Ethiopia

Km, 9976, Shehedi, Ethiopia.

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Ethiopia!

Welcome in Ethiopia!

youyouyouyouyouyou!!! Crient les gamins qui courent partout… ils m’ont vu passer sur mon vélo, m’ont salué de loin. Et puis le chef de la bande (un petit morveux qui parle anglais), à décidé de venir me rejoindre. Et toute la bande c’est lancée à mes trousses, en criant, youyouyouyouyou…

Finalement pas trop de problèmes. Un seul caillou sorti du tas, un seul « money » également. Mais de l’argent j’en ai mais je le donne pas comme ça. Simplement quelques ballons que j’ai emporté avec moi. Ici ils trouvent à qui parler et les gamins sont bien content. Le chef de la bande est gentiment mis de côté, les autres gamins n’ont rien d’effrayant. Et l’aventure pour prendre la photo que tout ces gamins (peut-être 30 ou plus) me demandent tant (ont ils déjà vu un appareil photo?). Impossible de les calmer, ils n’ont pas compris que sans courir ça va mieux…
Bref…

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Toute une aventure pour prendre une photo

Premiers kilomètres en Ethiopie

Alors je  laisse les gamins derrière moi et continue ma route. Mais j’ai changé de pays.
Le Soudan est derrière moi et comme souvent les frontières ne sont pas que politiques, mais géographiques également. J’ai déjà plus grimpé et descendu en Ethiopie sur 40 km que dans tout le Soudan. Alors que les montagnes n’ont pas encore commencé... Je vois ici plus de verdures, des forêts, quelques baobabs et je redécouvre avec bonheur les décolletés. Mais je vois plus de misères également, des villages construit en pailles et en bois, parfois de tôles, et les gens qui marchent, marchent, le long de la route. Comme si la voiture n’existait pas. Un signe de plus vers la misère. Tout le monde me salue avec des grands signes, j’aperçois deux gosses à l’autre bout d’un champ. Ils me crient « Farenje, Farenje, Farenje » (étranger), je les entends de loin. Ils ne sont pas méchant. Beaucoup de sourire m’accompagne le long de ma route, mais beaucoup de bruit également. Le calme soudanais, en quelques kilomètres est devenu souvenir. Je m’apprête donc à traverser l’Ethiopie. 90 millions d’habitants qui vivent un peu partout…

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L’Ethiopie. Ethiopie…

Ethiopie: ce nom résonne dans ma tête depuis tellement longtemps. Combien de nuit ai-je passée, la tête dans mon atlas, à traverser l’Ethiopie dans ma tête? A m’imaginer ce moment où je pédalerai en Ethiopie? A travers les montagnes d’Ethiopie? J’en ai défoncé mon atlas à coup de crayon… Alors j’en ai racheté un…
Depuis 12 ans (ou plus?) que je rêve de ce faire ce voyage, plus pour le chemin que l’exploit, plus pour la découverte que le rêve, j’en ai passé du temps avec tout ces pays dans la tête. Mais l’Ethiopie est peut-être le plus violent, celui qui a pris le plus de place en moi, le plus puissant. Peut-être parce que c’est tout simplement le plus « puissant » d’une certaine manière…

Oui moi j’ai rêvé de l’Ethiopie, et je voulais y aller en partant de chez moi. Et ce soir, j’y suis. Mais depuis j’ai lu, rencontré et entendu beaucoup de voyageur qui ont « fait » l’Ethiopie. La plupart d’entre eux la rêvaient en y allant. Et la haïssait en repartant…
On verra bien, pour le moment, belle et bien vivante (parfois trop), je la rêve toujours. Mais ce soir je la vis aussi. Pour la haine on verra bien. Mais pour l’instant y a pas de quoi. Et de loin.

Je dégûste enfin ma première bière de l’année. Le soudan est définitivement derrière moi! (on ne trouve pas d’alcool au Soudan)

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C’est aussi pour moi le temps de dire au revoir au Soudan, un pays dont je n’attendais rien, mais où j’ai reçu « tout plein »

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C’est aussi pour moi le temps de dire au revoir au Soudan

J’ai fêté mes 25 ans et la St-Valentin (!) seul, dans un pays désertique et à majorité musulmane , où on mesure 40ºC au mois de février, où la charia fait la loi, où l’alcool n’existe pas!
Je n’ai pas fait la fête…

Pourtant après 4 semaines au Soudan, je me sens plus riche qu’avant. Pour les moments partagé, plus de 10 nuits chez l’habitant, pour les repas partagé, tout ces sourires aux visages des gens, je me sens reconnaissant. Aujourd’hui je dis au revoir au Soudan. Ou demain peut être, ça dépend de l’état de la route et des 80km qu’il me reste à faire. Si ma jante tient bon également… je m’attendais à pomper mes crevaison, j’apprends a manier une clé à rayon…

Bref… aujourd’hui dans cette savane qui me sert d’adieu au Soudan, je profite une dernière fois d’un café, d’un thé en bord de route. Frimer un peu devant les gosses qui me vendraient leurs chèvres pour une simple photo. Partager ces petits rien au milieu de riens qui font tout… qui font que sans résultat tu te sens mieux que victorieux. Parce que le soudanais n’a d’arrogant que ce que je pourrais lui inventer. J’invente donc mais je ne trouve pas. Le soudanais n’est pas arrogant… il donne plus que ce qu’il a.
Au fond ça fait du bien. L’arrogance… j’ai un peu de mal avec elle.

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Partager ces petits rien au milieu de rien qui font tout… qui font que sans résultat tu te sens mieux que victorieux

C’est donc un dernier baroud d’honneur au Soudan. Et le Soudan m’offre la savane, belle tranquille et rassurante comme dernier adieu. Même pauvre, avec moi comme avec tant d’autres, le Soudan fût généreux. L’Éthiopie je la sens… on m’a promit des jours difficiles, je profite de mes derniers instants de tranquillité. L’Éthiopie viendra bien assez vite. Serein je continue ma route. En ignorant que je m’apprête probablement à vivre le mois le plus intense de toute ma vie.

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le Soudan m’offre la savane, belle tranquille et rassurante comme dernier adieu

Vraisemblablement seul, à travers les montagnes d’Éthiopie… Puis je personnifie le Soudan, pour oublier que derrière ces sourires innocents, se cache, toujours, ce qu’on appelle maladroitement: un « gouvernement… » Et droit dans les yeux, je lui dis merci de m’offrir l’humanité que lui refuse ce gouvernement.

A 80 km de la douane… le 18 février 2015, mon dernier jour au Soudan.

Olivier Rochat

Une réflexion au sujet de « Ethiopia »

  1. Assefa Asrat

    Bonjour je m appele Assefa Asrat.Fondateur et concepteur de voyage de Ton reve Ethiopie Tour and travel qui a travaille depuis 11 ans dans le tourism.Quelle super decouverte que vous aviez fait.connecter nous quand 9c est necessaire) pour travailler ensemble pour un benefit mutuel dans cet secteur.Super photos et belle decouverte.Merci

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