Aux chutes Victoria

Km 22’454, Victoria Falls, Zimbabwe.

Ainsi prend fin cette étape 4ème étape longue de 5’685 km de Dar es Salaam aux chutes Victoria.

Sur une note fabuleuse, impressionnante. Quoique touristique, presque décevante. A mon goût tout du moins. La mélodie se termine, sur une belle note mais différente de ces dernier mois, différente de moi… Dans l’indifférence totale de l’humanité, du monde entier. M’en fous, moi aussi je suis un différent! Non? Peu nous importe, autant en emporte le prochain km.

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Ainsi prend fin cette étape 4ème étape

« Bref: Les Chute Victoria sont belles,grandes, ahurissante. Nous voici en fin de saison sèche mais malgré cela leur vue est quelque chose d’unique, je dirais fantastique »

Pour dire vrai c’est plus que ça, oui qu’elle beauté! C’est l’Afrique, la vraie, me dis-t’on, un hamburger, enfin un cheeseburger, dans la main droite. Des frites dans la bouche, bientôt un coca pour faire passer tout ça. Un hélico sur la tête. Des Lions pour demain.
Oui c’est l’Afrique, la vraie. Même les pin’s et les bouquins le disent! Et un autocollant pour Cargo qui regarde l’horizon. Une carte postale pour papa qui aura 70 ans tout soudain. Une pensée pour maman qui le mérite bien. Un e-mail pour Florian qui fera, entre eux, le chemin.

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oui qu’elle beauté!

C’est l’Afrique, la vraie!

Oui regarde l’horizon! à ma droite: un blanc. A ma gauche: un car de blanc. Une jeep passe. Dedans? un colon. Ah pardon, ça n’existe plus les colons. Non, surtout pas… C’est fini tout ça. Le passé est le passé, le ressassé c’est se torturer.

Mais l’oublier c’est déjà le recréer.

Non pas un colon, C’est un juste un Businessman, pas un colon. Le monde appartient à tout le monde, non?
Mais pas dans toute les directions.

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Alors voici l’entrée des chutes. A pied: 30 USD. En hélico: 150. Durée: 15 minutes! En bonus: 4 américains, la gueule grande ouverte, le porte-feuille, aussi. Et oui ils sont californiens.

Ah ben ça c’est qu’ici on en vent du rêve, et tout plein. On le vend bien, on le vend vite. On le vent cher, mon cher, et il s’en va, comme ça. Direct! Alors Je m’en vais, j’ai payé, j’ai vu, j’ai trinqué. J’ai bandé. J’ai photo, j’ai selfie. Je suis parti. Le peuple est content. Je suis content. Vous êtes content. Moi je me vend. Et à la fin? révolution, coup d’état!

 

Incroyable! Est-ce que quelque chose ne tourne pas rond? Non surtout pas… Non, non, je ne comprend pas. Pourquoi tous ces gens veulent venir chez moi, non non non mon monde ne leur appartient pas!

Ils ne sont pas businessmen.

Alors on parle d’égalité, fraternité. Puis finalement on se contente de la météo. ça occupe. De voter sur la couleur du toit du conseil fédéral, ça occupe, ça dépense, sans offense. Jamais. On parle d’heure sup’, et non pas de 13ème mais de 14ème salaire.

Ma voiture? un crédit. Ma télé? aussi… Ma Xbox, ah ça non, elle est tout à moi.
Mais c’est donc ça la génération de demain? Un rêve? En porno! Un jeu? vidéo!

« Salut à toi femme au combat,
toi dont la lutte a priX la rouille
comment te dire, mais de nos jours
les féminismes manques de couilles

c’est la liberté d’expression
c’est ma liberté d’être con »

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c’est la liberté d’expression

Mais les Chute Victoria quant à elles elles sont belles, grandes, ahurissante, disais-Je, avec un grand J, avant de m’égarer, virgule, une de plus. Nous voici enfin en fin de saison sèche mais malgré cela leur vue est quelque chose d’unique, je dirais fantastique. Point à la ligne.

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en fin de saison sèche

 

Oui c’est l’Afrique, la vraie…

Mais ça s’arrête là, l’âme, la magie a disparu, au siècle du tourisme on ne voyage plus, on sélectionne, on réserve, on photo, on selfie, on sourit, on est content, oui t’as vu comme je suis beau, on hôtel, on wifi puis on vend, monument, on emplifie, on modifie– ça vend mieux- et surtout, on a peur de son prochain, virgule, surtout s’il vient de loin. On a peur du moindre chemin.

Point à la ligne.

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Bienvenue aux Chutes Victoria, voici l’Afrique la vraie.
Disais-je et redis-je.

Un moment magique. Mais ça s’arrête là, car la magie, la vraie, celle qui te prend aux tripes, selon moi elle ne se vend pas. Elle se vit, elle sévit, en toi, au fond de toi. Au fond de moi.

Et dans le fond, à fond. Pour soi!

L’à fric, la vraie!

Ici on surconsomme, encore plus que je surécrit, que je surpartage. Mais pas autant que le paysan survit.
Ici, non, ce n’est pas l’Afrique d’hier et demain, de 30 km plus loin. c’est autre chose. Mais les chutes victoria sont belles. c’est vrai! Elles sont belles et elles valent le détour. Mais de là à dire qu’elles n’ont pas de prix?

et si je crois pas qu’une chute d’eau s’appartient, j’écrit « dommage qu’elles n’appartiennent plus vraiment aux africains…Mais seulement aux businessmen »

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ommage qu’elles n’appartiennent plus aux africains…

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Surtout qu’à la fin, le douanier tire la gueule. Ciao. Au revoir. Sans se retourner.

Ainsi prend fin cette 4ème étape longue de 5’685 km de Dar es Salaam aux chutes Victoria, disais-je avec un grand J devenu énorme après tout ce surécrit. Me voici dans un royaume différent de celui que j’ai traversé depuis 10 mois.

Surtout ces 3 derniers mois.

Horace sur le pont du Ilala, Nick le nostalgique sur son île perdue de Chizumulu, Mzuzu où Johnny Balloon me servait une bière au gout de reviens-y, le Chichewa à travers ce Malawi, à travers moi, les plateaux de Nyika, mon frère, la vallée des baobas, le portuguais mozambique et les plus belles femmes d’Afrique, virgule, souvenir. Une étape se termine.

Merde, me voici nostalgique!

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Merde, me voici nostalgique!

Oui ici La nostalgie est revenu car la magie a disparu, le touriste est revenu, c’est moi, c’est eux, et je ne vois que ça. je suis redevenu un homme, un humain, un jeune homme. Je surconsomme, j’écris, et bien que je ne fume, je surconsumme, virgule. Mon rêve s’est eclipsé. Espace. Je suis redevenu humain. Un vrai. Censé devenir un homme. Alors je surconsomme, je surécrit, je surpatage, je surpédale car au fond, enfant, moi je survis… Je m’enfuis. Un peu. Passionnément.

J’ai finis mon cheeseburger… je commande une glace, enfin un Milkshake. Le soleil se couche, gentiment, sur la vraie A fric, gentiment. Il fait chaud. Une jeep passe. Dedans? Peu importe.

J’ai monté ma tente, quitté mon wifi. Le soleil se couche, les moustiques se lèvent. Je retourne en Afrique. Gare au moustique.

En route vers la Namibie, le Botswana, l’ennui, la chaleur, la solitude et bien plus encore. L’envie.

J’ai payé, j’ai vu, j’ai trinqué. J’ai bandé. J’ai photo, j’ai selfie.

Je suis parti…

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C’était les chutes Victoria.

C’était les chutes Victoria.

Olivier Rochat

 

 

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