Km 5909, Alexandrie, Egypte.
Alexandrie… Oui me voici bien à Alexandrie. En Afrique. Un peu déçu d’y être arrivé en avion et surtout de l’état de ma roue arrière, sérieusement voilée à la sortie de l’avion, mais néanmoins content d’y être. Enfin!!! Depuis le tempsque j’en parle. Bref me voici en train d’écrire mon cri, le premier sur sol africain. Depuis le Sharhazad Café. Avec vue sur la méditerranée. Ca crie, ça gigote autour de moi, ça boit du thé (beaucoup de thés) et chacun qui me voit y va de son « welcome in Egypt ». Mais l’Afrique, pour moi, ne fait que commencer.
Avion détourné, arrivée en Egypte mouvementée
Mais avant d’en arriver là, posé là tranquillement au bord de la méditerranée, cela n’a pas été de tout repos… En effet mon avion a été détourné! Ben elle commence bien mon aventure africaine. Avion a détourné… Enfin heureusement pas par les terroristes non juste à cause du brouillard… N’empêche qu’arriver à Alexandrie un jour où le brouillard est trop épais pour atterrir… Waw! Même quand j’essaie d’être court je suis long… Bref la classe! Finalement l’avion a continué sa route jusqu’au Caire. Me voici débarqué au Caire à 4 heures du mat’, avec deux cartons énormes sous le bras. Un peuperdu et harcelés de toute part par les taximans du coin qui , ayant eu vent de l’affaire, proposent à tous les passagers de ce vol le trajet jusqu’à Alexandrie soi-disant à bon marché… Welcome in Africa!
Roue voilée, l’Afrique commence mécanique
Je dois dire ben que le brouillard d’Alexandrie je l’ai pas vu venir… Heureusement Turkish Airlines nous assure assurer la liaison gratuitement du Caire jusqu’à Alexandrie en taxibus. Oui c’est vrai. Me voici donc embarqué dans un taxi bus avec 4 autres passagers, tous aussi fatigué que moi. 4 heures sont nécessaire pour rejoindre Alexandrie par l’autoroute. Sauf que le driver une fois à Alexandrie veut sa petite monnaie et pas qu’un peu… il demande d’abord 100 pounds (11.50 euros), puis encore plus, insiste devient carrément agressif ce qui fait que ça part en cacahuète (100 pounds ce n’est pas excessif mais Turkish Airlines nous avais assurer le trajet gratuitement et en même temps payer un supplément pour arriver 6 heures en retard y a de quoi s’énerver…). Mais le driver ne veut rien savoir si ce n’est l’argent qu’il veut tant (beaucoup d’argent) et après quelques vilains mots (oui ça m’arrive) me voici là, planté au milieu d’Alexandrie à monter mon vélo, dans une rue qui m’est totalement inconnue et rempli d’inconnu bien trop généreux pour être honnête (gratuit). Sans compter les chevaux et les ânes… Je remonte ainsi mon vélo mais là qu’elle n’est pas ma surprise lorsque je découvre que la roue arrière est complètement voilée… Ce qui n’arrange rien à mon histoire. Enfin perdu là et harcelé j’accepte quand même de me laisser aider par un jeune homme, … M’a fois tant qu’a payer au moins je trouverai mon hôtel.
2 heures durant ce jeune homme va s’efforcer de trouver ce fameux hôtel bien caché bien qu’au centre ville. C’est en taxi, le vélo sur le toit de celui-ci, qu’on y parviens. Me voici enfin à l’hôtel et alors que je me demande combien va me demander mon aide providentielle je le vois qui s’en va payer lui-même le taxi et qui en retour ne me demande rien. Même pas mon sourire qu’un instant j’avais perdu. Va savoir. Il s’en va… Généreux!
Welcome in Africa!! Le ton est donné. La logique il n’y en a pas. Comprendre je crois il ne faut pas. Et les attentes surtout, il n’en faut pas. Juste prendre ce qui viens. C’est suffisant!
Bref me voici là avec ma roue arrière complètement voilée… Merci Turkish Airlines encore une fois… en plus d’un supplément exorbitant mon vélo est mourant… c’est déplaisant… Mais c’est l’Afrique. Alors juste prendre ce qui viens. C’est suffisant!
Ma seule conviction c’est que l’Afrique n’a pas besoin de moi. Pour le reste on verra…
Premier pas en Egypte
Le reste justement c’est fait mieux quand même. Vivante, criante, les rues d’Alexandrie n’ont plus rien à voir avec tout ce que j’ai pu voir auparavant. Plus de 4 millions de personnes habitent à Alexandrie et s’y promener à vélo reste une totale aventure. Traverser à droite en Egypte c’est pas interdit, c’est un conseil! Les voitures se croisent et s’enlassent dans tous les sens, dépassent par la droite, roule à gauche quand c’est pas au centre ou sur le trottoir… et pas une seule seconde ne se passe sans entendre un klaxon. Et puis cette voiture qui roule en sens inverse… Ce qui ne dérange personne visiblement… Enfin ça n’avance pas, ça se frotte et ça s’énerve. Ca crie, ça gigote. Oh regarde ce cheval perdu là au milieu de la circulation… Il tire la gueule le canasson… Il a l’air triste! Un âne ici qui tire une charrette remplie de bananes et ces chats partout. Ici ils remplacent les chiens errants de Roumanie… Voici donc les chats errants d’ERgypte… En effet j’en aperçois des centaines qui surtout s’occupent à faire les poubelles. Et puis je croise un cycliste. Vélo grinçant, sourire charmant, il n’avance pas vite. Il faut dire qu’il transporte sur son porte bagage 5 sacs énormes qui montent plus haut que lui… Waw impressionnant! Mais au fond ça me plaît moi tout se désordre. Tant que t’a pas d’attente et tant que t’as le temps!
Balade à Alexandrie
En me promenant en bord de mer je prends le temps de découvrir cette nouvelle galaxie et surtout, oui surtout, de réparer mon Cargo. La roue arrière est ainsi dévoilée mais vu l’état du voile à la sortie de l’avion j’ai quand même bien du mal à croire que cela tienne jusqu’au Cap… Pour l’instant c’est roulable mais quand à savoir la fragilisation de la jante… Bref, je ne suis pas venu ici pour me plaindre alors profitons: cette fois l’Afrique est là! Il faut la vivre... Manger au restaurant me coûte 3 CHF et j’ai bien mangé! Souvent les jeunes (et même les plus âgés parfois) me demandent de les prendre en photo. Et puis ici je suis une attraction quand je me promène dans la rue: en effet tous les jeunes m’arrêtent en me demandant de pouvoir voir (parfois toucher ^^) mon tatouage que l’on aperçois par endroit. Le contact est ainsi fait, ça va de rire en rire et ici tu n’es jamais seul! Il y a toujours quelqu’un pour te demander ton nom, te vendre une paire de lunettes de soleil, un collier, boire un café ou te demander quelques Egyptian Pounds. Bref, me voici en Afrique. Cette fois c’est plus un : un jour j’irai en Afrique! Même si peut-être que j’en reviendrai… D’ici là le voyage prend un nouveau tournant, celui tant attendu, de pédaler en Afrique! Même si je n’y ai pas encore pédalé. Le soleil et la lune ne font que se croiser, moi je regarde paisiblement. A défaut de kilomètre je prend le temps de me reposer… Je profite un peu d’Alexandrie.
Olivier Rochat