Belle étoile

Km 4’612, Ula, Türkiye.

Le soleil s’incline, moi je pédale encore. Mon geste lent lui se décline. Demain je le reprendrai. Encore. Au lever je me mets à pédaler jusqu’au coucher où là, gentiment, je pense à m’arrêter. Ce soir je m’arrête, quelque part entre Izmir et Antalya. Bientôt deux mois que je suis loin bientôt deux mois que je n’ai plus de chez moi si ce n’est la route que je fais mienne et mon vélo pour m’évader…

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Au lever je me met à pédaler jusqu’au coucher où là, gentiment, je pense à m’arrêter.

Nuits douces

Belle étoile. Oui belle étoile car c’est ainsi que je passe mes nuits en ce moment. Depuis que j’ai laissé Izmir derrière moi, et si la saison avance bien les jours, eux, se réchauffent toujours. Et moi ben j’apprécie. Ma route en Turquie se fait donc toujours aussi douce. De plus en plus en fait. Je me souviens bien de mon entrée calamiteuse et cauchemardesque d’Istanbul, mais maintenant cela me semble bien loin. Alors qu’en en réalité même pas deux semaines se sont écoulées et aujourd’hui c’est déjà la mer Egée que je côtoie, les îles grecs en face de moi bien que de la route je ne les vois pas. Mais parfois j’aperçois la mer entre deux bosses, à travers une crique ou alors le long de ma route lorsque celle-ci m’y mène.

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Aujourd’hui c’est donc la mer Egée que je côtoient, les îles grecs en face de moi bien que de la route je ne les vois pas.

L’araignée ou je n’sais quoi

C’était un matin, il y a deux jours de cela. Je me réveillais après une nuit à la belle étoile, passée tranquillement sur la plage. Bien enroulé dans mon sac de couchage et la tête à milles lieues (ou peut-être deux milles) de mes kilomètres bulgares aux contours hivernaux. Je me réveillais donc, le front grattant et les yeux péniblement ouvert. En fait je n’arrivais plus vraiment à les ouvrir. Une multitude de piqûres m’ornaient le front, les mains, la poitrine…  le visage boursouflé je me réveille alors. Une araignée ou je n’sais quoi était donc passée par là, par chez moi. Et elle m’avait pas loupé... Dur journée ou les risques du métier. Ou alors ceux du rêveur.

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Une bête ou quelque chose était sûrement passé dans mon sac de couchage… plein de piqûres m’ornaient le front, les mains, la poitrine…

Enfin tout ceci est déjà loin, ça a fini par dégonfler. Alors j’ai repris ma route. Seul avec Cargo. Seul ou pas vraiment car en Turquie il est toujours facile de trouver à qui parler lorsque tu te sens seul. Lorsque c’est le cas pour moi je m’arrête à un café, une épicerie, une station d’essence ou un marchand de fruit du bord de route et je fais causette. N’importe quoi dit à n’importe qui peu importe les gens sont généreux et toujours ces thés que l’on m’offre. Nous  voici donc à faire causette, à bavarder et puis à déconner Moi je n’ai pas finis mon thé que l’on m’en offre un nouveau…. Cay comme ils disent par ici. Non je ne suis plus à in litre de thé près… A un çay prés…

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Nous voici donc à faire causette, à bavarder et puis à déconner

Tant de temps

Ainsi va la vie en Turquie en attendant Antalya que j’ai dans le viseur même si là ça grimpe un peu. Quelques cols de bord de mer pour garder la forme. En attendant l’Egypte et puis l’Afrique qui m’impatiente tant même si là je prends le temps. Car pour une fois celui-là est avec moi. Et puis ces prières qui comme par magie sortent des mosquées, toujours, et que j’entends plusieurs fois chaque jour, résonner du fond de l’horizon. Et puisque j’ai le temps… Je vais le prendre je m’arrête donc publier mon texte. Penser au reste, cette prière à l’horizon. Cette étoile qu’au loin j’aperçois et que cette nuit probablement je ferai encore mienne. En espérant du plus profond de ma sincérité que nulle bête ne vienne entacher.

Olivier Rochat

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là ça grimpe un peu. Quelques cols de bord de mer pour garder la forme

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