Atlantide!!!

Km 25’135, Walvis Bay, Namibie.

-Sur les bords de l’Atlantide-

« Atlantique!

Voici que j’ai rejoins l’océan Atlantique.
D’une humeur Atlantide.

Ouais.

Océan bleu, ciel gris, foggy, ce matin était brouillardeux.

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j’ai rejoins l’océan Atlantique.

 

Me jeter dans l’océan, partir au loin,en eau profonde, regarder ce qui vient. Arrêter d’essayer de nager. Se laisser couler, comme un caillou. Deux poissons pour la route, regarder ce qui vient. Se laisser couler comme un caillou. Jusqu’au fond. Au fond de l’océan. Mourir ici. Mourir ainsi.

Dans 2-3 jours on retrouve un petit homme, gonflé par l’eau. Salé, de la tête au pied.

Océan bleu, ciel gris, foggy, ce matin était brouillardeux…

Dis, toi, t’as jamais eu envie de mourir? Et pis tu te l’es jamais posée cette question,  » mais merde, y a quoi après la mort? »

Y a quelque chose? Ou y a rien? Et pis c’est quoi ce rien? Est-ce qu’on souffre après la mort? Est-ce qu’on souffre autant, est-ce qu’on souffle au temps, après la mort?

Est-ce qu’on est toujours dans la matrice, y a t’il des routes en lacets et des cols au sommet, après la mort? Hein?
Tu te l’es jamais posée cette seule question? Dis moi?

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mais merde, y a quoi après la mort?

Ouais, au fond tu sais c’est comme l’Univers. L’Univers il est en nous mais on n’y connais rien. Moi pourtant ça m’intrigue l’univers. Parfois quand j’ai du wifi qui fonctionne, ça m’arrive, je youtube un peu. Quand c’est pas des exploits sportif ou François l’Embrouille, moi j’regarde une vidéo qui parle de l’Univers. Une de celle qui t’explique l’Univers, comment ça fonctionne, d’où on vient, où on va, qui on est et toutes ces choses subtiles que la science, malgré tous ses efforts, n’explique pas.
C’est très intéressant. T’as rien appris d’autre que des théories mais tu te sens tout petit, parce que l’écran y a que ça de vrai.

Ouais ça s’appelait « caméra embarquée jusqu’au fin fond de l’univers », un truc dans c’genre là.

Alors au début ça commence t’es dans la mer avec les bactéries d’où on vient, et puis tu remontes l’eau, comme un poisson, tu sort de mer et comme un oiseau tu t’envoles dans l’air. Très vite tu sors de l’atmosphère.

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au début ça commence t’es dans la mer avec les bactéries d’où on vient

Te voici dans l’espace et le premier sur ta route et ça tombe bien c’est une femme: la Lune.
Un gros cailloux. A 384’000 kilomètres de la Terre, soit 3 jours de route en fusée. Notre satellite à nous, les hommes.

Là on t’explique que les américains eh ben ils ont marché sur la Lune et planté un drapeau qui flottaient au vent parce qu’il était accroché au porte drapeau.
Y t’expliquent tout comment et ensuite tu t’envoles encore un peu plus haut. Enfin plus loin quoi.
Ensuite on te parle de l’astre, enfin de la chose, du truc quoi, le plus étudié de tout l’univers après la Terre: Mars!
On te dit comme la plus haute montagne sur Mars fait 3 fois la taille de l’Everest et qu’un grand canyon, le pus grand sur Mars, fait la taille des USA, de San Fransisco à New York. Mais Mars est une petite planète pas si lointaine alors on t’explique comment les américains ont dépensé 500 milliards de dollars américains pour envoyer un p’tit module sur mars. Le machin est atteri nickel.
Après de vastes recherches, le p’tit module à découvert de l’eau glacée. En sous sol.
Un truc de dingue.
Et toi t’es là avec ton sandwich et y a ce clodos, on dirait un ramoneur mais c’est juste qu’il est noir et que ca fait un mois qu’il s’est pas lavé. Il te demande 40 centimes.

Seulement toi t’es pas dupes, tu le vois très bien qu’il est pas éduqué et qu’avec ta thune il va se payer un peu d’une bière. Et que si tu lui donnes plus il va se payer un bout d’une deuxième bière. Quoique tu lui donnes il va pas s’acheter un peu d’éducation ce con là!

Morale: ça vaut pas le coup d’lui filer de la thune!

Ouais 500 milliard. Mais bon ça valait le coup puisqu’ils ont trouvé de l’eau glacée. Oui de l’eau glacée en sous sol de la planète Mars.

Après cette nouvelle dingue tu continues ton voyage intergalactique. Là on t’explique tout le système solaire, Mercure, Pluton et puis t’en sors.

Alors tu changes de galaxie. On te dit qu’il y a des milliards de galaxies, des grandes et des très grandes. On te parle des planètes que l’on découvre, les exospanète et des trucs que j’ai pas retenu.

Au final les américains ont en trouvé une semblable à la Terre. Ils disent même qu’il pourrait y avoir de la vie. Un truc de dingue. Après avoir longuement étudié le machin ils te disent que l’homme pourrait éventuellement la coloniser, lorsqu’il aura fini de détruire la sienne. Ouais la coloniser.

Le hic et y en a un il est de taille, c’est la distance, soit 2 milliards d’années lumières. Donc en gros en se déplaçant à 300’000 km/seconde, soit la vitesse de la lumière, il nous faudrait 2 milliards d’années pour la rejoindre. Ou 20 millions de vie humaines si on vivait les uns après les autre jusqu’à cent ans.
Ouais. Un truc de dingue. Surtout si on prend en compte que la lumière provoquée par cette planète à mis 2 milliards d’année à nous rejoindre, eh ben qu’est ce qui a bien pu se passer pendant tout ce temps?

Bon j’exagère sur les chiffres, je crois on comptait en millions d’années lumières seulement.

Pardon.
Ah oui et pi après de nouvelles recherches à 500 milliards de dollars américains, soit pas loin de 600 milliards d’euros, ils ont trouvé une strucure extraterrestre, un truc de dingue qui soi-disant servirait a capter l’énérgie d’une étoile. C’est totalement fou.
Et pi là, après cette nouvelle nouvelle de dingue te voici au fin fond de l’univers avec cette vaste question: après, on fait quoi? On attend le fils d’E.T. ou bien?

Un peu la même question qu’au début quoi…

Juste la formule qui a changé.

Heureusement la caméra embarquée à réponse à tout, elle t’explique que l’Univers est en expansion, et qu’un jour toutes les étoiles mourront. Donc nous avec. Enfin le contraire du Big Bang quoi, quand l’univers aura utilisé toute l’énérgie possible, y aura plus rien à voir. Mais attention y sont pas sûr. Y en a qui disent que ça se passera pas comme ça. Ouais. Pi y en a qui disent que l’univers est fini mais qu’il englobe tout, et d’autre te disent qu’il est infini. Même si la définition de l’infini elle est pas vraiment définie. Enfin si… Mais bon, c’est vague.

Disons que l’infini défini quelque chose non seulement de pas fini, mais aussi qui ne finira jamais. Donc pas mesurable, sans limite. Par conséquent, si l’Univers est fini mais qu’il englobe tout, quelque part il est infini. Mais défini, puisque l’infini est défini, mais non-mesurable et engloberait tout. Par contre s’il est infini, il englobe tout aussi.

Moi je comprends pas.

pour la définition de l’Infini clique ici

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Et là, grande nouvelle rebelle, on te dit que Dieu n’existe pas. Ouais les mecs te disent que l’Univers est fini mais qu’il englobe tout, mais attention, que Dieu n’existe pas! Mouais. ça paraît logique.

 

Alors on demande 500 milliards de plus pour faire de nouvelle recherches. Ouais, de nouvelles recherches. Déjà pour trouver Dieu et ensuite, si y a encore des fonds, un deuxième univers. Parce que le nôtre il est pas assez grand.
Mouais….

Pi y a ce clodo. Il est toujours là ce con. Au final tu lui payes une pizza et deux bières. Et tu t’endors à la Vodka. La tête dans les étoiles, posé sur un clodos qui pue l’alcool que tu viens de lui payer.

Ouais, t’as jamais eu envie de mourir?
Hein? Ca t’as jamais tenté l’infini? tout claquer pi t’en aller?

Moi si. Maintenant.

C’était écrit sur l’écran des vilaines choses.
Elle veut faire coiffeuse. Visiblement, ce sera sans moi.

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Elle veut faire coiffeuse. Visiblement, ce sera sans moi.

Océan bleu, ciel gris, foggy, ce matin était brouillardeux.

Me jeter dans l’océan, partir au loin, en eau profonde, regarder ce qui vient. Arrêter d’essayer de nager. Se laisser couler, comme un caillou. Deux poissons pour la route, regarder ce qui vient. Se laisser couler comme un caillou. Jusqu’au fond. Au fond de l’océan. Mourir ici. Mourir ainsi.

Dans 2-3 jours on retrouve un petit homme gonflé par l’eau. Salé, de la tête au pied.

 

Dis, toi, t’as jamais eu envie de mourir? Et pis tu t’es jamais posé cette sale question,  » mais y a quoi après la mort? »

Là j’entends déjà mon père tout content terminer sa phrase par un « dix de retrouvé! » et ma mère par « t’en retrouveras une meilleure…« .

Ou quand tes vieux te font marrer…

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dix de retrouvé

Au final, le clodo est mort. Il a chopé le SIDA avec une prostituée qu’il s’est payé après qu’un joueur de foot lui ai filé 50 dollars. Peu de temps après il a cané. Mais bon, ça les livres d’histoires n’en parlent pas.

Ok là j’invente sa mort. C’est pour la chute, tu verras.

Moi j’ai regardé l’Atlantique. J’avais soif mais l’eau était trop salée. Il y avait du vent mais j’avais pas de voile. Que deux jantes fissurées sur le point de pété.

Bon, j’ai repris la route quand même.
Parce que pédaler y a que ça de vrai!

Et j’ai pissé ce texte parce qu’imaginer c’est bien plus riche que l’Univers…

Quant à la chute? Y en a pas.

Ouais.
D’une humeur Atlantide.

Océan bleu, ciel gris, foggy, ce matin était brouillardeux….

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ce matin était brouillardeux….

 

Bref… en attendant  de trouver des  solutions pour mes roues et mon coeur, voici déjà quelques photos:

 

En quittant Uis, dernier village avant l’Atlantique, mais encore à 110 kilomètres de celui-ci

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Bivouac en arrivant sur la Skeleton Coast, dans le désert du Namibe

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Les derniers kilomètres de routes avant de rejoindre l’Atlantique. Desert…

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En rejoignant l’Atlantique à Henties Bay

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Bivouac le soir au bord de ce même Atlantique, peu au nord de Swakopmund

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Brouillard donc, tous les matins

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Une piste cyclable à swakopmund. Un truc de dingue!

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Et même une confiserie!!! Swakopmund, c’est un peu l’Europe dans les faits

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Entre Swakopmund et Walvis BAy, 45 kilomètres derrière les dunes! Superbe paysage!

 

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Olivier Rochat

 

 

Au Damaraland

Km 24’634, Kamanjab, Namibie.

-Au Damaraland-

De collines à cols, de paysages à vies sauvages, de difficile à très difficile,  chaud à très chaud, longues distances, entre les touristes et solitude, accueil chaleureux, poussièreux,  de satisfaction puis déception et toujours sur les pistes, au Damaraland… l’aventure continue.

Une jante et puis les deux, ici je détruit mes jantes plus que je n’ai de crevaisons.

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Isolé mais touristique

Après ce superbe détour à travers le Kaokoweld me voici  de nouveau en direction du sud et bientôt, enfin, de l’ Océan Atlantique.

En quittant Sesfontein je suis revenu sur la route principale. Les dstances sont toujours aussi impressionnantes ainsi après 300 kilomètres de route  je n’aurai traversé que 3 petits villages avec de tout petit shops/bars. Certes j’y ai aperçu quelques lodges, très cher, parfois très stricte et séléctive parfois plus ouverte mais c’est bien souvent le seul endroit pour se ravitailler en eau, boire une boisson froide et manger quelque chose. Les températures très élevées du début de semaine, autour des 40°C l’après-midi, n’ont pas aidé.

Mais je découvre beaucoup de tourisme, se déplaçant le plus souvent en 4X4 ou plus rarement en camping car. Il arrive, au moins une fois par jour, que l’un d’entre eux s’arrêtent, m’offrant parfois une agréable boissoin fraîche ou plus simplement pour partagé la discussion. C’est vrai qu’il fait chaud et pédaler sur ces routes non goudronnées n’est pas toujours facile, sans parler de la poussière, de la dénivellation et du reste. C’est donc une Afrique belle mais bien différente que celle découverte jusqu’alors que je découvre maintenant.

Ainsi j’ai rencontré tour à tour:

dimanche dernier: une famille de Frankfurt (la région), Allemagne.

lundi: un couple de… Frankfurt (la ville).

mardi: des genevois.

mercredi: un couple qui avait anciennement vécu en Afrique du Sud et qui habite actuellement à … Frankfurt (la ville).

jeudi: des zurichois

vendredi: des lucernois ainsi qu’un couple venant de… Frankfurt (la région).

samedi: des italiens de Bormio. Au passage Bormio est la ville la plus proche de mon plus beau, le Passo dello Stelvio. Ainsi rendez-vous est pris, je suis invité au pied du Stelvio à mon retour! ça tombe bien. Bref… la Namibie un pays touristique, disais-je.

dimanche: un couple de londoniens…

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un couple qui avait anciennement vécu en Afrique du Sud et qui habite actuellement à … Frankfurt (la ville).

 

Chaud, beau et sympathique, cher également

Et parfois les rencontres se prolongent un peu, comme avec Mickael et son épouse alors que je terminais une journée éprouvante à l’entame du Kaokoweld.

« Dans un décor enivrant reprendre mon chemin vers le sud, pour la première fois depuis 3000 km, découvrant ainsi ce chaud mais beau damaraland. Isolé lui aussi.

15 dollars pour camper!

La Namibie est le terrain parfait du petit campeur, espace, solitude, paysage…

Mais lorsqu’il s’agit de tourisme, on arrive vite à des prix européens, voire plus. Les vacances en Namibie sont réservés à une certaine élite tout de même.

Pour ma part arrivant fatigué et affamé à Palmwag, j’ai trouvé un camping/lodge de luxe en bord de route. Mais après y avoir demandé le prix du camping, je n’ai bien sûr pas priX la peine de demander le prix des chambres.

Ce soir ce sera à nouveau camping sauvage et en Namibie le plus beau lit qui soit! Du moins je le croyais.

Mais pour l’instant il était temps de profiter d’un bon menu, et ainsi reprendre des forces avant la suite et les cols qui s’annoncent et qui font juste suite aux précédents. Ainsi pour la première fois depuis 10 jours j’ai pu profiter d’un vrai repas, y compris les légumes, dès vrai, de ceux qui ne poussent pas en boîte. Car oui c’est beau la Namibie mais bon dieu c’est isolé, sec et peu cultivé.

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les routes caillouteuses de Namibie

Donc je termine gentiment ma pinte qui succède à cette goûteuse bolognese accompagné d’une belle salade mêlée. Je revis. Tout en rêvant de plonger dans cette piscine qui n’attend que moi mais que mon statut de non résident me refuse. La pauvre attendra. Quant à moi je m’en remettrai.

C’est que c’était chaud aujourd’hui, presque autant qu’hier ou j’aurai passé mon après midi dans un bar local qui servait de résidence à une bonne partie du petit village de Warmquelle.

Impossible de pédaler.

Il faisait trop chaud. Et boire n’a pas aidé.

Donc aujourd’hui je suis parti tôt, vent de face, à plat, sur une piste proche de la perfection qui n’avait pas grand chose à envier à une route goudronnée. Ce qui changeait, je dois le dire, des 400 difficile mais splendide dernier km.

Passant un premier col ma journée changea. Le vent aussi. J’étais content. Ma route aussi changea. Malheureusement.

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Passant un premier col

A mesure que les paysages senivraient, elle empirait. Et moi au milieu de cette empire sauvage tant bien que mal je me livrais à elle, tantôt glissant sur un cailloux. Tantôt galerant sur une montée.

 

La vue fut belle au sommet du premier col. C’était temps de commencer…les collines. 50 km durant, monter, descendre, incessamment. Sans apercevoir de vie humaine si ce n’est 2 Himbas vendant leur bibelots touristiques en bord de route et ces 4×4 qui semblent former à eux seuls la circulation namibienne dirait – on. A chaque fois, c’est a dire en moyenne 2 fois par heure, c’est un vaste bruit, jet de poussière, au milieu de rien, cassant la tranquille quiétude de cette région isolée.

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Au final l’un de mes empire préféré.

 

Au final l’un de mes empire préféré.

Mais c’est aussi d’innombrables springbokes que japercu tout au long de cette belle journée. En file indienne traversant la route en bond impressionnant, léger comme le vent, ou presque, libre comme du gibier, c’est sûr, mais libre quand même.

Soudain, galérant sur une colline surchauffée, un 4×4 me dépasse. Il a la décence de freiner. Non! mieux, de s’arrêter.

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galérant sur une colline surchauffée

La porte s’ouvre et son conducteur très sympa sort et m’offre a boire. De l’eau bien glaciale qui me réchauffe le coeur! Quel bonheur! Merci donc aux touristes allemands. Me voici rafraîchi.

 

Un orage et deux collines plus tard, dans un décor surchauffé je trouve ce camping de luxe. Je me pose. Une pause. Un repas .un écris que voici.

Et soudain qui voilà? Le couple allemand qui m’avait offert à boire sur la route . Quel bol! Bien sûr ils m’invitent à venir camper sur leur emplacement, cher et beaucoup trop grand. Ici on paie l’emplacement plus la personne. Je ne payerai que ma personne, ainsi pour un prix modeste j’aurais eu droit à un camping arrogant. La piscine est a moi…

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Le couple allemand qui m’avait offert à boire sur la route .

Et une sympathique soirée pour une fois partagée, sympathique compagnie, sympathique nourriture… Oui ce fut sympathique.

 

Au col  du Grootberg

En reprenant la route ce fut cependant moins sympathique.

Ce matin c’était grimpette, sec et raide, plus de 10 km durant pour atteindre le sommet du Grootbergpass.

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Plusieurs jolies vue sur la montée

Plusieurs jolies vue durant la montée.

Mais aussi beaucoup de passages raide et  difficiles, voire impossible, à pédaler. En effet lorsque la pente dépasse les 10% il m’est difficile de pédaler sur ces chemins caillouteux Ces derniers s’en vont sous mes roues, et transportant plus de 10 litres d’eau cela n’aide pas.

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Profitant des vues offertes par la route, j’atteints tout de même le sommet.

Et il se trouve qu’au sommet du Grootberg se trouve un hôtel très chic. Une montée d’un km très raide plus tard et on arrive sur un petit plateau au bout duquel on trouve cet hôtel. J’y passerai finalement une bonne partie de mon après-midi, profitant du wifi, une boisson fraîche, un repas.

La vue depuis la terrasse sur la vallée érodée qui fait face est juste splendide.

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La vue depuis la terrasse sur la vallée érodée qui fait face est juste splendide.Toujours sur les pistes j’ai repris mon chemin.  Une nuit dans la brousse. Au loin ces cris, sortes

Le porc-épic et la roue épique… (shit)

Toujours sur les pistes j’ai repris mon chemin. Une nuit dans la brousse. Inquiétantes avec ces cris lointain, sorte de pleurs de chat. De gros chats. Un moment j’ai pensé, ignorant, aux hyènes. Le lendemain on me dira que c’est des « white cat », que je ne saurai traduire en français mais apparemment pas dangereux pour l’homme. Tant mieux. Mais bon je me suis quand même bien reclus dans ma tente cette nuit là.

Puis admirer ces lézards bleu et rouge que l’on voit souvent.

Et enfin, attention, les porc-épic! ça pour une surprise.

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admirer ces lézards bleu et rouge

 

En effet, 8 kilomètres avant de rejoindre Kamanjab, mon premier village important (par la taille) depuis 2 semaines,  je vois ce panneau: Campsite-Lodge Porcupine. Le camping du Porc-épic.

Là un campement sympathique où finalement je passerai la nuit, découvrant en compagnie de touriste zurichois et allemands (de Frankfurt évidemment), le show du porc-épic!

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Le show du porc-épic.

Ou comment regarder ce charmant animal se goinffrer devant toi tout en profitant d’un bon repas… Bref elle est loin, très loin, l’Afrique que j’ai découvert jusque là, ici j’ai les paysages mais le Malawi me manque un peu parfois.

Mis à part ça le porc-épic est un animal intéressant. Déjà il se reproduit toute l’année! Ensuite il ne vit que la nuit et ses pics qui ressortent sont très beau, c’est vrai. Ensuite il… heeu. Ouais j’étais fatigué j’ai pas retenu grand chose ce soir -là.

Malheureusement ce que j’ai aussi découvert c’est que mes jantes ne tiennent pas le choc, mais alors pas du tout. Et c’est à n’y rien comprendre. Sans voile, sans même casser un seul rayon, alors que je remettais Cargo à neuf, je m’aperçois que la jante avant est fissurée! Mais non c’est pas possible pas encore!!! Alors je me penche sur la roue arrière. Pour le même résultat.

Putain, et je peux le dire, au final je fissure mes jantes plus souvent que je ne crève mes chambres à air! Ridicule. Et autant j’ai pu rouler comme un cochon au début de mon voyage avec celles-là je me suis appliqué à faire attention.

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au final je fissure mes jantes plus souvent que je ne crève mes chambres à air!

Et quant tu croises des types qui ont plus de 25’000 km et une dizaine de kilos, au moins, de plus que moi en chargement, il faut se remettre en question…

Par chance en m’arrêtant à Kamanjab prendre un petit déjeûner, je suis tombé sur Oppi-koppi rest camp. Un hôtel-camping qui offre le camping gratuit à tous les voyageurs pour tout le temps qu’ils souhaitent.  Certains voyageurs sont restés plusieur mois quand même!

Waw!!!

Ce fut l’endroit parfait pour penser à autre chose et faire de belles rencontre.

Un grand merci à eux,donc voilà si vous traversez l’Afrique ou la région à pied, vélo, moto, voiture, camping-car ou moto neige, n’hésitez-pas à vous arrêtez à Kamanjab. Au Oppi-koppi rest camp vous camperez gratuitement, et vous pourrez aussi vous déshaltérer au bar, profiter du très bon restaurant, du wifi si besoin et surtout de la bonne ambiance du lieu.

Mais ce matin, lundi 2 novembre 2015, je reprends la route. Sans vaiment savoir jusquu’à quand.

Olivier Rochat

Mars, la Lune et le Kaokoweld…

Km 24’403, Sesfontein, Namibie.

-Dans un silence assourdissant j’ai planté ma tente de la même manière que j’ai passé ma journée et que je m’apprête à passer ma nuit, silencieusement-

400 kilomètres de pistes au Kaokoweld. 400 kilomètres hors du temps, parmi les plus difficiles de ce voyage. Parmi les plus beaux également. Traversant désert et montagnes, rivières assechées ou surprise en cette saison, plaines boueuses… Le tout dans un décor changeant, époustouflant. « Mars, la Lune et le Kaokoweld… » c’est dans les faits 8 jours loin de tout si ce n’est des Himbas, des animaux, de la nature et au final et surtout, de moi-même. Parfois demeurait cette impression de pédaler sur Mars.

Un must absolu dans ce voyage, presque une consécration.

Se retrouver tout seul ou presque et faire le point avec moi-même. Je me souviens qu’en traversant le désert égyptien, chaque jour, en tout cas chaque soir, je faisais le tour de moi-même, impossible d’y échapper. C’était lourd et long.

Certainement que lorsque que quelque chose ne tourne pas rond, se retrouver seul c’est aussi ne pas pouvoir y échapper, s’enfuir. Mais devoir s’affronter. Aujourd’hui, près de 10 mois après le désert égyptien, ça tourne mieux, ça tourne bien.

Mais le Kaokoweld c’est pour moi, parmi ces endroits où tu y es encore qu’il te manque déjà, la manière d’un lac Malawi ou d’un col alpin…

 

Oui je suis comme ça, je passe et je viens. Quand je m’endors je ne suis rien. Je pense à demain. Un rêve et puis déjà c’est le matin. Je me réveille et au jour déjà je passe et puis je viens. Et toujours je ne suis rien.

Seulement parfois reste un endroit, un de ceux que tu n’oublies pas…                                                           …à la manière d’un lac Malawi ou d’un col alpin

Au Kaokoweld…

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-Purros, le 24 octobre 2015-

Au matin j’ai l’horizon, géant, comme seul destin et une piste, méchante, presque terrifiante, comme seul chemin. Mon jour est long, lent mais suffisant. Le décor époustoufflant.

Une voiture passe. Ce sera la seule aujourd’hui. Bonjour. Au revoir. Je peux toujours me parler ou mieux, me taire et laisser vivre mes sens présents.

Une girafe, une autruche. Déjà le soleil se couche. Au milieu de rien.

Au soir sentir le vent comme seul présence. Le ciel comme seul plafond, les étoiles pour seule lumière.

Into the wild. Ou se sentir vivant.

Deux oiseaux, on dirait des corbeaux. Bonne nuit.

Loin du monde, des civilisations, de la misère et des abrutis. Au fond loin de moi même également. Plus proche que jamais, certainement.

Là où le temps est une saveur, le regarder filer lentement jusqu’au soir, avant de le reprendre au matin. Le sentir libre de s’exprimer, se sentir libre de l’accepter, à la vitesse où il va, le temps. Se sentir vivant.

Au Kaokoweld… »

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Là où le temps est une saveur, le regarder filer lentement jusqu’au soir, avant de le reprendre au matin. Le sentir libre de s’exprimer, se sentir libre de l’accepter, à la vitesse où il va, le temps. Se sentir vivant.

Le premier jour

Dans les faits c’est bien la route la plus incroyable de mon voyage que j’ai découvert. Une piste de 400 kilomètres au Kaokoweld, reliant Opuwo à Sesfontein via Orupembe et Purros.

Traversant déserts et montagnes sur des routes partagées entre difficiles et très difficiles… Mais toujours dans un décor unique et jamais traversé jusqu’ici.

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Traversant déserts et montagnes sur des routes partagées entre difficiles et très difficiles… Mais toujours dans un décor unique et jamais traversé jusqu’ici.

La région, sauvage et isolée, est belle. Mais cette piste fut pour moi une petite expédition. En quittant Opuwo, dernier gros village avant d’attaquer cette piste, j’emportait donc 22 litres d’eau,  ajoutez-y la nourriture! Heureusement la forte chaleur tombera rapidement, dans un premier temps grâce aux orages, les premiers de la saison. Et dès le début des pistes, je découvre une Namibie à laquelle je n’avais jamais eu droit jusqu’alors.

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En quelques instants la Namibie a pris les devants

En quelques instants la Namibie a pris les devants, me voici au milieu d’un monde intéressant. Un monde différent. Autrement. Surprenant.
Le goudron c’est sûr cette fois a disparu. Place aux pistes, aux cols, à la nature, sauvage, superbe, calme et bien vivante. Comme une chanson interminable résonne le cri des oiseaux.

Sans fin.

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la nature, sauvage, superbe, calme et bien vivante

Et pour ne pas tomber dans un quelconque ennui, le ciel s’est mêlé à la fête. Pobablement vexé de se taire depuis plus de 9 mois, il s’est mis à chanter lui aussi, vaste grognement mal accordé. La pluie est tombée. Et pas qu’un peu. La saison des pluies, à l’instant où je debutais les pistes, à commencé… Presque d’un mois en avance.

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La saison des pluies, à l’instant où je debutais les pistes, à commencé…

D’orage en orage jusqu’à la tombée de la nuit, l’après-midi fut bruyant, parfois boueux, sable mélangé à la terre alourdi par l’eau, tel une éponge, ma route devint molle. Jusqu au prochain passage caillouteux, et là se faufiler, a 7-8 km/h, entre les cailloux avec pour but de ne pas glisser. De ne pas tomber. Jusqu’à ce qu’emporté par le poids de mon eau mal équilibré, mon vélo, un Cargo pas que de nom pour l’occasion, bascule. BOUM.

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tel une éponge, ma route devint molle

Il me faudra enlever quelques sac et bouteille pour pouvoir le relever.
Et moi qui dans ces pistes réputés parmi les plus durs de Namibie, s’égarant dans un kaokoweld presque inhabité craignant d’avoir trop chaud, emportait hier au matin au départ d’Opuwo 22 litres d’eau, voici qu’elle tombe du ciel.
Me voici ridicule. Mais pas tant car c’est toujours plus intelligent d’avoir trop d’eau que pas assez. Et je préfère ne pas pouvoir en témoigner. La suite me donnera raison.
Et après un matin ensoleillé, col caillouteux, les yeux somptueux, c’est un arc en ciel qui accompagna le soleil qui se couchait, réapparaissant soudain au loin, là où le ciel était bleu. Et oui, l’orage n’était bien que sur ma tête. Au loin j’apercevais bien le ciel bleu.
Cette journée surprenante, première d’une vaste suite à travers cette nature revigorante, se terminait. Dans la forêt je campais mais je n’avais pas planté ma tente que déjà il pleuvait. L’orage était fini pas la pluie. Quoique que parfois dans la nuit, l’éblouissante lumière d’un éclair me réveillait.
Au matin, donc maintenant, il ne pleuvait plus, le ciel était bleu et blanc, pas de nuages gris pour l’instant…
Alors je repartais a l’assaut, enfin à vélo, de cette nature impressionante non pas qu’à regarder, mais à vivre, sentir et profiter.

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je repartais a l’assaut, enfin à vélo, de cette nature impressionante non pas qu’à regarder, mais à vivre, sentir et profiter.

Non dans ces conditions 22 litres n’était pas de trop…

 

Entre les cailloux, Orupembe ou l’isolement

Après cette première journée orageuse mais belle, j’ai repris la route sereinement. Traversant d’abord une plaine désertique avant que les orages n’arrivent. Un petit col au soir, à l’entrée d’un véritable pierrier où je passerai ma seconde nuit. La troisème journée fut difficile mais belle en tout point, enchaînants de petits col caillouteux dans des décors superbe, malgré le ciel nuageux. Ce n’est que le soir que je rejoindrai Orupembe histoire de me ravitailler, alors que je venais juste de terminer ma dernière bouteille d’eau. De là je reprends ma descente sur le sud, plus de 3’000 kilomètres après l’avoir interrompue au Mozambique afin de partir sur l’ouest où je me trouve actuellement. Tout au nord-ouest de la Namibie, Orupemebe est un lieu très isolé, parmi les plus isolé de mon voyage.

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Entre les cailloux

 

V int un premier désert…

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Puis vint un premier désert…

Une longue plaine, plate puis chaude.  De temps en temps la pluie d’hier avait formé de vastes flac d’eau. Généralement ça roule plutôt bien. Après 15km, un magasin sur ma droite. Se raffrachaîr. Parler. Ce sera la seule fois aujourd’hui.

 

Profiter d’un paysage surprenant. Parfois un village Himba, un troupeau d’autruche. Quelques Springboks qui, au loin, s’enfuient en me voyant.

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Parfois un village Himba, un troupeau d’autruche. Quelques Springboks qui, au loin, s’enfuient en me voyant.

La journée passe, les orages arrivent. La plaine se termine, les montagnes arrivent, juste avec la pluie.

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La journée passe, les orages arrivent, la plaine se termine.

Un col, le premier aujourd’hui, aussi. Sous la pluie également…

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Un col, le premier aujourd’hui,

Et là s’enfiler à travers un univers de cailloux. Mars où le Kaokoweld? Peu importe juste y passer la nuit. Sous la pluie toujours.

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Mars où le Kaokoweld? Peu importe juste y passer la nuit.

Avant de repartir sec au matin, sur un univers de cailloux toujours, enchaîner cols et km dans un univers déroutant, les nuages se matin comme plafond.

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un univers de cailloux, enchaîner cols et km dans un univers déroutant, les nuages se matin comme plafond.

L’atmosphère est respirable par ici, bien plus qu’ailleurs. Drôle de planète. Belle à regarder. Mais difficile à pédaler.

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Drôle de planète. Belle à regarder. Mais difficile à pédaler.

Une himba sur son âne, un jeune garçon,  crâne râsé, à l’avant. Quelques mots que je ne comprends pas. Tant pis ou peu importe. Au virage d’après un village. Okandjambo de son nom. Un magasin. Quelques Himbas. Un coca car je suis encore sur Terre bien que Mars est quelque part. Et de là, s’enfoncer difficilement mais sûrement, dans une région de plus en plus isolée.

 

Aujourd’hui une seule voiture, pas beaucoup moins que demain bien que je ne le sache encore. Ce sera tout. Je suis seul. Enfin je le crois.

8 girafes me coupent la route. De loin, je l’ai observe. De silence et d’envie, loin des touristes, des parcs et autre attractions, je suis comblé. Je continuerai à pied pour ne pas les effrayer.

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loin des touristes, des parcs et autre attractions, je suis comblé (photo prise à Purros le surlendemain)

30 minutes durant, c’est accompagné de 8 girafes que je continuerai. Gardant leur distances,  avançant avec moi, s’arrêtant lorsque je m’arrête.

Un col plus tard, deux zèbres en face de moi. Terrain horriblement caillouteux, dernière plaine, difficile, avant Orupembe. J’y arriveai juste avant la tombée de la nuit.Les zèbres sont déjà bien loin.

Il était temps. J’avais fini mon eau. Les 22 litres d’eau n’était pas de trop.

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dernière plaine, avant Orupembe.

Me voici bientôt à la moitié de cette piste mais pas au bout de mes peines. Orupembe en terme de distance c’est le lieu le plus isolé de cette piste et peut-être de ce voyage. Ici, au nord-ouest de la Namibie, j’arrive au terme de mes 3’000 km d’est en ouest, je peux gentiment recommencer à descendre sur le sud. L’océan Atlantique n’est plus loin. La fraîcheur qui l’accompagne également.

J’en termine avec ces difficiles passages caillouteux, et sans le savoir, je débute tout juste les non moins dfficiles pistes ondulées. A Orupembe on trouve également un magasin, tout petit mais bien utile au milieu de ce vaste univers, ainsi qu’une police station qui fait plus office de refuge pour les locaux devant s’aventurer sur ses terres pour X raison.

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J’en termine avec ces difficiles passages caillouteux

 

De Mars à Purros

2 jours de pistes ondulées, difficiles. Dans une plaine désertique. Un moment, sans apercevoir personne pour plus d’un jour, pas même un animal la première journée, j’aurai bien cru pédaler sur Mars. J’étais bien au Kaokoweld d’où cette arrivée,splendide,  à Purros, un village avec 2 magasins, un lodge de luxe, une autre meilleur marché avec un camping. Et un village Himbas réservé aux touristes…

 

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un village Himbas réservé aux touristes…

 

Nouvelle journée de pistes, nouvelles journée d’émotions. Aujourd’hui c’est un désert que j’ai traversé.
Un vaste désert de cailloux, traversé par cette interminable piste ondulée qui plus d’une fois m’aura mis à terre.
Paysage lointain, un peu lunaire. Pas un magasin, pas un passant, même pas un bruit si ce n’est le vent. Mon vélo. Oui la chaîne crie un peu. Les paysages quand à eux deviennent de plus en plus aride jusqu’à ce que la végétation disparaissent totalement. Autour de moi une vaste plaine rocailleuse, au loin des montagnes.  Ainsi que deux voitures que j’aurais croisé, dont une s’arrêta:
Bonjour. Combien de km jusqu’à Orupembe? –

-31 vous y trouverez de l’eau a la police station, j’y ai passé la nuit. La route est bosselée faites attention. Bonne route!

-Au revoir…

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Le reste ne sera que parler avec le vent, parler avec moi même ou mieux, me taire.

Le reste ne sera que parler avec le vent, parler avec moi même ou mieux, me taire. Et profiter de l’instant. Loin de tout, de la pollution, du bruit, de la misère et des abruti. Tout en me retrouvant. Calme et serein. Serein comme la quiétude qui ressort de ces cailloux. Serein comme ces deux corbeaux qui viendront brailler derrière ma boîte de thon qui sera mon souper, au soir, campant dans une atmosphère lunaire.

Oui ce soir j’ai campé sur la lune. J’ai pas vu de martien, pas de venus. Mais le ciel, bien que noir était brillant. Brillant des étoiles qui vu d’ici se voie bien. L’air sens bon, pas de civilisation. Pas de pollution. Ce soir j’ai dormi sur la lune.

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ce soir j’ai campé sur la lune. J’ai pas vu de martien, pas de venus.

Et au matin ça tombe bien j’ai pédalé sur mars. Il y avait une piste et des cailloux. La piste était ondulée les cailloux n’aidaient pas.
Pas grand chose à dire mais beaucoup à regarder. Et dans ces paysages là, il faut savoir regarder. Savoir apprécier.

 

L’atmosphère était sec,  il faisait chaud, au loin ces montagnes que j’apercevais de mieux en mieux à mesure que la route descendais. De gris éléphants elles tournaient parfois à rouge cuivré, presque sang.

Mais pas d’éléphants à l’horizon et à mesure que le temps avançait, la matinée devenait journée. Sur mars aussi à midi le soleil est tout haut, brillant -et pas toujours pratique pour prendre des photos-.

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au loin, en contrebas, Purros.

Puis au loin deux traces de poussière qui se déplace.Au dessus d’elle, un grosse tâche noire. Tout de suite j’ai pensé à mon premier martien,mais je me trompais. En me rapprochant j’apercus deux longues pattes, de lamême couleur que le sol, raccordait la tache noire.Au dessus de cette dernière, un long cou puis une tête. C’etait une autruche qui s’enfuyait!

Ainsi je retournais sur terre. Et quelques kilomètres plus loin, une jolie descente et au loin, en contrebas, Purros.

 

La vue était grandiose et dans ces conditions impossible de pédaler. Je me suis assis, jai contempler.Un certain moment.

J’apercevais la rivière ou plutôt la végétation qui en ressort. Comme un oasis car derrière elle, c’était une plaine de sable, de vastes dunes qui finissait leur route sur une montagne sans végation.

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une lodge au milieu de rien

Juste avant Purros une lodge au milieu de rien.  Intéressant. Dans les fait à 280 Dollars la nuit, une bière suffira. Bien raffraîchi c’est en bas, au campsite, que je passerai la nuit et la suivante, profitant d’une journée de repos à Purros, petit village perdu dans le Kaokoweld.

Un bel endroit. Tourisitique un peu. On y trouve un village traditonnel Himbas. Le décor, sorte d’oasis entouré de montagnes et de dunes, et splendide.

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Ici au milieu d’un village traditionnel Himbas

 

 

Entre cailloux et cailloux, un dernier désert pour la route

Après plus de 400 km sur 8 jours de pistes parmi les plus durs que je n’ai jamais pédalé, j’ai rejoins, vivant, Sesfontein, un petit village. Petit mais bien grand comparé au reste. Prochaine ville? J’y pense même pas.

 

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un dernier désert pour la route

En quittant Purros, l’un des lieux les plus beaux dans lesquels j’ai pédalé (ou poussé), voici deux jours, je pensais laisser le plus dur derrière moi. Je me trompais.

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En quittant Purros je pensais laisser le plus dur derrière moi. Je me trompais.

Il me restait à peine plus de 100 km pour sortir de cette piste…

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l’arrivée d’un sable impédalable

100 km hors du temps encore une fois. Mais avec le retour du très chaud, l’arrivée d’un sable impédalable et des passages caillouteux dantesque, 100 kilomètres qui furent long. Très long.

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100 km hors du temps encore une fois.

La route, longeant une rivière asséchée, très vite passa de rocheuse à sableuse, enchaînant 1-2 km en poussant puis en galerant sur les cailloux qui venaient droit derrière. Pas un mètre de repis.

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Le tout dans un décor effroyable,

 

Le tout dans un décor effroyable, parmi le plus beau qu’il m’ai été donné de rencontrer. Encore une fois.

 

Au soir, avoir parcouru à peine 50 kilomètres sur près de 7 heures à pédaler, une vaste étendue de sable rouge se dresse devant moi.

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une vaste étendue de sable rouge se dresse devant moi.

Impossible de pédaler. A peine plus d’avance.  A mesure que j’avance la couche de sable augmente, il m’est difficile de tenir les rythme des 3 km/h…

Après plus d’une heure a poussé, le soleil se couche. C’est là que j’aperçois une caravane, quelques centaines de mètres en face de moi.

Une vingtaine de minutes plus tard, poussant un Cargo plus encombrant qu’autre chose, je la rejoins.

Ironie du sort.

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C’est le type qui vient racler la route, enlever les bosses

C’est le type qui vient racler la route, enlever les bosses, ces terribles ondulations, et les surplus de cailloux. Oui c’est ironique, alors à 50 km d’en terminer, je rencontre le gars qui va tout nettoyer. A une semaine près, soit le temps qui lui est nécessaire pour combler les 400 km, j’avais une route « toute propre ». La dernière fois qu’il était passé ici: 2 ans.

Dans l’absolu rien de grave mais surtout une rencontre inattendue et l’occasion de partager un repas au milieu de ce désert.

Au matin de toute façon bien que les ondulation n’étaient plus là, pour moi ça ne changeait rien. Il fallait pousser.

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Il fallait pousser.

J’ai compté 16 kilomètres entre les 2 extrémités, avec 5-6 km de « repis pedalables » entre deux. Terrible. La encore difficile d’atteindre les 3 km/h par moment, lorsque les roues s’enlisent.

Et après le sable, place aux cailloux. Un petit pierrier pour un col magnifique sous une chaleur étouffante…

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Un petit pierrier pour un col magnifique sous une chaleur étouffante…

Après plus de 400 km sur 8 jours de pistes parmi les plus durs que je n’ai jamais pédalé, j’ai rejoins, vivant, Sesfontein, un petit village. Petit mais bien grand comparé au reste. Prochaine ville? J’y pense même pas.

Mais quel spectacle!!!

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Mais quel spectacle!!!

Et déjà, le Damaraland se place devant moi. Enfin c’est moi qui se place devant lui.

Oui tu vois je suis comme ça, je passe et je viens. Quand je m’endors je ne suis rien. Je pense à demain. Un rêve et puis déjà c’est le matin. Je me réveille et au jour déjà je passe et puis je viens. Je rêve et toujours je ne suis rien.

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Quand je m’endors je ne suis rien. Je pense à demain. Un rêve et puis déjà c’est le matin. Je me réveille et au jour déjà je passe et puis je viens.

Seulement parfois reste un endroit, un de ceux que tu n’oublies pas…

 

Olivier Rochat

 

A Opuwo! Oh nord de la Namibie…

Km 23’984, Opuwo, Namibie.

Superbe!!!

En faim, la Namibie m’offre un peu du « rêve » que j’étais venu chercher. En paysage tout du moins. Enfin!                                                                                                                                            Après avoir pédalé 3 semaines parmi les plus ennuyantes de mon voyage, en moins de 100 km, tout -ou presque- a changé! Me voici en train de pédaler, donc en vélo, dans un décor qui à tout pour me plaire.                                                                                                                                              En 70 km j’en aurais vu plus que sur les 1400 derniers. Il était temps. C’est en effet un énorme détour que j’ai fait pour venir ici. Mais aujourd’hui je réalise qu’il valait la peine de détourner, qui plus est ça ne fait que commencer. Ce matin la Namibie a bien changé.

 

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la Namibie m’offre un peu du « rêve » que j’étais venu chercher. En paysage tout du moins. Enfin!

Après 4 jours de repos je découvre… qu’il fait toujours aussi chaud!

Après un week-end de repos visionnage rugby (et la victoire des irlandais -et un peu la défaite des français aussi-) qui s’est transformé en 4 jours sans vélo suite à « l’explosion » de mon disque dur et l’obtention d’un nouveau et remettre le tout à jour dans l’espoir de sauver ce qui doit l’être etc, il est grand temps de reprendre la route afin de découvrir l’une des régions les plus attendues de mon voyage: la Namibie sur les pistes.

Au programme, qui me connaissant changera, 1200 km de pistes entre le kaokoweld, le damaraland et la skeleton coast de l’océan Atlantique avant de revenir sur les hauts plateaux jusqu’à windhoek la capitale de la Namibie, toujours sur les pistes, au pied du kalahari qui m’attend pour novembre. On va pas trop faire dans la prévisions puisque vivre l’instant est bien le plus important (et non pas le prévoir).

 

Cela dit un minimum de prévision est requis dans ces conditions. Nourriture et surtout EAU en premier lieu.

Ce matin mon vélo chargé est plus lourd que moi (ça fait 13 mois que je me suis plus pesé mais bon on va dire 65 kg avec 2-3 kg de marge en + ou en -), tout en sachant qu’aujourd’hui je ne transporte que 12 litres d’eau sachant que c’est encore goudronné pour les 200 prochains km. Par la suite il va falloir ajouter quelques litres.

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mon vélo chargé est plus lourd que moi

Du lourd, du beau, du difficile, du sable, du aventure et du solitude, du photos et du écris, du lent, long et du patient, et le retour des beaux paysages et pleins d’inconnus, ceci est mon dû.

Me voici sur la route. Pour un moment.

Ici pas de gel au matin bien qu’entre 21 heures et 8 heures il fasse moins que 30ºC, heureusement j’ai trouvé des glaçons qui « sauveront mon après midi »…

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Un petit col à l’entame de cette journée.

Sur la route… mais pas que

Le lendemain et après plus de 1’350 km en Namibie, j’ai enfin aperçu ma première colline, et certainement pas la dernière.

Petit à petit je m’égare à l’ouest, m’eloignant de plus en plus du cap depuis un mois et mon arrivée au Zimbabwe. Alors à quelques dizaines de km de la frontière sud-africaine voici un mois, aujourd’hui l’Afrique du Sud est a 2-3000 km de route. Bien qu’inatteignable dans ces régions inhospitalière aux routes et baroudeurs, l’océan Atlantique n’est plus très loin alors qu’hier encore j’avais l’autre océan, l’indien, dans le viseur. Dans les faits 5 semaines ont passé, 3000 km également. Du Mozambique au Namib ou presque.

Je profite encore quelque km d’une route bien goudronnée, cela dit l’ambiance change petit à petit à mesure que je m’éloigne. Me voici maintenant tout près de là où vivent les Himbas, tribus namibienne « d’autrefois » refusant de céder à la mondialisation, évolution, surconsommation. A défaut d’éducation, peut être ont ils raison.

Entre eux, toujours surprise de trouver des supermarchés, des banques dans ces villages isolés, je continue mon chemin d’isolement, enfin rassuré par cette petite montagne, devrais je dire colline, que j’aperçois. Un horizon autre qu’un buisson, qu’une route plate. Je suis comblé, quasi excité. C’est pour dire…

Un mélange de développement à l’européenne au milieu d’un paysage, distances, d’autrefois. Ici le blanc a passé, construit, influé. Sans jugement, je constate.

On parle l’afrikaan. C’est laid. Enfin je trouve. Pardon. Le chichewa me manque un peu. Ça je le sais…

-ndimadutsa Africa panjinga, zina langa ndine Olivier…

pas de doute le Malawi est encore là. Mais la Namibie me plaît, disais je. Tant mieux puisque j’y suis

Différente, parfois bizarre, souvent distante, cette Afrique là pourtant ce n’est pas elle qui m’a fait rêver. Dans les bleds a l’abri des blancs (pardon), on mange des saucisses ou du poulet accompagne d’un ou deux oeufs, pas de légumes, parfois un fruits, les céréales? On cherche… L’eau est remplacée souvent par l’alcool, une bière fraîche ou du mauvais vin bon marché. Parfois avec du pain.

Du pain toast. Évidemment.

Bizarre, différente, distante…la Namibie. Au fond elle me plaît. La différence tu sais je suis venu pour elle. Quant à moi tu sais si j’étais comme toi, je n’écrirais, jamais. Je pédalerai, c’est sûr. Une fuite, rien qu’elle. Heureusement, pour toi autant que pour moi, on est différent.

Dis tu les vois tous ces moutons que j’aperçois?

Enfin j’arrive à la fin de ma ligne droite, 1400 km plus loin, pas loin de l’atlantique, près à virer sur le sud jusqu’au prochain détour.

Les moutons ont disparus, juste quelques vaches. Pi moi. Un sacré animal, regard bestial, presque familial. Sur un vélo carnaval…

pas un seul mouton à l’horizon, de temps en temps une jeep, bien que seul je me sens libre. Bien que trop seul, c’est du court terme cette liberté.

Un troupeau de chèvres me coupe la route. Ça joue? Elles me regardent. La discussion continue. Elles vont bien. Je crois. Pas une ne me répond. Pour sûr.

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Trop pour mes jambes, il fait trop chaud.

 

Le troupeau s’en va. Ou c’est moi qui m’en va. Je m’en vais, comme toujours.

Enfin Opuwo n’est plus très loin. 66 km sur le panneau. Trop pour mes jambes, il fait trop chaud.

Beaucoup trop. Ce sera pour demain. Plus moyen de pedaler. Un bar, comme parfois. Un frigo, comme souvent. Une bière fraîche, comme toujours. Tradition.

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Une bière fraîche, comme toujours. Tradition.

Un litre dans la gueule après 100 bornes au soleil… Putain j’ai beau dire ça fait du bien. D’étoiles et de princess, mon horizon se couvre. Enfin s’illumine, c’est selon. Mon gosier est rafraîchi, mon corps est toujours là, ma tête danse la java. Dans les faits des trucs de mecs.

Je m’endors. Carrelage aux oreilles, ou presque. Par bol je suis sur une chaise, presque assis. J’écris, je suis parti.

 

L’alcool est toujours là. Bonne nuit.

Enfin bon après midi…

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bon après midi…

 

Et ce matin, enfin!!!

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Un petit col à l’entame de cette journée.

 

Un petit col à l’entame de cette journée. Long faut plat montant, vent de face. Autour de moi une vaste plaine d’arbres sec, à peine quelques feuilles mortes, et au loin, ces collines, parfois montagnes, que j e m’apprête a traverser. A découvrir.

Au col c’est maintenant de vastes montagnes, un beau panorama, qui s’ouvre à moi. Un village, presque une ville, de fourmilière qui se dresse au milieu de cette plaine au fond de laquelle j’aperçois plusieurs tourbillon de poussière. A la manière des cailloux rongé par le vent du désert blanc (Egypte), les fourmilière m’offrent un spectacle particulier, renforcer par ces tours de poussière se déplaçant dans l’air.

Superbe.

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les fourmilière m’offrent un spectacle particulier, renforcer par ces tours de poussière se déplaçant dans l’air.

Puis, après une nouvelle descente, j’aperçois Opuwo, au loin. Isolé, esseulé.

Superbe!

En m’y rapprochant je croise mes premiers Himbas qui me rappellent les Hamer de la vallée de l’Omo (Éthiopie). Ce que j’appellerai un « pagne » autour de la taille, parfois une petite jupe, les seins à l’air, petit sur le dos. Les cheveux presque cuivré, de grosses tresses rougies. L’impression, le ressenti est bizarre. Car Opuwo c’est une petite ville, certes isolée, au milieu de laquelle marchent ces beaux Himbas. A la manière d' »un indien dans la ville »…

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Une jeep passe. Des touristes, des blancs, il y en a plein. On mélange les genres, les cultures et au final, les époques.

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Opuwo c’est une petite ville isolée

Je trouve un café. Une télé. On y montre le marathon de New York! Parfois j’oublie qu’au 21eme siècle tout est possible… Ou regarder un marathon américain au milieu d’un village isolé africain où les genres, les cultures et les époques se mélangent…

C’est un noir qui court, qui sue… et qui gagne. Peu importe.

Et même du wifi!!! Ça la vallée de l’Omo ne m’offrait pas. Un Himbas entre dans le café, presque à poil! Normal.
Il commande une bière. « Tradition ».
Il s’en va.

Moi je m’arrête. Cet après midi il fait suffisamment chaud pour ne pas pédaler. Pour rester. Avant de reprendre au matin ma route à la découverte d’Opuwo, du kaokoweld et des paysages lointain de la Namibie.

Enfin!

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A la découverte d’Opuwo, du kaokoweld et des paysages lointain de la Namibie.

Olivier Rochat

Oh Kavango! -au Kavango-

Km 23’685, Ondangwa, Namibie.

Par des températures caniculaires avoisinant les 40°C, la traversée est-ouest du nord de la Namibie continue.  Après avoir longé,l’Okavango, le troisième fleuve d’Afrique par sa longueur mais l’un des seuls au monde à ne pas se jeter dans la mer puisqu’il se ramifie en d’innombrables petits bras pour former le delta de l’Okavango au Botswana, avant de se perdre dans les sables du Nord du Kalahari, me voici maintenant à Ondangwa, plus grande ville du nord de la Namibie. Ces derniers jours ont été très chaud et si ce week-end je me repose ma semaine de route, bien que plate, ne fût pas de tous repos. Mais malgré la chaleur et quelques passages difficiles, la route fut bonne, goudronnée et souvent avec vent de dos. Ainsi j’y ai pédalé  la plus longue étape de ce voyage, soit pus de 203 km. Avec plus de 2’000km en 24 jours depuis l’est du Zimbabwe, le kaokoweld au nord-ouest de ce vaste pays, et avec lui déserts, vie sauvages et montagnes, n’est plus très loin, c’est peut-être maintenant que la Namibie commence vraiment. Impatient, je me repose encore un moment

Cette partie relativement ennuyante du nord de la Namibie touche à sa fin. Il m’en reste quelques écrits.

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Kavango, là où se trouve la plus forte densité de population noires de Namibie.

Le long de l’Okavango

En quittant Rundu en début de semaine dernière, je m’attaque à une longue ligne droite, continuant encore 150km le  long de l’Okavango et de la frontière angolaise au nord.

« Toujours à un rythme soutenu, toujours en transportant une dizaine de litres d’eau, toujours à plat, toujours sur le tarmac, toujours aussi chaud, toujours aussi droit…

Mais surprise me voici maintenant dans une région plus peuplée, l’Okavango en frontière avec l’Angola et à ma connaissance là où se trouve la plus forte densité « d’habitants noirs » de Namibie.

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un petit village pauvre mais charmant,

Mais sous une chaleur étouffante je découvre que la plupart du temps le vent est avec moi. M’en voici ravi.

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de vastes troupeaux de bêtes qui traversent la route


Le long de la route plus de forêt, remplacée tantôt par de vastes troupeaux de bêtes qui traversent la route, tantôt par une vue sur l’Okavango, un petit village pauvre mais charmant, un bar, un magasin ou une station de police.

 

C’est d’ailleurs dans l’une d’elle que j’ai pu passer ma nuit d’hier, pas des plus romantique mais très pratique à l’abri des regards, des bêtes et simplement tranquille.

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une station de police.

Rien d’extravageant, rien d’excitant.. tranquillement, en direction, toujours, du kaokoweld et le retour dans les montagnes désertiques et l’espoir de vivre un instant unique au milieu des peuples Himbas qui vivent comme autrefois, ma ton dit.

Et de pédaler au milieu de tout ça…

Long et plat, ma plus longue journée de route

203,5 km!

Pour la première fois de ce voyage j’ai pédalé plus de 200 km en une seule journée. Il était temps. La traversée de cette grande plaine, plate, goudronnée et avec vent de dos, n’y est pas pour rien. Cette première partie de Namibie touche gentiment à sa fin et avec elle la difficulté va commencer. Les pistes, les distances, chaleurs, sables, montagne et solitude, le kaokoweld est a porté de roues, encore quelques dizaines, à peine centaines, de kilomètres. Me voici bientôt à Ondangwa, dernière halte avant l’isolement et les pistes.

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203,5 km!

En effet en Namibie pour l’instant je tourne à 140 km de moyenne journalière, en comptant les demi journée d’arrêt, ou plus, dans les rares petites villes que je croise. La route est plate et bien goudronnée, le paysage est souvent boisé et sans vue ni intérêt si ce n’est parfois sur l’Okavango durant les jours précédents. Le vent souvent avec moi, et malgré la chaleur et les litres d’eau que je transporte, 140 km dans ces conditions n’est pas un exploit en soit, loin de là.

Hier après un départ tardif et poussif, le vent s’est mis derrière moi, avec moi. 25-28 km/h durant plusieurs heures. Parfois plus. C’était facile. Presque trop.

Quand soudain, plus de goudron. Une vaste piste, bien tassées à première vue. Tant mieux, j’aime ça les pistes. Au fond je suis venu là pour ça. Mais sans parler j’avais vu trop vite.

Ou quand18 petit km de pistes a première vue tout plat te font regretter d’être venu. La route ondule, la roue avant choc et rechoc, la roue arrière, supportant mon poids et les bagages en plus de l’eau, tire la gueule. Entre sable et cailloux, le choc est rude et soudain s’enfonce, j’ai du sable jusque là, impossible de pédaler. Il faut pousser. Au milieu de cette ligne droite inintéressante.

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La route ondule, la roue avant choc et rechoc, la roue arrière, supportant mon poids et les bagages en plus de l’eau, tire la gueule.

Je transpire autant que je salis . Soudain la Namibie j’en ai jusque là. Dans plus d’un sens du terme.

Mais très loin de son terme, à peine au quart de mon chemin, je continue. La Namibie est grande. Il faudra que je le soit aussi.

Il faudrait.

Un gros 4×4 passe, à toute vitesse. Lui n’a pas besoin de pousser. Pas de salut, pas de surplus. Juste un nuage de poussière qu’il m’envoie à la gueule. En quelques instants, il est déjà loin. Mais moi je suis toujours là. Pour un moment en tout cas. Le temps de traverser ce champ de bosse hostile. Ce champ peu fertile. Si ce n’est poussière. Les yeux presque rougis par la saleté. Qui bientôt le seront.

La Namibie c’est là, j’y suis. Pour le rêve on attendra. La patience est avec moi. Au moins ça.

Au bout de 2-3 heures, les bosses disparaissent, ça redevient plat. Place a l’ennui.

Place à la nuit, retour sur la route principale.

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Au bout de 2-3 heures, les bosses disparaissent

Mais soudain  place aux travaux, un sable certes plat que chaque voiture m’envoie en guise d’air à respirer. 1 bon mètres de terre de chaque côté. La route est travaillée. Derrière? les barbelé! Impossible de s’arrêter, dormir, respirer. Il faut continuer.

Et le vélo dans la route s’enfoncer.

22 heures. Le ciel étoilé, celui d’Afrique, est admirable à regarder. Autant que l’air est détestable à respirer. Cette route n’en fini plus.

Enfin le centre du chantier. Personne. Mais un énorme tas de brique. Derrière lui, me cacher. Essoufflé. Planter ma tente. Le ciel étoilé. Pas le temps de m’y attarder. Dormir.

Ce matin déjà me réveiller. Il fait jour. Effectivement cette route est un vrai chantier. Mais redevient goudron. Redevient ennui. J’arrive à Eenhana. Ondangwa? 100 km ou quelque chose comme ça, tout en ennui.

Un troupeau de vache, peut être le 1000eme. Il fait déjà chaud. C’est toujours plat.
C’est toujours droit…

 

Pour le reste on attendra, mais je suis là, le Kaokoweld, le désert, les montagnes, les distances en l’envie, enfin, s’ouvre  à moi…

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Il fait déjà chaud. C’est toujours plat.

Olivier Rochat