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Au plus-que-parfait

Km 33’578, Lusaka, Zambie.

-Poésie subjective-

Poésie routière                                                                                                                           Poésie routinière                                                                                                                               La routine du solitaire…

Voici un mélange de lettres.

Une derrière l’autre, la lettre forme un mot. Le mot en forme un autre et ensemble ils forment une phrase. Suite à d’autre lettres qui forment d’autres mots, apparaissent d’autres phrases. Ensemble elles forment un texte. Ce texte le voici, écrit hier en Namibie.

Publié aujourd’hui en Zambie.

Quelques lettres mis en mots, résultat d’une rencontre dans un pays surprenant, la Namibie. A l’orée du Namib une rencontre qui appartient au passé mais à qui je rêve au futur. A présent éloigné, quelques lettres que je conjugue. Au passé certes, mais pas n’importe lequel et ce malgré l’imparfait de nos existences: quelques lettres qui se laissent conjuguer au plus-que-parfait.
Voici donc un poème.

Poème pour t’écrire
T’écrire que l’amour sème

Un poème pour semer
Semer des « on s’aime »!
S’aimer en poème                                                                                                                             Poème pour semer

Semer un je t’aime…

 

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A l’orée du Namib

Au plus-que -parfait

On se rencontre on se salue
On s’imagine

On se rend compte qu’on s’est perdu
On s’illumine

Puis calmement on se regarde
On ne s’ignore

On parle d’hier et de demain
On remémore

Et on se parle on s’écoute
On sous-entend

On perd nos doutes mais sur nos gardes
On s’tient distant

On se sourit comme si de rien
De rien n’était

On s’en va puis on revient
Mais sans excès

On se revoit elle l’idéal
Elle l’eternel

Lui il la suit jusqu’au travail
Il pense à elle

On se rapproche encore encore
On se suit et on se plaît
On s’étreint on se sent fort
On est content on crée l’attrait

Le temps passe et nous on reste
On s’enlasse et on s’en presse
On se confiance on se confie
Sans importance on se selfie

Il est conquis elle est contente
Elle est conquise ils s’en contentent
Elle l’intimide mais il l’a suis
Et au final lui il s’enfuit…
S’est-elle trompée? Il est parti…
L’a t’il trompée? Tout est fini !
A la fois proche, à la fois loin
Tout est si moche tout est si loin

Elle le haït mais elle n’arrive
Il l’a trahit donc il s’en prive
Et on s’ignore et on s’ignore
On ne se parle on à moitié mort

Elle est triste elle est déçue
Et lui il croit l’avoir perdue
Passe quelques jours on se déplait
Et pour toujours on tire un trait

Elle se méfiance elle se méfie
Ce n’est pour lui qu’elle se maquille
Il se distance il se fait p’tit
Mais c’est pour elle qu’il se sent Vie

On ne se parle mais on s’récrit
Et p’tit à p’tit
On s’dit bonjour on s’dit bonne nuit

On se croise mais on n’y croit
Mais p’tit à p’tit
On se reparle on se revoit

On se veut fête et on s’amuse
Elle ne veut que fête il l’a veut muse
Et on s’endort il fait des proses
Et pas si mort on est tout chose

Enfin elle lui sourit il en revit
Elle se rapproche il réjouit
Et on s’entend et on s’écoute
Il l’a surprend elle a des doutes

Jour après jour
On se revoit on en revit
De jour en jour
On se défie on se selfie

Elle lui sourit il en rigole
On se replait on ne s’en lasse
On est en vie on en rigole
On se surplait puis on s’embrasse

On se parfait à chaque instant
On se conjugue nos aventures
A l‘imparfait de nos présents
Au passé pi au futur

Puis calmement on se regarde
On cherche un port
D’un tremblement on perd nos gardes
Corps contre corps…

Nos existences rencontrées
Nos exigences partagées
Puis nos corps entremêlés
Comme le port, que le marin a retrouvé

Enfin on touche le ciel
C’est au présent qu’il pense à elle
Mais les temps ne se conjuguent plus
Il n’y a qu’un temps qui ne soit perdu

C’est le plus-que-parfait

Olivier Rochat

Zambie

Km 33’082, Linvingstone, Zambie.

Tranquillement mais sûrement, je reprends goût à la route depuis 3 jours, découvrant une Zambie sympathique et simpliste qui, sans en faire trop, sait se montrer souriante.

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Je reprends goût à la route

Plate et plutôt ennuyante, ma route m’emmène à travers des forêts où ici et là je croisent un village, parfois quelques simples huttes où les habitants sortent de leur somnolence pour me saluer, parfois un petit « centre » où se mélangent les vendeurs de fruits, le barbier, le boulanger faisant face au restaurant local où je mange pour 1$ ainsi que de nombreux bars qui servent à rassasier en alcool les villages environnants. Dans ce dernier la musique est puissante, désagréable, et l’alcool sent loin.

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Ma route m’emmène à travers des forêts

Je passe mon chemin, poussant mon Cargo dans le sable poussiéreux qui se mêle aux maisons, à peine arrêté par la porte d’entrée. Une femme, son bébé joliment accroché à son dos, me vend 4 tomates pour quelques centimes. 4 tomates qui accompagneront le poisson et le Nsima, ce plat local, sorte de polenta de farine de maïs un peu fade. Ce sera mon repas.

Même si les nuits sont fraîches et agréables le soleil est africain. En Zambie c’est peut-être lui le plus agressif.
C’est en me retrouvant sous son rayonnement pour plusieurs heures que je m’en rend compte en avoir perdu l’habitude. Il n’est pas midi que je sèche comme un poisson au désert. La gorge sèche je m’arrête au premier shop où je m’achète un coca froid. Et puis je reprends ma route, me faufilant entre ces énormes trous qui se trouve ici et là sur la route, obligeant camions et autres bus et voitures à faire de gros zigzags sur la route. Les apercevant de loin, j’aperçois ces 4 roues se rapprocher de moi à une allure parfois proche de celle du pas, tournant ridiculement autour de ces trous avec le but de n’y mettre roue. Comprenez, parfois Les trous atteignent près d’1 mètre de profondeur. Suffisant pour détruire une voiture qui s’y egarerait à bonne allure.

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me faufilant entre ces énormes trous qui se trouve ici et là sur la route

Mes journées se passent tranquillement, de temps en temps « perturbée » par l’une ou l’autre rencontre y amenant un peu de vie. Un sourire aux gamins qui me suivent dans certains villages. Un coup de nerf sur les « mzungu mzungu » incessant que me crie un ado. Au « mzungu » il ajoute rire et sifflement puis quelques « money money » puis, à vélo, se rapproche du mien et continue de plus belle malgré mes constantes demandes, polie, de se calmer. Énervé je finirai par lui rentrer dedans. Il s’enfuira, toujours en riant aux éclats.

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Un sourire aux gamins qui me suivent dans certains villages.

Puis je reprends ma balade qui se déroule à l’allure de la vie, croisant tantôt des vélos chargés, tantôt hommes et femmes à pieds, portant charge sur leur tête. L’allure de la vie en Zambie c’est souvent à l’allure des pas qu’elle avance. Bien qu’une fois une route sans trous retrouvées, c’est d’une allure suicidaire que se déplace les véhicules locaux. Du pas à l’éclair on ne fait transitions.

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croisant tantôt des vélos chargés, tantôt hommes et femmes à pieds

Lorsque je rejoins Kazungula, village frontalier du Botswana, j’apperçois une file impressionnante de camions arrêté le long de la route sur 3 km. En effet pas de pont pour traverser le Zambéze, ici on emploie un ponton sur lequel on ne met que deux camions à la fois. Il doit y en avoir une centaine et le ponton met plus d’une demi-heure pour faire l’aller retour.

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j’apperçois une file impressionnante de camions arrêté le long de la route sur 3 km.

« Je suis arrivé hier! » me dit un camionneur.

« Hier? Es tu sérieux ? » Lui repondis- je.

« oui mais ne t’en fais pas, avec un peu de chance demain je passerai de l’autre côté. »

« Comment ça un peu de chance, deux jours pour traverser une frontière c’est de la chance ? »

Il me rit au nez énergiquement « normalement cela dure une semaine!!! »…

Rouler à s’en tuer pour attendre une semaine à la frontière pour la passer… L’Afrique est bien mystérieuse parfois.

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avec un peu de chance demain je passerai de l’autre côté. »

Proche de Dieu

Et puis encore une fois je reprends mon paisible chemin, dormant facilement dans le bush puis à Linvingstone dans une mission catholique où l’on m’offre une chambre et un bon repas avant de refaire la vie avec le prêtre brésilien qui s’amuse en regardant les JO qui se déroule près de chez lui. L’équipe britannique féminine de rugby à 7 ecrase sa concurrente japonaise. 26 à rien à la mi-match… Puis on parle des élections de jeudi prochain, mes toutes premières en Afrique.

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Je reprends mon paisible chemin, dormant facilement dans le bush

« il ne faudra pas voyager ce jour là «  me dit le prêtre.

« ah oui? Les gens manifestent ici aussi? »

« non non, ou plutôt ils manifestent leur joie. Ils font la fête et les routes deviennent dangereuses sous l’effet de l’alcool. »

Et puis je m’endors, mi bouffé par ces moustiques que je déteste à nouveau plus que le diable. Je m’endors proche de Dieu, paisiblement.
Et au matin le prêtre vient me réveiller:
« le petit déjeuner est prêt ! »

La journée n’a pas commencé qu’elle est déjà bien commencée. Dieu est avec moi ce matin…

 

Olivier Rochat

En route pour la Zambie

Km 32’852, Katima Mulilo, Namibia.

-De retour sur la route après une improbable mais agréable pause de 54 jours-

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En route pour la Zambie

De retour à Katima Mulilo

Le 29 septembre dernier c’est par cette ville, Katima Mulilo, que j’entrais en Namibie pour un séjour qui ne devait durer que 2 mois au maximum… Aujourd’hui plus de 10 mois ont passé et c’est par cette même ville, tout au nord-est de la Namibie dans la fine bande de Caprivi, que je quitte ce magnifique pays qu’est la Namibie.

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De retour en Namibie

Km 31’616, Fish River Canyon, Namibie.

-La Namibie dans tous ces états ce matin…-

Un peu plus de 3 mois avoir quitté la Namibie, me voici de retour dans ce beau et vaste pays d’Afrique australe, le 2ème pays le moins dense au monde après la Mongolie.

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Un peu plus de 3 mois avoir quitté la Namibie, me voici de retour dans ce beau et vaste pays d’Afrique australe, le 2ème pays le moins dense au monde après la Mongolie.

De retour dans le désert

Cette entrée en Namibie, la troisième, fut vécue comme une grosse bouffée d’oxygène.

En sortant du bus parti du Cap voici 3 jours déjà, peu avant minuit, je pouvais penser que trouver un lieu où dormir aurait pu être compliqué. Il n’en fut rien, plantant simplement ma tente derrière cette grosse station service où le bus m’avait laissé. C’est même accompagné d’un backpackers israélien, partageant nos histoires personnelles, que la nuit débuta.

Impensable en Afrique du Sud voisine où tant de fois on m’aura dit que je risquais ma vie sur la route, alors de là à planter sa tente derrière une station service ouverte toute la nuit. La petite dizaine de bivouac que j’y aurai fait auront tous été planqué quelque part entre deux grillages. A une exception près, certes magnifique. Ici en Namibie c’est plus calme.

J’en ai presque l’impression de sortir de prison.

Dès le premier jour, sans transition, les distances refont leur apparition, les pistes également.

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Dès le premier jour, sans transition, les distances refont leur apparition, les pistes également.

C’est bientôt un petit groupe d’Oryx qui côtoie mes roues, puis enfin des Springbok ce matin qui me coupent la route, une cinquantaine de mètres en face de moi.

La nature est bien là, tout autour de moi mais elle est contrôlée par le tourisme. Ainsi presque tous mes points d’eau sont des lodges ou ce qui les entourent. La majorité des gens que je croisent sont des touristes ou ceux qui s’en occupe.

Ça coupe la solitude, c’est vrai, mais en « m’aventurant » pour aller voir le fish river canyon, 2eme plus grand canyon du monde, on me demande 80 rands (5 $). Certes j’ai vu pire… mais c’est juste une vue bordel.

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e fish river canyon, 2eme plus grand canyon du monde

Vue magnifique certes.

Alors j’en viens a plaisanter avec la dame qui me donne le billet en m’expliquant qu’il est valable 24h: « super je dormirai dans le canyon! »

« Tu peux mais l’amende te coûtera 3000 rands » (200 $) continue t’elle, plus vraiment souriante. « Et ce sera pareil autour. »

200 $ dollars pour dormir dans le désert…
Au bonhomme qui m’explique qu’il y a des lodges et que le désert est trop dangereux je sors ma carte et lui montre mes bivouac lors de mon premier passage, au nord de la Namibie.

Avant de terminer: « le plus grand danger sur Terre c’est l’homme. Autant s’isoler », un brin provocateur sachant que piqué par un Scorpion je ne survivrai pas longtemps

Visiblement il n’a pas aimé. Business is business. Le temps c’est de l’argent.

Je le rassurerai en lui expliquant que je dormirai au prochain campsite, 65 km plus loin.

Impossible, il fera nuit dans 1h30… j’avance a moins de 20 km/h.

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Je dormirai dans le désert mais je suis le seul à le savoir

Je dormirai dans le désert mais je suis le seul à le savoir. L’argent c’est du temps. Et jai plus de temps que d’argent en ce moment.

Sans importance ma route sors de la réserve et je retrouve mes droits, quelques part ma liberté.

Les paysages sont toujours là. J’avance maintenant de colline en colline sur cette route tantôt bonne tantôt templi de ces petites bosses horribles.

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Les paysages sont toujours là. J’avance maintenant de colline en colline

A la manière ou l’on franchit des vagues je fonce dedans, lentement. Petits choc interminable.

Mais lorsque la route s’améliore j’avance vite, et lorsque le vent m’accompagne, je vole à moitié.

Je survol maintenant cette plaine magnifique, je s… « Braaam »…

Quel merde putain ces ondulations. Me voici par terre. Le nez dans la poussière. Vite vite mon vélo, mon appareil photo!

Ouf tout fonctionne, plus de poussière que de mal. Je messuie le front avec la main droite.
Une main qui a du rouge..rouge comme le SANG!!!

C’est le genou qui a pris. Heureusement pas grand chose. je m’arrête, pense à moi, panse le genou.

De toute façon je n’ai rien d’autre à faire. Un bisou au genou. Le pauvre en a vu d’autre.

Déjà ça ne coule plus. Ici ca sèche a une vitesse. J’ai fait ma lessive hier soir en pleine nuit (!), ce matin tout était sec.

Je plaisante. Ensuite je désinfecte.

Une voiture s’arrête. Tout va bien. Bravo pour votre voyage. All the best.

Et gentiment je reprend mon chemin

Je suis le monde, je suis le roi.

Je suis en Namibie.

Ça tombe bien puisque j’aime ça…

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Je suis en Namibie.

 

Olivier Rochat

 

La Baleine Aigre

Km 30’260, Mgwalana River, Afrique du Sud.

Alors que je me trouvais le long de la côte de l’Océan Indien, entre East London et Port Elizabeth, j’ai écrit ce texte que j’ai appelé « La Baleine Aigre ».

La Baleine Aigre c’est un jeu de maux que j’ai écrit sur un coup de tête, qui est aussi un coup de gueule. Peut-être pour m’évader, à travers l’imagination, la poésie. Certainement pour exister, à travers les mots.

Il est peut-être un peu long mais il résume l’ambiance du moment, alors que je m’approchais petit à petit du Cap de Bonne Espérance.

Il comporte certainement des erreurs, historiques (?), mais retransmet mon émotion. Une émotion qiu ne ment pas car s’il y a bien une chose que j’ai aimée chez les blancs d’Afrique du Sud, encore plus que leur accueil, c’est leur honnêté.

Malheureusement cet honnêteté m’a souvent fait découvrir un racisme ultra-présent en Afrique du Sud, dans toutes les couches de la société.

Ce texte ne vise personne, ni les blancs ni les noirs. Le racisme en Afrique du Sud n’est pas uniquemet l’image naîve souvent transportée en Europe du méchant Blanc contre ce pauvre noir victimisé. Il est aussi celui des noirs contre les blancs et surtout… des noirs contre les noirs.

En Afrique du Sud on compte près de 20’000 meurtres par an, c’est énorme et ça correspond en gros aux nombres de km que je pédale, ainsi j’en viens à cette triste pensée: après chacun de mes km, une personne est tuée de manière violente en Afrique du Sud. Mais la plupart de ces crimes sont ceux des noirs contre d’autres noirs.

Bien sûr l’on peut penser, à juste titre (?), que celà est le résultat de plusieurs siècles d’esclavages et de conditionnement humains, de « classements raciales » et j’en passe. Mais ce n’est pas le but de mon écrit de dire pourquoi ceci ou cela c’est passé comme cela, de faire la morale à des sud-africains qui n’en ont pas besoin, et surtout pas venant d’une Europe en perdition vu d’Afrique. Mon expérience ne me le permettrait pas, je ne suis ni né ni ai grandit en Afrique du Sud.

Trop souvent j’ai entendu dire, de la part des blancs, que les noirs sont des sauvages, pas éduqués etc… je leur souhaite de voyager un peu, histoire de constater que les pays voisins sont bien mieux éduqué que le leur, et puis de remarquer que dans notre belle Europe blanche il y a aussi de gros problèmes et que tous ne sont pas dû aux négros ainsi surnommé.

Des noirs non-eduqués il y en a. Les « Farenji » Ethiopiens et « Mzungu » d’Afrique australe, mots raciste en soi, destiné à dénoter le blanc et qui signifie « homme perdu » en langues locales, en sont la première démonstration.

Certes.

Je vois ça comme un manque d’éducation plus que du racisme, le temps que j’ai passé par la suite avec ces mêmes personnes qui me nommaient ainsi, en sont la raison qui me pousse à le penser.

Simplement pour moi, à ce stade de mon voyage, le pays le moins éduqué, le plus sauvages que j’aie vu, c’est bien l’Afrique du Sud.

Peut-être me trompais-je…

Ce soir là j’étais invité par des blancs après une journée difficile et venteuse, terminée par une pluie glaciale.

« ma maison est la tienne », c’est comme ça qu’on m’accueillait. Un bain était déjà prêt. Puis des disours racistes vinrent et revirent comme je n’en ai que trop entendu durant ces 10 semaines ici.

Simplement ce soir, au lieu de dire « oui-oui » ou « ah bon » puis de me contenter d’une photos tous ensemble et le sourire bien pensant, j’ai écrit ce texte et finalement, après ne savoir trop qu’en faire, j’ai décidé de le publier, tel quel ou presque. A peine arrondis en fin de phrase et accusations.

Il n’attaque personne et n’enlève rien à l’accueil chaleureux que j’ai reçu, à la beauté du pays ni aux bons souvenirs du pays.

Il s’appelle donc « la Baleine Aigre » mais il n’a pas de titre. Tu peux lire par ça

Là-bas, les nègres…

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La Baleine Aigre

-La-bas, les nègres-

C’est sur le dos d’une baleine, baleine à bosse, que hier j’en ai rejoint l’Antarctique. Longue traversée de l’océan, Indien de son nom, au bout de laquelle j’ai croisé des pingouins, avant surprise de partager une morse* avec des phoques.

Morceau de Terre isolé, l’Antarctique.

Une journée en Antarctique. J’y aurai vu notamment de la glace et de la neige couleur crème, puis enfin les américains venu amener la Démocratie. Il faisait frais. On parlait de pétrole… Moi je voyais des pingouins. Une guerre au milieu de rien. Une guerre pour la Démocratie.

God Bless America. Mon cul aussi.

Puis j’y ai vu Dieu amour. Humble et malheureux, malheureux de par l’arrogance de ses fils, il m’a voué s’être trompé. L’Humain est laid. « Il ne me ressemble pas! » continua-t’il humblement. Et c’est d’un rire lent qu’il a terminé. D’une humeur drôle, humour au pôle.

Enfin j’ai passé ma nuit sur le point du Pôle sud mais ce matin pas de baleine à l’horizon, le retour fut plus rapide. Il me suffit alors, les pieds sur terre, de rouvrir les yeux.

Non, non, je ne ment pas. Jamais.                                                         Seulement ceux qui ne me croiront pas seront prié, devrais-je dire obligé, de se contenter de la réalité. Toujours.

J’ai rouvert les yeux, disais-je, les pieds dans le sable et le regard à l’horizon. Horizon Océan, Indien de son nom.

Ah si j’en avais des yeux perçants j’y verrai l’Antarctique! Malheureusement trop Humain, il ne me reste que tête pour un instant l’évasion, fuir l’hOMME.

Imagination…

Enfin je me suis décidé, me contenter de la réalité. Du moins de la mienne. Celle que je vis que je vois en Afrique du Sud qui me semble n’être qu’un vaste recommencement. Recommencent de mers, de montagnes et de beaux paysages. Recomment de content puis de déception. Au final se contenter. Son chemin passer. Laisser filer.

Recommencement d’accueil chaleureux, « ma maison est la tienne », et de déceptions criantes, celles d’un racisme moyen-ageu -à faire passer l’UDC pour un parti gauchiste- comme je n’en avais jusqu’alors jamais rencontré où le noir est un nègre et ce dernier un animal. A mi-chemin entre le gibier que l’on chasse, le charognard que l’on élimine et le bétail que l’on exploite.

Mmmmh… j’exagère un peu. Mais je n’invente rien. Ce ne sont pas mes mots.

De l’autre côté, le regard du monde. Le regard du monde sur cette Afrique particulière qui a probablement perdu son identité il y a quelques siècles déjà. Parfois dans le plus reculé des villages on te parle de Jésus…

C’est beau mais l’Afrique dans tout ça?

Et donc le regard du monde…Ce regard dicté par les réseaux… enfin la dictature de nos résesaux sociaux, le Dieu argent, le besoin de tout avoir, la prétention de tout savoir. Seulement la peur comme principal avoir.

La liberté de l’individu, réussite d’une société, la mienne, dont l’une des causes de mortalité d’avant vieillesse les plus élevées… c’est le suicide.

Probablement que de cette misère en ressort le besoin de sauver le tier monde, aider celui qui n’en a pas besoin car il est noir afin de se cacher de sa propre misère.

Moi pourtant  j’aperçois souvent ce noir victimisé et me dit qu’il cessera d’être une victime le jour où il cessera de se comporter comme tel. Et ce malgré le fait qu’il vaudra, aux yeux de la société de masse, toujours moins que le blanc.

En Afrique c’est vrai on souffre, comme partout, mais différemment. C’est plus profond, encré dans les gênes et écrits dans les livres. Mais ridiculisé par les films. God Bless America, encore une fois. Et visiblement cette souffrance n’est pas que la faute du soleil qui y est brûlant. Une souffrance respirée par chaque africain.

A la fin c’est toujours le blanc qui gagne. Et le noir que l’on victime. Et ce quel qu’en soit l’histoire, le vrai tueur ou la vraie victime.

Mais parfois pourtant j’en ai l’impression que tuer un blanc, l’être supérieur par définition, est un crime, mais tuer son cousin nègre est à peine gênant. Défense ultime. Le premier aura un nom. Le deuxième sera un chiffre. Ainsi parleront les médias, prophètes au capitalisme. Parfois, maintenant en fait, j’ai l’impression d’avoir raison.

Et j’aimerai tellement, oh oui, que ceci ne soit qu’arrogance et mauvais jugement.

Le Blanc qu’il soit bon ou méchant, par définition, n’aime pas trop que l’on ne pense et n’agisse pas comme lui. Mais il à l’air, aujourd’hui, de s’étonner des représailles. Il voyage à sa guise dans un monde qu’il barricade. Puis il s’étonne et s’indigne que le nègre qu’il exploite, qu’il bombarde ou auquel il vend ses restes, veuille venir chez lui. Enfin il crie au scandale lorsque ce même nègre le fait illégalement, étonnament surpris qu’on essaie de franchir les barricades qu’il a créé au fil des siècles et des génocides. Puis le pauvre passant, à la fois victime du capitalisme qui le tue lui et acteur de ce même capitalisme qui les tues eux, se contente de fermer les yeux, au mieux d’un  » ce n’est pas moi », rassuré au milieu de cette masse qui l’englouti. Pourtant responsable de par son inaction.

Il n’y a pas d’illégalité sans lois. Il n’y a pas de pauvre sans richesse. Il n’y a pas de futur sans présent, ni de lendemain sans passé. Mais il y a de l’amour sans haine, seulement pour se donner une chance déjà faut-il en faire le choix.

Il me serait bien plus facile aujourd’hui de me contenter d’un de ces nombreux selfies souriant où, bien qu’en « Afrique », vous ne verriez que des blancs, de beaux sourire et presque des photos de famille. Mais beaucoup trop d’hypocrisie. Si mes habits son blancs, sans tâche? La femme de ménage est nègre. Le jardinier aussi. Le criminel aussi. Le noir travaille pour le blanc ou pour le noir. Mais un blanc ne travaillera jamais pour un noir.

Oui il me serait bien plus facile de me contenter d’un selfie qui ne m’apporterai que plus de like sans même prendre le risque de me tromper. Rassuré par mon propre aveuglement. Contenté par si peu, presque de la médiocrité. Mais quel que soit ma neutralité c’est toujours les artistes que l’on tait en premier dans un régime totalitaire et qu’à défaut de dictature, le racisme totalise en haine l’esprit de celui qui en souffre au point que l’amour, qu’il soit religion ou bien réelle, n’est qu’illusion. Et qu’écrire est déjà une forme d’art et je dirais même qu’il prend parfois la forme d' »art ultime » face à la dictature de nos réseaux sociaux.

Réseaux pensant mais pas librement.

Encore faut il être lu… Je prétend que tu sais lire. Encore faut-il que tu comprennes…

-Ce sont les moutons qui donnent le pouvoir au berger-

« Mais le mouton a une excuse, il est né comme ça. Pas toi, toi tu en as fait le choix. »

Oui j’écris quand même, j’écris mon km pour l’artiriser car j’emmerde la robotique de nos esprits et de nos vies, qu’elle soit technologique ou mentale.

La faiblesse de nos évasions aussi je l’emmerde et Je m’exprime car s’en devient un devoir face au totalisme haineux du rascime, quel que soit sa couleur de peau, ses (dé)raisons. Ses motivations. Ainsi je m’évite de tomber dans le renfermement, un jugement inapproprié au vu de mon vécu de petits Suisse bien nourri et parce qu’après 19 mois de solitude et d’apprentissage de moi même j’ai trop de sourire aux lèvres pour que les simples mots d’un racisme entendu trop souvent ces derniers temps transforme les miens en autres chose qu’un échappatoire.

Simplement voilà aujourd’hui j’en ai perdu mon énergie positive au point de la garder uniquement pour mon prochain km, d’en devenir égoïste au point de ne faire des efforts que par intérêt dans cet Afrique du Sud qui à l’art du mal à l’aise et pleure sans cesse son époque dorée: l’apartheid.

« Mais putain les gars! » devrais-je dire…

Époque dorée, paraît-il, ou même boycottée par le monde elle en restait un pays puissant, autonomes et sûr. A 1000 lieues de la criminalité d’aujourd’hui. Un pays propre aux routes sans trous ni bosses où l’on pouvait se rendre au magasin avec la permission d’y entrer sans avoir besoin de commander sa bouffe depuis l’extérieur car tout est barricadé et qu’aujourd’hui même les bars ont des barreaux au dessus du comptoir dès qu’ils ne sont pas touristiques.

Ce qui est contrôlé par les noirs n’est pas touristique, il faut que tu comprennes.

Époque où les « animaux » ne votaient pas, où le Dieu Amour tant aimé avait une couleur de peau, « couleur neige », et qu’il autorisait ses fils a traités ses frères, « couleur négre », comme des animaux. Époque qu’Oh bonheur je n’ai pas connue mais qu’on me raconte sans cesse.

L’histoire de ce grand et beau pays que fut l’Afrique du Sud. Un pays si riches et puissant que la monnaie était 2X plus forte que le dollars US et qu’aujourd’hui, après 20 ans d’un gouvernement noir, elle en vaut à peine le quinzième OH scandale!

Pays au demeurant construit sur le sang des peuples, la haine à travers la violence et le racisme et auquel il aura fallu 340 ans pour que l’animal nègre aie des droits humains, un parti politique et que 20 ans plus tard ce même blanc,de toute son éternel splendeur, semble surpris qu’aujourd’hui il s’en prenne plein la gueule et que l’animal qu’il a créé se comporte comme tel.

Une histoire dont je ne veux je ne peux plus entendre parler tellement qu’elle est laide.

Oui Dieu amour se repose en Antarctique. C’est le seul continent ou aucun homme y es né. Le seul aussi qui peuple l’entier de mon imagination. Là bas j’y suis le roi, Dieu amour est mon ami. Comprends par là ce que tu pourras…

L’Afrique du Sud quant à elle me semble n’être qu’un éternel recommencement. Recommencement de mers, de montagnes et de beaux paysages. Recomment de content puis de déception. Au final se contenter. Son chemin passer. Laisser filer.

Continuer sur le Cap de Bonne Espérance, histoire d’y croire. Filer comme sur la route à la manière dont les baleines traversent les océans. Fermer les yeux sur ce rascime présent, humanité, qui ravive en moi la haine d’autrefois.

Un regard à gauche. C’est l’Antarctique que j’apperçois à travers mon imagination. Cette dernière fait de moi le plus beau des rois.

Assumer mes mots. Me contenter encore quelques jours d’ici. Des centres commerciaux, capitalisme oblige, où la société moyenne-pauvre tombe de jour en jour un peu plus dans l’obesité, l’égoïsme, l’obéissance médiatique et toutes ces « richesses » offertes qui font que le pauvre d’aujourd’hui est plus pauvre qu’hier. Hier esclave par la force, qujourd’hui esclave par le choix. Il en a même perdu son identité.

Me contenter des cartes postales et faire semblant d’ignorer le rascisme qui les entoure. Garder lâchement mes larmes pour maman ou demoiselle lorsqu’un township se dresse en face moi. Ne pas y prêter attention. Laisser ces nègres s’entretuer car je n’ai pour eux de solutions.

Demander pardon à ces mêmes nègres de les nommer ainsi. J’espère qu’ils comprendront. Mais il n’y a qu’honnête que l’on aime vraiment. Et qu’à force je les préfères aux blancs.

L’amour est juste à accepter. Pas à comprendre.

Finalement me contenter de tout ce que l’on m’a offert ici. Car ce tout n’est pas le fruit de mon imagination et si ce soir je dors dans un lit, hier et avant-hier aussi. Oui il n’y a qu’en Afrique du Sud que j’ai eu si souvent le plaisir d’un lit, un petit-dejeuner goûteux, un souper nourrissant, une bière gratuite et parfois plus encore. Quant au racisme il n’est pas pardonnable mais ce n’est pas à moi de dire s’il est compréhensible. Aussi ici j’en oublierai volontier certains. D’autre resteront des amis.

Ainsi va la vie…

Un dernier mot pour ma belle, celle qui peuplera ma nuit de la même manière qu’hier encore elle peuplait mon lit. « Je t’aime! »

Demain,on verra bien.

Le soleil s’incline en silence                                                                 Il me dit que tu manqueras                                                             Moi je sais qu’à l’autre bout du monde                                               Il doit s’incliner devant toi

Le soleil s’incline en silence                                                                 Il me dit que tu manque à moi                                                        Moi je sais qu’à l’autre bout du monde                                           Oui qu’il s’incline devant toi

Allez je saute j’en peux plus                                                               Et que les goélands m’emmènent                                                      Où les poètes sont les dieux                                                            Où les adieux sont les je t’aime

Voir un peu les villes d’en haut                                                 Comment ça brille un peu la Terre                                                   Me dire que toi là où tu es                                                                 Tu es une de ces lumières…

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