Sans maux de Kampala

Km 13’292, Kampala, Ouganda.

J’ai pris le large, ce soir je fête mon 7ème mois sur la route. Me voici en Afrique centrale… Au milieu de rien, au centre de tout, en Ouganda. A Kampala, sa capitale, plus précisément… La saison des pluies continue son chemin entre violent orage et timides éclaircies, quelques éclairs de rage et pulsions d’infini. La mienne. Cette pulsion qui m’anime, qui me pousse à continuer. A continuer de rêver. A rêver de vivre. De vivre tout ça…Quitte à transpirer.  Mais pour l’instant je me repose. Et même depuis quatre jours. Demain, déjà, je m’apprête à reprendre la route, en direction du Rwanda. Mais malgré leurs histoires à l’un comme à l’autre, au Rwanda comme à l’Ouganda, malgré leurs morts, leurs souffrances et tout le reste, ceci n’est pas un cri. Mais rien d’autre qu’un simple écrit qui n’a plus de maux, qui n’a plus de triste. Car on est pas mal en Ouganda, car on est pas triste en Ouganda… Juste les moustiques qui démangent quand même mes nuits. Pour le reste demeure l’infini d’un km renouvelé pour « l’éternité » jusqu’à sa fin. Enfin la mienne d’éternité, vulnérable et pitoyable. Inexistante. Mais bien vivant je continue, en direction du Rwanda cette fois. L’hémisphère sud n’est plus très loin…

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Kampala city

4 semaines et 2018 km après avoir quitté Addis Abeba, capitale éthiopienne, j’ai enfin rejoins une autre capitale, celle de l’Ouganda: Kampala. A 100 km de là, alors à Iganga, la circulation m’a joué un vilain tour à la sortie d’un rond point. Un petit taxi bus pressé me coupa la priorité… BAM! A terre j’ai eu beaucoup de chances de pas me faire écraser par le camion qui suivait, l’automobiliste fautif, lui, a continué son chemin comme si de rien n’était… Pas de blessure ouverte, pas de fractures, j’ai de la chance! Mais un rayon s’est brisé sur le coup. Par la suite, en me rapprochant de Kampala j’ai manqué à plusieurs reprises de me manger un camion de face, ayant juste le temps de virer sur le bas côté au dernier moment.

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Un rayon s’est brisé sur le coup

Mais c’es bien vivant que je suis arrivé à Kampala, ville d’environ 2 millions d’habitants. Construite sur plusieurs collines la traverser à vélo n’est pas une partie de plaisir, en aucun cas. ça monte et descend, les voitures frottent, les motos filent, les taxi bus klaxonnent. C’est une ville où 43% (!) de sa population est sans emploi, 39% vit en dessous du seuil de pauvreté absolue alors que près de 10% de sa population est atteinte du virus du Sida.  Kampala est également connue pour être la ville qui compte le plus d’orage au monde, avec 242 orages en moyenne chaque année.

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Le cyclisme se développe en Afrique avec l’apparition de différentes courses

Le cyclisme en Ouganda

Malgré ces quelques chiffres j’ai pu profiter de me reposer dans cette ville regroupant environ 5% de la population ougandaise (37-38 millions). Ce fût également l’occasion de remettre mon Cargo à neuf histoire de continuer dans de bonnes conditions mais avec seulement 2 jours de repos entre Addis Abeba et Kampala, il m’était nécessaire de m’arrêter un peu, surtout après les dernières semaines mouvementée que j’ai vécue. C’est ainsi avec plaisir que j’ai pu assister à une course cycliste dans les rues de Kampala, en pleine circulation pourtant.

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Cargo avait besoin d’un bon coup de neuf

Le cyclisme aujourd’hui en Afrique prend de plus en plus d’importance et de nombreuse courses professionnelle dont leurs apparitions tel le « Tour du Faso » (Burkina Faso), la « Tropicale Amissa Bongo » (Gabon) ou encore les « Tour du Maroc » et « Tour du Rwanda ». Suite à cette course en plein Kampala, qui certes n’était pas du calibre des qprécédentes nommées, j’ai pu mesurer l’enthousiasme non-mesuré des ougandais pour le sport et notamment le vélo. En plus des participants de nombreux jeunes n’appartenant pas à un club et n’ayant pas la possibilité de s’acheter un vélo de compétition on suivit la meute, se démenant tant bien que mal mais finissant pour la plupart avec quelques tours de retards sur les leaders, la course effectuant une boucle de 4 kilomètres à 20 reprises. Le public était très bruyant et joyeux, encourageant chacun des courageux tout du long. Une meute de moto suivait le dernier cycliste, un junior, pour terminer cette belle marche. C’est donc un véritable cortège qui accompagnait les cyclistes.

L’accueil turc à nouveau avant l’hémisphère sud

Je ne m’attendais pas à cela… L’accueil turc, le fameux accueil turc, voici que je le retrouve en… Ouganda. En effet j’ai pu être hébergé chez Meltem,  une femme originaire de Turquie qui vint en vacance voici 10 ans pour y voir les gorilles. Elle finit par s’installer en Ouganda et aujourd’hui organise des Safaris et travaille également en tant que photographe. Durant 3 jours l’accueil de Meltem fut royal, me rappelant mes 5 semaines passée en Turquie. Ce fut aussi pour moi l’occasion de retrouver des standards de vie à l’européenne, dormir dans un vrai lit et me doucher dans une salle de bain… pour la 1ère fois de l’année. L’occasion aussi de partager nos histoires, nos vécu, nos idées… L’occasion pour moi de bien reprendre la route car ce qui vient est d’autant plus intéressant!

Tout d’abord  je vais rejoindre l’ouest de l’Ouganda et les Mont Ruwenzori en frontière avec le Congo et troisième montage d’Afrique avec une altitude maximale de 5’109 mètres. D’ici je vais traverser un impressionnant champ de collines qui va me mener au Rwanda, petit pays d’Afrique Centrale. D’ici je serai donc sud de l’équateur et au milieu des montagnes dans ce petit pays surnommé « la Suisse d’Afrique » mais aussi le « pays des 1000 collines ». Bref du beau, du très beau même, est à venir. C’est donc l’esprit impatient que je reprend la route, en espérant que Cargo tienne la route.

J’ai reçu mon visa aujourd’hui… Y a plus qu’à

Olivier Rochat

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Visa rwandais dans les mains

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