Km 6250, Suez, Egypte.
Je continue tranquillement ma route en Egypte, errant un peu à la découverte d’une population, d’une culture… en fait suite à ce dernier détour avant le Caire, où je suis attendu mais encore trop en avance pour déjà m’y aventurer, me voici à Suez (la ville), tout au sud du canal de Suez. Ici c’est la mer Rouge, pas si loin du Sinaï. Un lieu qui n’était pas du tout prévu au programme mais que je me suis permis d’aller visiter avant de rejoindre le Caire, d’ici deux jours.
Bonjour patrouilles !
En arrivant à Port-Saïd il y a deux jours, je découvrais alors mon premier contrôle. Eh ben laisse-moi te dire que ce ne fût pas le dernier! En effet durant toute ma descente du canal de Suez j’ai eu droit à beaucoup de contrôles. En fait dès l’entrée d’une ville ou lors d’un grand changement de direction, par-exemple en partant à l’ouest sur le Caire ou à l’est sur le Sinaï, il y a un contrôle. Parfois c’est aussi des patrouilles ambulantes qui m’arrêtent mais c’est quand même moins fréquent… Une barrière, quelques militaires cachés derrières des sacs de sables avec leur mitraillette et puis on te demande ton visa, depuis quand tu es entré en Egypte, jusqu’à quand tu y reste, où tu dors, etc… Heureusement, détenteur du passeport Suisse je n’ai pas trop de souci. Dès que les policiers voient que je viens de Suisse, ils se calment, continuent leur question con et puis finalement me laissent partir. Même si aujourd’hui j’ai eu droit au fouilles.
Les policiers me fouillent
C’était à une cinquantaine de kilomètre de la ville de Suez, dans une région désertique et puis ce contrôle au milieu de rien. Le policier m’arrête, m’ordonne de poser mon vélo sur le côté. Je m’éxécute. Il plonge ses mains dans une de mes valises. A l’avant de mon vélo. Il en retire ma trousse de toilette, un linge, quelques habits, le chargeur pour mon téléphone… bref une valise fouillée de fonds en comble et puis ma tente que je dois ouvrir devant ces messieurs… Soudain ils s’arrêtent là, les trois autre valises ne les intéressent pas.
Finalement je me verrai déconner avec le chef qui lorsqu’il apprend que je suis pâtissier veut que je lui fasse des gâteaux pas trop sucré…(!?) Le prenant au mot je cherche à trouver une solution pour le satisfaire mais voyant que je suis réellement pâtissier il finit par me souhaiter un agréable voyage et séjour en Egypte et me propose de m’amener gratuitement jusqu’à Suez. Ce que, bien sûr, je refuserai. Poliment. Une tape sur l’épaule… Celui là était plutôt gentils.
NO PHOTO!
En tout cas plus gentils que celui d’hier. En effet je prenais une photo à l’entrée d’Ismailia. Une photo de la route comme j’ai l’habitude de le faire et voilà qu’on me crie dessus : NO, NO , NO , NO !!!!! Trois hommes me courent dessus et essaient d’agripper mon appareil photo que je garde soigneusement contre moi. L’un deux étant policier en civile je suis un peu obligé de m’exécuter. Au début j’ai cru finir au poste et même ne plus revoir mon appareil photo mais finalement après de longues minutes de palabres incompréhensibles j’effacerai simplement la fameuse photo et leur montrerai l’entier des photos prises depuis Lausanne (3000 quand même) pour leur prouver que non, je ne suis pas un espion…
WELCOME WELCOME WELCOME!!!
Toujours le même cri derrière mes roues et toujours les mêmes questions:
1. Combien coûte mon vélo.
2. Mon salaire
3. Mon âge
4. Est-ce que je suis marié
5. Combien de fois lorsque je répond oui à la question précédente…
Enfin bref ma route en Egypte se fait découverte et pour l’instant c’est plutôt balade. En effet depuis Alexandrie je n’avance pas bien vite, profitant surtout de parler avec les gens qui souvent m’interpellent au bord de la route. Une fois les formalités passées je peux alors passer de bons moment avec les égyptiens, très enclin à partager une discussion, parlant politique, football, Egypt is good?… enfin un peu de tout et n’importe quoi.
De nombreux Tuk-tuk, sortent de taxi à trois roues occupé par de jeunes adultes surexcité, s’arrêtent en me voyant passer. Parfois moqueur, parfois rieur… Une photo, un selfie… Nous voici ami (pour la vie?). Oui la route est animée en Egypte et aujourd’hui j’ai même découvert le désert. Enfin découvert est un bien grand mot mais disons que j’y ai fais mes premiers pas. On est encore bien loin des grandes dunes et toujours proche de la civilisation mais c’est quand même une première mise en bouche avec la grande et belle (?) traversée du désert qui succédera au Caire. Le Caire justement que je m’apprête à rejoinde pour y passer quelques jour. Le Caire… 22 millions d’habitants! Une aventure rien que pour y entrer. Alors voilà, après presque trois mois cette fois j’y suis en Afrique. Y a plus qu’à!
Olivier Rochat