Kilimandjaro

Km 16’141, Moshi, Tanzanie.

-L’espace d’un instant le rêve était présent-

Plus haut sommet africain, situé au nord de la Tanzanie mais à quelques kilomètres à peine du Kenya et culminant à 5’892 mètres d’altitude, surmonté des neiges éternelles et surplombant le pays Massai,me voici enfin arrivé au pied du Kilimandjaro! Réalisant ainsi un très vieux rêve. Un rêve pas si loin d’être aussi vieux que moi. Je doit dire qu’effectuant cette traversée du continent africain à vélo, au delà de toutes les rencontre et enrichissement personnels, je rêvais intimement de voir le Sahara, les hauts plateaux éthiopiens, le Lac Malawi, les montagnes du Lesotho et bien sûr: le Kilimandjaro et ses neiges éternelles! Si j’ai déjà eu la chance et la persévérance de vivre les plus vieux de mes rêves, je garde l’espoir de vivre les suivant. Cela dit l’espace d’un instant le rêve était présent.

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Kilimandjaro: l’espace d’un instant le rêve était présent.

 

En route pour le Kilimanjaro

En quittant Arusha le 23 mai 2015 je pédale mon 10’000ème kilomètre sur le continent africain, déjà. Depuis Alexandrie jusqu’au Kilimanjaro j’ai ainsi pu découvrir 7 pays et changer d’hémisphère. Et c’est pour moi une belle récompense que de pédaler ce 10’000ème kilomètre au pied du Kilimandjaro, réalisant un rêve vieux d’une quinzaine d’années au moins.

Malheureusement j’ai mal choisi mon jour pour arriver ici. En effet alors que je me reposais 5 jours durant chez des connaissances à Arusha, à 50 kilomètres de là, le soleil brillait chaque jour quelques heures durant, se faufilant entre la grisaille quotidienne. De plus la pluie semble avoir disparu en tout cas ça fait 6 jours qu’il na plus goutte, et chaque jour le soleil brille un peu plus longtemps. Mais depuis hier la couverture nuageuse est (trop) épaisse et pour la première fois depuis la Turquie, je passe une journée entière sans voir le ciel bleu.

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La route que j’emprunte qui fait tout le tour du Kilimandjaro sur une petite route pas toujours asphaltée et montagneuse

Aujourd’hui rebelote et inutile de dire que le Kilimanjaro est invisible dans ces conditions.
Pour ne pas gâcher cette rencontre tant attendue je vais donc le contourner, ajoutant 250 kilomètres à mon périple par la face nord du Kilimanjaro. C’est donc sur une petit route tournant autour de ce sommet, culminant à 5895 mètres d’altitude et sommet de l’Afrique, que je m’engage. Ainsi j’ai bon espoir que durant les 2-3 jours nécessaires pour le contourner (la route principale passe seulement au sud du Kili durant environ 70 km et avec beaucoup de traffic contrairement à la route que j’emprunte qui fait tout le tour de la bête sur une petite route pas toujours asphaltée et montagneuse – 2000 mètres d’altitude maximum-) le soleil refasse son apparition une fois ou l’autre me permettant d’apercevoir la neige qui domine le sommet du Kilimandjaro.

Je continue donc ma route, un peu déçu mais plein d’espoir puisqu’il faut vivre. En route pour les 10’000 prochains km… Toujours parrainé par ceux qui le souhaitent.

Et une bonne bière pour oublier. Y en a qui crève de faim juste à côté on va pas se plaindre!!!

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une bonne bière pour oublier.

Autour du Kilimandjaro

Finalement le Kili je lui aurai tournée autour plus de 200 kilomètres durant. De l’ouest au nord puis en arrivant à l’est en continuant sur le sud. Tout ça pour au final jamais vraiment l’apercevoir. Trop gris, trop nuageux, et lorsque les nuages s’en allèrent j’était au mauvais endroit, à 2000 mètres sur ses pentes, le Kili juste en haut de moi, j’aurai vu la neige et quelques rochers.

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le Kili juste en haut de moi, j’aurai vu la neige et quelques rochers.

 

Cela dit j’aurai droit à de beaux paysages durant presque toute ma traversée. Une trentaine de kilomètres après avoir quitté la route principale je commence sur les pistes. Soudain ma route devient belle et sauvage, laissant les habitations et plusieurs villages derrière moi. Un troupeau de bête traverse ma route et de temps en temps, à peine, je croise une voiture ou un camion.

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Un troupeau de bête traverse ma route et de temps en temps, à peine, je croise une voiture ou un camion.

Une heure environ avant la tombée de la nuit les nuages se dissipent, laissant apercevoir le Kilimanjaro. Sortant d’entre deux nuages j’aperçois les neiges éternelles, certes bien cachées.. Mais le moment reste pour moi magique. De plus il ne m’est pas difficile de trouver un endroit pour bivouaquer, plantant ma tente dans un champs à la sortie d’un village. De là j’ai une superbe vue sur le coucher de soleil.

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Plantant ma tente dans un champs à la sortie d’un village. De là j’ai une superbe vue sur le coucher de soleil.

Le lendemain je passe une partie de la matinée à grimper difficilement sur les pistes entourant le Kilimandjaro. Après quoi je passerai le reste de la journée à une altitude comprise entre 1’500 et 2’000 mètres d’altitude m’offrant de belle vue sur les plaine en contrebas, ensoleillées contrairement au Kilimandjaro, toujours sous les nuages. Je découvre quelque tranquilles petits villages ou je m’arrête parfois me reposer un peu. C’est alors toujours un moment agréable que de discuter avec les habitants du coin toujours enclin à rire, le sourire aux lèvres. Je croise également bon nombre de Massai et contrairement à ce qu’on m’avait prédit, pas le moindre touriste si ce n’est quelques Jeeps de Safari.

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J’ai néanmoins droit à de belle vue sur les plaine en contrebas, ensoleillées contrairement au Kilimandjaro, toujours sous les nuages.

Durant la journée j’aurai même la chance d’apercevoir quelques singes, traversant la route une dizaine de mètres… au-dessus de moi. Et puis si je n’ai pas de belles vues sur le Kilimandjaro j’en ai de belles sur le Mont Meru, certes moins impressionnant (le Mont Meru, à l’ouest du Kilimandjaro, culmine à une altitude maximale de 4’556 mètres « seulement ») mais très joli et impressionnant, surgissant de la plaine tel l’énorme volcan qu’il  est.

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le Mont Meru

Finalement, après un deuxième bivouac sauvage à entendre les singes crier autour de moi toute la nuit (sans pour autant venir me déranger) je me réveille avec un temps très maussade et ce matin c’est même dans la brume et la pluie que j’ai continué mon chemin, un brin dépité. Trempé, presque boueux, la motivation est difficile à trouver.

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ce matin c’est même dans la brume et la pluie que j’ai continué mon chemin

Mais finalement je décide de continuer ma boucle encore un peu, histoire de me donner une chance de plus de l’apercevoir. Je reviens donc sur l’ouest, ayant terminé l’entier de la boucle à quelques kilomètres près, en arrivant dans la ville de Moshi. De là je peux même apercevoir le sommet du Kili entre deux immeubles et deux nuages, juste avant la tombée de la nuit. Avec toujours l’espoir que demain matin, au lever du jour, le ciel soit bleu pour apercevoir les neiges éternelles du Kilimandjaro avant de foncer sur l’océan indien.

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de beaux souvenirs et surtout de beaux paysages

Malgré le mauvais temps, certes pas permanent, aucun  regret ne sort de moi et encore une fois de beaux souvenirs et surtout de beaux paysages. Ceux que j’aperçus tout autour de ce géant, ce volcan éteint qui au final dégage plus de neige que de lave, mais qui en moi ressuscite la flamme…

 

 

Un dernier petit mot pour les 10’000 km

Avant de continuer ma route il me reste à remercier chaleureusement tous les parrains de Bike for Africa qui ont déjà permis de récolter plus de 8’900 CHF (Francs suisse) depuis le début de ce voyage. Cet argent sera reversé a togotochildren (www.togotochildren.ch) à la fin de mon voyage pour faire progresser l’accès à l’éducation au Togo.

Un grand merci à tous

 

Olivier Rochat

 

 

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