Savannah (pour dire au revoir)

Km 9782, Gedaref, Soudan.

DSCF6420

Gedaref. Soudan…

La savane pour dire adieu au chaud Soudan

La savane. C’est pour dire au revoir. Au revoir au Soudan. Avec la savane. Oui car il est déjà temps de dire au revoir. Et c’est la savane qui m’accompagne dorénavant. Pour dire au revoir au Soudan. Ce pays chaud où j’aurai eu mes premières journées à plus de 30°C. Puis finalement… de 40°C. Mais où j’aurai aussi eu un premier coup de coeur. Le chaud Soudan: Chaud par le temps. Chaud de coeur également. Mais l’Ethiopie est toute proche maintenant. Alors moi j’dis Adieu! Le désert est derrière moi. Et en fait c’est quand même un soulagement. Le sable à droite, le sable à gauche, ça va un moment…

Le Soudan c’est peut-être le pays que j’avais le moins « étudié » de tout mon voyage. Alors je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, si ce n »est que c’est le pays qui faisait le plus peur à mes proches resté en Suisse. Mais pour avoir croisé quelques voyageurs qui s’y étaient aventuré avant moi, je m’attendais à des gens accueillants. Ce fût le cas. Et puis je m’attendais à du chaud. Je l’ai eu. J’éspérais voir les pyramides de Meroé, je les ai vu. Et je n’ai pas été déçu. Mais pour moi le Soudan reste un premier coup de coeur. La Nubie, les pyramides de Meroé, l’accueil et la simplicité des gens… Le Soudan je ne suis pas près de l’oublier.

DSCF6260

Le Soudan je ne suis pas près de l’oublier.

Une forêt…

Aujourd’hui, à moins de 300 kilomètres de l’Ethiopie, j’ai vu une forêt. Oui ma première forêt depuis… 3 mois environs. Alors que je pédalais encore en Turquie.

La forêt de Migreh, un petit village fait de huttes de pailles, où se baladent des ânes et des chameaux un peu partout. C’était écrit : forêt de Migreh… Heureusement que c’était écrit car moi j’l’aurai pas d’viné. Disons que y avait pas mal d’arbustes… Mais les arbres ? J’en ai pas vu. Bref voici donc petit à petit le retour de la végétation. Des arbustes et de l’herbes jaunies… Et puis de vastes collines, et ma route qui monte gentiment. Très gentiment, en direction des hauts plateaux éthiopiens. Ce fût un bonheur, un énorme bonheur je dois dire, de pédaler entouré de deux petites collines. Moi tout ce plat autour de moi ça me gave. Et après quasi 3 mois tout plat, il était temps.

DSCF6352

La forêt de Migreh…

L’Ethiopie toute proche…

Ici, au sud du Soudan du Nord, l’architecture a diaboliquement changé. C’est maintenant des petits villages aux maisons de pailles et de branches toute ronde et finissant en pointe que j’aperçois de temps en temps le long de ma route.. L’arabe parlé par les locaux est également très différent et si c’est encore une région musulmane, les mosquées se font maintenant très rare.

DSCF6362

C’est maintenant des petits villages aux maisons de pailles et de branches toute ronde et finissant en pointe que j’aperçois de temps à autre le long de ma route..

Les 200  kilomètres pour rejoindre Wad Medani depuis Khartoum ont été dangereux et inintéressant. Un gros traffique, une route en très mauvais états et trop étroite… Mais j’y ai survécu et depuis c’est en pleine savane que je continue ma route. Ce soir je passe donc ma nuit à Gedaref, ma dernière ville soudanaise avant l’Ethiopie. Il me reste moins de 160 kilomètres à pédaler avant la frontière. Il a fait à nouveau dans les 40°C aujourd’hui et on annonce pareil pour demain… Alors cet après-midi, plutôt que de pédaler, je me suis baladé au Souk (marché). Là j me suis laissé rêvé devant ces nombreux fruits à faire rêver les insensibles: mangues, orange, pamplemousse, pastèque, banane… Tout est bon. A côté des marchands de fruits quelques petites gargottes qui vendent leur Ful (lat traditionel) ou l’on me proposent de la viande dont je n’ai su retenir le nom. J’aperçois la bête dépecée, pendant là juste au-dessus du cuisinier. La légère fumée que dégage les mélanges qu’il mijote s’en va directement sur ce gros morceaux de viande. Les mouches s’entassent… Moi ce soir je ne mangerai pas de viande. Mais je me contente de rejoindre mon Funduk (hôtel) en passant devant les marchands d’habits et de tissus en tout genre dont les couleurs me ravivent l’entier de mes sens. En effet j’en ai bien besoin. Car ce soir il fait toujours aussi chaud…

DSCF6384

. J’aperçois la bête dépecée, pendant là juste au-dessus du cuisinier.

A 23 heures la température ne semble jamais vouloir baisser.  Dormir dans ces conditions restes une aventure. Je croque encore une fois dans cette énorme pastèque que je me suis procuré au marché. Je la savoure un peu mais même elle a bien du mal à me rafraîchir…
Alors je pose mon stylo, me rappelle cette belle photo. Et m’imagine qu’il ne fait pas si chaud…
Me voici maintenant tout proche de l’Ethiopie…

Olivier Rochat

DSCF6381

Je pose mon stylo, me rappelle cette belle photo. Et m’imagine qu’il ne fait pas si chaud…

Laisser un commentaire