Uganda, the pearl of Africa

Km 13’049, M’bale, Ouganda.

Les roues dans la boue mais du feu plein les yeux, bienvenue en Ouganda, « The Pearl of Africa! »  Une fois n’est pas coutume, j’ai entamé un détour de plus. Me voici maintenant en Ouganda, en route vers l’Afrique centrale. L’entrée est mythique, la suite l’est encore plus. Point de perles mais plein de boues, de l’accueil, du partage et de la solitude. Puis kilomètre après kilomètres les paysages sont de plus en plus beaux. Me voici maintenant à Mbale, exactement 150 kilomètres après mon entrée en Ouganda. Ma route est redevenu asphalte, la pluie est redevenu soleil un instant.  Le calme est revenu me voici dans une petite ville…Je m’arrête respirer un instant. Mais l’Ouganda en 48 heures à peine je l’aime déjà.

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Kilomètre après kilomètres les paysages sont de plus en plus beaux.

En pleine saison des pluies

Traverser l’Afrique à vélo sans traverser de saison des pluies, c’est possible. Mais à certaines conditions:                                                                                                                                                    Se déplacer suffisamment vite tout en choisissant bien (et en limitant) ses pays. Ayant choisi un itinéraire zigzaguant tout en profitant des gens il m’était presque impossible de ne pas me retrouver sous la pluie une fois ou l’autre.

Mais voilà j’ai choisi de traverser le désert en hiver, histoire qu’il fasse pas trop chaud. Les hauts plateaux éthiopiens je les ai abordé en fin de saison sèche tout comme j’espère traverser le sud de la Tanzanie et le Malawi (Mozambique Zimbabwe? ) à la plus belle saison. Puis je devrais rejoindre la Namibie en saison sèche avant de rejoindre l’Afrique du Sud au printemps et aborder le Lesotho au bon moment également.

Enfin je retrouverai la côte ouest en saison sèche et chaude et traverserai le désert à nouveau avant qu’il fasse trop chaud. Bien sûr il peut arriver 1 millions de choses d’ici là, cela dit j’ai de la marge à chaque fois. Sauf ici, en entre le Kenya et l’Ouganda… C’est donc en pleine saison des pluies que j’ai quitté le Kenya et rejoins l’Ouganda, et là je paye pour le reste.

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C’est donc en pleine saison des pluies que j’ai quitté le Kenya et rejoins l’Ouganda, là où je paye pour le reste.

Good bye Kenya, good morning Uganda!

715 km au Kenya c’est pas un record loin de là. Pourtant comment oublier ces 12 jours passés au Kenya? Impossible!

Déjà l’entrée... sur les pistes sableuses et mythiques du Lac Turkana. Par 40ºC (45?) je me retrouve à pousser mon cargo un km sur deux. Le long de ma route j’aperçois ces tribs locales, les Turkana. Habillés comme autrefois, vivant comme autrefois, se tuant comme autrefois pour un bout de champ ou une chèvre égarée… armé de kalachnikov qu’ils portent en bandoulières de la même manière que je me déplace à vélo: innocemment (?), ils restent un moment unique de ce voyage.

Puis l’accueil kényan… de Peter et ses kg de viandes pour le 1er jour à Norman et ses kg de bêtises hier soir (5 avril 2015, dernier soir au Kenya dans le petit village d’Endebes), l’accueil fût quantifiable. Et qualitatif. Je n’en demandais pas tant. Je ne vais pas me plaindre. Surtout après l’accueil éthiopien. Mythique et inoubliable lui aussi. Mais pour d’autres raisons.

Et que dire de la route principale (c’était écrit « main road » sur la carte)… une plaie!. Terrible mais inoubliable. J’ai cessé de compter les trous avant même d’avoir commencé.

Enfin la course au spécialiste qui réparera ma caméra… Voilà si j’ai fait des detours au kenya c’était pour ça: réparer ma caméra. Finalement j’ai trouvé le gars à Eldoret. Là en moins de 2 heures il me repare ma caméra tout net. Je sors du studio. Heureux!
Me pose dans un café, valeureux…

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Le Kenya pleure

La télé tourne. Mais personne ne change de chaîne. Elle tourne en rond, enfin en boucle. Elle parle de Garissa.. on parle alors de quelques morts, du terrorisme, c’est pas tout à fait terminé.

Finalement ça sera bien plus que ça….plus que quelques morts. Le Kenya pleure. La pluie commence. Enfin. Et pas qu’un peu… des litres et des litres se déversent sur le Kenya.

Enfin ça se calme, je reprends ma route. Et puis hier après midi la pluie revient: j’avais jamais vu ça. Et ce matin je m’embarque sur l’Ouganda. Magnifique sur les pentes du mont Elgon… mais pas d’asphalte….

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Magnifique sur les pentes du mont Elgon… mais pas d’asphalte….

J‘y arrive quand même à la frontière là j’murmure au gars qui tamponne mon passeport: « god bless kenya! « . C’est con me voici en Ouganda!!!!

J’aurai mieux fait de m’taire.
Me voici terre….

Mais malgré toute cette eau
toujours à vélo… Et surtout, en Ouganda!

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Me voici en Ouganda

A la découverte de l’Afrique centrale et de l’Ouganda

Dans les faits je n’avais aucune idée de ce pays, l’Ouganda. Aucune idée, aucune attente. Bien sûr après avoir passé des années a étudié l’Atlas je savais où se trouvait l’Ouganda et le nom de sa capitale: Kampala. Un pays que je n’avais pas prévu dans mon itinéraire de base mais que je m’offre afin de pouvoir découvrir l’Afrique centrale, car ensuite viendront les petits Rwanda et Burundi avant de retrouver l’énorme Tanzanie et l’Afrique de l’Est. Et puis j’y avais vu ce film qui m’avait marqué: « le dernier roi d’Ecosse », avec Forest Whitaker en tête d’affiche dans le rôle du dictateur fou nommé Idi Amin Dada. Un homme qui régna sur l’Ouganda de 1971 à 1979, un homme sanguinaire, monstrueux et selon certaine source, cannibales. Des informations plutôt effrayantes cela dit je m’attaque confiant, lundi 6 avril, aux pistes menant à la frontière entre l’Ouganda et le Kenya.

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je m’attaque confiant, lundi 6 avril, aux pistes menant à la frontière entre l’Ouganda et le Kenya.

Avril est donc  le mois le plus pluvieux dans cette partie de l’Afrique mais cependant les derniers km au Kenya sont de toutes beauté: Je m’engouffre à travers les pistes du Mont Elgon, traversant de petits villages tranquilles. En fin de matinée, j’arrive à la frontière délimitée par une  petite rivière: la Suam River. A l’est de cette dernière c’est le Kenya. A l’ouest l’Ouganda. Entre deux donc cette petite rivière et un pont pour la traverser. Sur ce pont: des mètres (enfin presque) de boues… J’ai pas pédalé 100 mètres en Ouganda que je suis complètement crado. 

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‘ai pas pédalé 100 mètres en Ouganda que je suis complètement crado.

Puis cela s’arrangera un instant avant que la pluie revienne de plus belle frappant le Mont Elgon et ses pistes terreuses, formant une route modulable au possible. Finalement je me suis retrouvé bloqué. Impossible d’avancer. Impossible de reculer. Juste m’énerver.

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Impossible d’avancer. Impossible de reculer. Juste m’énerver.

Les gosses qui jusqu’alors me couraient après sont venus me pousser. De toute leur force et leurs sourires. La scène fût mythique. Mais insuffisante. J’ai ainsi pu découvrir l’accueil ougandais. Simple. Généreux. Parfait!
Et je suis reparti propre et reposé le lendemain matin.

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L’accueil ougandais: simple. Généreux. Parfait!

Millionnaire mais boueux

Le lendemain justement est à peine mieux et après 100 mètres j’étais plein de boues, après 10km (1h15) j’étais crevé. Mais les paysages par contre sont mieux que mieux… et chaque jour j’ai l’impression que l’Afrique ne fait que commencer. Ici j’enchaîne de petits cols, montant sur 4-5 kilomètres et redescendant pareillement, me permettant par instant de superbes vues sur la plaine ougandaise. La température est agréable à plus de 2’000 mètres d’altitude mais mes premiers kilomètres en Ouganda sont difficiles mais marquants. Je reçois un bel accueil à chaque fois que je m’arrête boire un thé ou manger un morceau dans un de ces splendides petits villages. Tout le monde y parle anglais.

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Soudain un camion se dresse en face de moi. Victime d’un petit éboulement de terrain il bouche à la route à toute circulation sauf les deux roues heureusement.

J’avance à peine à 10 km/h de moyenne, parfois bien moins. Soudain un camion se dresse en face de moi. Victime d’un petit éboulement de terrain il bouche à la route à toute circulation sauf les deux roues heureusement. Cela n’est pas la première fois que j’aperçois ce genre de scène depuis mon entrée au Kenya. Une dizaine d’homme s’affaire à le redresser…Cela prendra  plusieurs heures évidemment. Mais c’est l’Afrique et dans l’échelle du temps africaine, quelques heures c’est rien… Peut-être un court instant pour un européen…

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me permettant par instant de superbes vues sur la plaine ougandaise

Pour dormir je demande juste à planter ma tente quelque part dans un petit village et on trouve de quoi s’arranger. Je mange du riz et de la viande pour 1 ou 2 dollars, le matin des petites pâtisseries, sortent de beignets, pour 5-7 centimes d’euros à peine. Accompagnés d’un thé au lait pour 15 centimes. En plus ici en Ouganda et pour la première fois de ma vie: je suis millionaire! En effet la monnaie y est tellement basse que 340 US Dollars sont suffisant à rendre un être humain millionnaire car 1 US Dollars vaut environ 3’000 shillings ougandais… Me voici tenant un billet de… 20’000 shillings! J’ai maintenant l’impression que le monde est à mes pieds, je suis riche! Je suis plein de fric! Pourtant je tient dans mes mains: moins de 7 US Dollars. Cependant ceci est suffisant pour vivre correctement ici, car la vie y est bon marché.

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Me voici tenant un billet de… 20’000 shillings! J’ai maintenant l’impression que le monde est à mes pieds,

 En direction de Kampala et du lac Victoria

Après une centaine de kilomètres de pistes je rejoins enfin l’asphalte. Et depuis il fait beau. Ou cette impression que le ciel t’observe et se moque de toi. En effet après un dernier orage dès mon arrivée sur l’asphalte le ciel à l’air de se calmer. La chaleur reprend ses aises, je continue tranquillement en direction de Kampala et du Lac Victoria plus grand lac d’Afrique. Perché sur les pentes du Mont Elgon j’ai pu apercevoir le Lac Victoria près de 300 km avant de le rejoindre. Magnifique vue encore une fois… L’Ouganda n’a pas terminé de m’étonner

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Perché sur les pentes du Mont Elgon j’ai pu appercevoir le Lac Victoria près de 300 km avant de le rejoindre. Magnifique vue encore une fois…

Puis j’ai entamé la superbe et rapide descente en direction de la plaine et ce matin même j’arrive enfin dans la petite ville de M’bale. Ces derniers jours ont été beaux et mouvementés et du lever du soleil jusqu’à son coucher: plein de nouveauté… 

Olivier Rochat

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Ces derniers jours ont été beaux et mouvementés et du lever du soleil jusqu’à son coucher: plein de nouveauté…

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