Sable

Km 8586, désert de Nubie, Soudan.

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Une dernière ligne droite à travers le désert de Nubie…

Une dernière ligne droite à travers le désert de Nubie, en direction des pyramides de Merowé. De Dongola à Karima. 180 kilomètres presque tout droit, le vent est avec moi. Voici un mois que j’ai quitté le Caire. Un mois… Je suis parti tôt ce matni. A 4h30. Dur… Je crois que j’ai bien perdu de mes horaires de pâtissier. Je suis parti de nuit et au lever du jour, lorsque je vis cette boule rouge sortir de l’horizon, droit en face de moi, j’avais plus de 52 kilomètres dans les jambes. M’en voici avec 150. Plus que 26… Le vent soudain a tourné. Il me fait front maintenant. Fatigué, j’ai posé cul à terre, et sorti mon stylo…

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lorsque je vis cette boule rouge sortir de l’horizon, droit en face de moi, j’avais plus de 52 kilomètres dans les jambes

Dans le désert à nouveau

Dans l’absolu infini du désert, un premier pas à terre, me voici. Les kilomètres déroulent, les rencontrent se suivent mais ne se ressemblent pas. Le Soudan pauvre mais chaudement avance à travers moi. Ou réciproquement je sais pas. Même si aujourd’hui, enfin maintenant, il m’éveille des manques. En manque de toits. En manque d’amour. En manque de Toi. Princess est toujours là. Entre le pauvre de son paraître et le riche de son être, entre l’imaginaire et l’imagé, Princess est encore là. Quelques part au fond de moi. Et parfois au bout du fil… Le Cap lui, est encore loin. Mais moi Princess ou pas, je le garde droit, le Cap.

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Dans l’absolu infini du désert, un premier pas à terre, me voici.

Le vent de général lui est avec moi, même si parfois il tourne et me rentre dedans. Comme maintenant. 150 kilomètres, voici la distance qui me sépare dorénavant de Dongola. Et oui je suis parti tôt ce matin car c’est qu’il fait chaud l’après-midi. En cet instant c’est donc le désert que je traverse, que je et qui me transpire. Le vent le fait supportable mais maintenant qu’il a tourné pour me faire bon front cette route m’est insupportable. Je m’arrête donc. Pose cul à terre. Une mangue que j’avale sec, de l’eau cul sec. Et puis mon stylo. Et cette gonfle de sable qui recouvre la route…

Une semaine au Soudan entre désert, chaleur et Nil

Une semaine que j’ai crié mon premier cri au Soudan. Celui d’un gamin qui a grandi dans un Atlas et qui un jour a pu le pénétrer. Le découvrir. Avec ces hauts et ces bas, ces chauds et ces froids. Une semaine dans ce Soudan qui me plaît, que j’attaque par le Nord et la Nubie, là où les gens semblent dépourvu de toute méchanceté, paisible et paresseux, mais généreux et de grand coeur. Propre dans ses propos quoi que parfois un poil introverti. Et puis puisque la nourriture y est bonne…

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là où les gens semblent dépourvu de toute méchanceté, paisible et paresseux, mais généreux et de grand coeur.

Les jours sont chaud et il reste difficile d’imaginer pour moi que je vis la le mois le plus « froid » de l’année. En effet pour moi c’est déjà chaud. Il fait rarement moins de 30 degré la journée et 15 la nuit. Heuresement le manque d’humidité ne renforcent pas la sensation de chaud et rend le tout supportable.

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e Nil de ces derniers jours, premiers jours au Soudan, est sauvage et beau, entouré de collines et d’une vaste végétation

Le Nil de ces derniers jours, premiers jours au Soudan, est sauvage et beau, entouré de collines et d’une vaste végétation ainsi que bien sûr : une multitude de moucherons qui te rentrent dans les oreilles et la bouche dès que tu essaies de boires et se collent un peu partout là où ils peuvent. Mais aujourd’hui au Nil je n’y ai droit. C’est donc une vaste étendue de sable qui m’accompagne, une longue et bien asphaltée route qui me mène à Karima, aux pyramides de Merowe et à un autre désert, celui de Bayuda. Le silence crie plus fort que tout le reste et seul ma chaîne se plait de temps en temps à le déranger. Et ce camion, ou peut-être deux par heure, qui se plaît à me dépasser. Un petit lézard qui me regard de son air hagard, puis s’en va à travers sable lorsqu’il m’aperçoit le matant. Je pose mon. Certes j’ai 150 kilomètres dans les jambes depuis ce matin. Mais Karima est encore loin…

Olivier Rochat

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