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En route pour la Zambie

Km 32’852, Katima Mulilo, Namibia.

-De retour sur la route après une improbable mais agréable pause de 54 jours-

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En route pour la Zambie

De retour à Katima Mulilo

Le 29 septembre dernier c’est par cette ville, Katima Mulilo, que j’entrais en Namibie pour un séjour qui ne devait durer que 2 mois au maximum… Aujourd’hui plus de 10 mois ont passé et c’est par cette même ville, tout au nord-est de la Namibie dans la fine bande de Caprivi, que je quitte ce magnifique pays qu’est la Namibie.

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Oryx de Liberté

Km 32’435, Namib Desert Route C27, Namibie.

En traversant le désert du Namib une chose m’a marqué, c’est les grillages et clôtures qui côtient la route en permanence, même dans les endroits les plus isolés. Bon nombre de fois j’ai aperçu des animaux coincé par cela, un petit séparé de sa mère où, même, un Oryx qui s’était coincé la patte dans une clôture…

Ambiance du Namib, entre paysages de solitude et la liberté qu’ils provoquent et clôtures de chez moi et l’emprisonnement qui en ressort…

 

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J’ai rendez-vous avec moi

Km 31’845, Rosh Pinah, Namibie.

-Roche et poussière, de sable et de terre-

De retour en Namibie, c’est d’abord le long du Fish River Canyon, deuxième plus grand canyon au monde, que j’ai repris ma route avant de continuer le long de la rivière Oranje dans une région désertique. La particularité principale du fleuve Oranje est qu’il le plus long fleuve d’Afrique du Sud et prend forme au Lesotho, dans les montagnes du Drakensberg. Il y a deux mois je traversais justement le fleuve Oranje qui délimitait alors la frontière entre l’Afrique du Sud et le Lesotho à travers les belles montagnes du Drakensberg. Deux mois plus tard je le retrouve ici en Namibie. Les montagnes ont laissé place au désert, un désert traversé par ce fleuve qui agit, ici, un peu comme un Oasis. En le suivant en direction de la mer je me retrouve contre le vent, soufflé par le sable et la poussière. Mais plus que ça c’est l’espace qui prédomine ici, la solitude, les nuits étoilées.

J’ai rendez-vous avec moi…

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la solitude, les nuits étoilées. J’ai rendez-vous avec moi…

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De retour en Namibie

Km 31’616, Fish River Canyon, Namibie.

-La Namibie dans tous ces états ce matin…-

Un peu plus de 3 mois avoir quitté la Namibie, me voici de retour dans ce beau et vaste pays d’Afrique australe, le 2ème pays le moins dense au monde après la Mongolie.

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Un peu plus de 3 mois avoir quitté la Namibie, me voici de retour dans ce beau et vaste pays d’Afrique australe, le 2ème pays le moins dense au monde après la Mongolie.

De retour dans le désert

Cette entrée en Namibie, la troisième, fut vécue comme une grosse bouffée d’oxygène.

En sortant du bus parti du Cap voici 3 jours déjà, peu avant minuit, je pouvais penser que trouver un lieu où dormir aurait pu être compliqué. Il n’en fut rien, plantant simplement ma tente derrière cette grosse station service où le bus m’avait laissé. C’est même accompagné d’un backpackers israélien, partageant nos histoires personnelles, que la nuit débuta.

Impensable en Afrique du Sud voisine où tant de fois on m’aura dit que je risquais ma vie sur la route, alors de là à planter sa tente derrière une station service ouverte toute la nuit. La petite dizaine de bivouac que j’y aurai fait auront tous été planqué quelque part entre deux grillages. A une exception près, certes magnifique. Ici en Namibie c’est plus calme.

J’en ai presque l’impression de sortir de prison.

Dès le premier jour, sans transition, les distances refont leur apparition, les pistes également.

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Dès le premier jour, sans transition, les distances refont leur apparition, les pistes également.

C’est bientôt un petit groupe d’Oryx qui côtoie mes roues, puis enfin des Springbok ce matin qui me coupent la route, une cinquantaine de mètres en face de moi.

La nature est bien là, tout autour de moi mais elle est contrôlée par le tourisme. Ainsi presque tous mes points d’eau sont des lodges ou ce qui les entourent. La majorité des gens que je croisent sont des touristes ou ceux qui s’en occupe.

Ça coupe la solitude, c’est vrai, mais en « m’aventurant » pour aller voir le fish river canyon, 2eme plus grand canyon du monde, on me demande 80 rands (5 $). Certes j’ai vu pire… mais c’est juste une vue bordel.

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e fish river canyon, 2eme plus grand canyon du monde

Vue magnifique certes.

Alors j’en viens a plaisanter avec la dame qui me donne le billet en m’expliquant qu’il est valable 24h: « super je dormirai dans le canyon! »

« Tu peux mais l’amende te coûtera 3000 rands » (200 $) continue t’elle, plus vraiment souriante. « Et ce sera pareil autour. »

200 $ dollars pour dormir dans le désert…
Au bonhomme qui m’explique qu’il y a des lodges et que le désert est trop dangereux je sors ma carte et lui montre mes bivouac lors de mon premier passage, au nord de la Namibie.

Avant de terminer: « le plus grand danger sur Terre c’est l’homme. Autant s’isoler », un brin provocateur sachant que piqué par un Scorpion je ne survivrai pas longtemps

Visiblement il n’a pas aimé. Business is business. Le temps c’est de l’argent.

Je le rassurerai en lui expliquant que je dormirai au prochain campsite, 65 km plus loin.

Impossible, il fera nuit dans 1h30… j’avance a moins de 20 km/h.

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Je dormirai dans le désert mais je suis le seul à le savoir

Je dormirai dans le désert mais je suis le seul à le savoir. L’argent c’est du temps. Et jai plus de temps que d’argent en ce moment.

Sans importance ma route sors de la réserve et je retrouve mes droits, quelques part ma liberté.

Les paysages sont toujours là. J’avance maintenant de colline en colline sur cette route tantôt bonne tantôt templi de ces petites bosses horribles.

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Les paysages sont toujours là. J’avance maintenant de colline en colline

A la manière ou l’on franchit des vagues je fonce dedans, lentement. Petits choc interminable.

Mais lorsque la route s’améliore j’avance vite, et lorsque le vent m’accompagne, je vole à moitié.

Je survol maintenant cette plaine magnifique, je s… « Braaam »…

Quel merde putain ces ondulations. Me voici par terre. Le nez dans la poussière. Vite vite mon vélo, mon appareil photo!

Ouf tout fonctionne, plus de poussière que de mal. Je messuie le front avec la main droite.
Une main qui a du rouge..rouge comme le SANG!!!

C’est le genou qui a pris. Heureusement pas grand chose. je m’arrête, pense à moi, panse le genou.

De toute façon je n’ai rien d’autre à faire. Un bisou au genou. Le pauvre en a vu d’autre.

Déjà ça ne coule plus. Ici ca sèche a une vitesse. J’ai fait ma lessive hier soir en pleine nuit (!), ce matin tout était sec.

Je plaisante. Ensuite je désinfecte.

Une voiture s’arrête. Tout va bien. Bravo pour votre voyage. All the best.

Et gentiment je reprend mon chemin

Je suis le monde, je suis le roi.

Je suis en Namibie.

Ça tombe bien puisque j’aime ça…

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Je suis en Namibie.

 

Olivier Rochat

 

Givré!

Km 29’890, Elliot, Afrique du Sud.

Après la belle et difficile traversée du Lesotho, c’est dans la province du Cap-Oriental que j’ai fait mon retour en Afrique du Sud.

En entrant au Lesotho je me souvient avoir été un peu fatigué, malgré l’accueil, de l’Afrique du Sud. La forte criminalité du pays ainsi que sa lourde histoire font que les rapports blancs-noirs sont très particulier. Le rascisme, disons le, est très visible dans toutes les couches de  la société. Cependant après mes derniers pas au Lesotho j’ai découvert une Afrique du Sud plus paisible en me dirigeant vers l’océan Indien.

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Les derniers pas au Lesotho

Je pédalais pénibelement, à la fois contemplant les paysages du Lesotho et fatigué par la mendicité constante. Ma selle cassée et raffistolée, mes chaussures trouées et avec une humeur de…  mmmh, Je ne vais pas dire le mot. 

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Ma selle cassee

 

La route était très mauvaise et la pluie sur le point d’arriver, la frontière n’était plus qu’à 5 km, sans option d’aller nulle part ailleurs depuis cette route.

C’est alors qu’un homme, travaillant sur le bord de la route, me demanda, cassant ma solitude et mauvaise humeur: « où allez-vous? »

Vu que cette route ne menait nulle part d’autre qu’en Afrique du Sud, il m’était clair que c’est vers l’Afrique du Sud que je me dirigeais. Je lui réponds enervé: « A Londres, je vais à Londres! ». Sans la moindre envie de rire.

C’est alors qu’à ma surprise, ne comprenant pas ma moquerie, l’homme répondit: « Oh sérieusement? »

Je terminais sérieusement: « Non je plaisantais! » et l’homme se mit à rire et rire encore avant de me souhaiter bonne chance

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Et grâce à cet homme, j’ai pu quitter le Lesotho avec un grand sourire au visage, profitant des paysages dans le même temps.

Aussi, après 943 kms comprenant 28 cols et des dizaines de collines, il est temps de dire au revoir au Lesotho.

L’un des plus beaux pays que j’aie pu traverser, le plus lent également puisqu’il m’a fallu plus de 71 heures de route pour traverser ces montagnes, mais le plus rapide d’une certaine manière car c’est là que j’y ai atteint ma vitesse maximale de ce voyage, soit 74.2 km/h.

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ma vitesse maximale de ce voyage, soit 74.2 km/h.

 

Le gel côté sud-africain

Le 24 avril 2016

Il a fait froid la nuit dernière, très froid même puisque j’aurai eu droit à un réveil glacial. Pourtant impossible hier soir de m’imaginer que je me réveillerai avec une bonne couche de gel sur ma tente comme tout autour de moi.

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Il a fait froid la nuit dernière

C’est donc avec un thé, bien chaud, que j’aurai commencé mon réveil avant de me recoucher, m’englober dans ce sac de couchage salvateur en attendant que le soleil veuille bien surgir des montagnes qui ont créé toute cette froidure, peu avant 8 heures du matin.

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En attendant que le soleil veuille bien sortir des montagnes

Mais malgré ce réveil pénible, un peu paresseux, une fois n’est pas coutume, le reste, hier, ce matin, ne le fut pas.
Depuis 4 jours que je suis rentré en Afrique du Sud pour la troisième fois, c’est un pays plaisant que je (re)découvre.

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Distances entre les quelques petites villes mais pas trop,

Distances entre les quelques petites villes mais pas trop, cols pour offrir des vues mais pas trop raide non plus, montagnes changeantes, ambiance calme, traffique faible, vent de dos… tout semble être réunis pour une arrivée sereine sur les bords de l’océan indien, le seul hic restant ces interminables grillages qui longent l’entier des routes sur lesquelles je pédale et grâce auxquels ils est très difficle, malgré la solitude du lieu, de trouver un endroit sûr et invible de la route pour planter sa tente.

Hier soir c’est donc en m’enfilant dans un champ pentu et reservé aux moutons que j’ai pu planter ma tente à l’abri des regards, tout en dormant, il est vrai, sur la propriété de quelqu’un.

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cols pour offrir des vues mais pas trop raide non plus,

 

On repart avec du neuf

Le jour d’avant c’est à Lady Grey que j’aurai pu passer un jour de repos. Lady Gray?C’est une petite ville paisible au sud du Lesotho, située dans la province sud-africaine du cap oriental. Ville peu connue, tranquille et charmante et c’est là que vis Grant, cyclo dans l’âme lui aussi, qui m’a hébergé deux nuits, ô bonheur.

Bonheur total car Grant propose également chez lui le seul magasin reservé aux cyclotouriste de toute l’Afrique.

Le site internet de Grant: CycleTouring

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Grant propose également chez lui le seul magasin reservé aux cyclotouriste de toute l’Afrique.

 

Après avoir pédalé 23’000 km avec mes Schwalbe marathon Mondial, c’est  donc avec de nouveaux pneus que je repars. Les touts meilleurs à mon avis, ainsi je suis tranquille pour les 20’000 prochains kms à ce niveau là.

Un « Peut-être bien qu’ils verront l’Europe. » me traverse l’esprit.  L’idée me fait sourire mais ce qui est (presque) sûr, c’est qu’ils verront le Cap…

Après cette pause renouvellement à Lady Grey vint Barkly East 70 km plus loin, une autre petite ville paisible, et maintenant Elliot à 65 km plus au sud. Entre deux? Rien, pas un village d’où ces espaces agréable amenant tranquillité sans pour autant obliger à d’important transport d’eau et de nourritures.

Malgré le mauvais temps qui s’en vient, repart et revient. L’hiver approche…

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Malgré le mauvais temps qui s’en vient, repart et reviens

Ce matin, le col de Barkly, mon dernier passage à plus de 2’000 mètres, m’a lui aussi offert de belles vues sur toute la plaine que je m’apprête à

traverser avant de grimper le prochain col, le col de Satan (« Satansnek en Afrikaan et dieu seul sait ce qui m’y attend) et, enfin, descendre sur l’océan indien.

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De belles vues en m’approchant de l’océan Indien

 

Dans un calme certain je continue donc, à la fois ravi par cette nouvelle Afrique du Sud que je découvre là où, pour une fois, tout ne ressemble pas à des prisons. Les maisons habitées par les blancs n’ont plus ces importantes dispositifs de sécurité, les magasins aussi, les maisons des noirs ressemblent enfin à des maisons et il est plus facile de passer du temps avec les gens sans t’entendre dire que pédaler ici c’est risquer sa viela dernière histoire en date, celle des 5 policiers qui se sont fait abattre sans raison et j’en passe. Non on te souhaite juste « bonne route » ou « profite bien! », sans en rajouter.

Certainement parce qu’il y a rien à rajouter, juste bien rouler… et profiter.

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il y a rien à rajouter, juste bien rouler… et profiter.

Olivier Rochat