Km 17’861, Kyela, Tanzanie.
Me voici maintenant dans la petite ville de Kyela, dernière halte avant le très attendu Malawi. Mon frère à pris un gros car pour remonter sur Dar es Salaam ce matin. Me voici donc seul, à nouveau. Cela dit après les belles montagnes de Kipengere c’est sur les bords du non loin beau Lac Malawi que nous nous sommes reposé. Sur la belle plage de Matema ce fût l’ocassion de se reposer. Pour moi ce fût là une première rencontre avec le Lac Malawi. Une rencontre qui en amènera d’autre certainement.
Et puis le temps est venu
Hier encore je me réveillais dans le givre à 2’900 mètre d’altitude et pourtant, sans vraiment changer de latitude, ce soir (19 juin 2015) ce pourrait être barbec’ improvisé sur les plages paradisiaques du Lac Malawi! J’ai changé d’attitude, à défaut d’aptitude… juste laisser filer le temps, profiter de l’instant. Mourir ici? Au fond pourquoi pas. Je mourrai pauvre mais le visage brillant. Et puis Oublier qu’ici le peuple vis avec moins de 1 dollar par jour et par conséquent, il survit.
Et puis le temps est venu… Après l’incroyable et difficile traversée des montagnes de Kipengere, place donc au Lac Malawi. Côté tanzanien. Et oui le Malawi attendra. C’est donc ici que nos routes, celle de mon frère et la mienne, vont se séparer dans quelques jours. Le temps de quelques repos, un dernier partage, dernière émotions… et puis je reprendrai ma route, seul, au Malawi distant d’une cinquantaine de kmîlomètres seulement. Seul dans un univers de corruption gouvernementale, malgré les sourires, total, de la pauvre population. Celle du Malawi, officiellement le pays le plus pauvre au monde. Officiellement…
Oui le temps est venu… le temps est venu.
Quelques jours de repos, refaire le monde. Chiller sur la plage, bouffer du poissons cendré, des patates en frites et marchander sur le marché de Matema. S’endormir au bord du lac. Le Lac Malawi. Paysages d’océan, tailles de mer et horizons de vagues. Mais l’eau, propre, belle et douce d’un lac. Celle du lac Malawi.
Et Puisque le temps est venu, laissons le venir. laissons le choisir, choisir l’avenir avant la venue du retour, telle une avenue. Oui, le temps est venu…
Dernier kilomètres avant le Malawi
Le soleil se lève, tranquillement, sur le lac Malawi. Quelques chants de prières résonnent à l’intérieur des terres, un nouveau Dimanche débute. La Tanzanie, croyante, belle, timide et rassurante, se fait vielle. Après 40 semaines sur la route dont presque 7 en Tanzanie, le temps des adieux est bientôt arrivé.
Demain c’est mon frère qui rentre au nord alors que je continuerai sur le sud et le Malawi, laissant les plaines massai, l’imposant Kilimanjaro, les hauts plateaux « Scandinaviens » , l’océan indien, plus de 3000 km et pleins de souvenirs swahili et d’écrits décrits parmi les lettres d’or de cette odyssée africaine. Quant au lac Malawi, pour la douceur de ses vagues, celle de son eau matinale, de ses populations et pour la beauté de son être tout simplement, il n’est de loin pas terminé. Plage après plage, baie après montagne, en bateau jusqu’à l’île de Likoma avant de le quitter par le portugais Mozambique probablement, c’est sur ses bords et environs que je m’apprête, enfin, à découvrir le petit Malawi: « The Warm Hearth of Africa!
Changer mes Shillings en Kwacha, sortir mon livre de Chichewa
Alors après une quarantaine de kilomètres de pistes nous sommes arrivée, à Kyela, dernière halte avant le Malawi.
A 5 heures 30 ce matin, mon frère est parti. Dans un car chinois nommé NEW FORCE, il a pris le chemin du retour. Inquiet, je l’ai regardé partir, emporté par ce car, l’un de ceux que nous croisions fréquemment quelques jours auparavant. Fonçant à toute allure, traversant la Tanzanie en moins de 12 heures malgré les cols et le peu de visibilité du traffic venant en face. Notre voyage commun se termine, déjà.
Voici venu le temps de changer ma monnaie: les shillings tanzaniens face au Kwacha du Malawi. L’occasion d’un premier contact avec un nouveau pays, et un dernier adieu au pays que je quitte. Au marché noir, papotant avec l’un, puis avec un autre, obtenir le meilleur taux de change plus pour la forme que pour l’argent puisque avec les quelques shillings que je trimbale la différence ne se verra pas sur un voyage de 2 ans. C’est aussi l’occasion de me renseigner sur l’évolution des monnaies et de constater encore une fois, frontière après frontière, que les monnaies d’ici baisse inlassablement semble t’il face au dollars, à l’euro ou au francs Suisse.
De 1900 shillings tanzaniens environ il y a 2 mois, aujourd’hui j’en obtiens plus de 2’200 avec un simple dollars. Le shillings ougandais lui est passé de 2950 à 3500 alors que la livre turc, le leu roumain et presque toutes les monnaies que j’ai utilisé durant ce voyage ont chuté de 10 à 25% par rapport au dollars (et franc suisse qui sont resté stable). Seul le francs rwandais semble avoir prix de la valeur alors que le Kwacha du Malawi est stable à 1 ou 2 % près…
Si la vie peut être belle et douce en Afrique comme sur les bords du lac Malawi où elle est visiblement très agréable, l’africain d’Afrique n’a aucune chance, aucune, de se mêler au grand bain, au spéculations, au pouvoir. Reste les restes et comme me disait cet éthiopien: l’Afrique c’est la Chine de la Chine…
Le pays le plus pauvre au monde (officiellement certes) s’ouvre à moi. J’ai sorti mon livre de Chichewa (la langue officielle du Malawi), posé celui du swahili. J’ai pas fini de bouffer du riz, des mangues et du poisson, de me baigner également… Après un dernier sourire en Tanzanie, je continue sur le Malawi.