Archives du mot-clé Afrique

Oui mais non!

Km 13’598, Mubende, Ouganda.

 

Un africain ne dit jamais « non » ou « je ne sais pas ». Il dit « oui » ou invente n’importe quoi…

 Et là je tiens à m’excuser auprès de tous les africains, ainsi qu’aux amoureux de l’Afrique, de tenir des propos si généraux… En Afrique on compte 54 états indépendants de toute les tailles et formes possibles et imaginables représentant des milliers de langues, de cultures, de traditions. Avec mes 5 pays traversés totalisant 7’500 km sur sol africain au fond je n’ai pas vu grand chose de l’Afrique. Ces cinq pays totalise à eux seul près de 280 millions d’habitants. Combien en ai-je vu ? Quelques milliers que j’ai croisé, quelques centaines à qui j’ai parlé. Et quelques douzaines, à peine, avec qui j’ai partagé. Alors désolé de généraliser n’empêche que depuis le Caire c’est toujours la même rengaine. Quand je demande mon chemin (ou autre chose) à quelqu’un qui n’en sait rien il m’envoie n’importe où, n’importe comment alors simple « non » passerait tellement mieux. Bref il répond n’importe quoi 80 % du temps…ce qui n’est pas pratique, sauf si tu as du bol. Ainsi hier, après avoir demandé ma route à plusieurs personnes à la sortie d’un rond point bi-directionnelle, je croyais me diriger en direction de Fort Portal et des alentours des Mts Ruwenzori, afin de rejoindre le Rwanda par le très beau Queen Elizabeth National Park… Oui je croyais.

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Oui mais non!

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Uganda, the pearl of Africa

Km 13’049, M’bale, Ouganda.

Les roues dans la boue mais du feu plein les yeux, bienvenue en Ouganda, « The Pearl of Africa! »  Une fois n’est pas coutume, j’ai entamé un détour de plus. Me voici maintenant en Ouganda, en route vers l’Afrique centrale. L’entrée est mythique, la suite l’est encore plus. Point de perles mais plein de boues, de l’accueil, du partage et de la solitude. Puis kilomètre après kilomètres les paysages sont de plus en plus beaux. Me voici maintenant à Mbale, exactement 150 kilomètres après mon entrée en Ouganda. Ma route est redevenu asphalte, la pluie est redevenu soleil un instant.  Le calme est revenu me voici dans une petite ville…Je m’arrête respirer un instant. Mais l’Ouganda en 48 heures à peine je l’aime déjà.

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Kilomètre après kilomètres les paysages sont de plus en plus beaux.

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Tarmaber et centiments, fin de la 2ème partie

Km 11’268, Addis Abeba, Ethiopie.

Du pieds des montagnes à leur sommet, entre savane et haut plateaux…

50 kilomètres durant, traversant les forêts et chevauchant les falaises, il t’emmène jusqu’au hauts plateaux éthiopiens. A son pied tu y croise encore des chameaux, à sa tête, le vent te glace les membres. C’est le col du Tarmaber. 50 kilomètres d’ascension continuelle pour un dénivelé positif impressionnant de 2100 mètres. C’est sur la route d’Addis Abeba, capitale éthiopienne et fin de la deuxième étape de mon voyage, que je l’ai découvert…

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il t’emmène jusqu’au hauts plateaux éthiopiens.

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La Chinese Road, sur les hauts plateaux éthiopiens

Km 10709, Weldiya, Ethiopie.

 

 

Au coeur de la région de l’Amhara

Perchée sur les tout hauts plateaux éthiopiens,  serpentant les falaises pour y monter puis pour y redescendre après de nombreux km a plus de 3000 mètres d’altitude, d’une longueur de 300 km pour une altitude maximale de 3552 mètres, c’est la chinese road, seconde plus haute route asphaltée du continent africain. Il existe bien quelques routes carrossables plus hautes qui traversent notamment les Simiens mountains et le mont Tulu (Ethiopie), mais en terme de bitume roulable correctement et reliant deux vallées, la chinese road est la seconde plus haute route d’Afrique après celle des Bale Mountains (3’600 mètres d’altitude).

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la chinese road

 

En route pour les montagnes

En quittant Bahir Dar le 26 février 2015, j’ai reçu ma première… tomate. Paf ! En plein sur ma jante… ça change des cailloux. Et dire qu’après on me court après en me demandant… à manger. Oui l’Ethiopie est ainsi. Toujours aussi belle, mais toujours aussi… Ethiopie. L’Ethiopie est Ethiopie et il faut y aller pour comprendre ce qu’être Ethiopie veut dire. Car l’Ethiopie est fière. Fière, fière, fière… Fière d’être Ethiopie. Fière d’être éthiopien. Fière d’être éthiopienne. Mais n’oublions pas que l’Ethiopie a vaincu le colon italien pour obtenir son indépendance. D’où cette fierté légitime. L’Ethiopie reste ainsi le seul pays d’Afrique avec le Liberia a n’avoir jamais été colonisé d’ou une grande fierté qui en ressort ce qui se ressens fortement a travers la population.

Toujours est-il que moi, colon parait-il, je n’ai pas fini. Non je n’ai pas fini de recevoir des cailloux, je n’ai pas fini d’être un Farenje, je n’ai pas fini d’être ébloui par ce pays, de grimper, de transpirer, de manger des injera et de boire des jus de mangues-avocats. Non j’en ai pas fini avec l’Ethiopie ! En fait je viens juste de commencer. Et ça risque de durer un peu.

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10’000 km (notion d’émotion difficile)

Km 10’000, Méka, Ethiopie.

Au jour 159, alors traversant mon 12 ème pays et après plus de 560 heures de pédalages, j’ai pédalé cette après-midi le 10’000 ème km depuis Lausanne, Suisse.

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le km devint col, pays puis continent…

Une goutte de plus, un km de plus, un centime de plus… goutte après goutte la goutte devint flaque puis océan. Le km devint col, pays puis continent, le centime, immatériel je le rappelle, devint pièce et puis billet, et cumulé devint millier.
Et me voici en Éthiopie. J’ai pas fini de transpirer. En fait je commence juste de grimper. Et ces gosses qui courent, courent, derrière moi par « millier »…

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Difficile

Difficile de trouver sa place dans un pays comme celui-là. Un pays comme l’Éthiopie. Un pays qui m’a fait tant rêver par sa beauté. Un pays qui a connu famine et guerre, toujours misère, le pays des ignorés. Ces réfugiés que j’aperçois chez moi, sur qui l’on crache, et leur misère que l’on se cache. Parce que c’est plus facile.
Notre vie est tellement difficile. Suffit de voir, on se plaint tous de la météo.

Oui pour moi c’est difficile. Difficile à 25 ans de découvrir le monde tel qu’il est. Difficile de dire ma vérité telle qu’elle est. Telle que je la vis. Telle que je la ressens. Difficile de regarder cette femme me regarder, se faire belle pour moi dans l’espoir de quelques sous. Prête à tout. Se prostituer. Difficile quand tu viens d’un pays comme le mien… Qui a l’arrogance des tout grand. Mais n’en a ni la taille ni le talent. Si ce n’est beaucoup d’argent. Mais qui est toujours là pour t’expliquer la vérité. Celle d’une bulle protégée au milieu de l’humanité.

Difficile…

Difficile de refuser les sourires de cette misère, celui de cette mère. De ce gosse et son caillou qui me courent après.
Difficile de m’arrêter de pédaler dans un pays comme celui-là. Comme l’Éthiopie…
Difficile de vouloir être quand tu viens du paraître.
Difficile d’oser dire « difficile » en parlant de soit quand tu viens d’où je viens et que tu vois ce que je vois…

Reste l’émotion, celle que je deale à ce gosse avec un crayon que je lui donne, et son sourire qui soudain me surprend.

Reste l’émotion, pour ne jamais abdiquer. L’émotion de nos vies, notion d’infini défini. Celui de l’émotion. Elle t’emmène à travers le monde. D’où que tu viennes. Où que tu ailles. L’émotion n’est pas définie. Elle est infinie. Te surprend au tournant et ne te lâche plus…

L’émotion…

Olivier Rochat

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10’000 km après Lausanne… reste l’émotion!