Le 2ème mois: le l’Europe de l’est à l’Anatolie

Km 4’846, Kalkan, Türkiye.

2’344 kilomètres. De la Transfagarasan à Kalkan. Des Alpes de Transylvanie à l’Anatolie du Sud, ce deuxième mois se termine ici, sur les bord de la Méditerranée.

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Il y a deux moi, déjà, j’ai pris le large. Et là ce matin ben c’est le vent eh pis la flotte que je me suis pris violemment dans la face. Il a plu mais je crois cette fois elle a battu tous les records, la pluie, ce matin à Kalkan. Y avait le vent! Y criait entre les murs mais bien plus fort que les chiens errants et que le Muezin qui résonne à l’horizon. Puis y avait la pluie qui frappait sur les toits. Ceux de Kalkan. Violence!
Mais malgré la tempête qui fait rage, j’aperçois la mer, à quelques centaines de mètre du « Sultan Cafe » où je me trouve. Sur les hauteurs du village de Kalkan.

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Je vois également ces petites collines qui s’en vont plonger dans la mer ou dans la baie qui la précède et puis c’est le sud… donc il y a pleins de palmiers. Enfin bref après deux mois de route je me trouve et m’arrête ici, au Sud, tout au sud de la Turquie. Dans une petite station balnéaire située entre la mer Méditerranée et celle d’Egée. En pleine tempête… pourtant hier soir encore je dormais à la belle étoile et je n’avais pas froid aux doigts, pas froid aux yeux, pas de pluie à l’horizon, pas d’éclair même dans mon imaginaire. Mais parfois ça change bien vite! Oui ce matin c’est venu d’un coup sec, un gros éclair puis quelques dizaines d’autres qui éclatent soudainement d’une rare violence.

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Et puis route sèche devenue soudain torrent, enfin les voitures qui n’arrivent plus à y avancer. Elles se mettent à glisser. Dangereusement. Puis j’en vois qui s’arrêtent. Au milieu de la route. Et parfois leurs occupants qui les abandonnent et se mettent à courir pour trouver un abri. Oui car sur les pentes de Kalkan ce matin les routes sont patinoires. Patinoires d’eau ou lorsqu’il pleut tant sur une route sèche.

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Route sèche devenue soudain torrent (vidéo)

Enfin je sais bien qu’ils reviendront chercher leur engin lorsque la route à nouveau le leur permettra. Moi même, à vélo, tu sais je suis tombé, en arrivant à Kalkan. Comme sur de la glace ma roue avant est partie chercher l’horizon. Et c’est tout Cargo qui l’a trouvé… Il a vu l’horizon et moi ben j’ai vu ou j’ai cru (je sais plus) sa roue arrière se plier sous le poids de mes bagages. Mais je crois y a rien de cassé… Enfin je m’arrête donc. Boire un Cay, puis un café. Une petite pâtisserie également puis laisser passer ce jour tempête avec douceur, histoire de faire le point. Dans le café Sultan, ici à Kalkan.

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Histoire de faire le point sur ce mois qui viens de m’échapper.

Le 2ème mois

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C’était là bas, en Transylvanie. Dans les Fagaras Mountain

Transylvanie à travers la Roumanie

Oui le point sur ce mois qui viens de m’échapper.  Hé dis-tu te souviens où je t’avais abandonné à la fin du premier mois? Tu sais c’était là bas, en Transylvanie. Dans les Fagaras Mountain. Et puis l’eau qui devient grêle et qui tape sur le toit du Sultan Café. Oh mon dieu! C’est violent les clients du Sultan ils crient pour se parler et ils ne s’entendent même pas… Là c’est la grêle qui tape fort sur le toit et rebondit jusqu’à l’intérieur du Sultan Café. Y a un grêlons qui roule là… sous le comptoir à pâtis… Enfin bref... Oui je disais je t’ai laissé là-bas en Transylvanie pour terminer le premier mois. Alors j’ai repris la route. Celle de la Transfăgărășan.

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C’était là bas, en Transylvanie. Dans les Fagaras Mountain. Alors j’ai repris la route. Celle de la Transfăgărășan.

Entre plaine et montagne, arbres et rochers, se faufilant tel un serpent, elle t’emmène jusqu’au sommet, ou enfin jusqu’au tunnel. Là, tu passes de l’autre côté. De l’autre côté de la vallée. Il y a ces virages, impressionnants, ces paysages, enivrants, et puis la plaine que tu aperçois presque 2’000 mètres plus bas. Majestueuse et impressionnante, belle et virevoltante, c’est la Transfăgărășan.

La Transfăgărășan c’est une route de Roumanie qui, sur près de 120 km, traverse, ou plutôt transperce et surmonte, les monts Făgăras, au sud des Carpates. Aujourd’hui c’est la deuxième plus haute route de Roumanie et elle culmine à plus de 2’000 mètre d’altitude.

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Aujourd’hui c’est la deuxième plus haute route de Roumanie et elle culmine à plus de 2’000 mètre d’altitude.

Détour en Moldavie

Après son ascension et sa superbe descente j’ai retrouvé la pleine de Roumanie. Enfin c’est toujours les Carpates mais je me suis faufilé entre les vallées, histoire d’éviter les cols. Pour une fois. Là bas dans la plaine j’y ai croisé toujours autant de chiens errants et j’y ai vu quelques misères également. Des gamins de bord de route à qui parfois j’offre un coca, un peu de chocolat et puis ainsi je continue ma route. Aussi j’ai leur sourire dans ma poche et je m’en vais en direction de la mer Noire cette fois. Mais avant celà, avant la mer Noire je veux dire, je me suis permis un détour. Un de plus. Ce détour c’est La Moldavie!

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Ce détour c’est La Moldavie!

Petit pays à majorité communiste, coincé entre l’Ukraine et la Roumanie, la Moldavie s’est faite pénible. Route défoncée… et moi j’y ai choppé la crève! La première ville que j’ai traversée, la seule d’ailleurs, c’est Cahul. Et Cahul comment dire c’était… Différent.

Oui Différent de la Roumanie. Oui car ici les rues sont vides. J’entends les feuilles mortes tomber. Les gens ne me saluent pas. Jamais ils ne répondent à mon salut. Chacun reste chez soi. A la fois paisible et quelque part, dramatique. Et puis soudain il y a cette limousine, blanche, polie, propre, imposante, qui traverse sans broncher bien que péclotante, les rues branlantes de Cahul. Et puis cette autre voiture qui rompt le silence à coups de klaxon et cette homme qui sort la moitié de son corps par la fenêtre en tenant une bouteille de vodka à la main. Il crie. C’est du moldave je pense. Il est saoul, c’est sûr! Moi je suis à la station service Lukmoil de Cahul. J’y recharge mon téléphone portable et je discute avec Vasilii. Vasilii Tabac, c’est son nom. La soixantaine, Vasilii est pompiste et je ne comprends rien, mais rien du tout, de ce qu’il me dit. Il m’a montré sa carte d’identité pour me dire son nom, et puis il m’a payé un café pour me dire sa générosité. Vasilii a quelque chose de magique dans ce pays qui me fait flipper… Moi je le prends pour un conte le Vasilii.

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Vasilii est pompiste et je ne comprends rien, mais rien du tout, de ce qu’il me dit. Il m’a montré sa carte d’identité pour me dire son nom, et puis il m’a payé un café pour me dire sa générosité. Vasilii a quelque chose de magique dans ce pays qui me fait flipper…

Mer Noire et chiens errants, c’est la Bulgarie

Non comme tu peux le voir la Moldavie ne m’a pas fait rêver et c’est grippal et rapidement que je l’ai quittée ! Une fois de retour en Roumanie, j’ai soigné ma grippe à Galati. Juste à côté d’un Danube devenu énorme à cet endroit. Il faut dire qu’ici il s’apprête à s’enfoncer dans la mer Noire, même si ce n’est qu’à Constanta, 200 kilomètres plus au sud, que je l’ai découverte la mer Noire. Beau temps. Alors j’ai foncé sur la Bulgarie. Laissant la Roumanie et ma grippe derrière moi.

Entre deux chiens errants la douane. Enfin! Faim de nouveauté pour retrouver la flamme à défaut de flemme. Ils étaient trois à me courir après côté roumain. Trois chiens errants et rien d’autre pour dire adieu sans autre à ce périple roumain. Tout un symbole… Alors j’ai franchis la douane. Il y avait ce pauvre douanier bien esseulé qui m’a quasi ignoré. Atteint de vieillesse il semblait attendre la retraite alors moi j’ai continué sans attendre d’être atteint moi aussi.

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j’ai foncé sur la Bulgarie. Laissant la Roumanie et ma grippe derrière moi. J’ai franchis la douane…

Mais à peine avais-je pédalé 140m en Bulgarie qu’il y avait ce chien tout plat et sec qui me regardait du pied du bosquet avec son regard plat même aveugle. Celui d’un chien mort tué par la route… Comme quoi je vais encore me les coltiner en Bulgarie c’est ça?

Oui effectivement ils étaient là, les chiens errants. En fait, ils étaient six..Six p’tits chiens errants. Et puis le temps à virer à l’orage. Et moi ben j’ai poussé mon cri.

Alors à toi, mon p’tit chien errant s’en va mon cri écrit. Parce qu’avec toi il suffit d’un poil de tact et de zèle, il n’y a pas d’impact et la vie est belle… Et comme c’est un poème laisse moi terminer mon p’tit cri écrit petit chien errant en te disant que si parfois le chien est bête, c’est bien parce que souvent l’homme, son maître, est con. Et qui si parfois l’homme aussi aime, le chien lui jamais ne haine.

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Alors à toi, mon p’tit chien errant s’en va mon cri écrit. Parce qu’avec toi il suffit d’un poil de tact et de zèle, il n’y a pas d’impact et la vie est belle

C’est vrai je ne suis pas un humaniste juste un pseudo sportif-poète-humanitaire en quette de gloire et d’amour parfait, de victoire et de consolation . Mais même sans le moindre de cela  je gère car j’erre à travers l’Europe en direction de l’Afrique. Et c’est ainsi que j’ai repris ma route hivernale. Je dirais par temps de chiens, à défaut de tant chiens pour rester poète. Hé oui moi je traversais la Bulgarie et c’était la mer Noire autour de moi pourtant moi je n’ai vu Ni plage. Ni soleil…

C’est vrai je ne suis pas un humaniste juste un pseudo sportif-poète-humanitaire en quette de gloire et d’amour parfait, de victoire et de consolation . Mais même sans le moindre de cela je gère car j’erre à travers l’Europe en direction de l’Afrique. 

C’est vrai je ne suis pas un humaniste juste un pseudo sportif-poète-humanitaire en quette de gloire et d’amour parfait, de victoire et de consolation . Mais même sans le moindre de cela je gère car j’erre à travers l’Europe en direction de l’Afrique.

Mais malgré tout, en tout bien tout honneur, j’ai continué ma route. En direction de la Turquie cette fois, à la sortie des Balkans.

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Nuit chez l’habitant à la sortie des Balkans

Elle tenait à peine debout, du haut de sa vieillesse. Les cheveux blancs, les yeux perçants, la sagesse dans l’âme. Elle était fébrile, maigre. Et tellement pauvre.
Elle tenait dans la main gauche un sac en plastique qui contenait quelques nourritures. A peine de quoi survivre quelques jours. Sa main droite elle la tenait bien haute, l’index en pointe. Comme pour signifier le « un ». Le « un » de solitude. Le mien. La mienne…  

Elle versait une petite larme et, en me regardant droit dans les yeux, elle me parlait dans un bulgare juste et fort, mais à mes oreilles totalement incompréhensibles. Ce soir là, dans cet immeuble branlant de Zvezdet, à la sortie des Balkans, elle me pris pour son fils… Ou son petit fils. Moi je mis quelques instants à comprendre que dans son cri ce n’était pas sa pauvreté qu’elle pleurait, mais la mienne. Car qu’y a t’il de plus pauvre que l’homme seul ?

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Elle tenait à peine debout, du haut de sa vieillesse. Les cheveux blancs, les yeux perçants, la sagesse dans l’âme. Elle était fébrile, maigre. Et tellement pauvre.

C’est ainsi que j’ai passé ma dernière nuit en Bulgarie. Chez l’habitant. Nicolae Dimitrov, 80 ans et son épouse mon accueilli spontanément. Mais c’est bien dans leur pauvreté pauvreté, que j’ai quitté la Bulgarie.  Alors c’est la Turquie qui s’ouvre à moi, et bientôt l’Asie. Oui car la Turquie c’est en Asie. Il y a ce petit bout, 260 km jusqu’à Istanbul qui appartient encore à l’Europe et puis après, ce sera l’Asie. Après Istanbul je dirai donc Adieu à l’Europe!

Istanbul

Turquie

Mais avant cela j’ai pu voir Istanbul et laisse-moi te dire qu’entrer dans une ville de 15 millions d’habitants à vélo… et sous la pluie qui plus est… c’est pas gagné d’avance. Après 20 km d’une longue ligne droite entourée de bâtiments, à me battre entre voiture et taxi, à me faufiler tant bien que mal pour accélérer ma cadence, le regard boueux, le coeur crispé et la tête à l’Asie, je me suis retrouvé sur cette route. Enorme route. Il y avait trois voies surbondées et une quatrième de secours. Au début je me suis dit merde qu’est ce que je fous sur l’autoroute. Mais non c’était pas une autoroute…

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laisse-moi te dire qu’entrer dans une ville de 15 millions d’habitants à vélo… et sous la pluie qui plus est… c’est pas gagné d’avance

Non l’autoroute était un peu plus bas, je l’ai vue quand j’ai traversé cette énorme pont. Et puis il y avait ces buildings et ces drapeaux turcs, toujours ces drapeaux turcs, que j’aperçois partout, dans chaque village, chaque quartier, chaque magasins enfin chez chacun quoi, depuis mon entrée en Turquie deux jours auparavant. Enfin bref me voici donc au coeur d’Istanbul. Je me trouve le long du Bosphore, à Besiktas Il y a un énorme pont que j’aperçois au loin. Il traverse le Bosphore et de l’autre côté, c’est l’Asie… Je veux dire par là qu’à gauche c’est l’Europe et qu’à droite c’est l’Asie. Bientôt, en quittant Istanbul, en traversant le Bosphore, ce sera donc l’Asie!

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Bientôt, en quittant Istanbul, en traversant le Bosphore, ce sera donc l’Asie!

Avant de quitter la monstrueuse Istanbul j’ai quand le même temps de faire quelques tours au fameux marché d’Istanbul. Incroyable marché que celui-ci, aux odeurs et couleurs alléchantes, surbondés de jour comme de nuit. Là-bas on y trouve des Lokoums, Baklava et toute sortes de pâtisseries turcs succulentes mais aussi de nombreuses épices de tout l’Orient, des thés également ainsi que de nombreux habits et bijoux fantastique. Ça grouille de mondes, de touristes comme de locaux. L’odeur du café turc que l’on broie m’emplis les narines. Les promenades que j’effectue au marché sont un véritable délice pour les yeux. Mais voyager à vélo reste déliquat dans une ville comme celle-ci. Trop de monde, de circulation et puis en tant qu’étranger on te supplie sans arrêt pour donner quelques sous, les prix sont plus cher qu’affiché et le stress est pénible…
C’est en bateau que je quitte Istanbul, traversant la mer de Marmara.

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Les promenades que j’effectu au marché sont un véritable délice pour les yeux

Adieu Europe

L’Asie ou plutôt l’Anatolie! J’ai pris le ferry pour dire adieu à Istanbul. Sur celui-ci j’ai traversé la mer de Marmara. Là j’avais le choix encore une fois. Izmir ou Ankara ou l’embarras du choix c’est selon mais lorsque ces deux choix te font rêver il faut se laisser rêver non? Oui! Alors j’ai choisi Izmir et si c’est plus long c’est plus sud, plus plat et donc moins froid, que « lAnkara way ». Me voici donc à Selimşahlar, à une quarantaine de kilomètres au nord d’Izmir, tout à l’ouest de la Turquie. Et toujours plus au sud.

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Me voici donc à Selimşahlar, à une quarantaine de kilomètres au nord d’Izmir, tout à l’ouest de la Turquie. Et toujours plus au sud.

Et puis cet instant de vide et mon passé qui revient. Il m’attrape par le cou et moi je me sens seul, victime d’un passé qui me vide et apeuré par un futur qui ne vient. La route est longue mais j’ai beau m’arrêter, me reposer, que ça ne change rien, mon présent ne m’appartient. Je secoue la tête et me replie sur mon Cargo, car à deux on ne forme qu’un. Et puis mon vide qui s’en va, comme mon passé que je n’ai plus, mon futur qui viendra bien et mon présent que j’aime tant... Enfin cette route que je fais mienne… Et ma tête qui revient enfin.  Je ne suis rien mais je suis tout car je suis seul, ma seule pensée comme alliée, un compteur pour mieux me structurer. Les kilomètres qui défilent et le soleil qui s’incline. En silence. Il me dit que tu manqueras, mais je sais qu’à l’autre bout du monde, oui, qu’il s’incline devant toi…

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le soleil qui s’incline. En silence. Il me dit que tu manqueras mais je sais qu’à l’autre bout du monde, oui, qu’il s’incline devant toi…

Sur ma route je découvre de nouveaux fruits aux goûts prononcé et à la fraîcheur retrouvée. Les marchands me les offrent. Ils me crient en me voyant passer sur mon Cargo. Alors je m’arrête, souriant, et tout désolé voir gêné de ne savoir parler le turc et d’être « si étranger ».

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Sur ma route je découvre de nouveaux fruits aux goûts prononcé et à la fraîcheur retrouvée. Les marchands me les offrent.

Mais peu importe le langage nous voici parti pour un nouveau partage humain. J’explique mon itinéraire à chacun, où je vais, d’où je viens. J’ai une carte avec moi, ce qui aide… Tous sont impressionné mais semblent m’apprécier. On discute en faisant semblant de se comprendre. On ne se comprend pas bien sûr, mais les sourires sont bien vivants.

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On ne se comprend pas bien sûr mais les sourires sont bien vivants.

C’est ainsi, sur une route paisible que je suis arrivé à Izmir, où j’ai savamment profité d’un jour de repos.

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Belle étoile et bord de mer

Après ma journée de repos à Izmir, j’ai repris ma route, le long des côtes turcs. Ici en Anatolie  les jours se réchauffent de jour en jour, et ce malgré la saison qui avance. Moi j’en ai profité car les nuits sont si douces que je les passent la plupart du temps à la belle étoile. Et puisque j’ai le temps… Je vais le prendre je m’arrête donc publier mon texte. Penser au reste, cette prière à l’horizon. Cette étoile qu’au loin j’aperçois et que cette nuit probablement je ferai encore mienne. En espérant du plus profond de ma sincérité que nulle bête ne vienne entacher.

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le long des côtes turcs

Oui en effet une fois c’est le visage tout enflé que je me suis réveillé, après une nuit à la belle étoile. Bien enroulé dans mon sac de couchage au bord d’une plage. Alors finalement, en cet instant privilège, où à défaut d’hiver je contemple la mer. Posé là tranquillement, simplement. Presque miraculeusement. Moi je déguste avec les yeux. Et c’est ainsi, le visage tout enflé que j’ai repris possession de ma tente.

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Mais demain en me levant je crois moi j’aurai la mer au bas de moi. L’océan comme horizon…

Macaronis et maïs-petit pois au menu du soir. Avec un peu d’Ayran pour digérer. L’écrit de ma tente ce veut simple et ce veut bref. Mais ce soir c’est le 60ème soir alors je l’écris depuis ma tente dans le noir au pied des bois. Mais demain en me levant je crois moi j’aurai la mer au bas de moi. L’océan comme horizon…

Et puis le soleil, ou plutôt les lumières qu’il nous offre, comme un musée que j’aime tant à contempler… Le seul qui sache encore pour de vrai m’émerveiller…

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le soleil, ou plutôt les lumières qu’il nous offre, comme un musée que j’aime tant à contempler… Le seul qui sache encore pour de vrai m’émerveiller…

A défaut de savoir le photographier.
Alors j’ai repris ma route…

Me voici à Kalkan, au sud de la Turquie. Sur les bords de la Méditerranée. J’y suis arrivé par temps tempête, mais ça c’est bien calmé. J’entends des tombours dans la rue. Dans un rythme que je ne connais pas ils accélèrent et puis régressent avant de repartir de plus belle. Dehors on fait la fête et ce soir ça fait deux mois déjà. Deux mois que je suis parti de chez moi. Et ce soir je dors à Kalkan.

Olivier Rochat.

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Me voici à Kalkan, au sud de la Turquie. Sur les bords de la Méditerranée

 

Les chiffres de ce deuxième mois:

Km: 2344                                                                                                                                                           Heure de vélo:  144 heures                                                                                                                           Pays: 4 (Roumanie 771 km, Moldavie 69 km, Bulgarie, 325 km,  Turquie 1179 km)

 

Les articles du deuxième mois:

Transfăgărășan

Moldova

Bulgaria and the Black sea

Chienne de vie

Sunny Beach: ni plage, ni soleil

Adieu Europe

Le cri d’Anatole (l’écrit d’Anatolie)

Chat mot (en attendant le Sahara)

Belle étoile

Ma tente

 

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