Km 0, Chalet-à-Gobet, Lausanne, Suisse.
Adieu Papa, adieu Maman, à dans deux ans. Je m’en vais.
Oui car pour moi il est temps de prendre la route, la mienne. Il est temps de vivre l’instant présent, partir.
Partir pour l’instant c’est mon présent. Le présent on en a qu’un qui passe d’instant en instant, et il part avec le temps. Tant de questions sur mon temps qui s’en va et puisque j’ai peur qu’il s’en aille pour toujours, ben oui je prends la route. La mienne. Pour pas que demain devienne hier et ce souvenir éternel, pour faire durer un peu le moment présent. Parce qu’on en a qu’un. Et que j’aimerai bien le rêver ce con. Ce moment présent. Oui j’aimerai bien le faire exister. Vous savez comme quand j’étais gosse. Lorsque je vivais le moment présent, J’arrivais à sourire et puis pleurer et puis re-sourire encore, le tout en un instant. Sans me poser ces putains de milliers de questions. Sans rêver mais bien vivant je vivais alors l’instant présent.
Adieu Papa, adieu Maman, à dans deux ans. Je m’en vais. Je prends la route et je l’écris. J’écris ma route. Ne m’en veuillez pas si je suis comme ça . Ce n’est pas vous que je fuis. Je ne fuis pas d’ailleurs, c’est juste que moi je suis bien dans l’ailleurs ! Demain est réconfortant, hier est oublié et mon présent est pédalé. C’est là que réside ma réalité…
Mais tu sais Papa, Maman, j’ai peur. J’ai peur de ne plus jamais pouvoir aimer. Aujourd’hui j’ai peur de partir et demain j’aurai peur de revenir. Ce matin j’ai peur de commencer et bientôt j’aurai peur de m’arrêter. Et puis j’ai peur de m’attacher parce qu’après je peux plus me détacher.
Tu comprends, Papa, Maman, moi je ne rêve pas, je ne rêve plus. Tout ça c’est de la poésie.
Alors je m’en vais et je laisse mes maux à la maison et je prends mes mots avec moi histoire de mettre un peu de poésie dans mes jambes parce que j’ai peur mais je vous aime.
Olivier Rochat