Hatay… Avion… Africa

Km 5909, Hatay Airport, Türkiye.

5909 kilomètres, 9 pays, 79 jours… 11 langues, nationales, 30 cols, deux continents (…), 3 crevaisons, deux associations : une école. Mais surtout une seule humanité ! Entre la découverte de soi et celle d’un monde, entre solitude et solution, l’accueil des gens, effort et réconfort, le pour et le contre, entre le rêve et la guerre, en plein dans l’attente: l’aéroport. Celui d’Hatay. La tente est pliée dans un carton en attendant d’arriver à bon port. Avec tout le reste…

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Adieu Turquie, Cargo dans un carton

Cargo est lui aussi rangé dans un carton. Guidon dévissé et ranger le long du cadre, pédale enlevée, pneus dégonflés et enlevés également. La frontière syrienne la plus proche est à 30 kilomètre à peine, suffisant peu pour le souligner. La méditerranée version tourisme est à moins de 100 kilomètres… Mais à Hatay, à la fois proche de l’enfer et du paradis, les extrêmes ne se voient pas vraiment. Il y a bien quelques gamins syriens qui mandient. En bordure de la ville j’ai pu voir quelques petit camps de réfugiés mais mis à part ça Hatay reste paisible et bizarrement, peut-être l’une des villes les plus accueillantes de mon voyage. Chaque sourire débouche sur un fou rire… et comme ceux-ci sont omniprésents… Pas d’occidentaux à l’horizon si ce n’est cette québécoise, travaillant pour une ONG venant en aide aux réfugiés syriens, avec qui je partage mon repas chez soeur Barbara. Venue d’Allemagne, soeur Barbara, elle, accueille pèlerins et touristes dans sa maison, appelé « maison de la paix ». Lieu de rencontre et de partage entre croyant de toute religions. C’est donc chez soeur Barbara que j’ai passé, hier soir, ma dernière nuit en Turquie. La 34ème ! Dans la vieille ville d’Hatay.

En direction de l’aéroport

DSCF3333 3 jours auparavant, alors à Iskenderun, j’apprenais que le bateau ne me prendrai pas, ainsi que tout autre passager désirant relier l’Afrique en bateau. Le prochain bateau ? Il pourrait être demain comme jamais... N’ayant le choix je me suis replié sur l’un de mes nombreux plan « B », l’avion. Larnaca (Chypre), Adana ou Antakya : j’avais le choix. Mais les deux premiers me faisaient revenir en arrière. Je me suis replié logiquement sur Hatay. Et j’ai donc quitté Iskenderun en direction d’Hatay, situé à 60 km de là, de l’autre côté des montagnes. Un dernier col, le col de Belen, et puis la longue descentes sur la pleine et enfin 30 kilomètres de ligne droite jusqu’à la ville. Quelques bergers que j’aperçois au loin, un camp de réfugiés juste là et ces trois gamins avec qui je partage un fou rire. Voyant mon vélo chargé comme ceci, mon maillot vert bien voyant, c’était inévitable. Et aucune animosité dans leur propos… Le soleil se couche et j’arrive à Hatay avec une mission : préparer Cargo pour l’avion.

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Le soleil se couche et j’arrive à Hatay avec une mission : préparer Cargo pour l’avion.

Préparer Cargo pour l’avion…

Pour cela il me faut trouver des cartons de tailles suffisantes : l’un pour mes affaires l’autre pour le vélo. La mission est effectuée avec succés et Cargo bien démonté, bien rangé. Me voici donc à l’aéroport d’Hatay. J’attends mon avion pour l’Egypte. Enfin mes avions car il y aura escale. Le premier va me faire revenir à Istanbul cet après-midi et le second, d’Istanbul me ménera à Alexandrie. En pleine nuit. Arrivée à Alexandrie prévue à 2h45… Je me réjouis déjà de me retrouver planté là, complètement crevé avec deux cartons énorme qu’il me faudra démonter pour transformer en un vélo de voyageur. En fait je me réjouis vraiment c’est ça le pire ! L’aventure continue et la déception de ne pouvoir arriver ne bateau en Afrique est vite digérée.

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La mission est effectuée avec succés et Cargo bien démonté, bien rangé. Me voici donc à l’aéroport d’Hatay. J’attends mon avion pour l’Egypte.

Africa coming soon!

C’est donc une première étape qui pour moi se termine. Les Alpes, l’Europe centrale, celle de l’Est et la Transylvanie, la mer Noire, Istanbul, l’Anatolie et finalement me voici là si proche de la Syrie. De beaux moments mais des plus durs également. Les cols alpins, le coup de mou slovène la plaine hongroise et les chiens de Roumanie. La Bulgarie sous la flotte ou encore la Turquie « énormissime »…Comment ne rien oublier alors qu’au fond ce voyage ne fait que commencer. Mais surtout pour moi l’Afrique qui se profile. Au 810ème jours de parrainage, je pourrai bientôt dire. « Bike for Africa pédale en Afrique ! ». Pour que cela se fasse : deux vols en espérant que Cargo arrive en entier à Alexandrie. Je croise les doigts, je crois que ça ira…

Olivier Rochat

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Deux vols en espérant que Cargo arrive en entier à Alexandrie. Je croise les doigts, je crois que ça ira…

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