Km 42’530, Adome, Ghana.
À peine quittée, Accra et ses quelques millions d’habitants me semblent bien loin. Remplacé par la douceur de la campagne ghanéenne. Douceur que seul la température de l’air , résultat d’un soleil retrouvé, du haut de ses 37 degré, arrive à me faire un tant soit peu oublier.
Le Lac Volta pointe gentiment le bout de son nez mais ses côtes sinueuses m’empêche de rouler à ses côtés. Je m’égare alors dans les montagnes qui l’entourent où je retrouve la quiétude des campagnes que j’aime.
Entre dos d’âne et nids de poules où s’arrêtent les moutons, lorsque ce n’est pas une chèvre que je manque d’écraser en traversant un village.
Passant na nuit tantôt chez l’habitant, dans la salle communale d’un village où j’y déroule simplement mon matelas puis en camping sauvage, tout juste caché en contrebas de la route, je découvre un Ghana plus matérialisé que les campagnes que je découvre habituellement en Afrique. Ici l’électricité, pour une, fois, est très présente et fait très rare dans mon voyage, je découvre des routes goudronnée qui ne sont même pas inscrite sur les cartes. Ajoutez-y des maisons solidement construite et j’ai presque l’impression de retourner en Europe. Certes, c’est un peu exagéré.
Il me suffit alors d’observer cette autobus qui s’arrête et les dizaines de femmes qui accourent dans l’espoir d’y vendre quelque chose. Banane, cacahuète, soda et autres…
Pourtant Accra, ville développée si je la rapporte aux autres capitales récemment découvertes, me semble bien loin? disais-je. Ici je retrouve aussi ce qui me plaît dans cette Afrique finalement assez simple.
Les rapports humains.
Alors qu’hier dans un supermarché d’Accra il me fallait pousser pour ne pas me faire « manger » ma place, qu’en demandant de l’aide au personnel, pourtant payé pour cela, j’avais l’impression de déranger et qu’en disant bonjour à la caissière je réalisais qu’on ne dit pas bonjour au supermarché. Au risque de passer pour un fou.
Un peu perdu au milieu de cette course effrénée à la consommation qui, je le constate, n’a plus de frontière si ce n’est la Terre. L’humain. Lui même prêt à tout perdre dans l’espoir de gagner plus. Toujours fière du papier qui lui rappelle à d’où il vient mais si peu fière du chemin qu’il le mène où il va. Le papier qu’il se construit au fil de sa vie. Comme un livre qu’il écrit chapitre après chapitre.
Aujourd’hui dans les campagnes on me dit bonjour et même quand je passe tout droit on me demande où je vais. Les supermarchés ne sont rien de plus que de simples marché. On me propose à boire. Un endroit sec pour la nuit.
Seul quelques gamin, du fait probable d’une certaine innocence me rappelle, à travers leur « White man « , que je suis blanc. Et probablement qu’il n’en passe pas beaucoup des blancs, par ici.
Après le supermarché où l’on marchandise nos âmes, je retrouve déjà les campagnes où l’on ne marchandise pas grand chose. En fait.
Une tranche de pastèque fera l’affaire…
Ainsi je continue mon chemin.
Cherchant l’ombre lorsque soleil frappe et l’abri lorsque la pluie prend le relais.
Et pédalant le reste du temps.
Olivier Rochat