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Oh Kavango! -au Kavango-

Km 23’685, Ondangwa, Namibie.

Par des températures caniculaires avoisinant les 40°C, la traversée est-ouest du nord de la Namibie continue.  Après avoir longé,l’Okavango, le troisième fleuve d’Afrique par sa longueur mais l’un des seuls au monde à ne pas se jeter dans la mer puisqu’il se ramifie en d’innombrables petits bras pour former le delta de l’Okavango au Botswana, avant de se perdre dans les sables du Nord du Kalahari, me voici maintenant à Ondangwa, plus grande ville du nord de la Namibie. Ces derniers jours ont été très chaud et si ce week-end je me repose ma semaine de route, bien que plate, ne fût pas de tous repos. Mais malgré la chaleur et quelques passages difficiles, la route fut bonne, goudronnée et souvent avec vent de dos. Ainsi j’y ai pédalé  la plus longue étape de ce voyage, soit pus de 203 km. Avec plus de 2’000km en 24 jours depuis l’est du Zimbabwe, le kaokoweld au nord-ouest de ce vaste pays, et avec lui déserts, vie sauvages et montagnes, n’est plus très loin, c’est peut-être maintenant que la Namibie commence vraiment. Impatient, je me repose encore un moment

Cette partie relativement ennuyante du nord de la Namibie touche à sa fin. Il m’en reste quelques écrits.

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Kavango, là où se trouve la plus forte densité de population noires de Namibie.

Le long de l’Okavango

En quittant Rundu en début de semaine dernière, je m’attaque à une longue ligne droite, continuant encore 150km le  long de l’Okavango et de la frontière angolaise au nord.

« Toujours à un rythme soutenu, toujours en transportant une dizaine de litres d’eau, toujours à plat, toujours sur le tarmac, toujours aussi chaud, toujours aussi droit…

Mais surprise me voici maintenant dans une région plus peuplée, l’Okavango en frontière avec l’Angola et à ma connaissance là où se trouve la plus forte densité « d’habitants noirs » de Namibie.

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un petit village pauvre mais charmant,

Mais sous une chaleur étouffante je découvre que la plupart du temps le vent est avec moi. M’en voici ravi.

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de vastes troupeaux de bêtes qui traversent la route


Le long de la route plus de forêt, remplacée tantôt par de vastes troupeaux de bêtes qui traversent la route, tantôt par une vue sur l’Okavango, un petit village pauvre mais charmant, un bar, un magasin ou une station de police.

 

C’est d’ailleurs dans l’une d’elle que j’ai pu passer ma nuit d’hier, pas des plus romantique mais très pratique à l’abri des regards, des bêtes et simplement tranquille.

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une station de police.

Rien d’extravageant, rien d’excitant.. tranquillement, en direction, toujours, du kaokoweld et le retour dans les montagnes désertiques et l’espoir de vivre un instant unique au milieu des peuples Himbas qui vivent comme autrefois, ma ton dit.

Et de pédaler au milieu de tout ça…

Long et plat, ma plus longue journée de route

203,5 km!

Pour la première fois de ce voyage j’ai pédalé plus de 200 km en une seule journée. Il était temps. La traversée de cette grande plaine, plate, goudronnée et avec vent de dos, n’y est pas pour rien. Cette première partie de Namibie touche gentiment à sa fin et avec elle la difficulté va commencer. Les pistes, les distances, chaleurs, sables, montagne et solitude, le kaokoweld est a porté de roues, encore quelques dizaines, à peine centaines, de kilomètres. Me voici bientôt à Ondangwa, dernière halte avant l’isolement et les pistes.

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203,5 km!

En effet en Namibie pour l’instant je tourne à 140 km de moyenne journalière, en comptant les demi journée d’arrêt, ou plus, dans les rares petites villes que je croise. La route est plate et bien goudronnée, le paysage est souvent boisé et sans vue ni intérêt si ce n’est parfois sur l’Okavango durant les jours précédents. Le vent souvent avec moi, et malgré la chaleur et les litres d’eau que je transporte, 140 km dans ces conditions n’est pas un exploit en soit, loin de là.

Hier après un départ tardif et poussif, le vent s’est mis derrière moi, avec moi. 25-28 km/h durant plusieurs heures. Parfois plus. C’était facile. Presque trop.

Quand soudain, plus de goudron. Une vaste piste, bien tassées à première vue. Tant mieux, j’aime ça les pistes. Au fond je suis venu là pour ça. Mais sans parler j’avais vu trop vite.

Ou quand18 petit km de pistes a première vue tout plat te font regretter d’être venu. La route ondule, la roue avant choc et rechoc, la roue arrière, supportant mon poids et les bagages en plus de l’eau, tire la gueule. Entre sable et cailloux, le choc est rude et soudain s’enfonce, j’ai du sable jusque là, impossible de pédaler. Il faut pousser. Au milieu de cette ligne droite inintéressante.

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La route ondule, la roue avant choc et rechoc, la roue arrière, supportant mon poids et les bagages en plus de l’eau, tire la gueule.

Je transpire autant que je salis . Soudain la Namibie j’en ai jusque là. Dans plus d’un sens du terme.

Mais très loin de son terme, à peine au quart de mon chemin, je continue. La Namibie est grande. Il faudra que je le soit aussi.

Il faudrait.

Un gros 4×4 passe, à toute vitesse. Lui n’a pas besoin de pousser. Pas de salut, pas de surplus. Juste un nuage de poussière qu’il m’envoie à la gueule. En quelques instants, il est déjà loin. Mais moi je suis toujours là. Pour un moment en tout cas. Le temps de traverser ce champ de bosse hostile. Ce champ peu fertile. Si ce n’est poussière. Les yeux presque rougis par la saleté. Qui bientôt le seront.

La Namibie c’est là, j’y suis. Pour le rêve on attendra. La patience est avec moi. Au moins ça.

Au bout de 2-3 heures, les bosses disparaissent, ça redevient plat. Place a l’ennui.

Place à la nuit, retour sur la route principale.

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Au bout de 2-3 heures, les bosses disparaissent

Mais soudain  place aux travaux, un sable certes plat que chaque voiture m’envoie en guise d’air à respirer. 1 bon mètres de terre de chaque côté. La route est travaillée. Derrière? les barbelé! Impossible de s’arrêter, dormir, respirer. Il faut continuer.

Et le vélo dans la route s’enfoncer.

22 heures. Le ciel étoilé, celui d’Afrique, est admirable à regarder. Autant que l’air est détestable à respirer. Cette route n’en fini plus.

Enfin le centre du chantier. Personne. Mais un énorme tas de brique. Derrière lui, me cacher. Essoufflé. Planter ma tente. Le ciel étoilé. Pas le temps de m’y attarder. Dormir.

Ce matin déjà me réveiller. Il fait jour. Effectivement cette route est un vrai chantier. Mais redevient goudron. Redevient ennui. J’arrive à Eenhana. Ondangwa? 100 km ou quelque chose comme ça, tout en ennui.

Un troupeau de vache, peut être le 1000eme. Il fait déjà chaud. C’est toujours plat.
C’est toujours droit…

 

Pour le reste on attendra, mais je suis là, le Kaokoweld, le désert, les montagnes, les distances en l’envie, enfin, s’ouvre  à moi…

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Il fait déjà chaud. C’est toujours plat.

Olivier Rochat