Km 8927, Atbara, Soudan.

Me voici donc à Atbara, petite ville du Nord-Soudan, porte de sortie nubienne. C’est ma première ville à proprement parler au Soudan.  La différence avec le Nord est marquante. Les marchés sont bondés, on y  trouve plus de fruits et légumes, des pastèques énormes aux petite mangues succulentes, en passant par les gros morceaux de viandes moucheteux aux énormes carottes. J’aperçois en face de moi deux grosses têtes de vaches disposées là sur le sol. L’hygiène n’a plus rien à voir avec ce que je vois chez moi. Les rues sont bondées et dégueulasses, jonchée de détritus. Aujourd’hui il fait 37°C à Atbara. Alors que la nuit la température ne descend pas en dessous de 18 degré.

Le désert de Bayuda

Après ma longue étape à travers le désert de Nubie,  j’ai décidé de faire un détour par le désert de Bayuda, à l’est de la route la plus courte qui descend droit sur Khartoum. Ce détour me permet surtout de pouvoir admirer les pyramides de Merowé.

En reprenant tranquillement ma route j’ai pu apercevoir mes premières pyramides de Merowe, le long de ma route. Bien moins impressionnante qu’en Egypte, elles restent, malgré la forte érosion, élégantes et mystérieuses, sortient là tout droit du désert. Cela dit je ne m ‘attarde trop et m’apprête à me lancer à travers le désert de Bayuda, plus de 260 kilomètres inhabités.

N’ayant que très peu d’informations sur ce désert, je n’ai aucune idée si je trouverai de quoi me ravitailler ou non. Je pars donc avec le plein de provisions. Cependant, quelques kilomètres avant de débuter cette longue traversée, je croise Manuel et son frère, deux cyclistes allemands venus tout droit d’Allemagne pour traverser l’Afrique du Caire au Cap. Retenu par le temps, Manuel va arrêter son préiple à Khartoum, mais son frère va continuer jusqu’au Cap, avec l’objectif d’y être début Mai.

Beaucoup plus rapide que moi, les deux cyclistes allemands sont de grands mordus de vélo et ont déjà énormément pédalé à travers toute l’Europe. Malgré leur plus grande exprérience et rapidité, nous décidons de continuer notre route ensemble, à travers le désert de Bayuda. Après avoir fait le plein de provisions, nous nous lançons donc à l’assaut du désert de Bayuda.

Nous nous lançons donc à l’assaut du désert de Bayuda.

A travers le désert de Bayuda

Un peu de végétation, des ânes et chameaux sauvages, un beau serpent couleur sable, de nombreuses traces de scorpions, peu à peu le désert diminue, l’Afrique se fait plus vivante. Sur la route des pyramides de Merowé, je profite bien de ce nouvel élan. Après près de 2500 km dans le désert, il était temps. ..

Un beau serpent couleur sable,

En effet, à travers le désert de Bayuda je suis à la fois étonné et heureux de découvrir des paysages plus verdoyants que tout ce que j’ai pu voir dans le Sahara. J’aperçois de plus en plus de végétation, des pastèques poussent parfois le long de la route et j’aperçois même quelques animaux. Un serpent me coupe même la route. Il s’en est fallut de peu que je l’écrase. Heureusement je l’évite de justesse. Plus loin je croiserai des chameaux sauvages, qui eux aussi parfois s’amusent à nous couper la route. Au loin traînent des petits troupeaux d’ânes sauvages, broutant ici et là le peu de végétation qui perdure.

Des chameaux sauvages, qui parfois s’amusent à nous couper la route.

La route du désert de Bayuda est plutôt difficile, et le vent est rarement avec nous. Heureusement, il ne fait pas si chaud que je le craignais et les deux bivouacs que  nous passons ensemble dans le désert sont de pure beauté. Le matin nous débutons vers 5 heures et prenons une pause déjeûner en admirant le lever du jour. La route avec mes deux nouveaux compagnons de route est très agréable, même si souvent je les regarde de derrière, plus lent et chargé qu’eux.

Finalement nous verrons 5 ou 6 petites cafétérias le long de notre route. Heureusement car nous n’avions pas pris assez d’eau. En arrivant à Atbara, nous décidons de séparer nos routes, après une dernière nuit, passée dans un hôtel. Ainsi nous trouvons du wi-fi et pouvons laver nos affaires.

Olivier Rochat