Km 25’132, Walvis Bay, Namibie.
79 jours sans vélo… enfin bon dieu! Mais que s’est il passé!!!
C’est sûr, une si longue pause n’était absolument pas nécessaire. Mais dans l’absolu, nécessaire. Juste une question de point de vue, et « bien sûr », de poésie. Comme toujours. Mais cette fois, comme vous l’avez vous même constaté, c’est sans mots que j’ai agi, que je suis parti, mais c’est bien sans maux, ou presque, que je reviens. Le mal est parti. Le mâle aussi d’ailleurs. C’est même du Malawi qu’il s’agit, enfin au Malawi qu’il est parti, le mâle. Le mal aussi d’ailleurs. Mais passons les détails du mâle mais parlons sans mal, ah oui!
Parlons donc du Malawi, en bus, en cent mots, mais sans mal et à vélo.
C’est même du Malawi qu’il s’agit
Jante fissurée… 2 mois en bus
Me voici enfin de retour sur ce blog, un grand retour sans fioritures, à peine, mais, tout tout bientôt, sur la route également. Vous aurez probablement constaté que mon dernier article remonte au… 6 novembre 2015. Plus de deux mois, une eternité alors que jusqu’ici je tournais à quasiment 2 articles par semaine en moyenne. Mais pourquoi cela? Que s’est-il passé?
Souvenez-vous fin octobre de… l’année dernière, alors traversant le reculé et non asphalté Damaraland, je m’apercevais lors d’un contrôle de routine que mes deux jantes étaient fendues sur presque tout le pourtour. Roulable mais plus pour longtemps et surtout, irréparable.
Bénéficiant d’une adresse à Walvis Bay au bord de l’Atlantique, deuxième ville de Namibie et premiers port de la région , je décidais de m’y rendre avant de prendre une décision claire et définitive quant à la suite.
Dans les faits j’avais maintenant un sérieux problème. Mais aussi, c’est vrai, plein de solutions. Restait juste à choisir laquelle. Après avoir appelé plusieurs magasins en Afrique du Sud voisine et dans la capitale namibienne Windhoek je ne trouvais pas de jante suffisament solide disponible en magasin. Grâce à un contact reçu de Loic via facebook, un voyageur qui a terminé son tour de monde de plus de 3 ans l’année dernière, je commandais mes jantes directement chez le braquet de la liberté, le magasin d’un coéquipier de Loic lors du début de son tour du monde.
Ainsi je me procurais des jantes préparées spécialement par un voyageur qui travail pour les voyageurs: Merci à lui, chanceux que je suis. Après quelques recherches je découvrais que les Mavicks que j’utilisais jusqu’alors, bien que solide et de bonnes réputations, ne convenait pas trop pour le voyage. Je découvrais ainsi plusieur récits de voyageur ayant fissuré leur jantes. Tous possédaient les même mavicks que moi.
mes deux jantes étaient fendues sur presque toute le pourtour.
La dernière queston c’était le prix d’envoi. Avec DHL cela me revenait à 110chf par kg environ, trop cher quand on sait que le collis en question pesait 5 kg tout de meme. C’est donc avec la poste normale que le collis à été acheminé. Moins cher mais beaucoup plus long également. Mon visa namibien arrivant à sa fin je devais le renouveller ou quitter le pays pour en refaire un autre. Je décidais donc de voyager en bus et pas n’importe où: retourner au Malawi.
John Banana
Après environ 3’000 km en bus qui m’ont mené a travers le nord de la Namibie et la Zambie, je retournais donc au Malawi, un pays que je connais un peu puisque j’y avais passé 77 jours jours lors de mon premier passage. Venu pour 20 jours, je suis parti après plus de 60 jours passé au Malawi. Encore une fois je suis resté plus longtemps que prévu.
Durant ces 2 mois je suis retourné notamment à Matandani, une mission adventiste du 7ème jour tenue par John et Lorie,
En effet mes roues auront mis plus de temps que prévu à arriver et ne seront arrivé à destinations que quelques jours avant Noël. Un Noël que finlement je passerai au Malawi également, avant de rentrer mi-janvier en Namibie. Durant ces 2 mois je suis retourné notamment à Matandani, une mission adventiste du 7ème jour tenue par John et Lorie, un couple venu de Roumanie voici bientôt 5 ans. J’y étais venu lors de mon premier passage dans la région fin Août.
Cape McLear, au sud du lac Malawi.
Avec eux j’aurai profité de voir le Malawi sous un angle, sans voyager cette fois. La religion étant très présente au Malawi ce fut une bonne expérience de passer autant de temps dans une mission adventiste. Mais plus que ça j’aurai aussi partagé le qutoidien de John et Lorie ainsi que certains des habitants de Matandani et de la région, entourée de montagnes et un peu loin de tout.
Avec John
Cependant avant cela j’aurai passé pas mal de temps avec les locaux à Lilongwe, la capitale du Malawi ainsi que deux passages à Cape McLear, au sud du lac Malawi. Durant mes quelques jours passé à Lilongwe j’ai été accueilli par John « Banana » Magombo. C’est chez lui que le 2 décembre 2015, j’ai terminé ma première année sur sol africain. Une année entamée à Alexandrie, tout au nord de l’Egypte.
Voici un texte que j’ai écrit lors de mon passage de mon première anniversaire africain:
John » Banana » Magombo, le père de cette petite fille, Pupiska
« Voici un an et un jour, je découvrais l’Afrique. Je me trouvais alors à Alexandrie, au nord de l’Egypte. Le temps passe, le temps file, je dirais même qu’il court et voici plus d’un an que je me trouve en Afrique, difficile de réaliser.
Me voici de retour au Malawi pour un moment. J’ai pris cette photo la semaine dernière à Kaliyeka, un quartier pauvre de la capitale du Malawi, Lilongwe.
John » Banana » Magombo, le père de cette petite fille, Pupiska, m’a accueilli chez lui durant une dizaine de jours. Il vit avec son épouse et sa fille de 2 ans dans une petite maison qui n’offre ni grand confort, ni grand place. Durant mon séjour chez Banana toute la famille dormait ensemble dans une petite chambre alors que je dormais par terre, enfin sur une natte improvisée, dans l’autre pièce, la pièce principale. A peine plus grande, cette pièce contenait notamment une vieille TV qui avait bien du mal à tourner, 3 petites chaises, 2 vieilles photos de famille, quelques CD de Reggae ainsi que pas mal d’insectes, moustiques et minuscules fourmis y compris.
L’entier de leurs habits ainsi que le vélo de Banana (tout le monde l’appelle « Banana » car son nom de famille, Magombo, signifie Banane en chiyao, sa langue maternelle), restait à côté de leur lit. Le lit n’était pas si mal mais se tenir debout dans la chambre n’était pas donné à tous. En fait le problème n’était pas le lit qui était trop grand bien sûr, mais simplement la chambre qui était trop petite…
L’éléctricité fonctionnais tous les jours mais des black-out survenait quotidiennement, pouvant aller jusqu’à 3-4 coupures de courant (de plusieurs heures chacune) bien que normalement une seule était de rigueur.
Matin et soir, l’épouse de Banana faisait un petit feu à l’extérieur, devant la porte d’entrée qui donnait sur une fine ruelle à l’abri du vent. L’espace pour cuisiner n’en était que plus réduit. Heureusement le robinet d’eau qui servait pour la dizaine de maisons alentours donnaient juste à l’angle de la maison de Banana, permettant ainsi de s’éviter des aller-retours surchargé pour rapporter l’eau nécessaire. Mais les malawiens se levant très tôt dès le lever du soleil, vers les 5 heures du matin, je pouvais dès lors entendre les femmes du quartier venir et repartir et vaquer à leurs occupations.
Malgré des nuits pénibles et étouffantes, je dois bien dire que tout le monde à Kaliyeka m’était très amical. J’étais probablement le premier blanc à rester ici pour plus d’une semaine (un jour?) mais les habitants du quartier semblaient bien m’apprécier. Peut-être quelque chose, quelqu’un de nouveau, à voir, à parler.
Banana, qui est artiste, passait la plupart de ses journées aux marchés touristiques, au centre de la vieille ville (c’est d’ailleurs là que je l’ai rencontré). Les salaires étant très bas au Malawi, dans la tranche 40-70 dollars pour les métiers moyens, il vendait différentes pièces en bois, des animaux, des masques, des colliers qu’ils fabriquaient lui-même ou des peintures. En effet pour faire vivre sa petite famille 100 dollars est le strict minimum. Banana s’occupe aussi d’un marché de Ganja (Marijuana), très présente au Malawi où cetter dernière à l’une des meilleures réputations d’Afrique. Petit marché illégal mais très fréquent au Malawi, où la police n’est pas trop rigoureuse ou alors s’arrange facilement.
En cette saison, soit novembre, les touristes n’étaient pas foule aussi ce n’est pas une période facile pour Banana. Cela signifie que pas loin du 100% de l’argent qu’il gagne est dépensé pour se nourrir, payer le loyer.
Les femmes passent leur journées à s’occuper des enfants, faire la lessive, cuisiner, aller au marché. Pas beaucoup d’amusements, bien queBanana avait acheté un téléphone portable à son épouse. C’était là le seul matérialisme que je lui apercevais.
Au soir la pluapart des activités se passaient au marché local où beaucoup de monde se retrouvait, jouant une partie de billard pour 15 centimes (le gagnant joue le suivant, le perdant sort), partageant l’une de ces bières locales « Chipuku » que je ne pouvais sentir. Pour moi c’était toujours une très bonne occasion pour rencontrer des gens, ressentir l’atmosphère local. Il y régnait une ambiance agréable, quelque chose d’unique dans mon voyage, et malgré la forte pauvreté les rues non goudronnées demeurait plus ou moins propres, si ce nest le soir où pas mal de détritus trainait sur le sol avant d’être ramassé et regroupés au matin. Grâce à mes quelques mots de Chichewa, la langue nationale avec l’anglais, les gens m’appelaient souvent le « Malawien » et beaucoup de sourires étaient partagés.
Il y avait aussi un type dont j’ai oublié le nom. Il avait fuit les fréquents conflits au Burundi il y a une vingtaine d’année. Ensemble nous parlions français, mais sinon l’anglais et le chichewa était la norme, naturellement.
Certains gars buvaient trop et trop vite et disparaissait rapidement, les autres, plus sérieux rentrait chez eux tôt, ce qui rendait ces soirées courtes, les malawites n’étant pas des gens qui se couchent très tard.
Pupiska, la petite fille de Banana, avait des problèmes de poids. Elle était trop maigres. Elle devait prendre de la nourriture spéciale pour remplacer ses carences et la renforcer, ce que sa mère n’arrivait à lui offrir que partiellement faute d’argent.
Très timide, il m’a fallu deux jour pour obtenir mon premier sourire. Après celui-ci, ça devenait plus facile et parfois je ne pouvais plus l’arrêter de rire. Beaucoup de jeunes enfants vivent dans ce quartier aussi elle étaient en bonne compagnie pour jouer, dès que la garderie qui la prenait la matinée, la laissait repartir.
Le dernier jour que j’étais là-bas, sa mère l’emmenait à l’hôpital à cause de son trop faible poids. Je partais en même temps, aussi la dernière fois que je l’ai vue, ce fut sur le dos de sa mère, sur le chemin de l’hôpital.
Quelques jours auparavant, alors que nous prenions notre petit déjeûner, Banana reçut un appel. Le mari de sa soeur venait de déceder. Il avait 32 ans.
Une grosse fièvre quelques jours auparavant… Malaria.
Quelques chose de presque habituels au Malawi. Banana avait aussi perdu son père alors qu’il n’avait que 10 ans des suites de la malaria.
Au même moment, survenait le terrible attentat de Paris du 13 novembre 2015 perpétré par les fous de Daesh. Les gens en parlaient un peu, certains restaurants avaient même habillés leur personnel en bleu-blanc-rouge, la télévision malawienne montrait l’évolution des événements. Mais depuis Kaliyeka, pauvre quartier de la capitale de l’un des plus pauvres pays au monde, je ne pouvais réaliser. Je ne pouvais m’imaginer. Je me sentais tellement loin de tout ça, de mon Europe, à l’autre bout du monde. En fait ici je n’avais rien, mais j’étais plein à l’intérieur.
Cependant je restais surpris car en janvier de cette même année 2015 près de 500’000 malawiens ont perdu leur maison suite à d’importantes innondations et plusieurs centaines en sont morts. Mais personne, ou presque, n’en a jamais parlé. Même au Malawi les gens vivant au nord, loin des innondations, ne savait rien ou pas grand-chose à ce propos.
Bien sûr ce n’était pas une attaque mais bon…
Parfois je sens l’Afrique comme un nombre dans ce Monde, notre Monde. Ils doivent souffrir. Depuis le premier jour où les blancs ont rencontrés les noirs, les noirs ont toujours été au-dessus des blancs. Finalement ils acceptent cette souffrance et n’essayent même plus de l’éviter.
Lorsqu’une voiture de touriste m’apperçoit avec mon vélo, souvent elle s’arrête, me demandant gentiment si je veux de l’eau, de la nourriture etc… Mais pourquoi personne ne s’arrête jamais pour la centaine de gars qui poussent difficilement leur vélo surchargé de 3 mètres de bois, dans la poussière autour de moi? Probablement nous sommes habitués de les voir, les noirs, souffrir. Mais pas moi. Je n’ai pas à souffrir ici en Afrique. Puisque je suis blanc… D’ailleurs si j’attrape la malaria, -enfin si cette dernière m’attrape- je vais à l’hôpital. Il peut y avoir 50 personnes avant moi, c’est de moi qu’ils s’occuperont en premier. Puisque je suis blanc.. (et que j’ai de l’argent).
Je suis sur que 95-99% des gens de ce monde sont bons. Malheureusement je vois les 1-5% de mauvais contrôler le monde, ce grand village. Contrôler les 95 pourcents et quelques restants. Le monde est comme cela. L’humain est comme cela. L’humanité est comme cela.
Bien sûr, je ne peut changer cela. Je ne peux pas changer le monde. Je ne peux rien changer d’ailleurs. Et toi non plus. Nous non plus, nous ne pouvons rien changer. Nous ne pouvons changer le monde.
Mais je peux me changer moi-même. Tu le peux aussi. Nous le pouvons tous. Juste être bon. Une bonne personne, faire de son mieux. Rien de plus. Rien d’autre. Car au final nous sommes le monde…
Cela paraît si compliqué pour la plupart des gens. Nous voulons plus, nous avons besoin de plus. Nous vivons en permanence pour plus. Un peu plus. Toujours plus…
Tu verras combien heureux tu seras. Et laisse-toi une petite prière pour Pupiska. Si c’est trop demander, laisse-lui juste une pensée. Ce sera mon cadeau de Noël. »
Olivier Rochat, Blantyre, le 3 décembre 2015
En quittant le Malawi
Puis Noël arriva, passa. Et le 13 janvier je quittais le Malawi, serein et confiant à l’idée de reprendre la route bientôt.
« Au moins 2’900 km de bus m’attendent maintenant.
J’y venais pour 20 jours et je repars après… 61 jours. Oui, le Malawi va me manquer. Honnêtement je me sens à la fois heureux et excité de reprendre la route bientôt mais voyager au Malawi me rend heureux. Pourquoi? Au fond je ne sais pas vraiment. Peut-être à cause de la simplicité des gens, tout au long de leur quotidien. Les malawiens sont des gens simples, mais je peux dire que la simplcité rend parfois la vie compliquée. Un peu d’organisations peu bien aider et je n’oublierai jamais ce voyage en bateau sur le lac Malawi en juillet dernier où le bateau était tellement bondé de matériel et vivres mal rangé qu’ila fallu 15 minutes rien que pour ouvrir la porte.
Un peu d’organisations peu bien aider
Mais finalement je me dis qu’au moins, eux, ils ne créent pas de problèmes comme nous le faisons. Parfois je sens notre société malade, très malade. Il y a quelque chose de faux en occident, comme si nous avions besoin d’avoir beaucoup de problèmes pour occuper nos journées. Alors nous nous créons des problèmes… ainsi passe nos journées..
C’est l’humain. C’est l’humanité.
Puis nous parlons d’éducations, aussi de celles qu’ils n’ont pas, les africains. Mais l’éducation doit-elle amener la peur? Je n’aime pas cette idée pourtant je peux le ressentir souvent lorsque je marche dans la rue chez moi, en parlant avec les gens. Ou pire, lorsque je vois les propos qu’utilise certains parti politique pour obtenir toujours plus de vote: amener la peur dans l’esprit des gens. Négativisme. Ils montrent ce que les autres partis font de mals, mais jamais ce que eux font de bien. Utilisant pour cela beaucoup d’information douteuses circulant sur le net. Super!!! L’éducation c’est bien. Mais l’humain n’a pas besoin d’être éduqué pour aimer. En tout cas pas de cette forme d’éducation là.
Mon téléphone es tombé de ma poche alors que je voyageais dans un de ces minibus suroccupé de Lilongwe. Pourquoi le type assis derrière moi m’a rattrapé pour me le rendre? Il pouvait le vendre pour un salaire mensuel. La même chose pour cette jeune femme nettoyane ma chambre en quittant Blantyre. 1 heure après avoir quitté ma chambre, elle me retrouvait dans la rue pour me le rendre.
C’est aussi ça l’humanité et il serait bon de ne pas oublier parce que souvent nous le faisons. Et la peur que nous créons entraîne la haine.
Finalement, l’Afrique est pleine de paradoxes. Mais maintenant je commence à me demander si nous n’avons pas plus de paradoxes en Europe?
Peu importe, me voici dans le bus. En fait il n’y a pas de bus reliant directement le Malawi à la Namibie aussi j’ai pleins de choix pour retourner en Namibie. J’ai choisi le chemin le plus court, traversant le Mozambique via le corridor de Tete pour rejoindre Harare depuis Blantyre, au sud du Malawi
Cette partie du Mozambique est très chaude en cette saison . Ne désirant pas changer de monnaie mozambicaine (le mteical), je me renseigne auprès du conducteur afin de savoir approximativement combien de temps le voyage va durer. Il est 7 heures du matin:
-20 à 21 heures, il me répond.
– vous êtes sûr? Cela me semble beaucoup pour cette distance (650km), je continue.
–Oui oui, 20 à 21 heures, nous atteindrons Harare à 20 heures.
-Mais ça ne fait pas 20 heures Mchimwene (frère), vous voulez dire 12 heures de trajet ou alors nous arriverons aux alentours des 4 heures du matin?
– le voyage dure 20 heures, donc nous arriverons à 8 heures ce soir! conclut-il
Je souris simplement, achète 2 litres d’eau, et arrête de trop penser. Le bus part… Good Bye Malawi!
Retour en Namibie
Plus de lac Malawi mais un océan, l’Atlantique. Après un voyage de 3’500 kms en bus, je suis arrivé à destinations voici quelques heures. De retour en Namibie, à Walvis Bay. Il sera bientôt temps d’embrasser la route après une nuit reposante.
Penser à reprendre la route n’est plus une question de semaines ou de jours, mais juste une question d’heures et ce sentiment est fortement agréable. Etre de retour en Namibie est aussi intéressant dans le sens où la Namibie est très différente du Malawi. La culture, les infrastructures… cje me trouve toujours sur le même continent mais parfois j’ai l’impression d’être en Europe avec du wifi dans les cafés et restaurants, de gros supermarchés dans les stations services, des rues tranquilles et beaucoup de voitures avec seulement un seul voir deux occupants.
D’un autre point de vue la Namibie est très différente de l’Europe et je la rejoignais voici 3 jours de cela après un après-midi chaud et orageux dans le Kalahari. Les distances sont souvent énormes, excédant les 100 kms entre deux villes souvent sans le moindre villages entre deux. Je débutais ma journée à Windhoek, la capitale namibienne. En bus je traversais les hauts plateaux verdoyants et finalement le désert du Namib pour quelques diyaines de kms avant de rejoindre l’Atlantique à Swakopmund.
Ici je pouvais voir des dunes de sables tomber dans la mer en buvant un café et profiter du wifi dans un Tea-Room vendant des pâtisseries allemandes alors que quelques dizaines de mètres plus loin deux chameaux attendaient sagement que des touristes se proposent pour aller faire un tour dans le désert… Le soleil était toujorus aussi présent, mais une dizaine de degré de moins que 1’700 mètres plus haut sur dans les montagnes.
Ce soir je suis accueilli par Bryan qui a gardé mon vélo pendant tout ce temps, soit 69 jours. Juste en train d’attendre qu’il rentre du travail, regardant le soleil tomber dans l’océan. Gentiment, sûrement.
regardant le soleil tomber dans l’océan. Gentiment, sûrement.
Et finalement très loind de la réalité des pays que je traverse tour à tour. Le rand sud-africain a perdu environ 25% de sa valeur durant mon absece au Malawi. Pour moi c’est une excellente nouvelle, je pait tout 25% moins cher que 3 mois auparavant. Mais pour les locaux…
Et la situation était même pire en Ouganda, Tanzanie, Malawi, Mozambique, alors que je découvre sur internet que le Burundi a déjà un pied et demi en enfer. Dans les différents bus me ramenant en Namibie j’ai pu sentir à plusieurs repsirs l’Afrique du Sud, plus riche, comme un sorte de gravité pour les africains des pays voisins.
Presque chaque frontière était un grand moment de corruption, alors que les personnes voyageant illégalement donnaient un peu de Cash aux douaniers, espérant ainsi rejoindre l’Afrique du Sud et y trouver du travail. En entrant au Botswana de nuit ( en provenance du Zimbabwe), il y a vait un contrôl de police quelques kms après la frontière. Pour ne pas être attrapé, les personnes sans passports avaient quitté le bus quelques centaines de mètres avant et contournait le contrôle de police en courant dans la forêt. Le bus contrôlé reprenait sa route et retrouvait ces personnes 1-2 km après le contrôle. Tracy, une femme qui était assise à côté de moi durant le trajet d’une vingtaine d’heures entre Harare et Gaborone, m’expliquait la dangerosité de la chose à cause des voleurs qui, connaissant très bien la situation, se cachait souvent dans la forêt en question.
Tracy, une femme qui était assise à côté de moi durant le trajet d’une vingtaine d’heures entre Harare et Gaborone,
Elle allait à Gab’s (Gaborone, capitale du Botswana) afin de trouver un ami qui travaillait dans une ambassade. Après avoir perdu recémment son travail pour une radio zimbabwéenne elle espérait obtenir un poste à l’ambassade en question.
Som mari était mort 13 ans auparavant et depuis elle passait le plus clair de son temps à s’occuper de sa fille, seule, me montrant quelques photos de cetter dernière, une lumière dans les yeux.
Elle ne se plaignait pas, m’expliquant comment David, le fils de sa meilleure amie, avait perdu l’usage de ses jambes après une erreurs des docteurs peu après sa naissance. Elle remerciait Dieu d’être capable de quitter le Zimbabwe, et d’avoir trouvé des donneurs qui avaient acheter dernièrement une chaise roulante à David, lui offrant un confort au combien précieux.
Tracy avait quelque chose de magnifique mais tragique. Elle m’aidait beaucoup durant tout le trajet, notamment à la frontière zimbabwéenne, afin de ne pas me faire arnaquer par les douaniers, ou lors du changement de monnaie au Botswana, afin d’obtenir le meilleur taux possible. A 2 heures du matin, elle disparu dans la nuit, 18 km avant ma destination, me réveillant timidement pour me dire au revoir.
Les différences de vie de chacun se mélangent mais ce soir la seule chose que je puisse dire est « Merci! ». Bryan est maintenant rentré du travail. Il est grand temps d’embrasser mon vélo.
Et bientôt, de reprendre la route.
Olivier Rochat, le 19 janvier 2016, Walvis Bay, Namibie.
Durant mon absence sur ce blog j’ai reçu plusieurs messages de France, de Roumanie, de Turquie et d’ailleurs encore. Je tiens à remercier toutes ces personnes pour leur soutient et/ou inquiètude et m’excuser de mon manque de nouvelles durant cette période.
Olivier Rochat