Km 9221, Wawissi, Soudan.
9 février 2015. 15 heures dans la banlieue de Khartoum. Il fait 40°C… 40°C en plein hiver. Enfin ça va redescendre et moi j’attends ça avant de continuer mon chemin. J’attends que la température baisse un peu avant de reprendre la route dans de bonnes conditions. Depuis une semaine la température n’a cessé de grimper. Moi je suis arrivé juste trop tard pour y faire mon visa éthiopien (l’ambassade étant fermée le vendredi et samedi) et par conséquent j’ai dû attendre trois jours. Finalement voilà déjà 5 jours que je suis là. J’ai en effet eu la chance de pouvoir dormir chez Hashim, dans le petit village tranquille de Wawissi. Du coup je me repose un peu dans ce Soudan où les gens sont finalement si tranquilles.
Hashim
Hashim c’est un homme que j’ai rencontré deux semaines auparavant, lors de mon arrivée à Wadi Halfa. En nous quittant nous avons gardé contact et puisqu’il habite proche de Khartoum dans ce petit villlage qui était sur ma route, il m’a généreusement invité chez lui. Camionneur il vit ici avec ses 3 frères et 4 sœurs ainsi que ses parents. Mais les habitations sont grandes, il y a de la place pour tous. Plusieurs fois par semaine, Hashim, accompagné de son frère Ahmed, monte tout au nord du Soudan pour y livrer différentes marchandises qui vont de la farine aux chameaux. Ensemble ils parcourent le pays pour ramener suffisamment d’argent pour nourrir sa grande famille.
Pourtant Hashim a fait de longues études et obtenu plusieurs brevets dans le domaine informatique. Il s’est notamment exilé plusieurs mois en Arabie Saoudite pour obtenir son dernier brevet. Malheureusement l’informatique est un domaine sous-développé au Soudan et le gouvernement n’est pas très aidant. Du coup il s’en tire mieux en conduisant son camion à travers le pays qu’avec ses multiples formations.
Repos à Wawissi
Durant 6 jours j’ai ainsi pu dormir chez Hashim et sa famille, découvrant de nouveaux plats locaux, le Nil également que j’ai pu côtoyer car il se trouve à seulement 3 kilomètres du village. En passant du temps avec la famille d’Hashim, j’ai découvert un mode de vie à 1000 lieues de celui que je connais en occident. Beaucoup plus calme et mesuré, les gens vivent avec peu mais sont bien loin de la misère. Mais s’il y a bien assez à manger, les gens vivent très simplement.
Le soir la température reste au delà des 25°C jusqu’à minuit environ, après quoi cela devient enfin agréable et au lever du jour (7h30), la température est idéale. Entre 15 et 20°C. Nous sortons donc les lits et dormons dans la cour, à l’entrée de la maison. Et s’il y a plein de moucherons le long du Nil, ici il n’y en a pas et on ne trouve pas non plus de moustiques. Les nuits sont donc très douces et agréables, contrairement aux pénibles journées. Les gens, d’ailleurs, ne font finalement pas grand chose durant le jour.
En direction de l’Ethiopie
C’est à Khartoum, capitale du Soudan, que j’ai obtenu mon visa pour l’Ethiopie. Cela n’a pas été d’une grande difficulté. 60 dollars pour un visa de 3 mois. 1h30 d’attente à peine.
Khartoum est une grande ville qui, couplée à Khartoum Nord et Ondurman, est tout de même peuplée de 8 millions d’habitants environ. Le Nil la traverse et c’est à Khartoum qu’il devient unique. En effet, il existe deux Nils en quelques sortes: le Nil blanc qui vient du Sud-Soudan et de l’Ouganda, puis le Nil bleu, tout droit venu des hauts plateaux d’Ethiopie. C’est d’ailleurs ce Nil là que je m’apprête à suivre. Une fois que je quitterai Hashim et sa sympathique famille…
Olivier Rochat