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Jeu de visas

Km 50’630, Conakry, Guinée.

Au matin du 9 novembre 2017, je m’apprête à quitter Conakry, capitale de cette Guinée que j’ai retrouvé 5 semaines après l’avoir quitté.

Conakry, ville au trafic chaotique où je suis resté afin d’y faire deux visas notamment. Ils seront vraisemblablement les derniers.

Visa Guinée Bissau

Visa Guinée Bissao

En effet des 5 pays que j’espère encore traversé, 2 ne m’oblige pas à avoir de visa pour y entrer : le Sénégal et le Maroc. Un s’obtient à la frontière : la Mauritanie. Les deux derniers sont la Guinée-Bissau et la Gambie.

C’est donc la fin de cette partie particulière de mon voyage, coûteuse également puisque j’ai dépassé les 2’000 euros de visas.

Si l’ensemble de ces visas s’est majoritairement bien déroulé, mis à part pour l’Angola que je n’ai jamais obtenu, l’une des choses intéressantes est la manière à laquelle cela se passe, tant leur obtention peut varier d’une ambassade à l’autre et même parfois d’un jour à l’autre où les documents demandé ne sont plus du tout les mêmes.

Après avoir obtenu mon visa pour la Guiné-Bissao très facilement, le jour même de la demande, je réalise que j’ai suffisamment de temps pour me renseigner pour celui de la Gambie dont j’ai entendu différente possibilité. Certains me disent l’avoir obtenu à la frontière pour un montant variant de 30 à 150 €, d’autres en ambassade et certains ont été refusé à la frontière, sans visa préalable. Il existe bel et bien un consulat de Gambie à Conakry mais impossible de trouver une adresse. Je me rends donc à l’ambassade du Sénégal, seul pays frontalier de la Gambie, plus petit état continental d’Afrique dont les quelques kilomètres de côtes forment l’unique frontière non sénégalaise. Après quelques présentations le consul sénégalais me donne le numéro de son homologue gambien, un certain M.Cessey.

Après quelques appels infructueux j’arrive à le joindre. Aussitôt il me confirme que je peux obtenir le visa ici-même, et que je dois me rendre, au consulat croyais-je, a une douzaine de kilomètres d’où je me trouve actuellement.

Une heure plus tard, après avoir affronté une fois de plus le pénible trafic de Conakry, j’arrive enfin au marché de Taouyah où, m’a t’il dit, le consulat est tout proche. Pourtant personne dans le quartier ne semble le connaître, ce consulat. Aucun panneau, aucun drapeau…je rappelle M.Cessey qui m’indique de me rendre dans le bâtiment voisin du carrefour de Taouyah, et d’entrer à l’intérieur de la cour et de traverser le terrain de foot.

Bon, je m’exécute. Un homme à qui j’ai demandé mon chemin et qui me dit le connaître m’accompagne. Ensemble nous traversons la cour, se dresse maintenant devant nous un terrain de foot en terre battue où joue de nombreux jeunes. Derrière le terrain quelques appartements résidentiels mal entretenu de l’extérieur.

C’est alors que l’homme prend la parole : c’est lui, là bas, c’est le monsieur là-bas ! En me montrant du doigt un homme très grand vêtu d’un boubou blanc qui me fait des signes. Des salutations auxquels je réponds de même et le rejoints rapidement.

Nous nous saluons et tout de suite M.Cessey salue mon courage en regardant mon vélo, me parle de la Suisse qu’il connaît bien puis me demande si j’ai pris deux photo passeport. Là je m’interroge. Il est où son consulat ???

Mais visiblement M.Cessey, très sympathique, n’a pas l’air de vouloir aller dans un quelconque bureau.

« Tenez, voici deux photos et mon passeport », et je lui donne le tout et l’argent correspondant à la demande de visa touristique, me demandant encore pourquoi nous nous retrouvons ici, à faire les démarches d’un visa touristique sur un terrain de foot en terre battue. Si certains pourrait sentir l’arnaque, j’ai confiance. Et puis l’ambassadeur sénégalais ne m’aurait jamais envoyé ici si cet homme n’était pas sérieux.

Si Dieu le veut, votre visa sera prêt demain. Ajoute M.Cessey.

Parfait, mais à quel heure sera til pret? Dois-je me rendre directement au consulat, mais où se trouve-t-il ? Lui dis-je en montrant la porte arrière du terrain de foot, où se trouve de nombreux bâtiments et d’où venait M Cessey, pensant que c’est là-bas qu’il s’y trouve, ce consulat.

Non, ici c’est ma maison, puis il continue en m’expliquant que son office est dans l’autre partie de la ville. Appelez-moi demain à 11 heures. Je comprends alors que le consulat, comme bien des autres, est fermé l’après-midi. Chose que j’aurai pu traduire par: le consulat est fermé, viens donc chez moi!

Nous nous quittons et je fais comme si de rien n’était mais intérieurement je suis mort de rire. Je regarde le très grand M.Cessey rentrer chez lui, tenant dans sa main mes deux photos passeport, mon argent et « pire » encore, mon passeport lui-même.

Ils s’en vont tous ensemble, et moi je les regarde partir me demandant s’il est possible autre part qu’en Afrique d’obtenir un visa de tourisme sans même entrer dans une ambassade ou un consulat.

Et le lendemain, en milieu de matinée car Dieu l’avait voulu, M.Cessey me rapportait mon passeport, muni d’un beau visa de tourisme, trois mois multiple entrée que je n’avais même jamais demandé (le visa oui, 3 mois non). Cette fois sur le parking, de l’autre côté du terrain de foot. Et avant de nous quitter M.Cessey rentrait dans sa voiture prendre son carnet d’adresse. « Tu pourras t’y arrêter » me dit-il en le donnant 3 adresses de familles et d’amis en Gambie.

Et voilà comment j’ai obtenu ce qui devrait être, et sera je l’espère, mon dernier visa en ambassade. Le visa de la Gambie, sans même avoir la moindre idée d’où se trouve le consulat de ce même pays.

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Ou comment faire d’une démarche administrative une aventure humaine…

Olivier Rochat

En direction du Mozambique

19’400, Lilongwe, Malawi.

Soufflant le haut et le bas, le chaud plus que le froid, l’Afrique est ce qu’elle est. Au fond je l’aime bien, surtout en poésie mais pas seulement. Enfin j’apprends à la supporter. Mais parfois l’Afrique est un gag. Un gag rigolo…

Un gag à la mozambicaine…

 

 

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Rwanda: sans trou mais cent bosses

Km 14’230, Kigali, Rwanda

Bienvenu au pays des 1000 collines et 1 million de sourires

Le 23 avril 2015, au 221ème jour de route et au km 14’100 très exactement, j’ai atteints la frontière du 15ème pays de ce voyage: le Rwanda. Minuscule pays surpeuplé d’Afrique centrale (60% du territoire Suisse pour 1,5 X sa population:11-12 millions d’habitants), le Rwanda est la 2ème surprise de ce voyage après la traversée de l’Ouganda. En effet en choisissant de contourner  le Lac Victoria par l’ouest et découvrir ainsi l’Afrique centrale j’ajoute à mon périple le « pays aux milles collines et 1 million de sourires » (dois je comprendre que les 10 millions d’habitants restant ne sourient pas?) mais également un pays dont la encore je ne connaissais pas grand chose avant d’y entrer, si ce n’est bien sûr la terrible histoire du génocide rwandais de 1994. 800’000 mille morts en 100 jours, le massacre des Tutsi par certains Hutu, un massacre de masse, horrible, terrible. Le Rwanda a une histoire lourde et difficile…

Et Pourtant…

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le « pays aux milles collines et 1 million de sourires »

 

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En direction de l’Ethiopie

 Km 9221, Wawissi, Soudan.

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En me promenant aux alentours de Wawissi au coucher du soleil

9 février 2015. 15 heures dans la banlieue de Khartoum. Il fait 40°C… 40°C en plein hiver. Enfin ça va redescendre et moi j’attends ça avant de continuer mon chemin. J’attends que la température baisse un peu avant de reprendre la route dans de bonnes conditions. Depuis une semaine la température n’a cessé de grimper. Moi je suis arrivé juste trop tard pour y faire mon visa éthiopien (l’ambassade étant fermée le vendredi et samedi) et par conséquent j’ai dû attendre trois jours. Finalement voilà déjà 5 jours que je suis là. J’ai en effet eu la chance de pouvoir dormir chez Hashim, dans le petit village tranquille de Wawissi. Du coup je me repose un peu dans ce Soudan où les gens sont finalement si tranquilles.

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Aswan, entre Afrique et Orient

Km 7942, Aswan, Egypte

A Aswan, aux portes du Soudan, j’attends patiemment que mon visa me soit délivré. A Aswan, aux portes de l’Afrique, là où cesse l’Orient, là où l’Afrique débute, la gentillesse des gens, me voici au pied de mon but. Poétiquement parlant, je dirais que l’Europe n’est plus qu’un mauvais souvenir. Mais je vais me garder de le dire, à défaut de l’écrire. L’Europe, pour moi qu’il en soit, quoi qu’il arrive, restera un bon sous-venir! Poétiquement parlant mais politiquement correct également.

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A Aswan, aux portes du Soudan, j’attends patiemment que mon visa me soit délivré.

Escorté par la police jusqu’à Aswan

La police m’a escorté durant les 120 poussiéreux derniers kilomètres dans la vallée du Nil, mais finalement je suis arrivé entier à bon port… celui d’Aswan, aux portes du Soudan. Ici c’est la frontière entre Orient et Afrique… le début d’un autre monde. Pour moi bien mieux que « l’Amérique ».

A condition d’obtenir mon visa. Réponse demain! Ou dans les jours à suivre… et oui ici on est pas à un jour près. Et puis de toute façon demain il fera beau alors à quoi bon s’énerver. En effet ici la météo est faite une fois l’an: et c’est SOLEIL!!! 365 jours durant! Avec des nuages pour le 1er Avril… et de la neige le 30 février… donc du soleil le reste du temps. Lire la suite