Le Whisky Berbère

Km 49’482, Casablanca, Maroc.

Mes deux premiers mois de route au Maroc ont avant tout été centré autour des paysages aperçu dans ce spectaculaire pays d’Afrique du nord, véritable porte de l’Europe.

Il faut dire que je n’ai pas été déçu. Entre déserts et montagnes, falaises en bord de mer, oasis et sommets enneigés, j’ai côtoyé des paysages changeants et, naturellement, j’ai dû m’adapter au climat qui accompagne ces différences.

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Mes deux premiers mois de route au Maroc ont avant tout été centré autour des paysages aperçu dans ce spectaculaire pays d’Afrique du nord, véritable porte de l’Europe.

Et après le blanc de la neige fraîche des montagnes du Haut Atlas et la fabuleuse découverte de La Vallée Oubliée, c’est le vert des vallées du nord de cet impressionnant massif montagneux qui sont venues émerveiller encore un peu plus mes journées. Dans les vallées de l’Aït Bouguemez puis sa voisine de l’Aït Bou Oulli de petits villages aux maisons traditionnels côtoient la route comme ils le peuvent, poussant au haut d’un ravin où toute chute s’avèrera, c’est quasi certain, mortelle, au milieu d’un » pic rocheux  » qui fait d’un petit village de kasbah une citadelle imprenable avec en point d’orgue la toujours très belle mosquée, centre de tout village, ou au fond de ces vallées ou ma route ne s’aventure guère, laissant ce soin là à une mauvaise piste qui ne fera qu’isoler un peu plus le village. Une excursion pour le rejoindre me prendrait plusieurs heures parfois, tant la route qui y mène y est compliquée.

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l’Aït Bouguemez

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l’Aït Bou Oulli

Zigzaguant au milieu d’impressionnants canyons, à flanc de falaise ou surplombant un énorme fossé, la route que j’emprunte change de paysages en permanence. Durant plus d’une semaine pas un jour, pas une heure, pas même une minute, ne m’offrira pas de paysage surprenant, une vue nouvelle.

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Durant plus d’une semaine pas un jour, pas une heure, pas même une minute, ne m’offrira pas de paysage surprenant, une vue nouvelle.

Les sommets qui m’entourent, et notamment le M’Goun, deuxième sommet marocain, sont totalement recouvert de la neige fraîche tombée tardivement durant ce printemps aux allures hivernale. Mais aux fonds des vallées les champs verdits d’une herbe épaisse font fasse aux rouges des coquelicots, violets, jaunes et autres palettes colorées de milles fleurs qui, d’humeurs folles, viennent poser ici et là un peu de leur multiples couleurs et de leur magie. Parfois, j’avance même dans ce qui ressemble à une allée de fleur. Puis, en apercevant mes premières forêts de conifères depuis plus de 3 ans, placée au pieds d’imposantes falaises qui mènent droit aux vastes sommets enneigés, je me plonge dans des paysages du nord des alpes, me rappelant l’Autriche ou, plus sobrement, la Suisse d’où je viens , avant, au virage suivant, m’élançant dans une vallée bien plus sèche, de plonger dans le sud des alpes et je ne sais quel col ou vallée située entre Briançon et Monaco. Enfin, après deux cols d’altitude, je plonge sur plus de 40 kilomètre dans une vallée ou toute végétation a disparu.

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je me plonge dans des paysages du nord des alpes, me rappelant l’Autriche ou, plus sobrement, la Suisse d’où je viens

Seuls quelques palmeraies se dressent ici et là m’annonçant la traversée brève d’un village isolé. Me voici aux portes du Sahara.

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Me voici aux portes du Sahara.

L’éternel des montagnes n’a de plus bel opposé que l’éphémère des habits qu’elles portent, changeant de saison en saison et transformant chaque « virée » en quelques choses de bien particulier, rendant chaque journée unique et spéciale. Les montagnes ne semblent vouloir bouger, changer. De siècles en siècles elles semblent vouloir rester les mêmes, survivant même à la folie, laide et destructrice, des Hommes. Pourtant, l’habit qu’elles revêtissent est chaque jour un autre.

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L’éternel des montagnes n’a de plus bel opposé que l’éphémère des habits qu’elles portent, changeant de saison en saison

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Mais parfois cet habit n’est pas le plus agréable et c’est sous un épais brouillard, tenace et froid, que je grimperai l’interminable Tizi-n-Test: 38 kilomètres d’une pente douce et régulière me permettant, une énième fois, de passer au nord du massif. Mais cette fois sur les pentes du Djébel Toubkal, sommet du Maroc (4’167 mètres d’altitude), que la météo colérique ne me laisse guère apercevoir. Et puis c’est Marrakech, temple du tourisme, mélangeant vieux et neuf, conservatisme et modernisme comme rarement, qui me sert de porte de sortie de l’Atlas. La jet-set côtoie les Souks de la même manière que les montagnes côtoient les pleines. Le Sahara n’est qu’à une centaine de kilomètres. La neige encore moins. L’océan Atlantique à peine 200 et, en ligne droite, rejoindre l’Europe ne me prendrait pas plus d’une semaine.

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Mais parfois cet habit n’est pas le plus agréable et c’est sous un épais brouillard, tenace et froid, que je grimperai l’interminable Tizi-n-Test

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le Djébel Toubkal, sommet du Maroc (4’167 mètres d’altitude),

Le Whisky berbère

En quittant Marrakech je fonce droit sur Casablanca, véritable capitale économique d’un pays en plein développement économique. Plus de 4 millions d’habitants se serre en bordure de l’Atlantique. Pour y parvenir je redécouvre les plaines, peuplées de champs de blé, où rien ne semble pouvoir freiner le vent propulsé par la mer. Très vite la circulation m’étouffe et avancer devient presque survivre. Je change à nouveau de monde, du traditionnel je passe à l’industriel. Du conservatisme je passe au modernisme. Heureusement pour moi, un seul commun semble vouloir lier tous les marocains, ou pour le moins la majorité (l’adjectif « tous », de même que  » tout », « toujours » et « jamais » ne sont généralement rien d’autres que des exagérations -à part en mathématique-), l’hospitalité. Hébergé par un restaurateur un jour, un épicier le lendemain, un étudiant un autre jour puis un chômeur le surlendemain, l’hospitalité reste. De l’océan indien à la méditerranée, de la forêt tropicale au Sahara, l’hospitalité reste. Elle reste et semble vouloir me garder. Me refuser ce départ, ou ce retour c’est selon, qui s’approche à grand pas.

 

Si le vent ma chanceusement aidé dans le Sahara, peut-être qu’elle ne voulait me faire souffrir. Mais si les paysages ont été si beau, que le vent m’a tant freiné dans les montagnes et que l’hospitalité me retient toujours un peu plus, c’est que l’Afrique ne veut pas me voir partir. Ou alors est-ce moi qui ne veut pas. Qui me refuse à cela.

Et à défaut d’alcool, c’est autour d’un  » whisky » un brin spécial, que l’on m’invite ici et là : celui qu’on appelle parfois le « whisky berbère ». Autrement dit le thé que l’on boit tant par ici. Et qui, bien souvent, se partagera jusqu’à très tard autour d’un tajine dégusté tardivement, parfois même après minuit.

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e thé que l’on boit tant par ici. Et qui, bien souvent, se partagera jusqu’à très tard autour d’un tajine dégusté tardivement, parfois même après minuit.

 

Olivier Rochat

Une réflexion au sujet de « Le Whisky Berbère »

  1. Andy496

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