D’amour et de sang frais…

Km 2190, Aurel Vlaicu, Romania.

Au pays de Dracula

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Me voici au pays de Dracula: la Transylvanie. Hier soir en pédalant jusqu’au coucher j’ai pu l’admier, le coucher. Le coucher du soleil.

Me voici au pays de Dracula: la Transylvanie. Hier soir en pédalant jusqu’au coucher j’ai pu l’admirer, le coucher. Le coucher du soleil. Mais ce matin en sortant de ma tente, il faisait brume… La brume partout autour de moi. Pas de soleil à l’horizon. J’avais froid, comme tous les matins quand je bivouac. Mais en m’endormant, j’avais chaud. Comme tous les soirs lorsque je bivouac. L’apprentissage de cyclotouriste solitaire continue.  Chaque nouveauté, chaque nouvelle peur, chaque nouvelle émotion, te mènent plus loin. Plus fort et plus confiant. Même si parfois, l’espace d’un instant, elle te laisse sur le flanc, le souffle haletant, la peur au ventre, les jambes flageolantes. Mais cela ne dure pas bien heureusement. Il faut dire qu’avec le temps j’apprends à ne plus réfléchir lorsqu’il ne faut pas…

Route dangeurese

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La Roumanie se fait belle. Belle et bien plus sèche que les Alpes de chez moi

Le 2000ème km je l’ai atteint dans la plaine avant-hier, en direction de Carensebes, petite ville à l’entrée des Alpes de Transylvanie. Sur une grande ligne droite, entouré de gros, gigantesques camions. Vent de face. Soleil aussi. Un premier pallier encore jamais atteint pour moi par le passé. 2’000km sur le même voyage. Pourtant là, je sais qu’il me reste encore, comment-dire? encore un bout! Oui encore un bout certainement… mais la Roumanie se fait belle. Belle et bien plus sèche que les Alpes de chez moi. De la Suisse. Mais elle se fait aussi dangereuse. Laisse-moi te dire et je n’espère vexer personne mais je me permet de te l’écrire: les roumains roulent commet des cinglés! En tout cas la plus part du temps. Et je crois qu’ils en sont fière et c’est bien la le pire. Et puis tous les 100m, un chien errant. Je veux dire un chien errant, mort, gisant le long de la route. Mort emporté par la route. Et, à peine moins fréquemment, une croix et quelques fleurs avec un nom en guise de recueillement. Celle-ci pour quelqu’un lui aussi emporté par la route. Souvent trop vite, toujours trop jeune, la route est ce qu’elle est et ici elle est dangereuse. Alors moi je fais un signe de croix à chaque fois, comme pour demander à ceux  d’en-haut à ce qu’elle soit plus patiente avec moi…

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je l’entends encore aboyer, se coucer, et puis se taire.

Et puis ce chien. Au milieu de la route. On dirait qu’il dort. Qu’il dort au milieu de la route. De la brume tout autour de lui, le jour se lève à peine, ici encore bien caché par cette épaisseur blanche. On dirait qu’il n’a pas finit sa nuit de sommeil, ce chien. Il est beau, couché là au milieu de la route. Ca vient juste d’arriver, quelques minutes à peine, je l’entends encore aboyer, se coucher, et puis se taire. Enfin je l’imagine.. Oui Se taire car pour moi la journée vient à peine de commencer. Mais pour lui elle est déjà terminée. Et il y en aura pas d’autre. Moi je le vois là comme un signe… faire attention. La route est ce qu’elle, ici, en Rouamanie, elle est dangereuse. Je le prend photo et puis je me rappelle qu’il ne faut pas trop réfléchir…Puis je reprends la route.

En direction de la mer Noire

Ce matin c’est une longue ligne droite brumeuse qui mène en direction de Sebes d’où je m’apprête à attaquer la Transylvanie. Je veux dire par là reprendre mes bonnes vieilles habitudes: grimper. Déjà, après 10km de route, la brume se dissipe, le soleil refait son apparition. Le chien errant est déjà loin maintenant et d’autres viendront. Mais moi ce qui m’attend c »est quelques cols et puis la mer. La mer Noire comme pour me rappeler au fond où je vais. Ici au pays de Dracula les camions roulent dangereusement vite, les voitures aussi. Et moi je discute avec les gens. Certains s’arrêtent. Je croise un cyclo par là, un cyclo ici. D’où tu viens? Où tu vas? Chacun reprend sa route. Ici, en Transylvanie, en direction d’un noir continent mais avant d’une mer du même nom, je reprends ma route, je discute avec les gens, et j’oublie peu à peu les chiens errants. En direction, toujours, de ce nouveau continent.

 

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Ce matin c’est une longue ligne droite brumeuse qui mène en direction de Sebes d’où je m’apprête à attaquer la Transylvanie.

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