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Sirocco, la bal(l)ade saharienne

Km 56’769, Tah, Maroc.

Voici un (long) récit de mes derniers kilomètres au Sahara dans le possible dernier pays africain de mon voyage, le Maroc. Plus encore, au Sahara occidental.

« Là ou le Sahara rencontre la mer, l’océan. Où les grandes eaux se mélangent aux grands déserts, nous pédalons. »

"Là ou le Sahara rencontre la mer, l'océan. Où les grandes eaux se mélangent aux grands déserts, nous pédalons."

« Là ou le Sahara rencontre la mer, l’océan. Où les grandes eaux se mélangent aux grands déserts, nous pédalons. »

Nous pensions y passer 20 jours, peut-être 25. Nous rêvions d’en passer 15, tout en craignant d’en passer 30.

« Le vent décidera! », nous le savions. Lui qui balaye le grand désert en quasi permanence, il décidera de notre avancée. Nous devrons nous y adapter. Nous en formaliser. Dans ces régions particulière comme l’est le Sahara, à la merci des distances et du vent, c’est ce dernier qui contrôle, c’est lui qui décide. Nous, nous nous adaptons. Nous faisons avec. Quitte à attendre pour cela.

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Dans ces régions particulière comme l’est le Sahara, à la merci des distances et du vent, c’est ce dernier qui contrôle, c’est lui qui décide.

Après 30 jours en Mauritanie, nous quittons cet époustouflant pays, magnifique à de nombreuses reprises et qui nous aura été accueillant jusqu’au dernier jour. Après l’éreintant voyage en train, nous rejoignons, sale et fatigué, Nouadhibou, à l’extrême nord de notre périple mauritanien, 50 kilomètres au sud de la frontière. Nous rejoignons aussi la côte Atlantique et, après 2 jours de repos incroyablement bienvenu chez Mohamed et sa famille ( mais quel accueil !), nous attaquons l’une des parties réputées les plus compliquées de mon voyage : la traversée du Sahara occidental du sud au nord. Soit 1300 kilomètres de désert, le long de l’Atlantique balayé par un vent qui, la grande majorité du temps, souffle du nord et parfois très fortement. Nous nous préparons donc à rouler contre le vent, comme tout le monde nous l’indique, pour plus de 1’000 kilomètres.

nous quittons cet époustouflant pays, magnifique à de nombreuses reprises et qui nous aura été accueillant jusqu'au dernier jour.

nous quittons cet époustouflant pays, magnifique à de nombreuses reprises et qui nous aura été accueillant jusqu’au dernier jour.

En recherche d’indépendance

Le Sahara occidental est une région, un pays même, très particulier. Reconnu comme  » territoire non-autonome » par l’ONU, sous gouvernement marocain depuis 1976, ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental se situe au sud du Maroc, au nord de la Mauritanie et partage une courte frontière avec l’Algérie à l’est. L’ouest du pays est longé par l’océan Atlantique et sa ville principale, Laayoune, se trouve juste en face des îles canaries. Sa superficie est plus grande que celle du Royaume-Uni mais, peuplé d’à peine un demi-million d’habitants, le territoire deviendrait le second pays le moins densément peuplé au monde en cas d’indépendance, juste derrière la Mongolie. La région est à l’origine peuplée de nomades, les sahraouis, en conflit depuis plus de 40 ans avec le Maroc pour ce territoire qu’ils revendiquent le leur sous le nom de « République arabe sahraouie démocratique (RASD) », via le Front Polisario. Celui-ci est un mouvement dont l’objectif est l’indépendance totale du Sahara occidental, revendication soutenue par l’Algérie. Devenu un enjeu global illustrant la rivalité entre le Maroc et l’Algérie, le dossier saharien bloque toujours la construction de l’Union du Maghreb arabe (UMA).

Aujourd’hui la majorité du pays est gouvernée par le Maroc qui administre et contrôle environ 80 % du territoire, tandis que le Front Polisario en contrôle 20 % laissés par le Maroc derrière une longue ceinture de sécurité, le « mur marocain » devenu aujourd’hui la frontière de facto, plusieurs centaines de kilomètres à l’intérieur des terres. De nombreuses mines « peuplent » cette frontière.

Mais soyons clair, une fois la frontière traversée, nous sommes bien au Maroc. Les imposants drapeaux marocains brandits un peu partout où poussent des bâtiments nous le rappellent. Le tampon d’entrée est bien un tampon marocain et c’est de « bienvenue au Maroc » que nous accueille la police. La route que nous empruntons, la seule qui traverse le Sahara occidental dans son ensemble, est sous contrôle totale du Maroc. En y entrant, j’entre là dans ce qui pourrait bien être le dernier pays africain de mon voyage (?), le 33ème, j’ai nommé: le Royaume du Maroc !

 

La région est à l'origine peuplée de nomades, les sahraouis

La région est à l’origine peuplée de nomades, les sahraouis

Mais ce n’est pas tant pour son histoire ou sa politique que j’avais noté cette partie depuis même avant mon départ voici 42 mois (!), mais bien plus pour son climat. Nous sommes là au Sahara, le long de la côte océanique sur ce qui fut la première route entièrement goudronnée à traverser le Sahara dans son ensemble terminée en 2005 côté mauritanien, 1992 (à vérifier) côté marocain. De toutes manière il n’y en a pas 36 puisqu’à ma connaissance seules 4 ou 5 routes officiels traversent le grand désert. Celle du Nil à l’est, avec deux variantes le long de la mer rouge et le long des oasis égyptiens, la mythique route de Tamanghasset, goudronnée sur quasiment tout son ensemble qui traverse le Sahara par son centre permettant de relier Alger à Lagos au Nigeria, celle qui relie Alger à Gao au Mali, non-goudronnée dans sa plus grande partie. Ces deux dernières, ainsi que quelques pistes pas toujours balisées, anciennes routes des caravanes du Sahara, sont interdites aux touristes pour causes de sécurité. La 4ème, celle de l’ouest est donc celle du Sahara que nous empruntons actuellement, reliant Tanger à Dakar le long de la côte Atlantique. Une autre route relie la Mauritanie à l’Algérie (Bir Mogrein-Tindouf), mais trouver des informations sérieuses quant à l’ouverture (aux touristes) de cette route est très compliqué, de nombreux camps de réfugiés sahraouis se trouvent également côté algérien de la route.

 

 

C’est donc sans réels options que nous empruntons cette route. Réputée pour son vent du nord, nous savons que nous débutons là l’une des parties les plus ardues du périple. De plus, le vent nous a déjà beaucoup soufflé contre en Mauritanie et, avec le manque de temps sur nos visas mauritanien, nous n’avons pu nous reposer comme souhaité. En quittant la Mauritanie, nous avons déjà plus de 1’000 kilomètres de Sahara dans les jambes, il nous en reste plus de 1’300.

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En quittant la Mauritanie, nous avons déjà plus de 1’000 kilomètres de Sahara dans les jambes, il nous en reste plus de 1’300.

Face à cette situation très particulière, notre « plan » est de jouer la gestion. Plutôt que de foncer tête baissée face au vent et s’épuiser inutilement jusqu’à littéralement « péter un câble », nous nous préparons à attendre s’il le faut, tel que nous l’avions fait en Mauritanie. Préférant ainsi les jours où le vent nous sera le moins défavorable, quitte à rouler la nuit pour cela, nous espérons ainsi sauver de l’énergie et garder le cap plus longtemps. Notre plus grande chance, pensons-nous, c’est soit d’avoir un vent d’ouest -de l’océan- comme il en arrive parfois, vent qui ne nous sera pas trop mauvais, soit un vent faible, voir inexistant. Car c’est lorsque le vent sera le moins fort que nous dépenserons le moins d’énergie. Et de l’énergie, pour traverser le Sahara, nous en aurons besoin.

Mais pourtant, sans n’avoir pu même l’espérer, en rejoignant Nouadhibou un phénomène particulier va se produire. Dès notre sortie du train, quelque chose me frappe: le vent souffle du sud. Mais que se passe-t-il ? Nous avons 5 kilomètres à descendre au sud pour rejoindre la ville et nous n’avançons pas à dix kilomètres à l’heure. Oui, le vent souffle du sud !!!? Il nous balaie même !

Au soir, installé chez Mohamed, nous contrôlons la météo et effectivement le vent souffle du sud. Il semble venir de la mer, propulsé par un énorme orage aux larges des côtes, et vient se  » fracasser » sur les terres. Là, il se divise en deux, descend au sud par la Mauritanie, monte au nord par le Maroc. Nous comprenons notre chance et n’hésitons pas longtemps : nous partons même avant la fin de notre visa. La situation s’inverse, de chassé nous devenons chasseur. De patient nous devenons impatient. Il faut comprendre qu’un jour avec le vent c’est minimum 100 kilomètres, certainement plus, avec une dépense d’énergie moindre. Le contraire c’est 50 kilomètres avec une dépense d’énergie monstrueuse. Le tout dans une région extrêmement répétitive où vous ne rencontrez pas grand monde et les paysages ne changent pas. Ou si peu. Le vent de face n’est pas seulement difficile pour les cyclistes que nous sommes, il est frustrant. Usant. Lutter contre c’est changer de caractère, devenir irritable, colérique. Le vent rend fou. Et fou, nous le sommes déjà suffisant sans ça. C’est décidé, nous partons. Et sans nous retourner.

Dès notre départ de Nouadhibou, comme indiqué par les prévisions météorologiques, le vent nous pousse. Il nous porte, travaille à notre place. En deux heures nous faisons la même distance qu’auparavant en un jour. Euphorique, nous nous lançons sur la route tout en sachant que cela peut ne pas durer. Chaque heure avec le vent peut être la dernière pour des semaines, nous en sommes bien conscient. Il faut profiter. Et nous en profitons.

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Parfois, des dunes lointaines se dressent au milieu des buissons

Les premiers jours se font dans un vide total ou presque. Seules quelques cafétéria, disposée tous les quelques 80-100 kilomètres, et les antennes téléphoniques nous servent d’abri et/ou de réapprovisionnement. Parfois, des dunes lointaines se dressent au milieu des buissons alors que les matins se font toujours frais et, parfois, sous un épais brouillard.
Des paysages lunaires habités de petits buissons côtoient notre route. Se répétant inlassablement.

Des paysages lunaires habités de petits buissons côtoient notre route.

Des paysages lunaires habités de petits buissons côtoient notre route.

Parfois, nous apercevons l’océan dont les vagues, soufflées elles aussi, viennent se fracasser contre les falaises. Elles me rappellent à l’Irlande. De l’Irlande au Sahara occidental, le parallèle est osé, certes, mais l’océan est le même. L’humidité et la grande fraîcheur des nuits, amenées par l’océan justement, le justifie un peu. Le long de l’océan, tous les 2-3 kilomètres, se trouvent de petites maisons. On pense d’abord à des maisons de pêcheurs. Ce sont des militaires qui contrôles l’immigration clandestines. Mais les villages sont très rares et la majorité des bâtiments que nous apercevons sont militaires, ornés d’énormes drapeau marocains. L’impression est bizarre, les gens qui vivent ici semblent ne pas y être né. Tout y est neuf, grand et propre. Organisé. Du contrôle de police/gendarmerie à l’intérieur des cafétéria. Plus proche de l’Europe que de l’Afrique de mes 3 dernières années, nous changeons de monde.

De l'Irlande au Sahara occidental, le parallèle est osé, certes, mais l'océan est le même.

De l’Irlande au Sahara occidental, le parallèle est osé, certes, mais l’océan est le même.

Il nous faudra atteindre Boujdour, notre première ville au 6ème jour de route, pour apercevoir une femme. Jusqu’ici, seul polices, militaire, gendarmerie, ouvriers des cafétérias et gens de passages ont croisés notre route. Tout y est grand et neuf, propres et surréaliste

Ce Sahara là, chaque jour, détruit tous les clichés qu’on puisse lui donner. Quelques fleurs, violettes, se dressent en bord de route, défiant le sable et les camions. Les chameaux font face à l’océan, puis disparaissent sous le brouillard alors qu’au 3ème jour de route, un panneau nous indique notre passage du tropique du cancer. Pour la première fois depuis plus de 3 ans, je me trouve au nord des tropiques.

Quelques fleurs, violettes, se dressent en bord de route, défiant le sable et les camions.

Quelques fleurs, violettes, se dressent en bord de route, défiant le sable et les camions.

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Ce Sahara là, chaque jour, détruit tous les clichés qu’on puisse lui donner.

Les chameaux font face à l'océan, puis disparaissent sous le brouillard

Les chameaux font face à l’océan, puis disparaissent sous le brouillard

un panneau nous indique notre passage du tropique du cancer. Pour la première fois depuis plus de 3 ans, je me trouve au nord des tropiques.

un panneau nous indique notre passage du tropique du cancer. Pour la première fois depuis plus de 3 ans, je me trouve au nord des tropiques.

Mais notre bonheur à nous, c’est le vent.

Si, après ce départ en fanfare, il s’arrête, nous soufflant contre pour un après-midi, il revient de plus belle dès le lendemain. Plus fortement encore. Il nous balaie. Nous souffle, nous porte à 30 km/h sans effort. 37 en poussant un peu. 40 parfois. Les kilomètres défilent maintenant sous nos yeux. Nous n’avons pas de moteur, mais avec ce vent, c’est tout comme. Des étapes que nous pensions durer plusieurs jours se déroulent en quelques heures. Les pauses déjeuners se font avec 80 kilomètres dans les jambes, parfois plus. Les après-midi nous en pédalons 60, souvent plus.
Et la situation météorologique, que nous observons de temps à autre grâce à l’étonnante connexion marocaine (3G même à plus de 100 kilomètres du village le plus proche), s’améliore. La chance est avec nous. Ici 1 jour avec un vent du sud était un rêve. Alors que dire d’une semaine ? La situation est inespérée. Nous nous engouffrons dans la brèche bien conscient que nous aurons le temps de nous reposer plus au nord, profiter des bazar aux épices et fruits colorés, du printemps qui s’annonce. Le Sahara se traverse. Le Maroc se découvre. Nous découvrirons plus tard, aujourd’hui, nous traversons. Nous pédalons.

Le Sahara défile sous nos yeux mais le marché de Boujdour, notre premier bazar, nous offre du magnifique. Les épices sentent bon et les boutiques offrent de tout, des fruits secs aux chocolats, de l’huile d’olive aux pâtisseries marocaines, des oranges délicieuses aux tomates tout aussi bonne, industriel ou artisanal. Nous sommes en vie.

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Le Sahara défile sous nos yeux

Mais sous un vent toujours aussi bon et généreux, nous continuons.

Tel des albatros, poussé par une tempête qui souffle dans notre dos, nous filons à toute vitesse, fracassant nos principes engendrés depuis plus de 3 ans. Tout me semble inversé, du rapport aux gens à celui de cette partie du voyage, à tel point que j’ai l’impression d’être ivre. De ne pas comprendre. D’être un autre, dans une situation autre, dans une culture autre, dans un climat autre. Je m’étais préparé aux jours les plus longs, pénibles et ennuyants de ma vie nomades. Ils sont les plus faciles. Les plus lisses. Les plus rapides aussi. 365 kilomètres sont avalés les 3 premiers jours. 173 le 4ème. Je m’étais préparé à souffrir du vent mais ce sont les cyclistes que nous croisons qui se retrouvent dans cette situation. Et eux aussi sont surpris. On leur avait prédit une traversée facile avec vent de dos, les voici qui galère pour tenir un 10 km/h. Le visage fermé, l’humeur difficile, c’est l’amertume qui les gagnes. Et on les comprends. Pour eux le Sahara se traverse en souffrant. Chaque kilomètres en sueur. Pour nous en sifflotant à 35 km/h, chantant le refrain des chansons qui passent sur nos MP3. Et moi je me tape des fous rire en repensant à tout ça. Car si le vent de face rend fou, celui de dos, lui, rend heureux. Il rend ivre. Le tout à 30 de moyenne. 40 en poussant un peu. Bon, on s’arrête, on compatit, on a presque pitié et, de gènes, on échange quelques mots. Et très vite, nous repartons. Cruel ? Certainement pas. Si le vent les freines ce n’est que brièvement. Dans quelques jours, il changera et, comme prévu, les poussera. Pour nous c’est le contraire, c’est maintenant ou jamais. La patience est une vertu…Sauf dans notre situation. Nous fonçons!

À mesure que nous continuons au nord, la circulation augmente. Les contrôles de police aussi. Quelques villages apparaissent enfin, puis une ville. Puis une autre le lendemain. C’est la vie qui augmente. Le Maroc attendu se rapproche, le Sahara se termine. Le bruit du trafic remplace peu à peu celui des vagues se fracassant aux falaises. Un champ d’éolienne se dresse au loin. Éole, justement, est avec nous. Seuls quelques dunes, soudaines, bordent notre route qui devient deux voies au moment d’aborder Lâayoune, plus grande ville du Sahara occidental. La route les coupes en deux et, en ce jour de tempête, le sable y est balancé à travers la route. Entre camions et voitures, le sable nous renversent dans un mini chaos. Rapidement des gonfle de sable se forment sur la route, freinant le trafic alors que les plus gros camions, avec une prise au vent maximale, s’arrête complètement pour éviter tous risques. Sableux, nous gagnons Lâayoune. Mais, poussé encore par ce vent tempétueux, continuons dans un paysage d’infini chargé de timides buissons et d’éoliennes au fond d’un horizon qui ne semble vouloir se terminer. Au soir, dans le village de Tah, nous quittons le Sahara occidental. 350 kilomètres de Sahara nous sépare de Guelmim, parfois proclamée porte du Sahara.

Après la plus longue semaine de ce voyage, 984 kilomètres au compteur pour près de 2’500 km au total, la traversées du Sahara est presque terminée.

Ce n’est que le lendemain que nous pouvons mettre un nom sur cet étonnant phénomène : le Sirocco. Le sirocco est, je cite, « un vent violent, très sec et très chaud qui souffle sur l’Afrique et le sud de la mer Méditerranée.
Le sirocco se produit lorsqu’une masse d’air tropicale et stationnaire installée sur le Sahara se trouve entre une zone anticyclonique à la verticale de la ligne du tropique du cancer et une soudaine zone de forte dépression se creusant rapidement au-dessus de la mer Méditerranée. La masse d’air saharienne brûlante est alors aspirée vers le nord par la dépression et remonte en direction sud-nord au-dessus du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie. »

Ce phénomène expliqué ne changera rien à notre sentiment général: de la chance. Beaucoup de chance, celle d’avoir été au bon moment au bon endroit. Ou un karma au top du top.

Nous pensions y passer 20 jours, peut-être 25. Nous revions d’en passer 15, tout en craignant d’en passer 30. 7 auront suffit.

« Là ou le Sahara rencontre la mer, l’océan. Où les grandes eaux se mélangent aux grands déserts, nous pédalons. »

"Là ou le Sahara rencontre la mer, l'océan. Où les grandes eaux se mélangent aux grands déserts, nous pédalons."

« Là ou le Sahara rencontre la mer, l’océan. Où les grandes eaux se mélangent aux grands déserts, nous pédalons. »

 Olivier Rochat

Terre d’accueil

Km 46’974, Abidjan, Côte-d’Ivoire.

Des campagnes aux capitales, l’Afrique est parfois sans transition. Mais comme on à son habitude, elle me reste imple et rude. Souriante. Vivante et incertaine. Me voici à Abidjan, plus grande ville de Côte-d’Ivoire. Je quitte à peine les villages ruraux…

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Sans transition j’ai passé des campagnes ivoirienne à la plus grande ville de Côte-d’Ivoire, Abidjan.

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300 jours sur la route et un goût de reviens-y!

Km 18’878, Mzuzu, Malaŵi.

-300 jours sur la route- 

Ce soir, 11 juillet 2015, se termine mon 300ème  jour de route. Pourtant c’est pas sur la route que je l’ai passé, mon 300ème jour de route. Non c’est au repos. Un jour de repos, un jour de plus donc. En effet le temps d’un repos, d’un vrai je veux dire (pas seulement 1-2 jours par-ci par-là) est arrivé. Et quoi d’autre que les alentours du lac Malawi pour cela? C’est qu’entre plage paradisiaque, montagnes, baies isolées et d’autres , petites routes de montagnes offrant des vues imprenables, il y a de quoi faire par ici. Et alors que je m’apprête à rejoindre l’île de Likoma de l’autre côté du lac Malawi (sur les eaux territoriales du Mozambique mais sous gouvernement malawite) pour une sorte de retraite totale (mon vélo restera sur le « continent » lui), ces derniers jours ont déjà été plus reposant, autant aujourd’hui au marché de Mzuzu qu’en début de semaine dernière dans l’escarpement de Livingstonia ou sur les plages du nord du lac Malawi et juste entrecoupé d’un peu de vélo. Sans forcer loin de là. 300 jours sur la route donc mais pas totalement. Le coeur et les yeux bien ouvert sur ce nord du Malawi qui me plaît tellement. Presque amoureux…

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300 jours sur la route

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