Antalya, entre mer et montagnes

Km 5150, Antalya, Türkiye.

Antalya… Antalya… Entre mer et montagnes demeure la belle Antalya. Moi j’y suis  arrivé mardi dans l’après-midi. Il faisait chaud pour « changer » et beau pour sublimer. Alors comme par reflexe je me suis posé là au bord de l’eau. Il y avait comment dire? Tu sais ce côté touriste qui te prend. Ce plaisir qui revient. Le bonheur d’être là.

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Cet instant présent qui revient justifiant justement mon présent vagabond.

Nuit froide

Faut dire que ce matin dans les montagnes il faisait frais au réveil. C’était presque le gel. Enfin bon cela ne m’a pas empêché de ne pas planter ma tente. Non moi hier soir j’avais la flemme et malgré le froid j’ai dormi à la belle étoile: J’aperçois un mur de brique. Il fait nuit. Il fait froid. Il est temps pour moi. J’éteins ma lampe… Et je dors là derrière le mur de brique, encore une fois bien enroulé dans mon sac de couchage. Au petit matin il gelait presque mais bon ainsi j’ai pu tester gants et bonnets tout en dormant… et laisse-moi te dire que ça me fait pas de mal si je pars du principe que bientôt je vais me taper le Sahara… Et puis finalement j’ai même pas eu froid. Et j’ai dormi pieds nus le lendemain je m’en suis quand même aperçu.

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Malgré le froid j’ai dormi à la belle étoile. Encore une fois… Bien enroulé dans mon sac de couchage.

Bref retour dans les montagnes

Bref… sur deux jours j’ai donc traversé les montagnes. Quoique traverser c’est un bien grand mot on va plutôt dire que je m’y suis aventuré. Un premier col m’a mené sur un haut plateau à un peu plus de 1000 mètre d’altitude. Après Elmali  et la nuit fraîche qui suivit j’ai franchi un second col à peine plus haut, le Karaman Beli. 1290 mètre au dessus du niveau de la mer. On est encore loin du Stelvio mais quand même après un mois sans montagnes là ça m’a fait du bien. L’air frais des montagnes… J’crois qu’en Turquie, Roumanie ou peu importe où c’est toujours le même. Le même air frais, toujours aussi revigorant, toujours aussi réconfortant. Et puis de belles vues sur ces montagnes presque « nue » de toute végétations. Après ma nouvelle nuit belle étoile ce matin c’est d’une longue ligne droite et faux plats à travers elles que je les ais admirées. Vaste plaine très belle à pédaler et puis ce fût le col de Karaman Beli et puis la descente… La descente et  toujours ces mosquées et le Muezin qui résonne à l’horizon. Après une bonne cinquantaine de kilomètres ainsi à vive allure c’est donc Antalya qui s’est ouverte à moi. Et le retour en bord de mer. Déjà!

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Et puis cet instant présent qui revient justifiant justement mon présent vagabond. Cet instant qui m’arrête là, d’un coup sec… et me voici contemplant. A nouveau.Oubliant le chemin galérien qui m’a mené là je sais que bientôt je repartirai à la galère du prochain kilomètre, du prochain col, de la prochaine crevaison…Car temps que demeure cet instant puissant, celui d’une seconde à contempler beaucoup de bien, perdue là au milieu d’un siècle à pédaler galérien, demeure mon kilomètre vivant… »

Antalya

Antalya est une ville peuplée d’un peu plus d’un million d’habitant mais qui, l’été en pleine saison, peut en atteindre… cinq. Cinq millions d’habitants qui passent et se tassent pour voir la mer… Villes touristiques donc mais en ce mois de Novembre déjà bien entamé pas de touristes à l’horizon. Séjour agréable et quand bien même prix abordables. La ville en soit, niveau architecture en tout cas, n’a rien d’inoubliable quoi que la vieille ville est très agréable à traverser. Dedans tu te faufiles à travers ruelles où résonnent musique traditionnelles et résident marchands de moules à profusion… Le point noir en Turquie c’est l’alcool... Enfin plutôt son prix. là on est bien loin du litre de bière à 1 CHF (4-5 CHF le litre) de la Roumanie… Mais quitte à choisir entre bière bon marché et chiens errant à profusion (Roumanie) ou bière pas bon marché et paysages paradisiaques à profusion (Turquie) moi je choisis… Je reste ici!

 

Antalya est une ville peuplée d’un peu plus d’un million d’habitant mais qui, l’été en pleine saison, peut en atteindre… cinq.

 Ulas

Pour ma part j’ai eu la chance d’être hébergé chez Ulas. Ulas c’est un ami que j’ai rencontré quelques jours auparavant à Mugla. Ce soir là j’me suis posé en bord de route. J’écrivais mon cri dans une station service à wifi-free quand du haut de sa belle Yamaha Ulas me voit puis m’interpelle. Il m’invite à m’arrêter chez lui ,à Antalya, au cas où j’y passerai. Antalya étant sur ma voie je ne peux refuser pareille aubaine. 6 jours plus tard, enfin mardi dernier 18 novembre, j’arrive donc à Antalya. Ulas était là avec sa belle Yamaha et tu sais ce type pue la générosité… celle de ceux qui ont déjà voyager et qui par conséquent ont déjà été hébergé par plus pauvre qu’eux. C’est donc chez Ulas et sa famille que j’ai pu passer mon séjour à Antalya.  De bons repas accompagné de thés et café turc ainsi que quelques douceurs pour terminer, Antalya s’est faite douce et bien vivante. Et moi j’ai repris quelques forces.

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C’est donc chez Ulas et sa famille que j’ai pu passer mon séjour à Antalya.

 L’Asie à moto

Ulas est lui aussi passionné de voyage et cet automne c’est l’Iran, l’Inde, le Népal et le Pakistan qu’il a traversé avec sa Yamaha. 70 jours à moto pour un périple impressionnant de 23’000 kilomètres… de quoi alimenter bien des conversations entre nous, lui qui pense un jour s’attaquer à la traversée de l’Afrique jusqu’au Cap. Il me montre ses photos du Népal, de l’Inde du Pakistan, de l’Iran… et moi je retiendrai surtout celle où on le voit devant ce panneau: Highest motorable road in the world: 18380 feet (5602 mètre d’altitude)! Oui Ulas l’a fait il m’a devancé! Et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est un joli périple qu’il m’a fait découvrir en plein milieu du mien.

Ulas

Je retiendrai surtout celle où on voit Ulas devant ce panneau: Highest motorable road in the world: 18380 feet (5602 mètre d’altitude)! Oui Ulas l’a fait il m’a devancé!

En route pour Iskenderun

Finalement je passe cinq jours complets chez Ulas et sa famille. Cinq jour de repos et de découverte d’Antalya, à me promener sur les quais, manger une glace turc « maras ice cream » ou encore papoter avec les marchands d’ici et là. Cinq jour de repos et de mise au point ( et de  « gaining weight » également qui me permettent d’enfin entrer en contact avec le port d’Iskenderun. Petite ville du sud-est de la Turquie plus connue sous le nom français d’Alexandrette. En effet c’est de là que part le seul bateau qui rejoins l’Egypte en prenant des passagers. Seulement les tensions étant vives dans cette région il arrive que ce bateau soit retardé voire supprimé. Mais rassuré par les bonnes nouvelles venant enfin du port d’Iskenderun je m’apprête donc à reprendre la route en direction d’Iskenderun et enfin, l’Afrique!

Olivier Rochat

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Une glace turc « maras ice cream »

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