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Petit maux

Km 27’467, Roossenekal, Afrique du Sud.

 

Balmoral, le 3 mars 2015.

Une dame au matin me demande:

« Et tu n’as pas peur de rouler par ici? »

« heu ben pas vraiment, disons que j’évite de rouler de nuit et dans les township mais non, je ne peux dire que j’aie vraiment peur »

« Ah bon, parce qu’hier 4 policiers se sont fait abattre à 5 km d’ici »!!!

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Balmoral au soir

 

En quittant Pretoria

C’est dans une ambiance lourde que je me suis engagé sur la route hier matin, après un premier ravitaillement à Balmoral et lorsqu’en fin d’après-midi je me renseigne pour savoir si la route de campagne que j’emprunte est dangeurese on me dit que non, pas à vélo, et que ce genre d’histoire est courante depuis toujours en Afrique du Sud.

Bon.

Voilà 2 semaines que je suis en Afrique du Sud et après plus d’une semaine d’attente pour raison administrative reprendre la route me fait un bien fou.

Bien qu’accueilli à maintes reprises, parfois ce fut pesant. L’Afrique du Sud semble s’enfoncer gentiment dans une petite crise et la semaine dernière plusieurs universtités ont été fermées. Des étudiants en colère et réclamant un meilleur accès à l’éducation pour les plus pauvre ont notamment mis le feu à celle de Pretoria alors qu’à la mi-temps d’un match de Rugby entre blanc des noirs sont venus manifester. Le match a dégénéré en bagarre général.

Certains médias blancs parlaient d’attaque de noir alors que les images montraient des étudiants noirs brandissant des pancartes et se baladant sur la pelouse alors que les joueurs étaient aux vestiaire et soudain quelques dizaines de blancs courir en direction des manifestants et assené de nombreux coups…

La tension semble être à son comble et le président Zuma et sa gestion catastrophie du pays n’aide personne. Chacun y va de sa verité et par moment l’Afrique du Sud représente tout ce que je hais avec ses divisions raciales et lorsqu’en traversant Pretoria j’entends un blanc s’écrier « rentre chez toi » à un noir qui mendie au milieu de la route avant de s’arrêter donner quelques pièces à un blanc qui mendie lui aussi, j’ai du mal à me positionner. « Le pauvre est brûlé par le soleil » ajoute on.

En me faisant visiter le très beau bâtiment gouvernemental, on me répond d’une petite pique lorsque je dis honnêtement que je le trouve très beau: « ça aussi ce sont les blancs qui l’ont construit » avant de continuer en montrant du doigt les détritus qui sont dans le parc que le gouvernement noir vient d’ouvrir aux étudiants: ça par contre ce sont les noirs.

J’ai presque envie de dire que ce qui permet à une bonne partie des 4, 5 mio de blancs de soutenir un rythme de vie occidental, c’est quand même un peu grâce à l’exploitation d’une bonne partie des 45 millions de noirs dont beaucoup travaillent pour à peine 5 dollars par jour…

En fait en Afrique du Sud je rentre dans un pays développé mais pour certaines choses j’ai l’impression de revenir 150 ans en arrière…

Tous les jours’ j’ai droit à des discours différents, les blancs-ci, les noirs-ça mais pourtant, j’en convient, l’Afrique du Sud représente aussi ce que je me dois d’aimer: la SOLIDARITE.

En tant que voyageur et qui plus est à vélo avec déjà plus 21’000 km en Afrique derrière moi, ici j’ai tout pour moi. L’accueil et le respect. Noirs et blancs me regardent avec intérêt et ont visiblement du plaisir à m’aider. M’offrir un lit, parfois plus, lorsque la situation le permet. Ou comme hier surpris par la nuit sur une route secondaire mais horriblement bondée et entourée de grillage qui empêche tout camping sauvage je me dis que finalement le meilleur que je puisse faire est d’appliquer ce que la culture africaine-ou ce qu’il en reste- m’a appris: aller vers les autres. Sourire, Bonjour, comment allez vous. Moi ça va bien. Merci…

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C’est donc dans un camp de travailleur que je planterai ma tente

Intelligence émotionnelle.

C’est donc dans un camp de travailleur que je planterai ma tente, endormi par une musique
de Johnny Cash autour d’un feu de bois.
Les histoires entendues ces derniers jours à l’esprit… et si l’un d’entre eux avait un flingue?

Au final les histoires semblent être surtout bonne à raconter et je me réveillerai bien vivant.

Ce matin j’entre dans la province de Limpopo, toujours en direction opposée du cap.

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une route inadaptée à l’étonnante quantité de traffic

Après 3 jours qu’en terme de cyclisme je qualifierai de merdique faute à une route inadaptée à l’étonnante quantité de traffic, je pénétre enfin les montagne. au pied du plus haut col de la région à 2331 mètre d’altitude, La circulation baisse. Entouré de champ, de collines puis déjà de montagne, je découvre encore une fois la magie du voyageur. Celle de passer d’un monde à l’autre en permanence malgré une vitesse qualifiée par beaucoup de désuète.

18 mois pour un trajet qui se vole en 18 heures.

Comme me disait récemment John rencontré au Malawi: ce qui reste ce n’est pas ce que tu as vu. Mais ce que tu as vécu.

Les rencontres ne sont pas écrites sur les cartes. les souvenirs non plus. Et voyager de cette manière me permet de passer d’un monde à un autre, de dormir un jour chez l’oppresseur et le lendemain chez l’oppresse avec le seul devoir d’être moi-même.

Mais en menfoncant dans les montagnes c’est avant tout à ma carte que je confie, histoire de ne pas me tromper de col et d’entamer enfin les région panoramique de cette Afrique du Sud. Afin de me rapprocher du cap en toute beauté.

Quitte à parfois, souvent, m’en éloigner.

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entamer enfin les région panoramique de cette Afrique du Sud.

Olivier Rochat

Made in Swiss

Km 27’185, Pretoria, Afrique du Sud.

Après une semaine de route en Afrique du Sud, j’ai rejoins la province de Gauteng, la plus petite et plus peuplée de ce grand pays. En effet c’est là que se trouve Johannesburg, la plus grande ville d’Afrique du Sud et Pretoria, la capitale administrative. A propos d’administration c’est bien pour cela que je me suis dirigé sur Pretoria. En effet c’est d’un nouveau passeport que j’aurai besoin si je compte rentrer par l’Afrique de l’ouest. Dès mon arrivée à Pretoria j’ai donc rejoins l’ambassade de Suisse.

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Bref retour en Suisse

Chaque pays à ses bons et mauvais côtés mais dans le monde d’aujourd’hui voyager avec un passport suisse est probalement l’une des plus grandes aides possible. Wikipédia classe la Suisse en 5ème position des facilités d’obtention de visa et autres après les pays du nord de l’Europe.

Mais pays après pays, frontière après frontière, retournant dans certains pays à plusieurs reprises (3 fois au Botswana, 2 fois au Zimbabwe, Mozambique, Zambie, Namibie et Malawi- avec 3 extensions pour ce dernier pays-), les pages libres disparaissent les unes après les autres. Je me trouve maintenant avec 2 possibilités pour le chemin du retour:

1: Prendre le chemin le plus court en Afrique de l’ouest et manquer la plupart des pays

2: Faire un nouveau passeport de 40 pages et profiter un maximum avec des allers-retours ou des détours dans certains pays autant que je le peux ou veux.

Pretoria, capitale administrative de la bien développée Afdrique du Sud semblait le parfait endroit pour faire un nouveau passeport, surtout que j’avais la chance d’être invité ici. Donc oui! c’était le parfait moment pour cela.

Mercredi dernier4 février 2015 je me rends à l’ambassade de Suisse où on me répond: « vous devez faire votre nouveau passeport dans votre pays de résidence. » Vu que je ne travaille et n’habite pas en Afrique du Sud ils ne pouvaient m’en faire un nouveau.

Impossible… Je ne pouvais le croire car j’étais sûr de devoir retourner en avion en Suisse pour me faire un nouveau passeport. Imaginez payer plus de 1000 US dollars pour obtenir un nouveau passeport. Ridicule d’autant plus qu’ils ont ici tout le système nécessaire pour en faire un rapidement, empreintes et autre photo en 10 minutes à peine.

Finalement grâce à un ami en Suisse, je pouvais contacter l’office responsable des passports à Lausanne qui après véréifications des mes informations, que je suis réellement moi etc ils autorisent l’ambassade de Suisse à Pretoria de faire mes empreintes digitales et tout ce dont j’ai besoin pour obtenir un nouveau passeport. Après quoi ils enverront le tout en Suisse et feront le nouveau passeport en Suisse avant de le renvoyer à Pretoria ou où je le souhaite. Cela prendra 2-3 semaines mais c’est bien possible.

Aussi quand l’office responsable a reçu ma demande à Lausanne ils me répondaient moins de 5 minutes plus tard: « Merci pour votre demande nous vous contacterons la semaine prochaine pour un rendez-vous ».

Là je me disais la semaine prochaine se termine vendredi et j’étais sûr que je devrais les appeler plusieurs fois avant qu’ils me trouvent un rendez-vous pour faire ces empruntes. J’étais déjà prêt à les appeler Lundi matin à 9 heures dès l’ouverture de l’amabassade

Mais ce matin, Lundi premier jour de la semaine, j’ai allumé mon téléphone à 8 heures 12. Il y avait un message : « XXX numéro a essayé de vous appeler à 8 heures 00 et 43 secondes. »!!!

Instantanément j’ai reconnu le numéro de l’ambassade de Suisse. Là j’ai réalisé que j n’étais plus en Afrique mais bien en Suisse. Premièrement ils m’ont rappelé d’eux-même et ensuites ils l’ont fait … 43 secondes après le début de la journée de travail (soit 1 heure avant l’ouverture du guichet). Une grande blague!!! Mais une très bonne blague pour le coup!

Et ensuite je les rappelle: Vous pouvez venir quand vous le souhaitez dans la matineée mais veuillez m’excuser nous sommes chargé ce matin vous devrez peutêtre attendre 10 minutes.

Hahaha: Désolé, peut-être vous devrez attendre…10 minutes… Un autre monde
Je me rendais à l’ambassade dans la matinée et en moins de 10 minutes les empreintes et photos étaient faites. A noter que j’ai au moins du attendre 230 secondes avant de commencer

Ici je me souvenais que chaque pays à des bons et des mauvais côtés et qu’en Suisse bien que compliquée l’adminstration marche. Alors je me rappelais les transports public en Suisse. En Afrique ils arrivent « dans la matinée » ou « dans l’après-midi ». Dans la plupart des pays à 8h00 du matin, 4h30 de l’après-midi ou 7h45 du soir. Mais pas en SUisse. En Suisse ils arrivent à 8h01, 4h33 ou 7h47. Et lorsqu’ils sont en retards il est écrit en rouge « retard de 9 minutes » et tout le monde se plaint car 9 minutes c’est beaucoup lorsque l’on court toute la journée. Alors là généralement tu peux entender: Oh merde un imbécile s’est suicidé en se jettant sous un train. Mais pourquoi a-t’il choisi le mien? »

Mais la vie continue, par chance le soleil est présent aujourd’hui et on arrête de se plaindre parce que le soleil ess suffisant puissant pour rendre les suisses (où certains d’entre nous) souriant malgré qu’ils ont perdu 9 minutes de leur temps parce qu’un pauvre bougre s’est jeté sous leur train (ou autre inconvénient).

Malhereusement il y a beaucoup de journée nuageuse en Suisse…

Bref… ii me restait maintenant une dernière étape é franchir avant de quitter l’amabassade, et pas la plus facile: la facture.

2’310 rands!!! Quoi! 140 CHF pour un nouveau passeport!!! Ah oui, c’est vrai, chaque pays à des bons et mauvais côté… Aussi après une petite discussion avec mon compte bancaire (un compte suisse par chance) je payais mon nouveau passeport et ce dernier sera bientôt fait en Suisse. Ils le renverront même au consulat du Cap, ainsi je peux continuer ma route avec mon ancien passeport jusqu’au Cap que je rejoindrai dans quelques semaines /mois.

Là je sortais dans la rue, le soleil était à la fois clair et brillant. J’étais de retour en Suisse. Je pouvais arrêter de me plaindre, bientôt sur la route encore.

Plus pauvre mais plus heureux km après km.

Voortekkers Monument

L’autre bonne nouvelle c’est que finalement Fujifilm Pretoria a reçu mon appareil photo envoyé depuis Windhoek et qu’ils ont accepté de le réparer gratuitement grâce à la garantie international de 2 ans qu’assure Fujifilm pour cet appareil photo. Une chance car la réparstion coûtait plus 300 US Dollars et qu’ayant déjà eu recours à une première réparation en Tanzanie et Kenya, elle n’était officiellement plus valable.

Cela dit j’aurai passé une semaine complète à Pretoria dans une ferme à l’ouest de la ville avec Maryna et son époux Dennis que j’avais rencontré précedemment au Malawi sur lîle de Likoma. C’est également eux qui m’avait envoyé dans la mission de Matandani où j’avais rencontré John et Lorie et finalement passé 5 semaines lors de mon retour au Malawi en novembre 2015.

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Dennis, Michael, Maryna, James, Heidi et Anna

Comme souvent depuis mon arrivée en Afrique du Sud j’ai pu profiter de leur grand sens de l’entraide et du partage. James, le fils de Maryna, vit avec son épouse et ses deux fils dans la maison voisine et ainsi j’aurai passé un peu de l’attente à cuisiner des gâteaux pour la première fois depuis 18 mois.

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j’aurai passé un peu de l’attente à cuisiner des gâteaux pour la première fois depuis 18 mois.

Mais malgré toute cette gentillesse j’aurai aussi découvert un fort nationalisme blanc auquel un national noir fait front. Oui car aujourd’hui l’Afrique du Sud ne va pas bien économiquement et l’actuel président, Zuma, y est pour beaucoup avec sa politique désastreuse. Le gouvernement acteul étant totalement noir les blancs qui ont grandi dans un pays plus riche qui aujourd’hui s’appauvri ne goûtent guèrent à sa politique qui soit dit en passant est désastreuse pour tout le monde, noir ou blanc. Mais j’ai parfois eu droit au « rentre chez toi » adressé d’un blanc à un noir dans les rues de Pretoria…

 

Ainis rendre visite au monument de  Voortrekker  fut finalement une bonne chose car il raconte bien l’histoire de l’Afrique du Sud au courant du 19ème siècle.

Le Voortrekker Monument (monument aux Voortrekkers), situé à Pretoria, rend hommage aux pionniers boers qui partirent en 1835-1838 de la colonie du Cap pour s’installer à l’intérieur des terres d’Afrique du Sud. Cette grande migration fut appelée « Grand Trek ». Elle est à l’origine de la création des républiques boers du Transvaal et de l’État libre d’Orange.

Symbole du nationalisme afrikaner, le monument se dresse depuis 1949 sur une colline à l’entrée sud de la capitale sud-africaine. Il est au début du xxie siècle le monument de ce type le plus visité de la province du Gauteng et l’un des 10 sites culturels et historiques majeurs du pays.

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Symbole du nationalisme afrikaner, le monument se dresse depuis 1949 sur une colline à l’entrée sud de la capitale sud-africaine.

Il est inscrit au patrimoine national sud-africain (national heritage site) depuis le 16 mars 2012. (source wikipédia).

Un cercle de 64 chars à bœufs protège symboliquement le monument. C’est aussi un rappel du laager (chariots rangés en cercle) formé par les boers lors de la bataille de Blood River.

Les quatre statues figurant aux quatre coins du monument représentent Piet Retief, Andries Pretorius, Hendrik Potgieter et le Voortrekker inconnu, formant une garde d’honneur symbolique.

La statue de la femme et de l’enfant symbolisent le christianisme et la culture que les femmes maintinrent durant tout leGrand Trek tandis que les Gnous figurent les guerriers du roi zoulou Dingane.

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Tous les 16 décembre (jour de la victoire à Blood River), l’inscription « Ons vir you Suid-Afrika » (« Nous pour toi Afrique du Sud »), qui figure sur le cénotaphe en granit situé au centre du monument, symbolisant le tombeau de Piet Retief et de tous les Voortrekkers morts pendant le grand trek, est éclairé par la lumière naturelle du soleil qui parvint par un orifice au sommet de la coupole. Ce rayon de soleil symbolise la grâce que Dieu répandit sur le travail et les espoirs des Voortrekkers. » (source wikipédia).

En plus, il offre de belles vues sur Pretoria.

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de belles vues sur Pretoria.

Après ce repos forcé mais nécessaire, me voici enfin prêt à en découdre sereinement avec le reste de l’Afrique du Sud.

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Olivier Rochat

Afrique du Sud

Km 27’026, Koster, Pretoria, Afrique du Sud.

Me voici maintenant en Afrique du Sud, le Kalahari déjà loin derrière moi. J’ai donc retrouvé des collines, de la verdure et même des nuages. Après un rapide passage à Gaborone, la capitale du Botswana, j’ai traversé la frontière sud-africaine pour entamer mes derniers kms  en direction du sud et de la ville du Cap. Mais dans un premier temps c’est en direction de Pretoria, la capitale administrative de l’Afrique du Sud que je me dirige.

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A Gaborone, fin du Kalahari mais premier pas dans le journaé

Après la plus longue semaine de ce voyage (852 km), je rejoins Gaborone, la capitale du Botswana.

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Après la plus longue semaine de ce voyage (852 km), je rejoins Gaborone, la capitale du Botswana.

L’Afrique du Sud n’est plus qu’à une encablure de roue. L’ambiance a changé.

Hier une colline s’est présentée en face de moi. La première depuis 900 km. Au bout de cette dernière une deuxième puis une troisième collines ont suivis.

C’était vallonné. Un peu. Une forêt, une vue sur une immense plaine. Rien d’exceptionnel. Quelques montagnes au (très) loin. Le kalahari était fini.

Déjà…

Puis les voitures se sont succédées et se succèdent de plus en plus. Le traffic me rappelle qu en fait le kalahari n’était pas si mal que ça…

Alors je m’engouffre, petit détour sur le nord, à Gaborone où je suis invité pour passer quelques jours (le temps que je souhaite en fait). Profiter un peu de ce Botswana qui s’il n’est pas le plus intéressant des pays à pédaler (peut être mieux pour faire des safaris), n’en reste pas moins sympathique et tranquille. Et aussi accueillant. Souvent en tête de liste des pays africains les plus sûrs, moins corrompus et autres statistiques.

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ne colline s’est présentée en face de moi. La première depuis 900 km.

Il y a presque 6 mois j’entrais au Mozambique, grand voisin de l’Afrique du Sud. Dès lors je n’ai cessé de me rapprocher puis m’éloigner de ce grand pays et qui semble agir comme un aimant pour tous les pays voisins.

Venant du Zimbabwe, Malawi, Mozambique, Kenya, Éthiopie et d’ailleurs encore, ils sont plusieurs millions à venir tenter leur chance au sud. La tension entre les intérêts de chacun est forte et n’a rien de rassurant.

Mais le vélo qui m’accompagne agit souvent comme plus grande aide pour casser les barrières. Peut être qu’il est plus tentant de voler un 4×4 qu’un cycliste?

Comme hier où après avoir passé un après midi pénible et harcelé de toute part pour une bière ou quelques dollars dans la ville de Kang, j’ai été accueilli comme un roi dans le village voisin de Mashupa.

L’alcool ici est presque une religion et c’est bien là le principal danger. Les gens ont souvent bon coeur mais l’alcool pas toujours et repousse les limites et le bon sens de certains. Je m’engouffre alors dans la circulation de Gab’s, avant, c’est sûr, de goûter au festin final de cette descente africaine: l’Afrique du Sud.

Avec une attente certaine: que l’été australe se termine enfin.

C’est donc par une chaleur étouffante (38°C)  que j’ai terminé mon aventure au Botswana. Mais également dans le journal puisque j’ai eu droit à un véritable interview pour au final un article m’offrant une plus grande photo que son texte. Peu importe…

Voici donc le premier article à propos de Bike for Africa publié sur le sol africain, pour le journal Mmegi au Botswana:

 

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dans le journal puisque j’ai eu droit à un véritable interview pour au final un article m’offrant une plus grande photo que son texte.

 

 

Les frontières (Afrique du Sud)

Traverser une frontière c’est un moment que j’aime bien. Pas pour ce qu’elle représente ou la « bonne humeur » des douaniers. Non plutôt car c’est souvent un changement de culture et/ou géographique.

Malgré les murs qu’elles représentent, les frontières ne sont rarement que politique. La plus marquante ce fut celle de SoudanEthiopie. D’un côté j’avais du mal a payé mes repas et ne pas me laisser inviter, de l’autre 50 gamins m’entourent en criant des « farenji » ou « money money money ». Parfois ces derniers s’accrochent aux sacoches et souvent un ou deux cailloux te sont lancés dessus. Après le Soudan plat et désertique, l’Éthiopie débute avec… 1500 mètres d’ascension pour rejoindre les hauts plateaux. Une frontière. Pas que politique.

Une vraie frontière pour le coup…

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Soudan…

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Ethiopie

Puis la sortie de cette même Éthiopie avec le bien plus éduqué Kenya. La Tanzanie où tu te prends une circulation infernale entre bus et camions et le Malawi, presque un autre temps: des vélos. Deux voitures sur la première heure et des dizaines de vélo rarement occupé d’un seul individus. Ou alors de quelques mètres de bois.

Ou quand tu entres dans le pays le plus pauvre au monde.

Ce même Malawi surpeuplé au sud puis tu entres au Mozambique avec des distances de 100 km entre 2 bleds, une nourriture goûteuse et travaillée dont le prix à quadrupler de même que toutes accommodation. Et puis on parle Portugais maintenant.

Le Zimbabwe avec ces dollars puis la Namibie et ses distances imbattables…

Le Botswana sans anicroche mais sans rien d’autre à signaler.

Mais ce matin j’entre en Afrique du Sud. C’est différent. Pas seulement parce que je ne pourrai plus continuer plus au sud, mais j’ai parfois l’impression que ce pays là tout le monde le veut en Afrique. C’est 10 millions de migrants pour une population de 50. Et moi j’entre comme ça. Comme jentrais alors en Roumanie ou Hongrie. Sans visa, juste un tampon gratuit m’offrant un séjour  de 3 mois en Afrique du Sud.

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En Afrique du Sud

Un passeport qui vaut de l’or…

Merci Nelson Mandela

Dès mon entrée en Afrique du Sud je découvre un autre monde, une autre Afrique, Plus développée, plus riche. Plus rasciste avec une grosse barrière entre noirs et blancs… Cependant lors des premiers jours j’avance de rencontre en rencontre, on m’invite à gauche, à droite. Les rencontres se succèdent à mesure que je me rapproche de Pretoria où là aussi je suis invité.

 

« J’ai changé de monde. Ou presque.

Retour en Europe? Parfois presque.

Et pourtant…

Voici 3 jours à peine que je suis entré en Afrique du Sud. Avec une certaine envie, un peu d’inquiétude et beaucoup de questions.

Des mélanges, européens, africains, Inde, Bangladesh, Chine et j’en passe et cette barrière: le noir, le blanc. Plus qu’une couleur de peau un mode vie. Nous vivons différemment, nous sommes différents. Comme je l’ai constaté à maintes reprises durant mon voyage, le mode de vie occidental, qu’il soit politique, économique ou autres n’est pas adapté au mode de vie africain. Et en Afrique du Sud c’est beaucoup en un dans mon esprit. Mais aussi 364 ans de colonies, une histoire de plusieurs tommes et un homme, un Grand Homme, qui reste dans les esprits: NELSON MANDELA.

Hier Niko me disait lorsque que je lui demandais « Mandela c’est quoi pour les blancs d’Afrique du Sud? »:
« même le plus raciste des conservateurs blancs de ce pays a pleuré lorsque Nelson Mandela est mort. Lorsqu’il est devenu président nous avions tous peur. Nous savions que chaque soir quelqu’un pouvait entrer chez nous, nous tuer ou nous chasser de chez nous. En ’93 j’ai acheté une arme. Nous (les blancs) avions tous faute. Beaucoup de blancs sont rentrés chez eux. Mais je suis resté. j’ai ramené cette arme à la police en ’99. »

Puis il ajoute: « lors d’un interview quelques temps plus tard, Nelson Mandela a répondu à un journaliste qui lui demandait pourquoi il n’a pas chassé les colons qu’une partie de lui y a pensé. Mais il a réfléchi. Puis il ne l’a pas fait. Il a pardonné. De cette manière il a sauvé l’Afrique du Sud. »

Il a pardonné. Malgré tout, malgré toutes les inégalités que subirent les noirs durant des siècles, exploité, interdit de plages et d’universités. Malgré ses 23 ans de prison. Il a pardonné.

Niko je l’ai rencontré hier matin alors que je rechargeais mon portable dans un café de la petit ville chique de Lichtenburg. C’était l’anniversaire de sa femme. Ce fut plutôt la mienne. Machine à laver, douche, wifi, et pour finir un resto! La totale. Comme un roi.

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Niko et sa famille

Après 2 semaines de bivouac sableux ou chez l’habitant dans un pauvre quartier de Gaborone, ce fut pour le moins royal. Et je suis reparti avec de la nourriture, de la boîte de thon aux pêches goûteuse. Et quelques bouteilles d’eau fraîche pour affronter l’été et cette sécheresse qui s’étire de plus en plus dangereusement menaçant l’entier de l’Afrique australe. Il paraît que les animaux du parc de Kruger doivent être hydratés par les hommes car il n’y a plus d’eau alors qu’on est sensé être en saison des pluies. Ça craint.

Ah oui et je suis déjà invité en 3 endroits. A ce rythme là et vu la taille du pays, ca risque de durer 3 mois l’Afrique du Sud. Et tant mieux au final. Je me dirige maintenant vers Pretoria la capitale. La aussi j’ai deux adresses…

En effet il y a quelques choses d’assez extraverti dans ces rencontres et dans ma première ville sud africaine la patronne d’un super marché m’a payé mes provisions puis celle d’un restaurant ma offert le petit déjeuner… pour me remercier d’avoir accepté un interview pour un journal. Une vraie star…

Malgré cette grosse tête retrouvée j’essaie de garder la tête sur les épaules -et les pieds sur les pédales- pour découvrir cette Afrique du Sud qu’on m’a aussi prédit très criminel en certains endroits. Les commerces sont souvent bien barricadés et chaque commerçant a plusieurs histoires dramatique à me raconter. Pas très rassurant.

La barrière blanc noir semble encore énorme, de même que les moyens de chacun. Les deux villes que j’ai traversé n’avait rien a voir avec l’Afrique découverte depuis 14 mois et l’invitation de Niko, bien que sympathique a l’extrême, non plus. Comme en Europe. Restaurants, wifi, voiture personnelle et j’en passe.

Pourtant sur ma route je traverse Bakersville. Un petit village pauvre qui ressemble à l’imaginaire que j’ai d’un township sud africain. En moins tassé. Des maisons de taules uniquement. Un énorme bric a brac et des installations électriques douteuses et pas le moindre magasins. Même pas un bar. Un village isolé dans la campagne. Pas un seul blanc. Et des gens qui te regardent un peu bizarrement. Les gosses, les femmes répondent à mon salut. Les ados me suivent à distance. Je reste souriant. Le contact se fait difficilement. Pas vraiment. Sur des routes en terre.

Il y a le noir. Il y a le blanc. Une humanité. Deux couleur de peau.

Le noir le blanc. Afrique. Occident

Nous sommes différents. Nous venons d’univers différents, de cultures et de réalité différentes.

Mais nous parlons d’un monde global, de droit humains. « Plus de génocide » a t’on signer après l’holocauste. Mais allez demander aux peuple rwandais qui était là au printemps ’94…

Économie?

Aujourd’hui pour imager je vois le monde, notre Terre, comme une petite ville où tout le monde connaît tout le monde, lui sourit par devant. Au final personne ne connaît personne. On peut prendre son petit déjeuner à Melbourne, dîner à Paris et souper à New York. Et faire un tour du monde sans mettre les pieds en Afrique. La magie a disparu. Nous voulons du concret. Plus de magie. 1+1=2. Point barre.

Avec Internet on nous offre des rêves. On nous solde des produits arguant « 40% moins cher ». Mais ce que les pubs de disent pas c’est qu’on en a pas besoin de ces produits. Ey que sans solde on aurait rien acheté. 40% de gagner? Ou 60% de perdu…

On nous crée des besoins. Des addictions.

Aujourd’hui en Afrique plus de personnes ont accès à un téléphone portable qu’à de l’eau courante. Dans certains village on trouve une bonne connection 3G alors que les habitants ne mangent pas toujours 2 fois par jour et que 25% d’entre eux ont le sida. Par souci d’économie on modifie le besoin de ces gens, rendant ces pays dépendant de notre capitalisme aigri et égoïste dont les leaders n’ont pas plus de charisme et d’humanité que ces leaders africains marionnettiste et mis en place par nos gouvernements. S’il ne nous plaît pas? On l’élimine.

Regardez khadafi. Des années a lui le « lécher le cul », lui « sucer son pétrole. Puis on découvre que c’est un monstre, on le crée ainsi…puis on le tue Et on va « sucer » ailleurs.

Après on nous parle d’ethnie en permanence. De religions. Comme par hasard les fou religieux on toujours le cul posé sur des puits de pétrole…

C’est nous, notre capitalisme qui crée ce besoin qu’on les africains à venir en Europe. Leur eldorado. Ce qu’on leur montre de nous. C’est vrai que directement ce n’est pas de notre faute s’il n’ont d’avenir chez eux. Mais indirectement ça l’est. Car notre système est trop dépensier, consommateur, pour s’appliquer à tous. Et qu’il faut se nourrir ailleurs et que l’Afrique est remplie de « nourriture ». Et puis aujourd’hui 3x plus de personnes meurent d’obésité que de famines. Mais si les solutions existent, les excusent sont plus facile.

Oui aujourd’hui je vois le monde, notre Terre, comme une petite ville bien développée. Tout le monde connaît tout le monde. Se souri par devant. Et au final plus personne ne connais plus personne.

Et comme toute petite ville bien développée on trouve des égouts. Là où coule le surplus. Les poubelles où le surplus, car c’est souvent ça, est jeté. Et l’Afrique c’est un peu là qu’elle se trouve.

Des égouts magnifique. Mais des égouts quand même.

Ce n’est qu’une image mais... BIBIP! BIBIP! Ah j’ai reçu un message. C’est Niko. « J’ai trouvé une place à Koster, le pasteur va t’héberger!!!! » Ce type est incroyable. Non content de m’avoir offert l’hospitalité et plus encore, il a passé l’après midi à trouver quelqu’un qui m’hébergerait dans la prochaine ville. En l’occurrence le pasteur de Koster.

De nuit je rejoins Koster. Et là encore, l’hospitalité est tenace. Je reçois meme un peu d’argent.

Payer pour rouler.

Et ce matin je repars avec un cadeau, le maillot des springboks, l’équipe nationale de rugby d’Afrique du Sud qui appartient au top 3 mondial. Un beau souvenirs Et des nouvelles adresses. Maintenant j’en ai 6. L’Afrique du sud s’annonce bien.

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je repars avec un cadeau, le maillot des springboks, l’équipe nationale de rugby d’Afrique du Sud

Alord je continue sur cette route secondaire mais goudronnée. Tient ça me rappelle la Suisse. Y a pas que les routes principales qui sont goudronnés. Il y a toujours plusieurs routes à choix pour rejoindre une ville.

Et je m’enfonce petit à petit dans cette Afrique du Sud intrigueante mais passionnante, parfois blessante. On me parle des migrants zimbabwéens qui travaillent pour moitié moins que le salaire minimum d’ici. Parce que c’est plus élevés que chez eux. En plus ils sont nourris logés par les fermiers tout content d’employer des hommes motivés qui travaillent dur et bien pour pas grand chose. Mais ce n’est pas légal. Les noirs d’Afrique du Sud voient ainsi beaucoup de postes s’envoler. Et c’est ainsi que les tueries de migrants ont commencé.

Là aussi on a parlé de problème d’ethnies.

Économie…(?)

Mais je m’enfonce, disais je, dans cette Afrique du Sud. Persuadé qu’avec toutes ces adresses les detours vont se cumuler, les cols et les bords de mer aussi. Et le monde que je vois aujourd’hui je le verrai différemment demain.

Car bien que l’histoire soit lourde, les sourires sont bien léger. Et qu’en tant que voyageur la seule chose que je peux changer c’est moi même. Tout le monde a droit à une opinion. Mais là jai le pouvoir de liberté. Autant en profiter.

Et puis l’histoire c’est hier. Ce sera demain. Mais les sourires ce sont le présent.

Pas à pas me voici presqu’à Pretoria. Je suis déjà 2 fois invité…

Merci qui?

Merci Nelson Mandela

Olivier Rochat