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Mon Instant Plume

Km 46’455, Bondoukou, Côte’d’Ivoire.

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Il n’est qu’un instant

Il n’est qu’un instant
Flocon de décembre
Parfum de printemps
Ou merveille de septembre

Il ne dure pas
Et n’est que souvenir
Émotion qui n’est plus là
Émotion pour s’enfuir

Moi tu sais je le cherche
Cet instant fuyant
Je lui cours après
Ce moment présent

Aujourd’hui Côte-d’Ivoire
Et pi hier Burkina
Il est infini comme l’espoir
Et demain Libéria

Il est photo pour faire genre
« Regarde je suis toujours là »
Mais je me dois de la prendre
Quand lui est bien là

Car lorsqu’il arrive il crie tout haut
Regarde-moi
C’est moi le plus beau
Prend
-moi

Prend-moi

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Alors moi je le prend clic clac Et puis je m’en vais

Alors moi je le prend clic clac
Et puis je m’en vais
Mais comme une porte qui claque
Il s’est déjà consummé

Mon instant merveille
Au claire des Lunes
Ou au lever des Soleils
Mon instant plume

Lui l’animal des Terre
La girafe des plaines
Mon instant éphémère
Mon oiseau qui se traîne

Lui mon dauphin des mers
Des Méditerranée
Mon instant éphémère
Mon instant des espéré

Lui à peine arrivé
A peine aperçu
Est déjà consumé
Il est déjà perdu

Et sous un nouveau couché
De Soleil ou de Lune
Mon instant Liberté
S’en est allé sous la Dune

Mettre des mots sur les couleurs
Et des plumes sur les reptiles
Parce-que tu sais les fleurs
Poussent aussi au centre des villes

Et déjà il disparaît
N’en reste qu’un souvenir
Et puis un bout de mon trait
Et une photo, accompagnée du verbe écrire

Et déjà il est mort
Mais de sa vie qui n’a duré
Il nous reste encore
Et pour toujours, un parfum d’éternité

Celui d’un lever, d’un coucher
De Soleil ou de Lune
D’un instant Liberté
Et quelques lettres de ma plume

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Celui d’un lever, d’un coucher

Olivier Rochat

Côte-d’Ivoire

Km 46’271, Bouna, Côte-d’Ivoire.

L’Aventure continue en Côte-d’Ivoire, pays de verdure pour l’instant. Pays 25 sur le continent africain, dans lequel j’y pédale, peu après mon entrée, mon 40’000ème kilomètres sur le continent africain. Je me dirige dorénavant vers l’Atlantique.

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Voici 4 jours que je pédale en Côte-d’Ivoire où averses et soleil prennent sans cesse le relais l’un de l’autre. La saison des pluies continuent.

Voici un petit résumé après mes premiers jours de route:

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L’Aventure continue en Côte-d’Ivoire

Voici 4 jours que je pédale en Côte-d’Ivoire où averses et soleil prennent sans cesse le relais l’un de l’autre. La saison des pluies continuent.

Et si les paysages n’en sont que plus agréables, savanes verdoyantes et végétations omniprésentes, les routes non goudronnées, elles, n’en sont que plus défoncées.

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Les routes non goudronnées, elles, n’en sont que plus défoncées.

Après Ferkessedougou, ville du nord du pays, je m’embarque en direction du parc national de la Comoé. Je le contourne par le nord et découvre aussi une région de la Côte-d’Ivoire relativement isolée, aux routes défoncées et par conséquent, aux villages isolés.

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Je m’embarque en direction du parc national de la Comoé.

Tout au long de la route se suivent les postes de gendarmerie, et les gendarmes toujours curieux de mon voyage et désireux…de me prendre en photo.

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Les gendarmes toujours curieux de mon voyage et désireux…de me prendre en photo.

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On est bien loin ici du pays « moderne » que beaucoup me décrivent à tel point que certaines routes sont quasiment impraticable autrement qu’en deux roues.

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Certaines routes sont quasiment impraticable autrement qu’en deux roues.

Curieux, les ivoiriens m’abordent ou me saluent dans chacun des villages que je traverse, parfois même du haut de leur moto.

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Curieux, les ivoiriens m’abordent ou me saluent dans chacun des villages que je traverse,

« Hé le blanc d’où viens tu? » me lance-t-on dans un village.

« Ah moi je suis de Suisse! Je parcours l’Afrique à vélo ».

 » C’est un suissien (!), c’est un suissien (!) «  chuchote un homme derrière moi.

« Et quand tu rentreras tu seras milliardaire » ajoute un autre.

« Milliardaire ? Qui sait, si j’écris un livre… »

« Ah moi c’est sûr je l’achèterai ton livre », ajoute-t-il. « Mais il me faut ton nom, comme ça je le retrouverai ton livre ».

« Olivier. Moi c’est Olivier Rochat »

« D’accord, moi c’est comme le président: Mon nom c’est Ouattara. Alassane Ouattara. »

Et après quelques salutations supplémentaires je laisse cet homme, homonyme du président ivoirien, derrière moi et garde un peu de sa spontanéité pour aborder le prochain village ou/et poste de gendarmerie.

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Je garde un peu de sa spontanéité pour aborder le prochain village

Les collines s’enchaînent, les unes après les autres, aux portions sableuses suivent les flaques d’eau large comme la route et seul le bruit rauque des crapauds,aux abords des marais, dépassent le chant plus fin des cigales. Quelques babouins viennent par deux fois s’ajouter à ce faux silence, celui des savanes, et parfois celui d’une moto pétaradante vient me rappeler qu’ici et là se trouvent quelques villages.

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Les collines s’enchaînent, les unes après les autres, aux portions sableuses.

Et puis de cet après-midi canicule soudain surgissent les nuages, apportant au ciel de nouvelles couleurs. Et lorsque le vent se lève, lorsque la poussière se mêle à l’air des savanes, pas besoin d’être météorologue pour comprendre que bientôt, spontanément, l’orage va éclater. Alors, dans le premier village que j’aperçois je m’arrête. Je quitte ma route conscient que ce village, fait de maisons de terre au toit de pailles où seules quelques tôles ondulées et des bâches bleues viennent rappeler une importation de l’extérieur, est mon principal, si c’est unique, salut.

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Déjà les habitants regarde ce martien, enfin ce « suissien », se diriger chez eux mais tous on déjà compris ce qu’il vient faire là : s’abriter.

La spontanéité de la solidarité devance celle de la curiosité et c’est sur une chaise, à l’abri, que je répondrai aux innombrables question que me posent sans cesse les ivoiriens.

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Et si l’orage se fera encore attendre un peu ce soir, c’est ici, matelas dans une maison de terre, que je passerai ma nuit. Non sans avoir goûté, pour la 1000ème fois peut-être, à la pâte de maïs accompagnée d’une sauce épicée qui alimente la majorité des savanes africaines et dont la principale variante est plus de nom que de goût.

Et le lendemain -aujourd’hui-, je retrouve le goudron. Et avec lui, certainement, une autre Côte-d’Ivoire.

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Je retrouve le goudron. Et avec lui, certainement, une autre Côte-d’Ivoire.

Olivier Rochat