A Opuwo! Oh nord de la Namibie…

Km 23’984, Opuwo, Namibie.

Superbe!!!

En faim, la Namibie m’offre un peu du « rêve » que j’étais venu chercher. En paysage tout du moins. Enfin!                                                                                                                                            Après avoir pédalé 3 semaines parmi les plus ennuyantes de mon voyage, en moins de 100 km, tout -ou presque- a changé! Me voici en train de pédaler, donc en vélo, dans un décor qui à tout pour me plaire.                                                                                                                                              En 70 km j’en aurais vu plus que sur les 1400 derniers. Il était temps. C’est en effet un énorme détour que j’ai fait pour venir ici. Mais aujourd’hui je réalise qu’il valait la peine de détourner, qui plus est ça ne fait que commencer. Ce matin la Namibie a bien changé.

 

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la Namibie m’offre un peu du « rêve » que j’étais venu chercher. En paysage tout du moins. Enfin!

Après 4 jours de repos je découvre… qu’il fait toujours aussi chaud!

Après un week-end de repos visionnage rugby (et la victoire des irlandais -et un peu la défaite des français aussi-) qui s’est transformé en 4 jours sans vélo suite à « l’explosion » de mon disque dur et l’obtention d’un nouveau et remettre le tout à jour dans l’espoir de sauver ce qui doit l’être etc, il est grand temps de reprendre la route afin de découvrir l’une des régions les plus attendues de mon voyage: la Namibie sur les pistes.

Au programme, qui me connaissant changera, 1200 km de pistes entre le kaokoweld, le damaraland et la skeleton coast de l’océan Atlantique avant de revenir sur les hauts plateaux jusqu’à windhoek la capitale de la Namibie, toujours sur les pistes, au pied du kalahari qui m’attend pour novembre. On va pas trop faire dans la prévisions puisque vivre l’instant est bien le plus important (et non pas le prévoir).

 

Cela dit un minimum de prévision est requis dans ces conditions. Nourriture et surtout EAU en premier lieu.

Ce matin mon vélo chargé est plus lourd que moi (ça fait 13 mois que je me suis plus pesé mais bon on va dire 65 kg avec 2-3 kg de marge en + ou en -), tout en sachant qu’aujourd’hui je ne transporte que 12 litres d’eau sachant que c’est encore goudronné pour les 200 prochains km. Par la suite il va falloir ajouter quelques litres.

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mon vélo chargé est plus lourd que moi

Du lourd, du beau, du difficile, du sable, du aventure et du solitude, du photos et du écris, du lent, long et du patient, et le retour des beaux paysages et pleins d’inconnus, ceci est mon dû.

Me voici sur la route. Pour un moment.

Ici pas de gel au matin bien qu’entre 21 heures et 8 heures il fasse moins que 30ºC, heureusement j’ai trouvé des glaçons qui « sauveront mon après midi »…

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Un petit col à l’entame de cette journée.

Sur la route… mais pas que

Le lendemain et après plus de 1’350 km en Namibie, j’ai enfin aperçu ma première colline, et certainement pas la dernière.

Petit à petit je m’égare à l’ouest, m’eloignant de plus en plus du cap depuis un mois et mon arrivée au Zimbabwe. Alors à quelques dizaines de km de la frontière sud-africaine voici un mois, aujourd’hui l’Afrique du Sud est a 2-3000 km de route. Bien qu’inatteignable dans ces régions inhospitalière aux routes et baroudeurs, l’océan Atlantique n’est plus très loin alors qu’hier encore j’avais l’autre océan, l’indien, dans le viseur. Dans les faits 5 semaines ont passé, 3000 km également. Du Mozambique au Namib ou presque.

Je profite encore quelque km d’une route bien goudronnée, cela dit l’ambiance change petit à petit à mesure que je m’éloigne. Me voici maintenant tout près de là où vivent les Himbas, tribus namibienne « d’autrefois » refusant de céder à la mondialisation, évolution, surconsommation. A défaut d’éducation, peut être ont ils raison.

Entre eux, toujours surprise de trouver des supermarchés, des banques dans ces villages isolés, je continue mon chemin d’isolement, enfin rassuré par cette petite montagne, devrais je dire colline, que j’aperçois. Un horizon autre qu’un buisson, qu’une route plate. Je suis comblé, quasi excité. C’est pour dire…

Un mélange de développement à l’européenne au milieu d’un paysage, distances, d’autrefois. Ici le blanc a passé, construit, influé. Sans jugement, je constate.

On parle l’afrikaan. C’est laid. Enfin je trouve. Pardon. Le chichewa me manque un peu. Ça je le sais…

-ndimadutsa Africa panjinga, zina langa ndine Olivier…

pas de doute le Malawi est encore là. Mais la Namibie me plaît, disais je. Tant mieux puisque j’y suis

Différente, parfois bizarre, souvent distante, cette Afrique là pourtant ce n’est pas elle qui m’a fait rêver. Dans les bleds a l’abri des blancs (pardon), on mange des saucisses ou du poulet accompagne d’un ou deux oeufs, pas de légumes, parfois un fruits, les céréales? On cherche… L’eau est remplacée souvent par l’alcool, une bière fraîche ou du mauvais vin bon marché. Parfois avec du pain.

Du pain toast. Évidemment.

Bizarre, différente, distante…la Namibie. Au fond elle me plaît. La différence tu sais je suis venu pour elle. Quant à moi tu sais si j’étais comme toi, je n’écrirais, jamais. Je pédalerai, c’est sûr. Une fuite, rien qu’elle. Heureusement, pour toi autant que pour moi, on est différent.

Dis tu les vois tous ces moutons que j’aperçois?

Enfin j’arrive à la fin de ma ligne droite, 1400 km plus loin, pas loin de l’atlantique, près à virer sur le sud jusqu’au prochain détour.

Les moutons ont disparus, juste quelques vaches. Pi moi. Un sacré animal, regard bestial, presque familial. Sur un vélo carnaval…

pas un seul mouton à l’horizon, de temps en temps une jeep, bien que seul je me sens libre. Bien que trop seul, c’est du court terme cette liberté.

Un troupeau de chèvres me coupe la route. Ça joue? Elles me regardent. La discussion continue. Elles vont bien. Je crois. Pas une ne me répond. Pour sûr.

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Trop pour mes jambes, il fait trop chaud.

 

Le troupeau s’en va. Ou c’est moi qui m’en va. Je m’en vais, comme toujours.

Enfin Opuwo n’est plus très loin. 66 km sur le panneau. Trop pour mes jambes, il fait trop chaud.

Beaucoup trop. Ce sera pour demain. Plus moyen de pedaler. Un bar, comme parfois. Un frigo, comme souvent. Une bière fraîche, comme toujours. Tradition.

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Une bière fraîche, comme toujours. Tradition.

Un litre dans la gueule après 100 bornes au soleil… Putain j’ai beau dire ça fait du bien. D’étoiles et de princess, mon horizon se couvre. Enfin s’illumine, c’est selon. Mon gosier est rafraîchi, mon corps est toujours là, ma tête danse la java. Dans les faits des trucs de mecs.

Je m’endors. Carrelage aux oreilles, ou presque. Par bol je suis sur une chaise, presque assis. J’écris, je suis parti.

 

L’alcool est toujours là. Bonne nuit.

Enfin bon après midi…

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bon après midi…

 

Et ce matin, enfin!!!

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Un petit col à l’entame de cette journée.

 

Un petit col à l’entame de cette journée. Long faut plat montant, vent de face. Autour de moi une vaste plaine d’arbres sec, à peine quelques feuilles mortes, et au loin, ces collines, parfois montagnes, que j e m’apprête a traverser. A découvrir.

Au col c’est maintenant de vastes montagnes, un beau panorama, qui s’ouvre à moi. Un village, presque une ville, de fourmilière qui se dresse au milieu de cette plaine au fond de laquelle j’aperçois plusieurs tourbillon de poussière. A la manière des cailloux rongé par le vent du désert blanc (Egypte), les fourmilière m’offrent un spectacle particulier, renforcer par ces tours de poussière se déplaçant dans l’air.

Superbe.

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les fourmilière m’offrent un spectacle particulier, renforcer par ces tours de poussière se déplaçant dans l’air.

Puis, après une nouvelle descente, j’aperçois Opuwo, au loin. Isolé, esseulé.

Superbe!

En m’y rapprochant je croise mes premiers Himbas qui me rappellent les Hamer de la vallée de l’Omo (Éthiopie). Ce que j’appellerai un « pagne » autour de la taille, parfois une petite jupe, les seins à l’air, petit sur le dos. Les cheveux presque cuivré, de grosses tresses rougies. L’impression, le ressenti est bizarre. Car Opuwo c’est une petite ville, certes isolée, au milieu de laquelle marchent ces beaux Himbas. A la manière d' »un indien dans la ville »…

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Une jeep passe. Des touristes, des blancs, il y en a plein. On mélange les genres, les cultures et au final, les époques.

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Opuwo c’est une petite ville isolée

Je trouve un café. Une télé. On y montre le marathon de New York! Parfois j’oublie qu’au 21eme siècle tout est possible… Ou regarder un marathon américain au milieu d’un village isolé africain où les genres, les cultures et les époques se mélangent…

C’est un noir qui court, qui sue… et qui gagne. Peu importe.

Et même du wifi!!! Ça la vallée de l’Omo ne m’offrait pas. Un Himbas entre dans le café, presque à poil! Normal.
Il commande une bière. « Tradition ».
Il s’en va.

Moi je m’arrête. Cet après midi il fait suffisamment chaud pour ne pas pédaler. Pour rester. Avant de reprendre au matin ma route à la découverte d’Opuwo, du kaokoweld et des paysages lointain de la Namibie.

Enfin!

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A la découverte d’Opuwo, du kaokoweld et des paysages lointain de la Namibie.

Olivier Rochat

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