Givré!

Km 29’890, Elliot, Afrique du Sud.

Après la belle et difficile traversée du Lesotho, c’est dans la province du Cap-Oriental que j’ai fait mon retour en Afrique du Sud.

En entrant au Lesotho je me souvient avoir été un peu fatigué, malgré l’accueil, de l’Afrique du Sud. La forte criminalité du pays ainsi que sa lourde histoire font que les rapports blancs-noirs sont très particulier. Le rascisme, disons le, est très visible dans toutes les couches de  la société. Cependant après mes derniers pas au Lesotho j’ai découvert une Afrique du Sud plus paisible en me dirigeant vers l’océan Indien.

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Les derniers pas au Lesotho

Je pédalais pénibelement, à la fois contemplant les paysages du Lesotho et fatigué par la mendicité constante. Ma selle cassée et raffistolée, mes chaussures trouées et avec une humeur de…  mmmh, Je ne vais pas dire le mot. 

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Ma selle cassee

 

La route était très mauvaise et la pluie sur le point d’arriver, la frontière n’était plus qu’à 5 km, sans option d’aller nulle part ailleurs depuis cette route.

C’est alors qu’un homme, travaillant sur le bord de la route, me demanda, cassant ma solitude et mauvaise humeur: « où allez-vous? »

Vu que cette route ne menait nulle part d’autre qu’en Afrique du Sud, il m’était clair que c’est vers l’Afrique du Sud que je me dirigeais. Je lui réponds enervé: « A Londres, je vais à Londres! ». Sans la moindre envie de rire.

C’est alors qu’à ma surprise, ne comprenant pas ma moquerie, l’homme répondit: « Oh sérieusement? »

Je terminais sérieusement: « Non je plaisantais! » et l’homme se mit à rire et rire encore avant de me souhaiter bonne chance

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Et grâce à cet homme, j’ai pu quitter le Lesotho avec un grand sourire au visage, profitant des paysages dans le même temps.

Aussi, après 943 kms comprenant 28 cols et des dizaines de collines, il est temps de dire au revoir au Lesotho.

L’un des plus beaux pays que j’aie pu traverser, le plus lent également puisqu’il m’a fallu plus de 71 heures de route pour traverser ces montagnes, mais le plus rapide d’une certaine manière car c’est là que j’y ai atteint ma vitesse maximale de ce voyage, soit 74.2 km/h.

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ma vitesse maximale de ce voyage, soit 74.2 km/h.

 

Le gel côté sud-africain

Le 24 avril 2016

Il a fait froid la nuit dernière, très froid même puisque j’aurai eu droit à un réveil glacial. Pourtant impossible hier soir de m’imaginer que je me réveillerai avec une bonne couche de gel sur ma tente comme tout autour de moi.

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Il a fait froid la nuit dernière

C’est donc avec un thé, bien chaud, que j’aurai commencé mon réveil avant de me recoucher, m’englober dans ce sac de couchage salvateur en attendant que le soleil veuille bien surgir des montagnes qui ont créé toute cette froidure, peu avant 8 heures du matin.

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En attendant que le soleil veuille bien sortir des montagnes

Mais malgré ce réveil pénible, un peu paresseux, une fois n’est pas coutume, le reste, hier, ce matin, ne le fut pas.
Depuis 4 jours que je suis rentré en Afrique du Sud pour la troisième fois, c’est un pays plaisant que je (re)découvre.

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Distances entre les quelques petites villes mais pas trop,

Distances entre les quelques petites villes mais pas trop, cols pour offrir des vues mais pas trop raide non plus, montagnes changeantes, ambiance calme, traffique faible, vent de dos… tout semble être réunis pour une arrivée sereine sur les bords de l’océan indien, le seul hic restant ces interminables grillages qui longent l’entier des routes sur lesquelles je pédale et grâce auxquels ils est très difficle, malgré la solitude du lieu, de trouver un endroit sûr et invible de la route pour planter sa tente.

Hier soir c’est donc en m’enfilant dans un champ pentu et reservé aux moutons que j’ai pu planter ma tente à l’abri des regards, tout en dormant, il est vrai, sur la propriété de quelqu’un.

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cols pour offrir des vues mais pas trop raide non plus,

 

On repart avec du neuf

Le jour d’avant c’est à Lady Grey que j’aurai pu passer un jour de repos. Lady Gray?C’est une petite ville paisible au sud du Lesotho, située dans la province sud-africaine du cap oriental. Ville peu connue, tranquille et charmante et c’est là que vis Grant, cyclo dans l’âme lui aussi, qui m’a hébergé deux nuits, ô bonheur.

Bonheur total car Grant propose également chez lui le seul magasin reservé aux cyclotouriste de toute l’Afrique.

Le site internet de Grant: CycleTouring

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Grant propose également chez lui le seul magasin reservé aux cyclotouriste de toute l’Afrique.

 

Après avoir pédalé 23’000 km avec mes Schwalbe marathon Mondial, c’est  donc avec de nouveaux pneus que je repars. Les touts meilleurs à mon avis, ainsi je suis tranquille pour les 20’000 prochains kms à ce niveau là.

Un « Peut-être bien qu’ils verront l’Europe. » me traverse l’esprit.  L’idée me fait sourire mais ce qui est (presque) sûr, c’est qu’ils verront le Cap…

Après cette pause renouvellement à Lady Grey vint Barkly East 70 km plus loin, une autre petite ville paisible, et maintenant Elliot à 65 km plus au sud. Entre deux? Rien, pas un village d’où ces espaces agréable amenant tranquillité sans pour autant obliger à d’important transport d’eau et de nourritures.

Malgré le mauvais temps qui s’en vient, repart et revient. L’hiver approche…

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Malgré le mauvais temps qui s’en vient, repart et reviens

Ce matin, le col de Barkly, mon dernier passage à plus de 2’000 mètres, m’a lui aussi offert de belles vues sur toute la plaine que je m’apprête à

traverser avant de grimper le prochain col, le col de Satan (« Satansnek en Afrikaan et dieu seul sait ce qui m’y attend) et, enfin, descendre sur l’océan indien.

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De belles vues en m’approchant de l’océan Indien

 

Dans un calme certain je continue donc, à la fois ravi par cette nouvelle Afrique du Sud que je découvre là où, pour une fois, tout ne ressemble pas à des prisons. Les maisons habitées par les blancs n’ont plus ces importantes dispositifs de sécurité, les magasins aussi, les maisons des noirs ressemblent enfin à des maisons et il est plus facile de passer du temps avec les gens sans t’entendre dire que pédaler ici c’est risquer sa viela dernière histoire en date, celle des 5 policiers qui se sont fait abattre sans raison et j’en passe. Non on te souhaite juste « bonne route » ou « profite bien! », sans en rajouter.

Certainement parce qu’il y a rien à rajouter, juste bien rouler… et profiter.

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il y a rien à rajouter, juste bien rouler… et profiter.

Olivier Rochat

 

J’ai Bon Espoir

Km 31’441, Cap de Bonne Espérance, Afrique du Sud.

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Km 31’441, Cap de Bonne Espérance

C’est en accompagné de Gautier et de Peter, originaire respectivement de France et du Danemark, que j’ai atteint dimanche 15 mai 2016 le Cap de Bonne Espérance.

Quelques jours auparavant c’est au cap d’Agulhas, point le plus au sud du continent africain, que je posais mes roues. Après 20 mois de route il est grand temps de reprendre mon chemin vers le nord, l’Afrique centrale et l’Afrique de l’ouest.

Malheureusement mon visa sud-africain arrivant à écheance aujourd’hui même et c’est donc en bus que je m’apprête à quitter l’Afrique du Sud, 25ème pays de ce voyage, 16ème sur le continent africain.

Cela fait bientôt un mois que je n’ai plus remis ce blog à jour et, coincé par le temps, cela va durer un peu. Il me faut maintenant rejoindre la frontière namibienne en bus, et dès là-bas, reprendre ma route sur la selle en direction de Windhoek, capitale namibienne, où j’ai l’espoir d’obtenir un ou plusieurs visa pour l’Afrique de l’ouest. Visa qui sera déterminant pour la suite de mon voyage.

En effet j’ai donc décidé de remonter toute l’Afrique à vélo, et non pas voler directement de l’Afrique australe jusqu’au Togo comme initialement prévu. Ce voyage sera donc prolongé de plusieurs mois et milliers de km. Bien que l’idée principale reste celle de me donner le temps, ainsi c’est quelques milliers de km pour une dizaine de mois que j’espère m’ajouter.

Les visas de l’Angola ainsi que de la République du Congo sont actuellement très difficile à obtenir aussi je me réserve plusieurs possibilités pour l’après Namibie, soit trois itinéraires principalement:

1. L’Angola à vélo.

Après m’être renseigné plus précisemment sur ce que serai une traversée de ce pays, j’y ai reçu plusieurs réponses positives de la part des cyclos qui y sont allés. La région est actuellement stable à l’exception du petit Cabinda, enclave pétrolière dans le territoire angolais.

Le problème: l’obtention du visa.

2. La république Démocratique du Congo.

Remonter la Zambie à vélo puis de Lusaka continuer sur Lumbumbashi et Kinshasa pour rejoindre Brazzaville et la République du Congo.

La République Démocratique du Congo n’est certainement pas le pays le plus sûr à traverser. Loin de là. La guerre ravage cet énorme pays d’Afrique centrale, le 2ème d’Afrique par sa superficie, depuis des années et la richesse minière de ses sols en est la principale cause.

Cependant le sud et l’ouest du pays est plus épargné, ainsi la voie Lubumbashi-Kinshasa est régulièrement empruntée par des voyageurs. L’état des routes est très mauvais et le Congo n’est de loin pas épargné par les maladies tropicales mais la saison à laquelle je pourrai le traverser (juin-août), me laisserai une chance de l’apprécier puisque s’en sera la saison sèche.

Le problème: l’obtention du visa reste là aussi le grand problème. A ma connaissance il m’est presque impossible d’obtenir le visa hors de mon pays d’origine.

3.L’avion

Dans le cas où les deux itinéraires précédent ne fonctionnerai pas, c’est l’avion que j’emprunterai pour relier Windhoek à Brazzaville, dans le Congo voisin.

C’est l’hypothèse la plus probable à ce jour, mais celle qui me motive le moins.

le problème: les deux autres possibilités. C’est une solution de secours.

 

Avant donc de me fixer sur le retour au pays, je me dirige gentiment sur la gare routière de la ville du Cap et donc bientôt de la Namibie, puis après une nouvelle traversée du Namib, par le sud cette fois-ci, de Windhoek où je profiterai d’une pause de plusieurs jours, voir semaine de repos et préparation administrative.

Photos et articles seront mis à jour, du gel dans les montagnes du Drakensberg à l’arrivée spectaculaire du Cap, du rascisme haineux si visible en Afrique du Sud aux belles rencontres qui suivirent, la Péninsule du Cap comme bouquet final ou encore le passage du 30’000ème km ainsi qu’un peu de statistiques… il y aura de quoi faire.

En photos, récits et poésie.

D’ici là je te souhaite un bon de mai, fais ce qu’il te plaît et bizoux du Cap!

Tchô!

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Bisous du Cap

Olivier Rochat

 

ll était un cols

Km 29’459, Semonkong, Lesotho.

A cet instant de mon voyage, si près du Cap et ma remontée vers le nord, avec 581 jours de route derrière moi, le Lesotho est un cadeau. Une perle africaine, l’une des plus hautes, cachées quelques part au milieu du ciel de l’Afrique du Sud.

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Il était un col

De cols en cols

Avec 28 cols  et d’innombrables collines répartis sur 943 km et 14 jours de route (plus 5 de repos), le Lesotho n’a pas été facile à traverser.

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le Lesotho n’a pas été facile à traverser.

Ecrit du15 avril 2015: 

Bien qu’aux paysages variés, les jours se suivent et se ressemblent au Lesotho que je traverse, toujours, de cols en cols.

Pas moins de 7 dans les faits pour moins de 150 km d’un tronçon qui devrait me mener à l’ouest du pays, région plus plate et d’où je devrais retrouver l’Afrique du Sud.

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aux paysages variés

 

Après 12 km d’ascension matinale j’ai pu profiter de 8 km de descente en douceur, virage oblige, pour attaquer, sans le moindre km de plat, le prochain col dont j’aperçois déjà la route, une dizaine de km en face de moi, serpenter dans les montagnes.

Sur la route les journées sont plutôt courte, profitant des rares villages que je croise pour m’y reposer puis de la solitude de l’altitude pour des bivouacs toujours aussi beau qu’appréciable.

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des bivouacs toujours aussi beau qu’appréciable.

Hier après midi c’est une bande de gamins qui m’appercevant, décide de me suivre.

Me demandant comme souvent des bonbons, voire de l’argent, je m’arrête et poliment leur répond que je ne vais rien leur donner.

Une photo s’ils le veulent.

Normalement ça se termine par des sourires, puis ils s’en vont.

Pas cette fois. Un col entier ils m’ont poursuivi, visiblement avec plus d’énergie que quelqu’un qui souffre de faim. S’accrochant aux portes bagages puis me criant miam miam ce n’est qu’au col, court instant de plat, qu’ils me laisseront tranquille.

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Un col entier ils m’ont poursuivi

Le col en question, Cheche, est peuplé d’un village. J’y voyais là l’occasion d’un petit break mais voici qu’une bande dado veut aussi de l’argent. Insistant puis énervé lorsque je leur répond non, c’est d’un gros bras d’honneur enervé, pardon, que je les quitterai et me lancerai à la descente de ce col.

Allez tous vous faire foutre!…

Et 6 km de descente, raide, plus loin, traverser une rivière et attaquer, déjà, le col d’après.

T’avais compris.

Instant Éthiopie qui me rappelle que je suis toujours en Afrique. Heureusement, les rencontres d’après me rappeleront que l’Afrique ce n’est pas que ça. Beaucoup de sourires et de bons moments.

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Beaucoup de sourires et de bons moments.

Et quelques km plus loin, la vue me rappelera que le Lesotho est unique et qu’à 2-3 écart près, c’est peut être mon préféré.

Que personne n’est parfait et qu’il n’est pas trop dire que je me plais ici.

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quelques km plus loin, la vue me rappelera que le Lesotho est unique et qu’à 2-3 écart près, c’est peut être mon préféré.

LESOTHO SAIT T’ADMIRER

Ecrit de Semonkong, le 18 avril 2016:

« Il Paraît qu’écrire c’est exister.
Moi je sais que pédaler c’est liberté.

Aussi je m’aperçois que
Lesotho sait t’admirer

Mais je n’oublie pas qu’ Essentiel est d’aimer »

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Solitude pourtant belle,

Une partie d’un petit mot, un mot juste, juste un mot, sans prétention ni politesse, aucune, que j’écrivais voici quelques nuits lors d’un bivouac solitaire, montagnes oblige.

Solitude pourtant belle, les yeux perdus, rêveurs et porté vers le ciel, là où se trouve Milkyway, La Voie lactée.

Horizon qu’au soir on situe en années lumières. Horizon qui te réveille au matin car au fond de lui le soleil t’apparaît enfin, brillant à t’éclater les yeux si tu a l’arrogance de le regarder dans les siens. Il survole la montagne, la vue est plongeante.

Il est temps de reprendre la route, et, malgré un horizon en années lumières, celui du ciel d’Afrique, se concentrer sur le seul prochain km.
Ici on le compte en dizaines de calories.

Un thé, un peu de confiture sur du pain. Plier sa tente. Et repartir.

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la vue est plongeante

Lesotho sait t’admirer.

Voici 10 ans maintenant, un jour d’avril 2006 et pour la première fois, je découvrais les Alpes à vélo.

Un premier col. Poussée d’oxygène au milieu d’une adolescence silencieuse.

Première rencontre que je n’ai su expliquer. Simple hasard, challenge, découverte d’un bien être en fuyant un mal être?

Il est vrai que regarder un américain grimper le galibier à 30 km/h lors du Tour de France à quelque chose de fascinant. Scène pourtant grotesque, ridicule qui en tua plus d’un après carrière par overdose.

Il y a du débile en l’humain.

Non le galibier ne se grimpe pas sainement, ni objectivement d’ailleurs, à 30 km/h. Mais il se grimpe quand même.

Le cyclisme ce n’est pas que ça. Mais le vélo ce n’est pas ça. C’est mon avis.

Peu à peu, un col après l’autre, mon premier « 2000 » puis des dizaines, la passion s’accentua.
Les alpes selon moi ont cette magie, naturelle, qu’elle change tout le temps. Je ne suis pas né dans les alpes et je n’y ai pas grandi mais pendant longtemps sur un vélo il n’y avait qu’elle.

Un col après l’autre.

Une addiction. Exister. Au demeurant suis-je plus malade que la société qui m’a vu le devenir?

J’ai débuté seul, en écrivant sur une feuille avec un crayon. Puis j’ai eu mon premier appareil photo. Facebook quelques années plus tard.

Mais jai continué d’écrire, simplement et petit a petit s’ouvrir au monde tel qu’il est, « Democratie mon cul », sans pourtant jamais réussir à s’y identifier. A s’y adapter. A y croire. A l’aimer au point de ne plus vouloir changer.

Trouver sa place entre l’hypocrisie des religions et la médiocrité, capitalisme oblige, de beaucoup de leurs opposant. « Ta vie c’est des photos! « .

Consolation par Consommation. Pourquoi y croire lorsqu’on croit tout savoir?

A peine s’éviter la marginalisation.
Et si j’étais comme toi?

Non…

Alors est venu Bike for Africa. Je l’ai partagé. Un blog pour l’humanité.

A la découverte des alpes, cumulant découvertes et ascensions, détours les uns après les autres.

Avec cette principale promesse qui grandit au fil du temps, celle de trouver un Équilibre.

Équilibrer sa vie, les passions, les besoins, les envies, les devoirs sociaux, pseudo-carrière de je-ne-sait-quoi. Les heures sur la selle… et les amourettes? En gros les besoins du corps face à la tête.

Et ceux qui se sont aventuré trop loin le savent mieux que moi: le corps fini toujours par l’emporter sur la tête.

Il n’y a pas d’exception.

Et hier, c’est lors d’une rencontre que j’en reviens à comment tout cela a commencé, un jour d’avril 2006.

Rencontre avec un français de la Réunion qui voyage en camping car avec son épouse. Camping car qui lâcha, et ce n’est pas le premier, face aux pentes offertes sur les cols, il y en a cinq, qui mènent à Semonkong.

Cols abordé parfois en zigzaguant sur la route, gauche-droite-gauche-droite… un bon 20%.

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Cols abordé parfois en zigzaguant sur la route

« Tu n’y arriveras pas aujourd’hui, c’est impossible », me disait cet homme alors que j’abordais le 3ème col.

A 50 km de Semonkong, il me restait plus de 1500 mètres d’ascensions. Mais a 16 heures, bien avant le couché du soleil, je plantait ma tente à Semonkong, bière en bouche.

« C’était impossible mais je ne le savais pas, alors je l’ai fais » devrais je dire. Mais c’est de la frime.

« C’était impossible mais cet homme ne savais pas que c’était possible », terminerai-je. Un repos se dessine.

Rien d’impossible. Toujours difficile. Tel est Lesotho.

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Sans oublier, jamais, que Lesotho sait t’admirer

« Sans oublier, jamais, que Lesotho sait t’admirer.

Et qu’Essentiel est d’aimer.

Un mot juste, juste un mot.

Parce que l’on dit qu’écrire c’est exister.
Et que moi je sais que pédaler c’est liberté. « 

Puis trouver un Équilibre. Se placer, limiter. Chercher le plaisir, l’illimiter, le vivre.

 

Je n’ai pas besoin de courir. J’ai le temps.

Je n’ai pas besoin de savoir. J’ai de l’imagination.

Je n’ai pas besoin d’une patrie. J’ai le monde.

Je n’ai pas besoin d’un ami. J’ai un vélo? Hum…

Je n’ai pas besoin d’haïr. Mais j’ai toujours eu besoin d’aimer!

Trouver un Équilibre. Effort ou réconfort.

Consolation par la consommation…

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Trouver un Équilibre. Effort ou réconfort?

« Moi j’ai choisi de pédaler par liberté.

D’écrire pour exister.

Je vois bien que Lesotho sait t’admirer.

Mais je n’oublie pas quEssentiel est d’aimer.

C’était juste
Juste un mot
Un mot juste

Aimer »

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Un mot juste Aimer

C’est comme ça que j’ai terminé mon mot, mon mot juste. Sans prétention ni politesse, aucune, que j’écrivais voici quelques nuits lors dun bivouac solitaire, montagnes oblige.

Les yeux rivés, perdu, rêveur à se noyer dans Milkyway, La voie Lactée.

Et c’est ainsi que10 ans ont passé, souvenir inutile mais souvenir quand même.

Et toujours, oui toujours, je me plaîs à pédaler.

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oui toujours, je me plaîs à pédaler.

Olivier Rochat

 

Un mot Juste…

Km 29’221, Mokhoabongpass, Lesotho.

Voici un petit mot, un mot juste, juste un mot, sans prétention ni politesse, aucune, que j’écrivais voici quelques nuits lors d’un bivouac solitaire, montagnes oblige.

Solitude pourtant belle, les yeux perdus, rêveurs et porté vers le ciel, là où se trouve Milkyway, La Voie lactée.

Juste un Mot

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Solitude pourtant belle, les yeux perdus, rêveurs et porté vers le ciel

Qu’on se le dise

J’ai pas besoin d’ami, j’ai un vélo                                                                                                               J’ai pas besoin d’une maison, j’ai une tente                                                                                             J’ai pas besoin d’un toit, j’ai le ciel,                                                                                                            J’ai pas besoin de lumières, j’ai les étoiles,                                                                                              J’ai pas besoin d’une patrie, j’ai le monde…

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J’ai pas besoin d’une maison, j’ai une tente

Qu’on se le dise

J’ai pas besoin de juger, j’ai pédaler                                                                                                         J’ai pas besoin que tu m’aimes, je te pardonne                                                                                      J’ai pas besoin de toi, et toi, tu me pardonnes?                                                                                       Et puis j’ai pas besoin d’y croire ni d’espérer, j’ai solitude.                                                                       Et en confiance, j’te le confie

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J’ai pas besoin de toi

 

Oui qu’on se le dise

J’ai pas besoin qu’on me le dise, je le fais                                                                                                J’ai pas besoin d’un futur, j’ai un présent,                                                                                                   J’ai pas besoin d’être poli, regarde, je t’emmerde!                                                                             Petit con.                                                                                                                                                    Mais j’ai pas besoin d’être vulgaire, mon ami.

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j’ai pas besoin d’être vulgaire, mon ami.

Oui mon Ami, qu’on se le dise

J’ai pas besoin de savoir, j’ai de l’imagination,                                                                                        J’ai pas besoin d’avoir peur, j’ai un chemin, une route,                                                                           J’ai pas besoin d’être généreux, je suis égoïste                                                                                         Mais j’ai pas besoin d’être égoïste, ce monde l’est déjà tant                                                                   Aussi si je m’aime à grimper, tu sais, c’est un fantasme, peut-être une évasion

Mais pas un besoin.

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J’ai pas besoin d’avoir peur, j’ai un chemin, une route,

C’est sûr, j’ai pas besoin…

J’ai pas besoin d’un prof, j’ai un gouvernement,                                                                                         J’ai pas besoin de comprendre, j’ai dés-illusions                                                                                       J’ai pas besoin d’être riche, j’y ai jamais cru,                                                                                           J’ai pas besoin d’être pauvre, je ne le suis pas,                                                                               Misérable? Je ne l’espère pas.

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Mais moi j’ai pas besoin d’y croire, ni d’espérer, j’ai une vie

J’ai pas besoin de travailler, on me le fait croire!

Mais moi j’ai pas besoin d’y croire, ni d’espérer, j’ai une vie,                                                                 Et une mort au bout.                                                                                                               Probablement des cendres et un troupeau de vers.

C’est sûr que vu d’ici, j’ai pas besoin de courir, j’ai le temps.                                                               Lui il s’en va, moi je reste.                                                                                                                         Entre nous c’est un con promis,                                                                                                                                                  

                                           Le temps!

Et pi tu vois j’ai même pas besoin d’écrire, c’est une envie…

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C’est sûr que vu d’ici, j’ai pas besoin de courir, j’ai le temps.

Mais une question, une seule: comment terminer cette poésie?

En ai-je le besoin?

Certainement pas!                                                                                                                                       Ce n’est pas un besoin.                                                                                                                           Juste un devoir. Une conviction.                                                                                                           Juste un mot. Un mot juste.                                                                                                                       Un alphabète recomposé.

On aimerait tout recommencer…

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On aimerait tout recommencer…

« Il paraît qu’écrire c’est exister.                                                                                           Moi je sais que pédaler, c’est liberté »

Oui mon Ami, crois -moi, qu’on se le dise

J’ai pas besoin d’ami, j’ai un vélo,                                                                                                              J’ai pas besoin d’une patrie, j’ai le monde,                                                                                               J’ai pas besoin d’être poli, je ne l’ai jamais été                                                                                       Mais si j’ai pas besoin d’haïr, c’est parce que j’ai toujours eu besoin d’aimer.

Plus que jamais.

Et parce-que eux, lui pi toi aussi…

Est-ce que tu sais que Lesotho sait t’admirer

Mais pas autant qu’Essentiel est d’aimer?

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tu sais que Lesotho sait t’admirer

Voilà

C’était juste

Juste un mot

Un mot juste:

Aimer

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Voilà c’était juste un Mot

Olivier Rochat

 

Je parlais d’un rêve…

Km 29’145, Katse Dam, Lesotho.

Je parlais d’un rêve… je rêvais d’en parler!

Sur la carte ce pays, le Lesotho, me parait si petit mais sur la route il me parait si grand…

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Je parlais d’un rêve…

Le vent a disparu, le soleil est revenu.

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Tout va bien dans le meilleur des monde au Leostho

Tout va bien dans le meilleur des monde, ou presque, au Lesotho. Me voici maintenant au bord du barrage de Katse dont le lac se faufile en zig zag tel un fjord à travers ces montagnes abruptes qui culminent au centre du Lesotho.

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Le barrage de Katse dont le lac se faufile en zig zag tel un fjord

De cols en cols j’avant à petit pas, découvrant un pays qui me paraît de plus en plus beau. Parfois magique, surtout unique, le Lesotho est bien particulier.

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Parfois magique, surtout unique, le Lesotho est bien particulier.

Ces habitants et leur habits, bottes, cagoules et manteaux. A cheval,à dos d’âne ou de poney, on vient m’interpeller lorsque je plante ma tente, soleil couchant, au haut du lac de Katse.

La vue est… Waw! Ce sera l’un des plus beaux bivouacs… une fois que j’aurai fini d’expliquer à ces bergers que non je leur donnerai ni argent ni bonbons et que ce spot fera l’affaire pour la nuit!

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Ce sera l’un des plus beaux bivouacs…

Et effectivement, il le fera. Bien que trempé par la rosée au matin, il me faudra « dialoguer » encore une fois avec un berger avant de reprendre la route. Décidement, enfant ou adultes, les gens ont l’air d’aimer les bonbons au Lesotho (une bonne maladie me disait maman).

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il me faudra dialoguer encore une fois avec un berger avant de reprendre la route.

Sur la route,bien asphaltée avec l’aide des chinois, la circulation est quasi inexistante et les vues sont belles. De temps en temps un bus, même pas bondé, qui me klaxonnent de même que les quelques 4X4 qui me croisent de temps en temps.

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la circulation est quasi inexistante et les vues sont belles.

Sweet, Sweet s’écrient soudain sept petites filles souriantes, suivi d’un plus poli from where do you come from?.

I come from Switzerland! Mais quel con! Mauvaise réponse. Switzerland? Le pays des bonbons (Sweet-land).

C’est finalement accompagné de 7 petites princesses, qui à défaut de bonbons n’en perdront pas leur sourires pour autant, que je terminerai ce col-ci. En tout cas elles ont l’énergie et sur 5 km elles courent avec moi, pas essouflées jusqu’au sommet du col à plus de 2’600 mètres.

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accompagné de 7 petites princesses, qui à défaut de bonbons n’en perdront pas leur sourires pour autant, que je terminerai ce col-ci.

Presque Ethiopie.

Pourtant si différent. Plus calme, plus frais, plus beau. Moins peuplé. Aussi.

Je m’arrête donc après près de 2000 mètres de dénivellation répartis sur 50 km et bien aidé, c’est vrai, par cette impressionnante ascension du col de Mafika Lisiu.

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cette impressionnante ascension du col de Mafika Lisiu.

Un col superbe qui débute en entrant dans le jardin botanique de Katsé, le plus haut d’Afrique, et qui se termine à plus de 3’000 mètres d’altitude avec une vue superbe sur la vallée qu’on laisse derrières soit.

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qui se termine à plus de 3’000 mètres d’altitude

Tout au long de l’ascension les vues sont de plus en plus belles et la route… de plus en plus raide. Les derniers kms sont compliqué bien qu’heureusement les vues viennent apaiser les pauses contemplation.

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la route… de plus en plus raide.

Au sommet la route que l’on laisse derrières soit est visible sur près de 20 km et 1’000 mètres de dénivellé. Au bon souvenir des Alpes.

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la route que l’on laisse derrières soit est visible sur près de 20 km et 1’000 mètres de dénivellé

Sur la carte ce pays, le Lesotho, me parait si petit mais sur la route il me parait si grand…

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ur la carte ce pays, le Lesotho, me parait si petit mais sur la route il me parait si grand…

Deja mes jambes refroidissent de même que mes freins. J’attrape un fauteil. Ici je suis au plat en quelques sorte.

Bref retour à la civilisation au barrage de Katsé. Juste le temps d’un repas.

Ensuite?

Il faudra grimper. Ou descendre c’est selon. Juste une question de point de vue…

Au pire m’arrêter… et le soleil au coucher le contempler.

Je parlais de rêver.

Je rêvais d’une parole. 

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Je rêvais d’une parole.

Au Lesotho!

Olivier Rochat