ça de vrai.

Ouais ça s’appelait « caméra embarquée jusqu’au fin fond de l’univers », un truc dans c’genre là.

Alors au début ça commence t’es dans la mer avec les bactéries d’où on vient, et puis tu remontes l’eau, comme un poisson, tu sort de mer et comme un oiseau tu t’envoles dans l’air. Très vite tu sors de l’atmosphère.

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au début ça commence t’es dans la mer avec les bactéries d’où on vient

Te voici dans l’espace et le premier sur ta route et ça tombe bien c’est une femme: la Lune.
Un gros cailloux. A 384’000 kilomètres de la Terre, soit 3 jours de route en fusée. Notre satellite à nous, les hommes.

Là on t’explique que les américains eh ben ils ont marché sur la Lune et planté un drapeau qui flottaient au vent parce qu’il était accroché au porte drapeau.
Y t’expliquent tout comment et ensuite tu t’envoles encore un peu plus haut. Enfin plus loin quoi.
Ensuite on te parle de l’astre, enfin de la chose, du truc quoi, le plus étudié de tout l’univers après la Terre: Mars!
On te dit comme la plus haute montagne sur Mars fait 3 fois la taille de l’Everest et qu’un grand canyon, le pus grand sur Mars, fait la taille des USA, de San Fransisco à New York. Mais Mars est une petite planète pas si lointaine alors on t’explique comment les américains ont dépensé 500 milliards de dollars américains pour envoyer un p’tit module sur mars. Le machin est atteri nickel.
Après de vastes recherches, le p’tit module à découvert de l’eau glacée. En sous sol.
Un truc de dingue.
Et toi t’es là avec ton sandwich et y a ce clodos, on dirait un ramoneur mais c’est juste qu’il est noir et que ca fait un mois qu’il s’est pas lavé. Il te demande 40 centimes.

Seulement toi t’es pas dupes, tu le vois très bien qu’il est pas éduqué et qu’avec ta thune il va se payer un peu d’une bière. Et que si tu lui donnes plus il va se payer un bout d’une deuxième bière. Quoique tu lui donnes il va pas s’acheter un peu d’éducation ce con là!

Morale: ça vaut pas le coup d’lui filer de la thune!

Ouais 500 milliard. Mais bon ça valait le coup puisqu’ils ont trouvé de l’eau glacée. Oui de l’eau glacée en sous sol de la planète Mars.

Après cette nouvelle dingue tu continues ton voyage intergalactique. Là on t’explique tout le système solaire, Mercure, Pluton et puis t’en sors.

Alors tu changes de galaxie. On te dit qu’il y a des milliards de galaxies, des grandes et des très grandes. On te parle des planètes que l’on découvre, les exospanète et des trucs que j’ai pas retenu.

Au final les américains ont en trouvé une semblable à la Terre. Ils disent même qu’il pourrait y avoir de la vie. Un truc de dingue. Après avoir longuement étudié le machin ils te disent que l’homme pourrait éventuellement la coloniser, lorsqu’il aura fini de détruire la sienne. Ouais la coloniser.

Le hic et y en a un il est de taille, c’est la distance, soit 2 milliards d’années lumières. Donc en gros en se déplaçant à 300’000 km/seconde, soit la vitesse de la lumière, il nous faudrait 2 milliards d’années pour la rejoindre. Ou 20 millions de vie humaines si on vivait les uns après les autre jusqu’à cent ans.
Ouais. Un truc de dingue. Surtout si on prend en compte que la lumière provoquée par cette planète à mis 2 milliards d’année à nous rejoindre, eh ben qu’est ce qui a bien pu se passer pendant tout ce temps?

Bon j’exagère sur les chiffres, je crois on comptait en millions d’années lumières seulement.

Pardon.
Ah oui et pi après de nouvelles recherches à 500 milliards de dollars américains, soit pas loin de 600 milliards d’euros, ils ont trouvé une strucure extraterrestre, un truc de dingue qui soi-disant servirait a capter l’énérgie d’une étoile. C’est totalement fou.
Et pi là, après cette nouvelle nouvelle de dingue te voici au fin fond de l’univers avec cette vaste question: après, on fait quoi? On attend le fils d’E.T. ou bien?

Un peu la même question qu’au début quoi…

Juste la formule qui a changé.

Heureusement la caméra embarquée à réponse à tout, elle t’explique que l’Univers est en expansion, et qu’un jour toutes les étoiles mourront. Donc nous avec. Enfin le contraire du Big Bang quoi, quand l’univers aura utilisé toute l’énérgie possible, y aura plus rien à voir. Mais attention y sont pas sûr. Y en a qui disent que ça se passera pas comme ça. Ouais. Pi y en a qui disent que l’univers est fini mais qu’il englobe tout, et d’autre te disent qu’il est infini. Même si la définition de l’infini elle est pas vraiment définie. Enfin si… Mais bon, c’est vague.

Disons que l’infini défini quelque chose non seulement de pas fini, mais aussi qui ne finira jamais. Donc pas mesurable, sans limite. Par conséquent, si l’Univers est fini mais qu’il englobe tout, quelque part il est infini. Mais défini, puisque l’infini est défini, mais non-mesurable et engloberait tout. Par contre s’il est infini, il englobe tout aussi.

Moi je comprends pas.

pour la définition de l’Infini clique ici

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Et là, grande nouvelle rebelle, on te dit que Dieu n’existe pas. Ouais les mecs te disent que l’Univers est fini mais qu’il englobe tout, mais attention, que Dieu n’existe pas! Mouais. ça paraît logique.

 

Alors on demande 500 milliards de plus pour faire de nouvelle recherches. Ouais, de nouvelles recherches. Déjà pour trouver Dieu et ensuite, si y a encore des fonds, un deuxième univers. Parce que le nôtre il est pas assez grand.
Mouais….

Pi y a ce clodo. Il est toujours là ce con. Au final tu lui payes une pizza et deux bières. Et tu t’endors à la Vodka. La tête dans les étoiles, posé sur un clodos qui pue l’alcool que tu viens de lui payer.

Ouais, t’as jamais eu envie de mourir?
Hein? Ca t’as jamais tenté l’infini? tout claquer pi t’en aller?

Moi si. Maintenant.

C’était écrit sur l’écran des vilaines choses.
Elle veut faire coiffeuse. Visiblement, ce sera sans moi.

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Elle veut faire coiffeuse. Visiblement, ce sera sans moi.

Océan bleu, ciel gris, foggy, ce matin était brouillardeux.

Me jeter dans l’océan, partir au loin, en eau profonde, regarder ce qui vient. Arrêter d’essayer de nager. Se laisser couler, comme un caillou. Deux poissons pour la route, regarder ce qui vient. Se laisser couler comme un caillou. Jusqu’au fond. Au fond de l’océan. Mourir ici. Mourir ainsi.

Dans 2-3 jours on retrouve un petit homme gonflé par l’eau. Salé, de la tête au pied.

 

Dis, toi, t’as jamais eu envie de mourir? Et pis tu t’es jamais posé cette sale question,  » mais y a quoi après la mort? »

Là j’entends déjà mon père tout content terminer sa phrase par un « dix de retrouvé! » et ma mère par « t’en retrouveras une meilleure…« .

Ou quand tes vieux te font marrer…

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dix de retrouvé

Au final, le clodo est mort. Il a chopé le SIDA avec une prostituée qu’il s’est payé après qu’un joueur de foot lui ai filé 50 dollars. Peu de temps après il a cané. Mais bon, ça les livres d’histoires n’en parlent pas.

Ok là j’invente sa mort. C’est pour la chute, tu verras.

Moi j’ai regardé l’Atlantique. J’avais soif mais l’eau était trop salée. Il y avait du vent mais j’avais pas de voile. Que deux jantes fissurées sur le point de pété.

Bon, j’ai repris la route quand même.
Parce que pédaler y a que ça de vrai!

Et j’ai pissé ce texte parce qu’imaginer c’est bien plus riche que l’Univers…

Quant à la chute? Y en a pas.

Ouais.
D’une humeur Atlantide.

Océan bleu, ciel gris, foggy, ce matin était brouillardeux….

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ce matin était brouillardeux….

 

Bref… en attendant  de trouver des  solutions pour mes roues et mon coeur, voici déjà quelques photos:

 

En quittant Uis, dernier village avant l’Atlantique, mais encore à 110 kilomètres de celui-ci

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Bivouac en arrivant sur la Skeleton Coast, dans le désert du Namibe

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Les derniers kilomètres de routes avant de rejoindre l’Atlantique. Desert…

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En rejoignant l’Atlantique à Henties Bay

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Bivouac le soir au bord de ce même Atlantique, peu au nord de Swakopmund

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Brouillard donc, tous les matins

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Une piste cyclable à swakopmund. Un truc de dingue!

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Et même une confiserie!!! Swakopmund, c’est un peu l’Europe dans les faits

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Entre Swakopmund et Walvis BAy, 45 kilomètres derrière les dunes! Superbe paysage!

 

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Olivier Rochat

 

 

Mars, la Lune et le Kaokoweld…

Km 24’403, Sesfontein, Namibie.

-Dans un silence assourdissant j’ai planté ma tente de la même manière que j’ai passé ma journée et que je m’apprête à passer ma nuit, silencieusement-

400 kilomètres de pistes au Kaokoweld. 400 kilomètres hors du temps, parmi les plus difficiles de ce voyage. Parmi les plus beaux également. Traversant désert et montagnes, rivières assechées ou surprise en cette saison, plaines boueuses… Le tout dans un décor changeant, époustouflant. « Mars, la Lune et le Kaokoweld… » c’est dans les faits 8 jours loin de tout si ce n’est des Himbas, des animaux, de la nature et au final et surtout, de moi-même. Parfois demeurait cette impression de pédaler sur Mars.

Un must absolu dans ce voyage, presque une consécration.

Se retrouver tout seul ou presque et faire le point avec moi-même. Je me souviens qu’en traversant le désert égyptien, chaque jour, en tout cas chaque soir, je faisais le tour de moi-même, impossible d’y échapper. C’était lourd et long.

Certainement que lorsque que quelque chose ne tourne pas rond, se retrouver seul c’est aussi ne pas pouvoir y échapper, s’enfuir. Mais devoir s’affronter. Aujourd’hui, près de 10 mois après le désert égyptien, ça tourne mieux, ça tourne bien.

Mais le Kaokoweld c’est pour moi, parmi ces endroits où tu y es encore qu’il te manque déjà, la manière d’un lac Malawi ou d’un col alpin…

 

Oui je suis comme ça, je passe et je viens. Quand je m’endors je ne suis rien. Je pense à demain. Un rêve et puis déjà c’est le matin. Je me réveille et au jour déjà je passe et puis je viens. Et toujours je ne suis rien.

Seulement parfois reste un endroit, un de ceux que tu n’oublies pas…                                                           …à la manière d’un lac Malawi ou d’un col alpin

Au Kaokoweld…

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-Purros, le 24 octobre 2015-

Au matin j’ai l’horizon, géant, comme seul destin et une piste, méchante, presque terrifiante, comme seul chemin. Mon jour est long, lent mais suffisant. Le décor époustoufflant.

Une voiture passe. Ce sera la seule aujourd’hui. Bonjour. Au revoir. Je peux toujours me parler ou mieux, me taire et laisser vivre mes sens présents.

Une girafe, une autruche. Déjà le soleil se couche. Au milieu de rien.

Au soir sentir le vent comme seul présence. Le ciel comme seul plafond, les étoiles pour seule lumière.

Into the wild. Ou se sentir vivant.

Deux oiseaux, on dirait des corbeaux. Bonne nuit.

Loin du monde, des civilisations, de la misère et des abrutis. Au fond loin de moi même également. Plus proche que jamais, certainement.

Là où le temps est une saveur, le regarder filer lentement jusqu’au soir, avant de le reprendre au matin. Le sentir libre de s’exprimer, se sentir libre de l’accepter, à la vitesse où il va, le temps. Se sentir vivant.

Au Kaokoweld… »

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Là où le temps est une saveur, le regarder filer lentement jusqu’au soir, avant de le reprendre au matin. Le sentir libre de s’exprimer, se sentir libre de l’accepter, à la vitesse où il va, le temps. Se sentir vivant.

Le premier jour

Dans les faits c’est bien la route la plus incroyable de mon voyage que j’ai découvert. Une piste de 400 kilomètres au Kaokoweld, reliant Opuwo à Sesfontein via Orupembe et Purros.

Traversant déserts et montagnes sur des routes partagées entre difficiles et très difficiles… Mais toujours dans un décor unique et jamais traversé jusqu’ici.

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Traversant déserts et montagnes sur des routes partagées entre difficiles et très difficiles… Mais toujours dans un décor unique et jamais traversé jusqu’ici.

La région, sauvage et isolée, est belle. Mais cette piste fut pour moi une petite expédition. En quittant Opuwo, dernier gros village avant d’attaquer cette piste, j’emportait donc 22 litres d’eau,  ajoutez-y la nourriture! Heureusement la forte chaleur tombera rapidement, dans un premier temps grâce aux orages, les premiers de la saison. Et dès le début des pistes, je découvre une Namibie à laquelle je n’avais jamais eu droit jusqu’alors.

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En quelques instants la Namibie a pris les devants

En quelques instants la Namibie a pris les devants, me voici au milieu d’un monde intéressant. Un monde différent. Autrement. Surprenant.
Le goudron c’est sûr cette fois a disparu. Place aux pistes, aux cols, à la nature, sauvage, superbe, calme et bien vivante. Comme une chanson interminable résonne le cri des oiseaux.

Sans fin.

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la nature, sauvage, superbe, calme et bien vivante

Et pour ne pas tomber dans un quelconque ennui, le ciel s’est mêlé à la fête. Pobablement vexé de se taire depuis plus de 9 mois, il s’est mis à chanter lui aussi, vaste grognement mal accordé. La pluie est tombée. Et pas qu’un peu. La saison des pluies, à l’instant où je debutais les pistes, à commencé… Presque d’un mois en avance.

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La saison des pluies, à l’instant où je debutais les pistes, à commencé…

D’orage en orage jusqu’à la tombée de la nuit, l’après-midi fut bruyant, parfois boueux, sable mélangé à la terre alourdi par l’eau, tel une éponge, ma route devint molle. Jusqu au prochain passage caillouteux, et là se faufiler, a 7-8 km/h, entre les cailloux avec pour but de ne pas glisser. De ne pas tomber. Jusqu’à ce qu’emporté par le poids de mon eau mal équilibré, mon vélo, un Cargo pas que de nom pour l’occasion, bascule. BOUM.

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tel une éponge, ma route devint molle

Il me faudra enlever quelques sac et bouteille pour pouvoir le relever.
Et moi qui dans ces pistes réputés parmi les plus durs de Namibie, s’égarant dans un kaokoweld presque inhabité craignant d’avoir trop chaud, emportait hier au matin au départ d’Opuwo 22 litres d’eau, voici qu’elle tombe du ciel.
Me voici ridicule. Mais pas tant car c’est toujours plus intelligent d’avoir trop d’eau que pas assez. Et je préfère ne pas pouvoir en témoigner. La suite me donnera raison.
Et après un matin ensoleillé, col caillouteux, les yeux somptueux, c’est un arc en ciel qui accompagna le soleil qui se couchait, réapparaissant soudain au loin, là où le ciel était bleu. Et oui, l’orage n’était bien que sur ma tête. Au loin j’apercevais bien le ciel bleu.
Cette journée surprenante, première d’une vaste suite à travers cette nature revigorante, se terminait. Dans la forêt je campais mais je n’avais pas planté ma tente que déjà il pleuvait. L’orage était fini pas la pluie. Quoique que parfois dans la nuit, l’éblouissante lumière d’un éclair me réveillait.
Au matin, donc maintenant, il ne pleuvait plus, le ciel était bleu et blanc, pas de nuages gris pour l’instant…
Alors je repartais a l’assaut, enfin à vélo, de cette nature impressionante non pas qu’à regarder, mais à vivre, sentir et profiter.

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je repartais a l’assaut, enfin à vélo, de cette nature impressionante non pas qu’à regarder, mais à vivre, sentir et profiter.

Non dans ces conditions 22 litres n’était pas de trop…

 

Entre les cailloux, Orupembe ou l’isolement

Après cette première journée orageuse mais belle, j’ai repris la route sereinement. Traversant d’abord une plaine désertique avant que les orages n’arrivent. Un petit col au soir, à l’entrée d’un véritable pierrier où je passerai ma seconde nuit. La troisème journée fut difficile mais belle en tout point, enchaînants de petits col caillouteux dans des décors superbe, malgré le ciel nuageux. Ce n’est que le soir que je rejoindrai Orupembe histoire de me ravitailler, alors que je venais juste de terminer ma dernière bouteille d’eau. De là je reprends ma descente sur le sud, plus de 3’000 kilomètres après l’avoir interrompue au Mozambique afin de partir sur l’ouest où je me trouve actuellement. Tout au nord-ouest de la Namibie, Orupemebe est un lieu très isolé, parmi les plus isolé de mon voyage.

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Entre les cailloux

 

V int un premier désert…

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Puis vint un premier désert…

Une longue plaine, plate puis chaude.  De temps en temps la pluie d’hier avait formé de vastes flac d’eau. Généralement ça roule plutôt bien. Après 15km, un magasin sur ma droite. Se raffrachaîr. Parler. Ce sera la seule fois aujourd’hui.

 

Profiter d’un paysage surprenant. Parfois un village Himba, un troupeau d’autruche. Quelques Springboks qui, au loin, s’enfuient en me voyant.

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Parfois un village Himba, un troupeau d’autruche. Quelques Springboks qui, au loin, s’enfuient en me voyant.

La journée passe, les orages arrivent. La plaine se termine, les montagnes arrivent, juste avec la pluie.

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La journée passe, les orages arrivent, la plaine se termine.

Un col, le premier aujourd’hui, aussi. Sous la pluie également…

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Un col, le premier aujourd’hui,

Et là s’enfiler à travers un univers de cailloux. Mars où le Kaokoweld? Peu importe juste y passer la nuit. Sous la pluie toujours.

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Mars où le Kaokoweld? Peu importe juste y passer la nuit.

Avant de repartir sec au matin, sur un univers de cailloux toujours, enchaîner cols et km dans un univers déroutant, les nuages se matin comme plafond.

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un univers de cailloux, enchaîner cols et km dans un univers déroutant, les nuages se matin comme plafond.

L’atmosphère est respirable par ici, bien plus qu’ailleurs. Drôle de planète. Belle à regarder. Mais difficile à pédaler.

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Drôle de planète. Belle à regarder. Mais difficile à pédaler.

Une himba sur son âne, un jeune garçon,  crâne râsé, à l’avant. Quelques mots que je ne comprends pas. Tant pis ou peu importe. Au virage d’après un village. Okandjambo de son nom. Un magasin. Quelques Himbas. Un coca car je suis encore sur Terre bien que Mars est quelque part. Et de là, s’enfoncer difficilement mais sûrement, dans une région de plus en plus isolée.

 

Aujourd’hui une seule voiture, pas beaucoup moins que demain bien que je ne le sache encore. Ce sera tout. Je suis seul. Enfin je le crois.

8 girafes me coupent la route. De loin, je l’ai observe. De silence et d’envie, loin des touristes, des parcs et autre attractions, je suis comblé. Je continuerai à pied pour ne pas les effrayer.

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loin des touristes, des parcs et autre attractions, je suis comblé (photo prise à Purros le surlendemain)

30 minutes durant, c’est accompagné de 8 girafes que je continuerai. Gardant leur distances,  avançant avec moi, s’arrêtant lorsque je m’arrête.

Un col plus tard, deux zèbres en face de moi. Terrain horriblement caillouteux, dernière plaine, difficile, avant Orupembe. J’y arriveai juste avant la tombée de la nuit.Les zèbres sont déjà bien loin.

Il était temps. J’avais fini mon eau. Les 22 litres d’eau n’était pas de trop.

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dernière plaine, avant Orupembe.

Me voici bientôt à la moitié de cette piste mais pas au bout de mes peines. Orupembe en terme de distance c’est le lieu le plus isolé de cette piste et peut-être de ce voyage. Ici, au nord-ouest de la Namibie, j’arrive au terme de mes 3’000 km d’est en ouest, je peux gentiment recommencer à descendre sur le sud. L’océan Atlantique n’est plus loin. La fraîcheur qui l’accompagne également.

J’en termine avec ces difficiles passages caillouteux, et sans le savoir, je débute tout juste les non moins dfficiles pistes ondulées. A Orupembe on trouve également un magasin, tout petit mais bien utile au milieu de ce vaste univers, ainsi qu’une police station qui fait plus office de refuge pour les locaux devant s’aventurer sur ses terres pour X raison.

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J’en termine avec ces difficiles passages caillouteux

 

De Mars à Purros

2 jours de pistes ondulées, difficiles. Dans une plaine désertique. Un moment, sans apercevoir personne pour plus d’un jour, pas même un animal la première journée, j’aurai bien cru pédaler sur Mars. J’étais bien au Kaokoweld d’où cette arrivée,splendide,  à Purros, un village avec 2 magasins, un lodge de luxe, une autre meilleur marché avec un camping. Et un village Himbas réservé aux touristes…

 

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un village Himbas réservé aux touristes…

 

Nouvelle journée de pistes, nouvelles journée d’émotions. Aujourd’hui c’est un désert que j’ai traversé.
Un vaste désert de cailloux, traversé par cette interminable piste ondulée qui plus d’une fois m’aura mis à terre.
Paysage lointain, un peu lunaire. Pas un magasin, pas un passant, même pas un bruit si ce n’est le vent. Mon vélo. Oui la chaîne crie un peu. Les paysages quand à eux deviennent de plus en plus aride jusqu’à ce que la végétation disparaissent totalement. Autour de moi une vaste plaine rocailleuse, au loin des montagnes.  Ainsi que deux voitures que j’aurais croisé, dont une s’arrêta:
Bonjour. Combien de km jusqu’à Orupembe? –

-31 vous y trouverez de l’eau a la police station, j’y ai passé la nuit. La route est bosselée faites attention. Bonne route!

-Au revoir…

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Le reste ne sera que parler avec le vent, parler avec moi même ou mieux, me taire.

Le reste ne sera que parler avec le vent, parler avec moi même ou mieux, me taire. Et profiter de l’instant. Loin de tout, de la pollution, du bruit, de la misère et des abruti. Tout en me retrouvant. Calme et serein. Serein comme la quiétude qui ressort de ces cailloux. Serein comme ces deux corbeaux qui viendront brailler derrière ma boîte de thon qui sera mon souper, au soir, campant dans une atmosphère lunaire.

Oui ce soir j’ai campé sur la lune. J’ai pas vu de martien, pas de venus. Mais le ciel, bien que noir était brillant. Brillant des étoiles qui vu d’ici se voie bien. L’air sens bon, pas de civilisation. Pas de pollution. Ce soir j’ai dormi sur la lune.

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ce soir j’ai campé sur la lune. J’ai pas vu de martien, pas de venus.

Et au matin ça tombe bien j’ai pédalé sur mars. Il y avait une piste et des cailloux. La piste était ondulée les cailloux n’aidaient pas.
Pas grand chose à dire mais beaucoup à regarder. Et dans ces paysages là, il faut savoir regarder. Savoir apprécier.

 

L’atmosphère était sec,  il faisait chaud, au loin ces montagnes que j’apercevais de mieux en mieux à mesure que la route descendais. De gris éléphants elles tournaient parfois à rouge cuivré, presque sang.

Mais pas d’éléphants à l’horizon et à mesure que le temps avançait, la matinée devenait journée. Sur mars aussi à midi le soleil est tout haut, brillant -et pas toujours pratique pour prendre des photos-.

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au loin, en contrebas, Purros.

Puis au loin deux traces de poussière qui se déplace.Au dessus d’elle, un grosse tâche noire. Tout de suite j’ai pensé à mon premier martien,mais je me trompais. En me rapprochant j’apercus deux longues pattes, de lamême couleur que le sol, raccordait la tache noire.Au dessus de cette dernière, un long cou puis une tête. C’etait une autruche qui s’enfuyait!

Ainsi je retournais sur terre. Et quelques kilomètres plus loin, une jolie descente et au loin, en contrebas, Purros.

 

La vue était grandiose et dans ces conditions impossible de pédaler. Je me suis assis, jai contempler.Un certain moment.

J’apercevais la rivière ou plutôt la végétation qui en ressort. Comme un oasis car derrière elle, c’était une plaine de sable, de vastes dunes qui finissait leur route sur une montagne sans végation.

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une lodge au milieu de rien

Juste avant Purros une lodge au milieu de rien.  Intéressant. Dans les fait à 280 Dollars la nuit, une bière suffira. Bien raffraîchi c’est en bas, au campsite, que je passerai la nuit et la suivante, profitant d’une journée de repos à Purros, petit village perdu dans le Kaokoweld.

Un bel endroit. Tourisitique un peu. On y trouve un village traditonnel Himbas. Le décor, sorte d’oasis entouré de montagnes et de dunes, et splendide.

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Ici au milieu d’un village traditionnel Himbas

 

 

Entre cailloux et cailloux, un dernier désert pour la route

Après plus de 400 km sur 8 jours de pistes parmi les plus durs que je n’ai jamais pédalé, j’ai rejoins, vivant, Sesfontein, un petit village. Petit mais bien grand comparé au reste. Prochaine ville? J’y pense même pas.

 

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un dernier désert pour la route

En quittant Purros, l’un des lieux les plus beaux dans lesquels j’ai pédalé (ou poussé), voici deux jours, je pensais laisser le plus dur derrière moi. Je me trompais.

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En quittant Purros je pensais laisser le plus dur derrière moi. Je me trompais.

Il me restait à peine plus de 100 km pour sortir de cette piste…

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l’arrivée d’un sable impédalable

100 km hors du temps encore une fois. Mais avec le retour du très chaud, l’arrivée d’un sable impédalable et des passages caillouteux dantesque, 100 kilomètres qui furent long. Très long.

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100 km hors du temps encore une fois.

La route, longeant une rivière asséchée, très vite passa de rocheuse à sableuse, enchaînant 1-2 km en poussant puis en galerant sur les cailloux qui venaient droit derrière. Pas un mètre de repis.

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Le tout dans un décor effroyable,

 

Le tout dans un décor effroyable, parmi le plus beau qu’il m’ai été donné de rencontrer. Encore une fois.

 

Au soir, avoir parcouru à peine 50 kilomètres sur près de 7 heures à pédaler, une vaste étendue de sable rouge se dresse devant moi.

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une vaste étendue de sable rouge se dresse devant moi.

Impossible de pédaler. A peine plus d’avance.  A mesure que j’avance la couche de sable augmente, il m’est difficile de tenir les rythme des 3 km/h…

Après plus d’une heure a poussé, le soleil se couche. C’est là que j’aperçois une caravane, quelques centaines de mètres en face de moi.

Une vingtaine de minutes plus tard, poussant un Cargo plus encombrant qu’autre chose, je la rejoins.

Ironie du sort.

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C’est le type qui vient racler la route, enlever les bosses

C’est le type qui vient racler la route, enlever les bosses, ces terribles ondulations, et les surplus de cailloux. Oui c’est ironique, alors à 50 km d’en terminer, je rencontre le gars qui va tout nettoyer. A une semaine près, soit le temps qui lui est nécessaire pour combler les 400 km, j’avais une route « toute propre ». La dernière fois qu’il était passé ici: 2 ans.

Dans l’absolu rien de grave mais surtout une rencontre inattendue et l’occasion de partager un repas au milieu de ce désert.

Au matin de toute façon bien que les ondulation n’étaient plus là, pour moi ça ne changeait rien. Il fallait pousser.

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Il fallait pousser.

J’ai compté 16 kilomètres entre les 2 extrémités, avec 5-6 km de « repis pedalables » entre deux. Terrible. La encore difficile d’atteindre les 3 km/h par moment, lorsque les roues s’enlisent.

Et après le sable, place aux cailloux. Un petit pierrier pour un col magnifique sous une chaleur étouffante…

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Un petit pierrier pour un col magnifique sous une chaleur étouffante…

Après plus de 400 km sur 8 jours de pistes parmi les plus durs que je n’ai jamais pédalé, j’ai rejoins, vivant, Sesfontein, un petit village. Petit mais bien grand comparé au reste. Prochaine ville? J’y pense même pas.

Mais quel spectacle!!!

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Mais quel spectacle!!!

Et déjà, le Damaraland se place devant moi. Enfin c’est moi qui se place devant lui.

Oui tu vois je suis comme ça, je passe et je viens. Quand je m’endors je ne suis rien. Je pense à demain. Un rêve et puis déjà c’est le matin. Je me réveille et au jour déjà je passe et puis je viens. Je rêve et toujours je ne suis rien.

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Quand je m’endors je ne suis rien. Je pense à demain. Un rêve et puis déjà c’est le matin. Je me réveille et au jour déjà je passe et puis je viens.

Seulement parfois reste un endroit, un de ceux que tu n’oublies pas…

 

Olivier Rochat

 

A Opuwo! Oh nord de la Namibie…

Km 23’984, Opuwo, Namibie.

Superbe!!!

En faim, la Namibie m’offre un peu du « rêve » que j’étais venu chercher. En paysage tout du moins. Enfin!                                                                                                                                            Après avoir pédalé 3 semaines parmi les plus ennuyantes de mon voyage, en moins de 100 km, tout -ou presque- a changé! Me voici en train de pédaler, donc en vélo, dans un décor qui à tout pour me plaire.                                                                                                                                              En 70 km j’en aurais vu plus que sur les 1400 derniers. Il était temps. C’est en effet un énorme détour que j’ai fait pour venir ici. Mais aujourd’hui je réalise qu’il valait la peine de détourner, qui plus est ça ne fait que commencer. Ce matin la Namibie a bien changé.

 

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la Namibie m’offre un peu du « rêve » que j’étais venu chercher. En paysage tout du moins. Enfin!

Après 4 jours de repos je découvre… qu’il fait toujours aussi chaud!

Après un week-end de repos visionnage rugby (et la victoire des irlandais -et un peu la défaite des français aussi-) qui s’est transformé en 4 jours sans vélo suite à « l’explosion » de mon disque dur et l’obtention d’un nouveau et remettre le tout à jour dans l’espoir de sauver ce qui doit l’être etc, il est grand temps de reprendre la route afin de découvrir l’une des régions les plus attendues de mon voyage: la Namibie sur les pistes.

Au programme, qui me connaissant changera, 1200 km de pistes entre le kaokoweld, le damaraland et la skeleton coast de l’océan Atlantique avant de revenir sur les hauts plateaux jusqu’à windhoek la capitale de la Namibie, toujours sur les pistes, au pied du kalahari qui m’attend pour novembre. On va pas trop faire dans la prévisions puisque vivre l’instant est bien le plus important (et non pas le prévoir).

 

Cela dit un minimum de prévision est requis dans ces conditions. Nourriture et surtout EAU en premier lieu.

Ce matin mon vélo chargé est plus lourd que moi (ça fait 13 mois que je me suis plus pesé mais bon on va dire 65 kg avec 2-3 kg de marge en + ou en -), tout en sachant qu’aujourd’hui je ne transporte que 12 litres d’eau sachant que c’est encore goudronné pour les 200 prochains km. Par la suite il va falloir ajouter quelques litres.

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mon vélo chargé est plus lourd que moi

Du lourd, du beau, du difficile, du sable, du aventure et du solitude, du photos et du écris, du lent, long et du patient, et le retour des beaux paysages et pleins d’inconnus, ceci est mon dû.

Me voici sur la route. Pour un moment.

Ici pas de gel au matin bien qu’entre 21 heures et 8 heures il fasse moins que 30ºC, heureusement j’ai trouvé des glaçons qui « sauveront mon après midi »…

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Un petit col à l’entame de cette journée.

Sur la route… mais pas que

Le lendemain et après plus de 1’350 km en Namibie, j’ai enfin aperçu ma première colline, et certainement pas la dernière.

Petit à petit je m’égare à l’ouest, m’eloignant de plus en plus du cap depuis un mois et mon arrivée au Zimbabwe. Alors à quelques dizaines de km de la frontière sud-africaine voici un mois, aujourd’hui l’Afrique du Sud est a 2-3000 km de route. Bien qu’inatteignable dans ces régions inhospitalière aux routes et baroudeurs, l’océan Atlantique n’est plus très loin alors qu’hier encore j’avais l’autre océan, l’indien, dans le viseur. Dans les faits 5 semaines ont passé, 3000 km également. Du Mozambique au Namib ou presque.

Je profite encore quelque km d’une route bien goudronnée, cela dit l’ambiance change petit à petit à mesure que je m’éloigne. Me voici maintenant tout près de là où vivent les Himbas, tribus namibienne « d’autrefois » refusant de céder à la mondialisation, évolution, surconsommation. A défaut d’éducation, peut être ont ils raison.

Entre eux, toujours surprise de trouver des supermarchés, des banques dans ces villages isolés, je continue mon chemin d’isolement, enfin rassuré par cette petite montagne, devrais je dire colline, que j’aperçois. Un horizon autre qu’un buisson, qu’une route plate. Je suis comblé, quasi excité. C’est pour dire…

Un mélange de développement à l’européenne au milieu d’un paysage, distances, d’autrefois. Ici le blanc a passé, construit, influé. Sans jugement, je constate.

On parle l’afrikaan. C’est laid. Enfin je trouve. Pardon. Le chichewa me manque un peu. Ça je le sais…

-ndimadutsa Africa panjinga, zina langa ndine Olivier…

pas de doute le Malawi est encore là. Mais la Namibie me plaît, disais je. Tant mieux puisque j’y suis

Différente, parfois bizarre, souvent distante, cette Afrique là pourtant ce n’est pas elle qui m’a fait rêver. Dans les bleds a l’abri des blancs (pardon), on mange des saucisses ou du poulet accompagne d’un ou deux oeufs, pas de légumes, parfois un fruits, les céréales? On cherche… L’eau est remplacée souvent par l’alcool, une bière fraîche ou du mauvais vin bon marché. Parfois avec du pain.

Du pain toast. Évidemment.

Bizarre, différente, distante…la Namibie. Au fond elle me plaît. La différence tu sais je suis venu pour elle. Quant à moi tu sais si j’étais comme toi, je n’écrirais, jamais. Je pédalerai, c’est sûr. Une fuite, rien qu’elle. Heureusement, pour toi autant que pour moi, on est différent.

Dis tu les vois tous ces moutons que j’aperçois?

Enfin j’arrive à la fin de ma ligne droite, 1400 km plus loin, pas loin de l’atlantique, près à virer sur le sud jusqu’au prochain détour.

Les moutons ont disparus, juste quelques vaches. Pi moi. Un sacré animal, regard bestial, presque familial. Sur un vélo carnaval…

pas un seul mouton à l’horizon, de temps en temps une jeep, bien que seul je me sens libre. Bien que trop seul, c’est du court terme cette liberté.

Un troupeau de chèvres me coupe la route. Ça joue? Elles me regardent. La discussion continue. Elles vont bien. Je crois. Pas une ne me répond. Pour sûr.

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Trop pour mes jambes, il fait trop chaud.

 

Le troupeau s’en va. Ou c’est moi qui m’en va. Je m’en vais, comme toujours.

Enfin Opuwo n’est plus très loin. 66 km sur le panneau. Trop pour mes jambes, il fait trop chaud.

Beaucoup trop. Ce sera pour demain. Plus moyen de pedaler. Un bar, comme parfois. Un frigo, comme souvent. Une bière fraîche, comme toujours. Tradition.

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Une bière fraîche, comme toujours. Tradition.

Un litre dans la gueule après 100 bornes au soleil… Putain j’ai beau dire ça fait du bien. D’étoiles et de princess, mon horizon se couvre. Enfin s’illumine, c’est selon. Mon gosier est rafraîchi, mon corps est toujours là, ma tête danse la java. Dans les faits des trucs de mecs.

Je m’endors. Carrelage aux oreilles, ou presque. Par bol je suis sur une chaise, presque assis. J’écris, je suis parti.

 

L’alcool est toujours là. Bonne nuit.

Enfin bon après midi…

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bon après midi…

 

Et ce matin, enfin!!!

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Un petit col à l’entame de cette journée.

 

Un petit col à l’entame de cette journée. Long faut plat montant, vent de face. Autour de moi une vaste plaine d’arbres sec, à peine quelques feuilles mortes, et au loin, ces collines, parfois montagnes, que j e m’apprête a traverser. A découvrir.

Au col c’est maintenant de vastes montagnes, un beau panorama, qui s’ouvre à moi. Un village, presque une ville, de fourmilière qui se dresse au milieu de cette plaine au fond de laquelle j’aperçois plusieurs tourbillon de poussière. A la manière des cailloux rongé par le vent du désert blanc (Egypte), les fourmilière m’offrent un spectacle particulier, renforcer par ces tours de poussière se déplaçant dans l’air.

Superbe.

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les fourmilière m’offrent un spectacle particulier, renforcer par ces tours de poussière se déplaçant dans l’air.

Puis, après une nouvelle descente, j’aperçois Opuwo, au loin. Isolé, esseulé.

Superbe!

En m’y rapprochant je croise mes premiers Himbas qui me rappellent les Hamer de la vallée de l’Omo (Éthiopie). Ce que j’appellerai un « pagne » autour de la taille, parfois une petite jupe, les seins à l’air, petit sur le dos. Les cheveux presque cuivré, de grosses tresses rougies. L’impression, le ressenti est bizarre. Car Opuwo c’est une petite ville, certes isolée, au milieu de laquelle marchent ces beaux Himbas. A la manière d' »un indien dans la ville »…

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Une jeep passe. Des touristes, des blancs, il y en a plein. On mélange les genres, les cultures et au final, les époques.

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Opuwo c’est une petite ville isolée

Je trouve un café. Une télé. On y montre le marathon de New York! Parfois j’oublie qu’au 21eme siècle tout est possible… Ou regarder un marathon américain au milieu d’un village isolé africain où les genres, les cultures et les époques se mélangent…

C’est un noir qui court, qui sue… et qui gagne. Peu importe.

Et même du wifi!!! Ça la vallée de l’Omo ne m’offrait pas. Un Himbas entre dans le café, presque à poil! Normal.
Il commande une bière. « Tradition ».
Il s’en va.

Moi je m’arrête. Cet après midi il fait suffisamment chaud pour ne pas pédaler. Pour rester. Avant de reprendre au matin ma route à la découverte d’Opuwo, du kaokoweld et des paysages lointain de la Namibie.

Enfin!

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A la découverte d’Opuwo, du kaokoweld et des paysages lointain de la Namibie.

Olivier Rochat