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Mon chateau Lune

Km 43’998, Piéla, Burkina Faso.                          

-Lorsque soleil se lève, Deja la Lune s’asseille, Moi je sors de mon rêve Et quelques mots j’essaient

Quelques mots d’amour Pour faire contre les bombes, Et chacun de nos jours Un meilleur Monde –

Ecrit le 9  juin 2017, au petit matin

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« Ami moi j’écrirai

Oui j’écrirai chaque jour un mot d’amour
Et tout les jours le planterai
Sur la dune pi de mes larmes l’arroserai
Et poussera ce chant, ce chant d’amour

Et chaque jour je l’écrirai

Et toi tu seras ma Reine
Dans ce château de brume
Nous vivrons sans nulle peine
Une vie de couple Lune

Et quant tu partiras
Je serai comme un Roi
Un Roi sans sa Reine
Mais j’attendrai, oui j’attendrai que tu me reviennes

Comme toi hier tu m’attendais
Non moins sans peine
Et sans nul homme en tes bras
Que je te revienne

Et lorsque nous nous retrouverons
Nous mélangerons nos âmes
Tu seras ma cendrillon
Et sans n’y laisser cendres brûlerons nos flammes

Et de nos vies communes
J’y mettrai les mots d’où naîtrons ces proses
Comme ça sur la dune
Tu sais, pousseront des roses

Enfin lorsque le temps sera venu
Lorsque la vie semblera perdue
Et que nos âmes s’en iront de Lune en Lune
Nous quitterons notre château de brume

Et plutôt que la mort comme seul jeu
Nous brillerons de mille feux
Étoiles dans l’univers
Comme aujourd’hui tu brilles sur Terre

Et nos âmes jusqu’au ciel
Ensemble ne serons qu’une
Et nous vivrons notre éternel
Sur notre nouveau château, la Lune »

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Olivier Rochat

Sahel

Km 44’497, Kaya, Burkina Faso.

Tout au long de ma route au Burkina Faso de nombreuses personnes m’auront touché de par leur simple et authentique bienveillance à mon égard, transformant cette région magnifique du Burkina Faso en véritable coup de coeur tant les jours que j’y ai passé ont été agréable et magnifique.

Après le tropical Togo, j’ai rejoins le désertique Sahel, pour le meilleur et en sourires.

Olivier Rochat, Dori, le 11 juin 2017.

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Le soleil se lève au Sahel

De plus en plus aride

Dès mon entrée dans ce pays d’Afrique de l’ouest -mon 5ème- j’ai continué à monter au nord est du pays et chaque jour se voyait plus sec, plus aride que le précédent. Les arbres se faisaient de plus en plus rare laissant apparaître de nombreux arbustes épineux entourant mes pistes poussiéreuse où parfois les impressionnants baobabs, fleuri en cette saison, m’offraient des paysages agréable et surprenant.

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des paysages agréable et surprenant

À ce moment l’herbe n’était plus seulement jaunie, elle avait déjà disparu. J’étais au Sahel dans une région qui aura été un véritable coup de coeur : celle où vit le peuple Peul.

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Les paysages sont de plus en plus arides et poussiéreux à mesure que je monte au nord.

Ici pas de goudron et très peu d’occidentalisation. Si ce n’est par quelques motos qui me passent,me demandant bien souvent d’où je viens, où je vais. Et parfois, lorsque les pistes le permettent, un bus surchargé d’affaires et d’Hommes dans un désordre éblouissant.

Mais la majeure partie du trafic que je croise ici c’est les vélos. Innombrables à l’approche de chaque régions peuplées, j’y croise femmes et hommes, jeunes et vieux, chrétiens et musulmans. Et puis c’est également le retour des ânes qui transportent parfois d’impressionnantes charges tirant de petites charrettes souvent guidées par de jeunes enfants.

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J’y croise femmes et hommes, jeunes et vieux, chrétiens et musulmans

Une étouffante chaleur

Ici on vit tranquillement. Et j’essaie d’en faire de même et lors de mes premières journées au Burkina le climat, de toute manière, ne m’a pas vraiment laissé le choix. De plus de 30 degré au plus « froid » de la nuit à bien au delà de 40 en pleine après-midi, il faut apprendre à se gérer, à s’écouter et parfois se protéger pour ne pas prendre de risque inutile. Ainsi bien souvent mes après-midi se passent dans l’ombre que je trouve le long de ma route, au marché d’un village, dans une petite épicerie où alors au pied d’un arbre où dans un lac où j’en profite pour y faire lessive et me dépoussiérer un peu.

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Parfois je me repose au pied d’un arbre où dans un lac où j’en profite pour y faire lessive et me dépoussiérer un peu.

Dans cette région isolée où rares sont les blancs à s’y aventurer j’aurai partagé de nombreux instants sympathiques avec les locaux souvent amusé et surpris de ma présence. Curieux, on m’aborde régulièrement, soit directement sur la route, soit dans les villages que je traverse où il m’est difficile de pouvoir communiquer en français, de nombreux villageois ne le parlant simplement pas.

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Un village isolé du Sahel

Des rencontres touchantes, simples et amusantes

Dans un marché Peul, où l’on échange chèvre et achète tissus coloré dans un désordre amusant, je profite d’un coca pour me rafraîchir un peu. Je m’arrête. Salue le commerçant qui ne parle peu le français. Je m’assieds et lorsque je me retourne j’aperçois des dizaines d’enfants et ados , peut-être 100, entourant mon vélo. Le tout dans un calme tranchant avec la curiosité naturelle et compréhensible des jeunes enfants. Ici le vélo est LE moyen de transport par excellence mais rassurez-vous, ce n’est pas par choix de vie ou soucis d’écologie et la situation me rappelle parfois celle vécue au Malawi, seule pays africain pouvant « concurrencer  » le Burkina dans ce domaine. Pour beaucoup il est le seul moyen de transport accessible aussi on l’utilise non seulement pour se déplacer mais également pour transporter d’importante charge -le vélo est alors poussé, parfois sur plusieurs km, car beaucoup trop lourd – où parfois comme taxi. Aussi beaucoup de jeunes me regardent avec envie mais toujours en me respectant Et ce genre de scène sera monnaie courante au Burkina Faso.

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Ici, comme dans le reste des régions rurales d’Afrique, l’anonymat n’existe pas.

Vous l’aurez compris ici, comme dans le reste des régions rurales d’Afrique, l’anonymat n’existe pas. On vous salue, on vous aborde et parfois on vous demande de l’argent, un cadeau et jamais on ne se retrouve seul. Ou si rarement. Mais au Burkina plus qu’ailleurs j’ai été surpris par la bienveillance des gens à mon égard, Comme c’est souvent le cas dans les régions musulmane, beaucoup plus accueillantes en mon expérience, mais également dans les régions qui n’ont qu’un contact limité avec les étrangers, qu’ils soient touristes, travailleurs humanitaires ou venu par simple souhait de rentabilité. Dans ces cas là la curiosité des locaux à votre égard est bien souvent plus authentique et beaucoup moins guidées par l’intérêt économique -éventuelles – apportée par le fait d’avoir un ami blanc.

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Je peux traverser cette rivière seul, mais instantanément on vent le proposer de l’aide. Certains marchents plusieurs centaines de mètres.

Parfois de jeunes enfants viennent me serrer la main puis repartent timidement. Une autre fois je profite d’un lac en pleine après-midi pour me rafraîchir et bien sûr je ne passe inaperçu. Dès qu’ils m’aperçoivent venir en direction du lac les jeunes hommes qui s’y baignent se figent et me fixent quelques instants, intrigués par ce blanc qui vient se baigner la, tout comme eux. Arrivé au bord du lac je les salue simplement et ils me répondent, commencent à sourire et peu à peu se font moins timide. Mais lorsque je m’avance j’ai maintenant une trentaine de regard figé sur moi, qui m’épient avec curiosité. Il faut quelques instants pour que l’atmosphère se détende un peu et pour que la spontanéité reprenne le dessus et que s’installe entre nous une sorte de jeu, les plus jeunes plongeant sous l’eau brune pour essayer de me toucher sans que je les attrape. Un jeu qui me rappelle celui qui nous jouions à l’école et dont le nom a du être interdit je crois : qui a peur de l’homme noir. Ici c’est qui a peur du blanc. Le tout finira dans les rires et amusements de ces rencontres particulière de deux qui cultures qui se croisent sans pouvoir communiquer plus que quelques mots, instaurant une communication gestuelle, parfois simple jeu de regard entre des Hommes curieux les uns pour les autres et dont la spontanéité prend le pas sur toute forme d’organisation possibles.

 Ici c'est qui a peur du blanc. Le tout finira dans les rires et amusements de ces rencontres particulière de deux qui cultures qui se croisent sans pouvoir communiquer plus que quelques mots

Ici c’est qui a peur du blanc. Le tout finira dans les rires et amusements de ces rencontres particulière de deux qui cultures qui se croisent sans pouvoir communiquer plus que quelques mots.

De retour sur la route je m’arrête au puits histoire de me ravitailler et c’est peut-être le lieu le plus fréquenté, celui dont la vie de ces communauté dépends. L’eau c’est la vie et elle n’est pas courante. Non c’est en marchant qu’on la porte. Plusieurs litres sur la tête et ce sont les enfants ou adolescents, lorsque ce n’est pas les femmes, qui sont le plus souvent chargé de pousser la pompe pour en sortir l’eau que les femmes porteront au village. Ici le confort est illusion pour beaucoup, un rêve pour certains, un souvenir pour moi.

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ce sont les enfants ou adolescents, lorsque Ce n’est pas les femmes, qui sont le plus souvent chargé de pousser la pompe pour en sortir l’eau

On vit finalement avec le strict mininum mais sans manquer de rien. On dort sur une natte, parfois sur un banc, on mange pour se nourrir et non pas par plaisir du goût et puis il n’y a pas de système social mais la famille le remplace et faute d’électricité -hormis dans les plus gros village- même les TV se font rare. Aussi rare peut-être que les SDF et plus que jamais les habitants mélangent ce paradoxe, celui de vouloir partir tout en sachant, inconsciemment, se contenter de ce qu’ils ont.

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Plusieurs litres d’eau sur la tête

Une région proches de zones dangereuses

Presque l’entier de la population se retrouve au chômage c’est à dire sans salaire n’y aide du gouvernement aussi chacun survit comme il peut, en vendant du riz au marché, improvisant une cafétéria où le nescafé en poudre demeure le roi, en faisant frire des beignets dans la rue ou troquant ses biens contre d’autres. J’ai sous les yeux n’ont pas un autre monde qui défile mais peut-être bien une autre époque.

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J’ai sous les yeux n’ont pas un autre monde qui défile mais peut-être bien une autre époque.

Pourtant tout au long de ma route au Burkina Faso de nombreuses personnes m’auront touché de par leur simple et authentique bienveillance à mon égard, transformant cette région magnifique du Burkina Faso en véritable coup de coeur tant les jours que j’y ai passé ont été agréable et magnifique.

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Véritable coup de coeur tant les jours que j’y ai passé ont été agréable et magnifique.

 

D’une douceur inattendue à cet instant du voyage, comme pour me rappeler peut-être que l’Afrique ce n’est pas encore terminé pour moi et qu’il va me falloir garder l’esprit ouvert si je ne veux pas passer ces derniers mois en simple traversée. Une douceur paradoxale elle aussi avec de nombreuses parties du Sahel qui aujourd’hui compte parmi les plus dangereuse qu’un voyageur puisse traverser. Mais comment l’attitude des gens que je croisent peut-elle trancher autant avec celle de ceux qui les terrorisent, un peu plus au nord ?

 

Lorsque je rejoins Dori, petite ville du Sahel, je sais bien que ma remontée Sur le nord, ce détour là, s’arrête ici. La situation ne me permet pas de continuer sereinement et de toute manière la police ne me laisserait jamais passer. Comme prévu je redescend au sud, direction Ouagadougou la capitale. Je laisse déjà le Sahel, magnifique et prenant, derrière moi.

Et avec lui c’est beaucoup de sourire que je laisse derrière moi également.

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Je laisse déjà le Sahel, magnifique et prenant, derrière moi. Et avec lui c’est beaucoup de sourire que je laisse derrière moi également.

Olivier Rochat

Mon Ami Burkina!

Km 43’971, Bilanga, Burkina Faso.

Petite poème pour petit coup de cœur écrit rapidement après mon arrivée au Burkina Faso.

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« Le Burkina Faso ?
Je ne l’aime pas
Tu sais tout ces vélos
Qui passe à tue vas

Et puis ces pistes
Et tout ces gens à bicyclette
Mon dieu c’est d’un « triste »
D’un autre siècle

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Sans compter les motos
Qui s’arrêtent en passant
Te demander juste un mot
Mais qu’est-ce ce qui leur prend ?

Et puis ces sourires
On dirait… Je sais pas
Qu’ils sont fière de le dire
Leur bonheur ici bas

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Parfois j’me demande mais qu’est ce que fous là
Dans ce pays qui fût guerre
Mais qui depuis Sankara
S’écrit « Homme Intégre »

Non le Burkina je l’aime pas
Malgré 30 mois en Afrique
Tu le sais pas à pas
La j’me dit et le fric ?

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Il est où ?
Et le stress ?
Il est où ?
Putain ma détresse !

Non mais ça craint
Sérieux c’est pas possible
C’est comme être bien
En beaucoup moins pénible

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Non moi j’le comprends pas
Trop humain trop intégre
Mon ami Burkina
Plus douceur que de l’aigre

Et pi tu le vois
Jlui demande à dormir
Planter tente juste là
Mais pas de moyen de r’partir

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Tiens voici un lit !
Et pis il s’en excuse
C’est pour toi qu’il me dit
Mais au fond il m’amuse

C’est pourquoi mon ami Burkina
Et jel’dirai s’il faudra encore
C’est sûr je l’aime pas
Puisqu’au fond je l’adore. »

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Olivier Rochat