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Botswana to Namibia: Cette journée où…

Km 22’639, Katima Mulilo, Namibia

Cette journée où tu croise un phacochère au petit matin, alors que tu es en pleine ville (Kasane, Botswana). La bête sors d’une maison. Je te parle pas des babouins.

Cette journée où, pédalant , toujours au matin, sifflotant innocemment au libre d’un mouvement pédalé devenu quotidien, tu croises deux hyènes, en bas de la route, à 10 mètres.

Cette journée où tu entre en Namibie après quelques émois au Botswana…

Cette journée où tu en as vu suffisamment, tout simplement…

Me voici en Namibie.

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Cette journée

32 km au Botswana

32 km au Botswana! Pourquoi seulement ça?

Parce qu’en fait bien qu’ils se touchent en un point qui regroupe également le Botswana et la Zambie, le Zimbabwe et la Namibie n’ont pas de frontières communes. Depuis les chutes Victoria côté Zimbabwe j’avais donc 2 choix:

1. rejoindre la Namibie par la Zambie. Pour cela aller à Livingstone et de là pédaler jusqu’à la bande de Caprivi où je me trouve actuellement sur une centaine de kilomètres. Prix du visa: 50 US Dollars. Un peu cher pour 2-3 jours de route.

2. rejoindre la Namibie par le Botswana. Pour cela traverser le Zambezi National Park pour rejoindre le Botswana. De là traverser sur 60 km le parc national de Chobe et arriver en Namibie. Prix du visa: gratuit.

Optant naturellement pour le chemin le plus économique, je décide donc de me lancé à travers le parc de Zambezi puis quelques kilomètres au Botswana avant de rejoindre la bande de Caprivi. Un choix que je ne vais pas regretter.

En effet à peine entré au Botswana je découvre une faune encore jamais vue jusqu’alors ou en tout les cas pas depuis la route. A la frontière c’est un babouin qui pas peureux vient essayer de voler la nourriture que se partage les douaniers. Un phacochère en fait de même dans les poubelles puis sur la route c’est tout de suite un gros babouins qui me coupe la priorité, pas vraiment gêné.

Le ton est donné.

Je passe la nuit dans la petite ville de Kasane où on me demande plus de 30 USD pour une simple chambre. Cherchant une solution meilleure marché je me fait invité par M’po, un jeune charpentier qui me laisse planter ma tente à côté de sa minuscule chambre.

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M’po, un jeune charpentier qui me laisse planter ma tente à côté de sa minuscule chambre.

Au petit matin je quitte donc Kasane. A peine 500 mètres de route que je croise soudain deux phacochères qui sortent d’une maison, en fait du portail d’entrée. Un peu surpris, j’en vois d’autre encore plus loin…

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je croise soudain deux phacochères qui sortent d’une maison

Puis je continue ma route, afin de continuer cette journée…

Cette journée

Cette journée où, pédalant , toujours au matin, sifflotant innocemment au libre d’un mouvement pédalé devenu quotidien, tu croises deux hyènes, en bas de la route, à 10 mètres.

Les regards se croisent, j’arrête de siffler. J’ai cru rêvé, non je ne rêve pas, deux grosses hyènes en face de moi et si maintenant j’en ris ce matin je ne riais pas. Elles me regardent, je continue de pédaler. Elles sont plus grosses qu’à la télé.

Pas de bol, juste à cet instant ma route monte. Mon rythme cardiaque bien plus encore, c’est le Galibier qu’il se met a grimper. Je les ignore totalement. Tout du moins extérieurement.

Bordel de dieu! J’avance péniblement a 10 km/h. Oh oui j’ai réalisé mon rêve, mais maintenant, on fait quoi? Avec deux hyènes au cul, le rêve est différents. C’est la vie, vivre, qui prend les devants.

Je me retourne. Je les vois qui s’en vont. Sans voix je continue, et maintenant on fait quoi? On attend les lions où on trouve une solution?

D’autant plus que non, je ne rêve pas.

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Une carcasse pourrissante à 3/4 bouffé par les charognards. J’ai fini de grimper, mon coeur lui grimpe toujours le Galibier car ici c’est un royaume, le royaume des animaux: Chobe. Et je me demande bien comment j’ai pu y entrer sans par un gardien me faire arrêter.

Cette journée où suite a deux bévues, la mienne ignorant et celle des gardiens de Chobe absent pour l’occasion, j’ai eu quelques frissons. D’émoi à effrois.

Une voiture passe, je suis sur la route principale mais a vélo je ne devrais pas être là; même si j’y étais. Tout rentrera dans l’ordre.

C’est en voiture que je continuerai.

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par dizaine des éléphants

Cette journée ou j’aurai vu, après mes émotions matinales, par dizaine des éléphants, deux girafes quelques zèbres, une sortes d’autruche et d’autres encore… même en voiture Chobe est impressionnant. Plus tard j’apprendrai aussi que c’est la ou se trouve la plus forte densité d’animaux sauvages d’Afrique! (information à vérifier).

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même en voiture Chobe est impressionnant.

 

Cette journée où tu arrives à une frontière et qu’un éléphant te barre la route. Cette journée où tu entre un pays dans lequel les villages sont parfois des lieux dit et ceux ci s’appellent « solitaire », « fin du monde » ou « moon landscape ».

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Cette journée où tu entres en Namibie

Cette journée où tu découvres un pays qui met des policiers a l’entrée des stations services, à l’intérieur desquels tu trouves trois ATM appartenant a trois banques différentes acceptant toutes les cartes ou presque. Un supermarché au milieu de la brousse.

Cette journée où tu traverses une ville en sachant qu’il faudra attendre 500 km pour le refaire. Tout en sachant que tu es dans la partie la plus peuplée de ce pays.

Cette journée où le policier te dit que la route est sûre, mais de ne pas parler aux locaux qui sont (soi disant) dangereux. Moi je lui demandais juste au niveau des animaux.

Cette journée où on te dit en gros de t’isoler alors que tu es dans le pays le moins dense d’Afrique…

Cette journée où tu entres en Namibie après quelques émois au Botswana.

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Un monde comment dire? Différent.
Le Far-West africain? Peut être bien. Enfin je n’en sais rien j’ai quelques milliers de km pour constater.

Tout ça pour une journée c’est sûr hors du commun. Ou l’émoi à flirter l’effroi sans jamais l’atteindre. Une journée leçon qui fait du bien, me recentrer sur moi avant de tromper l’ennui en direction d’Oshakati.

Cette journée suffisante en tout point…

Bonne nuit.

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Olivier Rochat

Aux chutes Victoria

Km 22’454, Victoria Falls, Zimbabwe.

Ainsi prend fin cette étape 4ème étape longue de 5’685 km de Dar es Salaam aux chutes Victoria.

Sur une note fabuleuse, impressionnante. Quoique touristique, presque décevante. A mon goût tout du moins. La mélodie se termine, sur une belle note mais différente de ces dernier mois, différente de moi… Dans l’indifférence totale de l’humanité, du monde entier. M’en fous, moi aussi je suis un différent! Non? Peu nous importe, autant en emporte le prochain km.

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Ainsi prend fin cette étape 4ème étape

« Bref: Les Chute Victoria sont belles,grandes, ahurissante. Nous voici en fin de saison sèche mais malgré cela leur vue est quelque chose d’unique, je dirais fantastique »

Pour dire vrai c’est plus que ça, oui qu’elle beauté! C’est l’Afrique, la vraie, me dis-t’on, un hamburger, enfin un cheeseburger, dans la main droite. Des frites dans la bouche, bientôt un coca pour faire passer tout ça. Un hélico sur la tête. Des Lions pour demain.
Oui c’est l’Afrique, la vraie. Même les pin’s et les bouquins le disent! Et un autocollant pour Cargo qui regarde l’horizon. Une carte postale pour papa qui aura 70 ans tout soudain. Une pensée pour maman qui le mérite bien. Un e-mail pour Florian qui fera, entre eux, le chemin.

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oui qu’elle beauté!

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Traverser le Zimbabwe

Km 21’987, Bulawayo, Zimbabwe.

Juste un écrit

Pas grand chose à dire. Juste écrire. Une photo. Pourquoi? Pourquoi pas! Garder mes pieds pour m’exprimer: pédaler.

Ou traverser le Zimbabwe. Juste un écrit: le voici:

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Traverser le Zimbabwe

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Au Zimbabwe

Km 21’699, Masvingo, Zimbabwe.

A l’entame d’une deuxième année sur la route

Zimbabwe? Zimbabwe… Je ne sais pas si je dois dire beau, si je dois dire chaud, bizarre, long ou far-west. Ou chercher d’autre mots?

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je dois dire beau,

Beau mais sans plus

Un peu bizarre quand même la découverte du Zimbabwe. 300 km durant, vent changeant, paysage marquant, parfois montant, parfois descendant, une rivière, un col, un gros babouin puis des chèvres au réveil, un estomac qui coince pour galvaniser tout ça. La diarrhée est de retour, je vais espacer les détails, même les passer, en Afrique il y a tous les jours que l’on lutte. Oui bizarre disais-je à découvrir 300 km durant un beau pays sans interêt, si ce n’est que profiter de pédaler.

Parfois un gros cactus.

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une dizaine de shop posé là les uns à côté des autres sans autres reluisement que de vendre la même chose…

De temps en temps un village. Mais quel village, c’est pas compliqué c’est le même à chaque fois! Une dizaine de shops, parfois plus parfois moins, une dizaine de shop posé là les uns à côté des autres sans autres reluisement que de vendre la même chose… Va savoir. Pas un endroit pour s’asseoir boire un thé, une mandasi ou autre que je trouvais dans les pays voisins. Pas d’ambiance. Enfin ambiance de western amenée par la forme des bâtiments, si j’ai de la chance un billard. Toujours ce gros cactus puis cet énorme pont. Est-ce le pont sur le Mississippi? Non je sais pas. Sec, ça coule presque plus. J’aperçois trois vaches isolées sur une île. Le niveau d’eau est donc si bas…

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puis cet énorme pont. Est-ce le pont sur le Mississippi?

Pas un légume, on mange mal. Pas un fruit, on mange très mal. Niveau protèine j’ai mal. Carence…

Flocons d’avoine et poudre de lait, pain toast et confiture, tomate, banane… Voici mon menu. Soudain un ananas. Allez je me lance mais le petit ne m’a pas l’ai mur.

Succulent, j’ai pleuré de n’en avoir acheté qu’un car 150 km plus loin, j’en cherche toujours un autre. Et l’avocat quand a lui, avait un sacré de goût de regret.

De toute façon tout ressort liquide en 3-4 fois au moment du réveil après que le ventre m’eu chanter son mal être une partie de la nuit.

Bref… Sinon je peux toujours me nourrir de soda.

 

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Le niveau d’eau est donc si bas…

 

Je m’arrête

Voilà que j’arrive encore à faire pleurer un gosse qui passe à ma hauteur alors que je viens de m’asseoir. Ca m’apprendra a être blanc. Soudain le Zimbabwe me rappelle la Tanzanie où, timide, les gamins parfois s’enfuyaient en courant criant  » Mama mama » dès qu’ils me voyaient. Cela m’étaient arrivé quelques fois même si le reste du temps ils avaient tendance à m’appeler « Teacher » et s’enfuir en courant en face de mon appareil photo.

Finalement ce sera tout ,une exception. La route est d’un calme profond a peine gêné par un camion ou un bus de temps en temps. Quant aux gamins, allant à l’école, souvent ils portent l’uniforme lorsque j’en croise en bord de route. Chaussures propres, bien coiffé… Fini le Malawi, pas plus de Mozambique.

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La route est d’un calme profond a peine gêné par un camion ou un bus de temps en temp

Mais plus que pour cette acte là c’est aussi le plaisir de pédaler, celui vécu en Tanzanie, que me rappelle le Zimbabwe. De long espace, de beaux paysages, des troupeaux de vaches qui se déplacent au milieu d’énorme baobabs, un coucher de soleil surprenant puis en 2 minutes trouver un coin sympa pour passer une nuit tranquille à contempler le ciel étoilé, la grande ours et jeter un oeil sur la voie lactée…

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trouver un coin sympa pour passer une nuit tranquille à contempler le ciel étoilé, la grande ours et jeter un oeil sur la voie lactée…

Oui, positivement, le Zimbabwe est appréciable à rouler. Mais jusqu’ici je ne me sens pas le coeur d’y rester une éternité.

La route en direction des chutes Victoria est toujours belle et plaisante, aujourd’hui chaude, hier plus fraîche mais à nouveau sous un soleil bleu pétant.

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aujourd’hui chaude, hier plus fraîche mais à nouveau sous un soleil bleu pétant.

Ah oui au coin d’une rue un empli « récite » une musique répétitive et beaucoup trop forte pour être appréciée qui à mon sens, n’amène rien. Peu importe…

On m’avait prédit une grosse circulation remplie de camion, il n’en est rien. A première vue ne pas aller à Harare pour choisir cet itinéraire était plutôt une bonne idée.

Soudain j’arrive, enfin, à Masvingo. après 300 km de savane montagneuse. Là aussi on m’avait dit une petite ville. Moi j’y vois de grand supermarché plus grand qu’à la maison, des prix toujours aussi élévé, des gens toujours aussi souriant, tranquille également. Je prend une photo au carrefour. Le bus, bondé, s’arrête. Il m’a vu!

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Le bus, bondé, s’arrête. Il m’a vu!

3-4 personnes sortent la tête du hublot et me demande en photo, même le conducteur. En plein carrefour, comme si de rien n’était. Le mec bouche toute la route pour que je le prenne en photo… Je m’attends au klaxon!

Non rien, le conducteur en face sourit, attend, je prend ma photo, le bus reprend sa route. Ciao, comme si de rien n’était.

Pour le reste et dans un bon anglais, calme et souriant, je continue ma route belle et bizarre (point de vue personnel) au Zimbabwe.

Tranquillement mais pour ainsi dire, sûrement.

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Tranquillement mais pour ainsi dire, sûrement.

Olivier Rochat

Juste écrit

Km 21’288, Chimoio, Mozambique.

Juste un cri, juste écrit. Comme ça, au bord de la route. Au Mozambique. Mais pas si loin du Zimbabwe. Posé dans un resto halal où je cherche en vain à trouver des solutions introuvée pour recharger mon téléphone portable à l’humeur changeante. Mais pas chargeante. Juste écrit c’est simple et simplement juste écrit. Du bord de la route.

Le voici:

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En quelques heures à peine le Mozambique à quelques peu perdu de sa splendeur.

Le Zimbabwe n’est plus très loin mais le soleil, lui, a disparu.
Ainsi c’est surpris que ce matin je m’éveille au milieu d’un climat froid, ma tente chahutée par un vent tempétueux et ces nuages, sombres et épais, qui semble vouloir s’installer pour le restant de la journée.

Je me surprend à reprendre ma route en veste. C’est peu dire que je commençais à m’acclimater au 35°C quotidien dont l’humidité du Zambèze m’offrait de longue et interminable journée transpirante. Certes, elle avait bien diminué depuis 3 jours et la traversée d’une longue forêt aussi sauvage qu’agréable à pédaler…

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ces nuages, sombres et épais, qui semble vouloir s’installer pour le restant de la journée.

Sans transitions, aucune.

Mais en grimpant sur le Zimbabwe je suis surpris de découvrir des champs verts, des arbres aux feuilles bien vivante et un climat pour le moins différent de celui vécu depuis le centre du Malawi en tout cas. Ici la pluviométrie annuelle semble être bien plus élevée, suffisamment pour rendre les prés vert, ou presque, en saison sèche.

La pluie d’ailleurs n’est pas si loin, comme me le rappellent ces nuages rempli d’humidité, cet air soufflé, ce vent que l’on pourrait confondre avec l’annonce de l’arrivée d’un orage. Mais non, la pluie ne tombe pas. Elle semble mais ne vient pas. Voici 3 mois, 104 jours en ressortant mon journal de bord, 104 jours que je ne l’ai vu tomber. Je l’attend pour novembre, quelques part entre Windhoek et Pretoria, peut-être au Botswana (il pleut au Botswana?). Mais si elle vient là, aujourd’hui, je ne m’en plaindrai pas. Mais bon les nuages sont là, je devrais dire: il va neiger!.

Non moi c’est plutôt les espaces, ou leur disparition, qui me poussent à geindre. Merde… fini cette belle et sauvage, certes chaude, traversée du centre du Mozambique. Fini les bivouacs trouvé en l’instant, à s’endormir aux bruits des oiseaux, la tête au ciel étoilé d’Afrique, l’un des plus beaux qui soit. Lire un roman, enfin quelques chapitres, le poser, puis s’en aller rejoindre Morphée à peine inquiété par les bêtes, Nyala, Impala ou je ne sais quel autres « daims africains », qui viennent traîner à côté de ma tente. Attirer par la bouffe.

Fini la longue attente « pédalière » d’entre deux villes. 115 km pour trouver de quoi bouffer, juste demander de l’eau au locaux, trouver, éloigné, un marché. Se remplir les sacoches de bananes et continuer, jamais dérangé, à peine amuser (par un gamin sur son vélo qui me fait la course), jusqu’à la prochaine ville.

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Un morceau de pain bien mieux cuit que ce qui se fait de bien chez moi

Fini la belle arrivée tant attendue. Trouver un endroit, enfin, pour se restaurer. Essayer de trouver à qui parler car ce sera la seule fois de la journée. Se laisser regarder les différents mets, riz au safran, riz à ci ou a ça, poulet comme ci ou comme ça, sans compter le reste, faire le marché, une goyave, un ananas, une pastèque pour rêver. Une banane au kg et quelques tomates pour continuer… Un morceau de pain bien mieux cuit que ce qui se fait de bien chez moi, le tour est joué.

 

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une goyave, un ananas,

Se divaguer au marché coloré, à l’accent latin, se doucher les yeux aux femmes du Mozambique, les plus belles en tout point. Ni eau chaude ni savon, juste regarder. La poussière à disparu… Face à elles il n’y en a jamais eu.

Prendre les hommes en photos. A voir ils aiment ça. Continuer mon chemin une centaine de kilomètres jusqu’à la prochaine ville, au prochain marché coloré.

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Prendre les hommes en photos

 

Combler solitude en pédalant car oui je pédale quand je suis seul et non pas l’inverse. Car depuis toujours il n’y a qu’entouré que je me sens isolé…

Mais fini tout ça, car maintenant les espaces ont disparu, ou ont changé. Place aux vents, aux nuages… On se croirait presque sur les hauts plateaux pluvieux du Kenya…

50 US Dollars!!! J’ai cru rêver quand c’est ce qu’on ma demandé, hier soir, pour une simple chambre d’hôtel… Au Malawi pour 5 dollars j’avais presque la même mais je payais toujours moins car c’est suffisant. Au pire pour 2-3 dollars j’avais un coin tranquille pour y planter ma chambre, une douche pour me laver et même, lorsqu’elle fonctionnait, de l’électricité. Une fois, une seule, j’aurai payé plus de 4 dollars pour dormir. Sans pour autant dépasser les 5.

Non sérieux 50 US à ce prix là je reste une semaine de plus!

Finalement j’ai trouvé ou ouvrier sur un chantier dont le chef parlait Chichewa.

-Ndikufuna kugona pano!

Et c’est parti pour un long, très long, trop long protocoles qu’un petit billet aura écourté. J’avais pas l’humeur hier soir.

Mais ce matin non plus. Encore moins.

Le chef de chantier est toujours là. La route monte, le Zimbabwe n’est plus si loin. Demain matin probablement. Les femmes elles aussi sont toujours là mais sans espaces, sous les nuages, elles ne chantent plus. Je passe tout droit, bien que pas douché. Je ne les vois pas. Il fait trop froid.

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Le chef de chantier est toujours là.

Le Mozambique, fière et élégant, plein de bonne manières et très vivant, déjà, se consume.. Moi je consomme, je pédale, je continue. Je photo. J’écriture.

Mais aujourd’hui les espaces ont disparu. Je suis toujours entouré donc isolé…

Et qui plus est, je me suis levé du mauvais pieds…

 

Mais demain il fera beau, peut-être même chaud. Car un jour de gris en Afrique, c’est un jour isolé. Plus que moi dans cet Afrique qui facilement m’ouvre les bras. Mais surtout lorsque je me suis levé du bon pied.

Pressé, énervé. Tu payeras un billet.

Souriant de tout en temps, les oranges aux marché on t’offrira…

Ici ma seule attente c’est d’en avoir le moins possible…ça tombe bien car il fait gris. Je n’attends rien. Et bien que le soleil reviendra, en Afrique il n’y a rien que j’aime moins qu’un africain qui porte un bonnet…

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Olivier Rochat