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Au Damaraland

Km 24’634, Kamanjab, Namibie.

-Au Damaraland-

De collines à cols, de paysages à vies sauvages, de difficile à très difficile,  chaud à très chaud, longues distances, entre les touristes et solitude, accueil chaleureux, poussièreux,  de satisfaction puis déception et toujours sur les pistes, au Damaraland… l’aventure continue.

Une jante et puis les deux, ici je détruit mes jantes plus que je n’ai de crevaisons.

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Isolé mais touristique

Après ce superbe détour à travers le Kaokoweld me voici  de nouveau en direction du sud et bientôt, enfin, de l’ Océan Atlantique.

En quittant Sesfontein je suis revenu sur la route principale. Les dstances sont toujours aussi impressionnantes ainsi après 300 kilomètres de route  je n’aurai traversé que 3 petits villages avec de tout petit shops/bars. Certes j’y ai aperçu quelques lodges, très cher, parfois très stricte et séléctive parfois plus ouverte mais c’est bien souvent le seul endroit pour se ravitailler en eau, boire une boisson froide et manger quelque chose. Les températures très élevées du début de semaine, autour des 40°C l’après-midi, n’ont pas aidé.

Mais je découvre beaucoup de tourisme, se déplaçant le plus souvent en 4X4 ou plus rarement en camping car. Il arrive, au moins une fois par jour, que l’un d’entre eux s’arrêtent, m’offrant parfois une agréable boissoin fraîche ou plus simplement pour partagé la discussion. C’est vrai qu’il fait chaud et pédaler sur ces routes non goudronnées n’est pas toujours facile, sans parler de la poussière, de la dénivellation et du reste. C’est donc une Afrique belle mais bien différente que celle découverte jusqu’alors que je découvre maintenant.

Ainsi j’ai rencontré tour à tour:

dimanche dernier: une famille de Frankfurt (la région), Allemagne.

lundi: un couple de… Frankfurt (la ville).

mardi: des genevois.

mercredi: un couple qui avait anciennement vécu en Afrique du Sud et qui habite actuellement à … Frankfurt (la ville).

jeudi: des zurichois

vendredi: des lucernois ainsi qu’un couple venant de… Frankfurt (la région).

samedi: des italiens de Bormio. Au passage Bormio est la ville la plus proche de mon plus beau, le Passo dello Stelvio. Ainsi rendez-vous est pris, je suis invité au pied du Stelvio à mon retour! ça tombe bien. Bref… la Namibie un pays touristique, disais-je.

dimanche: un couple de londoniens…

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un couple qui avait anciennement vécu en Afrique du Sud et qui habite actuellement à … Frankfurt (la ville).

 

Chaud, beau et sympathique, cher également

Et parfois les rencontres se prolongent un peu, comme avec Mickael et son épouse alors que je terminais une journée éprouvante à l’entame du Kaokoweld.

« Dans un décor enivrant reprendre mon chemin vers le sud, pour la première fois depuis 3000 km, découvrant ainsi ce chaud mais beau damaraland. Isolé lui aussi.

15 dollars pour camper!

La Namibie est le terrain parfait du petit campeur, espace, solitude, paysage…

Mais lorsqu’il s’agit de tourisme, on arrive vite à des prix européens, voire plus. Les vacances en Namibie sont réservés à une certaine élite tout de même.

Pour ma part arrivant fatigué et affamé à Palmwag, j’ai trouvé un camping/lodge de luxe en bord de route. Mais après y avoir demandé le prix du camping, je n’ai bien sûr pas priX la peine de demander le prix des chambres.

Ce soir ce sera à nouveau camping sauvage et en Namibie le plus beau lit qui soit! Du moins je le croyais.

Mais pour l’instant il était temps de profiter d’un bon menu, et ainsi reprendre des forces avant la suite et les cols qui s’annoncent et qui font juste suite aux précédents. Ainsi pour la première fois depuis 10 jours j’ai pu profiter d’un vrai repas, y compris les légumes, dès vrai, de ceux qui ne poussent pas en boîte. Car oui c’est beau la Namibie mais bon dieu c’est isolé, sec et peu cultivé.

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les routes caillouteuses de Namibie

Donc je termine gentiment ma pinte qui succède à cette goûteuse bolognese accompagné d’une belle salade mêlée. Je revis. Tout en rêvant de plonger dans cette piscine qui n’attend que moi mais que mon statut de non résident me refuse. La pauvre attendra. Quant à moi je m’en remettrai.

C’est que c’était chaud aujourd’hui, presque autant qu’hier ou j’aurai passé mon après midi dans un bar local qui servait de résidence à une bonne partie du petit village de Warmquelle.

Impossible de pédaler.

Il faisait trop chaud. Et boire n’a pas aidé.

Donc aujourd’hui je suis parti tôt, vent de face, à plat, sur une piste proche de la perfection qui n’avait pas grand chose à envier à une route goudronnée. Ce qui changeait, je dois le dire, des 400 difficile mais splendide dernier km.

Passant un premier col ma journée changea. Le vent aussi. J’étais content. Ma route aussi changea. Malheureusement.

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Passant un premier col

A mesure que les paysages senivraient, elle empirait. Et moi au milieu de cette empire sauvage tant bien que mal je me livrais à elle, tantôt glissant sur un cailloux. Tantôt galerant sur une montée.

 

La vue fut belle au sommet du premier col. C’était temps de commencer…les collines. 50 km durant, monter, descendre, incessamment. Sans apercevoir de vie humaine si ce n’est 2 Himbas vendant leur bibelots touristiques en bord de route et ces 4×4 qui semblent former à eux seuls la circulation namibienne dirait – on. A chaque fois, c’est a dire en moyenne 2 fois par heure, c’est un vaste bruit, jet de poussière, au milieu de rien, cassant la tranquille quiétude de cette région isolée.

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Au final l’un de mes empire préféré.

 

Au final l’un de mes empire préféré.

Mais c’est aussi d’innombrables springbokes que japercu tout au long de cette belle journée. En file indienne traversant la route en bond impressionnant, léger comme le vent, ou presque, libre comme du gibier, c’est sûr, mais libre quand même.

Soudain, galérant sur une colline surchauffée, un 4×4 me dépasse. Il a la décence de freiner. Non! mieux, de s’arrêter.

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galérant sur une colline surchauffée

La porte s’ouvre et son conducteur très sympa sort et m’offre a boire. De l’eau bien glaciale qui me réchauffe le coeur! Quel bonheur! Merci donc aux touristes allemands. Me voici rafraîchi.

 

Un orage et deux collines plus tard, dans un décor surchauffé je trouve ce camping de luxe. Je me pose. Une pause. Un repas .un écris que voici.

Et soudain qui voilà? Le couple allemand qui m’avait offert à boire sur la route . Quel bol! Bien sûr ils m’invitent à venir camper sur leur emplacement, cher et beaucoup trop grand. Ici on paie l’emplacement plus la personne. Je ne payerai que ma personne, ainsi pour un prix modeste j’aurais eu droit à un camping arrogant. La piscine est a moi…

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Le couple allemand qui m’avait offert à boire sur la route .

Et une sympathique soirée pour une fois partagée, sympathique compagnie, sympathique nourriture… Oui ce fut sympathique.

 

Au col  du Grootberg

En reprenant la route ce fut cependant moins sympathique.

Ce matin c’était grimpette, sec et raide, plus de 10 km durant pour atteindre le sommet du Grootbergpass.

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Plusieurs jolies vue sur la montée

Plusieurs jolies vue durant la montée.

Mais aussi beaucoup de passages raide et  difficiles, voire impossible, à pédaler. En effet lorsque la pente dépasse les 10% il m’est difficile de pédaler sur ces chemins caillouteux Ces derniers s’en vont sous mes roues, et transportant plus de 10 litres d’eau cela n’aide pas.

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Profitant des vues offertes par la route, j’atteints tout de même le sommet.

Et il se trouve qu’au sommet du Grootberg se trouve un hôtel très chic. Une montée d’un km très raide plus tard et on arrive sur un petit plateau au bout duquel on trouve cet hôtel. J’y passerai finalement une bonne partie de mon après-midi, profitant du wifi, une boisson fraîche, un repas.

La vue depuis la terrasse sur la vallée érodée qui fait face est juste splendide.

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La vue depuis la terrasse sur la vallée érodée qui fait face est juste splendide.Toujours sur les pistes j’ai repris mon chemin.  Une nuit dans la brousse. Au loin ces cris, sortes

Le porc-épic et la roue épique… (shit)

Toujours sur les pistes j’ai repris mon chemin. Une nuit dans la brousse. Inquiétantes avec ces cris lointain, sorte de pleurs de chat. De gros chats. Un moment j’ai pensé, ignorant, aux hyènes. Le lendemain on me dira que c’est des « white cat », que je ne saurai traduire en français mais apparemment pas dangereux pour l’homme. Tant mieux. Mais bon je me suis quand même bien reclus dans ma tente cette nuit là.

Puis admirer ces lézards bleu et rouge que l’on voit souvent.

Et enfin, attention, les porc-épic! ça pour une surprise.

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admirer ces lézards bleu et rouge

 

En effet, 8 kilomètres avant de rejoindre Kamanjab, mon premier village important (par la taille) depuis 2 semaines,  je vois ce panneau: Campsite-Lodge Porcupine. Le camping du Porc-épic.

Là un campement sympathique où finalement je passerai la nuit, découvrant en compagnie de touriste zurichois et allemands (de Frankfurt évidemment), le show du porc-épic!

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Le show du porc-épic.

Ou comment regarder ce charmant animal se goinffrer devant toi tout en profitant d’un bon repas… Bref elle est loin, très loin, l’Afrique que j’ai découvert jusque là, ici j’ai les paysages mais le Malawi me manque un peu parfois.

Mis à part ça le porc-épic est un animal intéressant. Déjà il se reproduit toute l’année! Ensuite il ne vit que la nuit et ses pics qui ressortent sont très beau, c’est vrai. Ensuite il… heeu. Ouais j’étais fatigué j’ai pas retenu grand chose ce soir -là.

Malheureusement ce que j’ai aussi découvert c’est que mes jantes ne tiennent pas le choc, mais alors pas du tout. Et c’est à n’y rien comprendre. Sans voile, sans même casser un seul rayon, alors que je remettais Cargo à neuf, je m’aperçois que la jante avant est fissurée! Mais non c’est pas possible pas encore!!! Alors je me penche sur la roue arrière. Pour le même résultat.

Putain, et je peux le dire, au final je fissure mes jantes plus souvent que je ne crève mes chambres à air! Ridicule. Et autant j’ai pu rouler comme un cochon au début de mon voyage avec celles-là je me suis appliqué à faire attention.

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au final je fissure mes jantes plus souvent que je ne crève mes chambres à air!

Et quant tu croises des types qui ont plus de 25’000 km et une dizaine de kilos, au moins, de plus que moi en chargement, il faut se remettre en question…

Par chance en m’arrêtant à Kamanjab prendre un petit déjeûner, je suis tombé sur Oppi-koppi rest camp. Un hôtel-camping qui offre le camping gratuit à tous les voyageurs pour tout le temps qu’ils souhaitent.  Certains voyageurs sont restés plusieur mois quand même!

Waw!!!

Ce fut l’endroit parfait pour penser à autre chose et faire de belles rencontre.

Un grand merci à eux,donc voilà si vous traversez l’Afrique ou la région à pied, vélo, moto, voiture, camping-car ou moto neige, n’hésitez-pas à vous arrêtez à Kamanjab. Au Oppi-koppi rest camp vous camperez gratuitement, et vous pourrez aussi vous déshaltérer au bar, profiter du très bon restaurant, du wifi si besoin et surtout de la bonne ambiance du lieu.

Mais ce matin, lundi 2 novembre 2015, je reprends la route. Sans vaiment savoir jusquu’à quand.

Olivier Rochat