Km 48’984, Macenta, Guinée.
« Guinée ma Guinée L’esprit libre au demeurant
Moi je m’en vais sur tes sentiers
Et j’y vais, pour le moins, lentement
Guinée ma Guinée
Dans tes collines et tes montagnes
Enfin je retrouve ma Liberté
Comme si des pluies renaissait la flamme
Guinée ma Guinée
À vélo ou à pieds
Moi je m’en vais
Sur tes routes tourmentées
Là où se dressent parfois
Une hutte en pleine campagne
Un village construit de bois
Et la mosquée flamboyante qui l’accompagne
Résonne alors le muezzin
Et toi, guinéen, tu t’en vas prier
Comme l’ouvrier qui à l’usine
S’en part travailler
Pour un instant
Tu sembles m’oublier
Pourtant le reste du temps
Tu m’es si familier
Si proche dans ton accueil
Si loin des préjugés
Ceux du « continent cercueil »
Qui pourtant ne fait que ressusciter
Le continent de la vie
La vie qui survit
Au palu à ebola
Aux guerres au choléra
Au soleil qui soudain
D’un cri puissant se transforme en pluie
C’est là que tes chemins
Rendent mon jour triste vie
À galérer dans tes bourbiers
Solitaire puis solitude
Où est passée ma liberté ?
Quand galère n’est qu’habitude
Mama Africa comme on dit
Quand du coin d’une route surgit
Un esprit libre, simple mais profond
Voici que surgit mon ami, le Caméléon
Démarche robotique
Le regard qui tourne en rond
De cet esprit magique
Moi je remplace mon horizon
Vulnérable comme un escargot
Se déplace le caméléon
Par à-coup comme un robot
Et ses couleurs qui changent de ton
Preuve s’il en est
Que notre monde est beau
Et que moi par ces quelques traits
Je veux le mettre en mots
Mais continue sa route
Le caméléon
Celle qui le mène sans doute
Vers de nouveaux ton
De nouvelles couleurs
Comme le savent si bien les fleurs
Alors je le regarde partir
Lui qui ne fait que s’enfuir
Disparaître sous le buisson
Là où n’est ma place
Moi je reprends mon horizon
Ma route que jour en jour je trace
À nouveau Poisson
Je vole comme l’Hirondelle
Et Dieu que c’est bon
D’à nouveau pouvoir toucher le ciel
Cesser mon triste râle
Et puis une fois venu le soir
Faire causette avec l’une ou l’autre étoile
Faire briller le ciel qui est si noir
Guinée ma Guinée
De collines en montagnes
J’ai retrouvé ma liberté
Sous ta pluie j’ai vu la flamme
Guinée ma Guinée
Pour ton accueil tes paysages
Tes flaques tes bourbiers
Et ton sourire bien plus que sage
Guinée ma Guinée
Oui je crois cette fois je m’en vais
Mais pour tout ce que tu m’as donné
Je peux le dire: je reviendrai
Olivier Rochat